CONTROVERSES NUCLEAIRES !
ACTUALITE INTERNATIONALE
2008

janvier
Grande-Bretagne: le nucléaire britannique relancé?
Source ADIT, Libération, lalibre.be, Le Figaro, enerzine.com, 
     Il ne s'agit nullement de "corruption", tient à préciser Bill Hamilton; le porte-parole de l'Autorité de démantèlement nucléaire (NDA) britannique préfère parler de "gain planifié".
     La NDA vient en effet, au nom du gouvernement, de trouver un accord financier avec la circonscription de Copeland, près du centre nucléaire de Sellafield (ouest), afin que le petit village de Drigg accueille une extension de son centre d'entreposage de déchets faiblement radioactifs. En échange, cet arrondissement va recevoir 13,3 millions €, qui alimenteront un fonds auquel s'ajouteront 2millions € par année d'exploitation de cette installation. Une aubaine pour Drigg et ses 300 habitants, qui ne seront probablement pas les seuls à bénéficier d'une telle manne.
     Le Times, qui a révélé l'affaire, estime en effet que la Grande-Bretagne pourrait distribuer dans les prochaines années plus de 1 milliard € aux collectivités qui accepteront d'accueillir l'héritage encombrant du nucléaire britannique.
     Sa gestion a été confiée à la NDA, responsable de 20 sites comprenant 39 réacteurs et diverses installations de traitement des combustibles nucléaires. Créée en 2005, elle s'est substituée à l'agence UK Nirex Ltd, au statut semi-public. Londres répondait ainsi à l'échec cuisant rencontré par Nirex en 1997 dans son projet de créer sur le site de Sellafield un centre de stockage pour les déchets les plus nocifs, à la durée de vie la plus longue.
     En octobre 2006, la Grande-Bretagne a officiellement opté pour le stockage en profondeur de ces déchets, qui à ce jour représentent un volume d'environ 1400 m3. Pour trouver le site susceptible de les accueillir, le maître mot est désormais "consultation". Et celle-ci s'annonce onéreuse.
MOYENS "CONSIDÉRABLES"
     "Ces projets britanniques de stockage sont nettement moins avancés qu'en France", constate Gérald Ouzounian, responsable international de l'Agence de gestion des déchets radioactifs française (Andra). Mais, note-t-il aussi, la NDA dispose de moyens financiers "considérables". Son budget sera de 11,3 milliards € sur la période 2008-2011, alimenté à parts égales par des fonds publics et privés. Ces dépenses ne sont qu'un début.
     C'est pourquoi la relance du nucléaire en Grande-Bretagne s'accompagne d'intenses tractations de la part des opérateurs pressentis. Ils souhaitent que le prix du démantèlement des futurs réacteurs et de la gestion des déchets soit pris en compte dans la facture présentée aux consommateurs. Le coût du wattheure nucléaire doit en effet intégrer, outre des investissements initiaux très lourds, la charge ultérieure de la gestion d'installations en fin de vie et des rebuts ultimes.
     En France, le niveau des provisions constituées par les opérateurs à cette fin (répercutées sur la facture) a fait l'objet d'intenses débats, avant qu'une loi n'institue en 2006 un système d'évaluation de ces montants, sécurisés par les opérateurs eux-mêmes. 

http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/303151.FR.php
     John Hutton, le secrétaire d'Etat britannique aux Entreprises, a donné hier le feu vert pour la construction d'une nouvelle génération de centrales nucléaires. Devant la Chambre des Communes, Hutton a déclaré que cette énergie constituait un moyen «sûr, propre et peu coûteux» d'assurer l'approvisionnement du pays et de lutter contre le réchauffement climatique.
Pourquoi le gouvernement se lance-t-il aujourd'hui dans le nucléaire?
     En 2003, le gouvernement décrivait le nucléaire comme une «option peu attractive». Depuis, la donne a changé. Les ressources en gaz de Grande-Bretagne ont chuté faisant passer le pays du statut d'exportateur à celui d'importateur net de gaz. Tandis qu'à l'importation, les prix du gaz comme ceux du pétrole ont connu une hausse constante. Désormais très compétitif, le nucléaire a, de plus, l'immense avantage d'être un faible émetteur de gaz à effet de serre. Or, le gouvernement britannique s'est engagé à réduire ses émissions de 60% d'ici à 2050. Une analyse que ne partagent pas les associations environnementales qui appellent à se concentrer sur la promotion des économies d'énergie et des sources d'électricité renouvelables, bien plus efficaces dans la lutte contre le réchauffement. Selon Greenpeace, la construction d'un nouveau parc de centrales ne fera baisser les émissions de carbone que d'un minuscule 4% à l'horizon 2025, date de la mise en route des premières centrales.
     En 2006, l'ONG avait déjà réussi à stopper le feu vert gouvernemental en faisant reconnaître par la justice que le débat public préalable avait été faussé, obligeant l'ouverture d'une nouvelle consultation.
Dans quel état se trouve le parc nucléaire britannique?
     Une dizaine de centrales produisent aujourd'hui 20% de l'électricité du pays (contre 80% en France). Toutes ces stations, sauf une, fermeront d'ici à 2023. Le gouvernement a donc décidé de renouveler son parc. Un rapport devra déterminer en 2009, les sites les plus adaptés. A priori, les nouvelles centrales seront construites à proximité des anciennes afin de limiter les surprises quant aux particularités du terrain (nature des sols, risques d'inondations…) et les réactions des populations. Le gouvernement délocalisé écossais a déjà annoncé qu'il n'autoriserait la construction d'aucun réacteur sur ces terres. Deux centrales sont aujourd'hui exploitées en Ecosse.
Qui devra payer?
     Dès hier, le français Areva déclarait, tout sourire, vouloir construire six réacteurs au Royaume-Uni. Les compagnies privées devront financer la construction, l'exploitation et le démantèlement des centrales. Le Premier ministre Gordon Brown a promis que le programme ne coûterait rien au contribuable. Une déclaration mise en doute par les opposants au projet. Selon l'Autorité nucléaire de démantèlement, le seul démontage des anciennes centrales s'élèvera à 70 milliards de livres (92 milliards €). Et si le gouvernement a promis qu'il reviendra aux compagnies privées de régler cette facture, les détracteurs redoutent que le coût de l'opération ne soit répercuté sur les consommateurs.
Qu'en pense la population?
     Les associations de défense de l'environnement s'interrogent sur le sort des déchets. Dans un premier temps, le centre de Sellafield (nord-ouest) devrait continuer de stocker les composants radioactifs usagés. Mais un expert a souligné que ce site, à proximité de la côte, risquait l'inondation. A terme, le gouvernement prévoit la construction d'un immense bunker sous-terrain mais la date de sa construction reste encore inconnue.

Londres relance la construction de centrales:
     Le gouvernement britannique a annoncé hier devant le Parlement qu'il souhaitait la construction d'au moins une nouvelle centrale nucléaire au Royaume-Uni d'ici 2020.
     Cette annonce, qui était très attendue outre-Manche, s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par la Grande-Bretagne pour atteindre son objectif de réduire d'un quart ses émissions de gaz à effet de serre et de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique d'ici 2020. Il s'agit aussi pour Londres d'assurer une plus grande sécurité d'approvisionnement énergétique alors que de nombreux réacteurs nucléaires, devenu vétustes, vont être décommissionnés dans les prochaines années. D'ici 2023, tous les réacteurs actifs, sauf un, auront cessé leur activité.
     Or, il faut savoir qu'à l'heure actuelle, les énergies renouvelables ne comptent que pour 5% de l'offre d'électricité contre 20% pour le nucléaire. En 2003, le gouvernement britannique avait officiellement déclaré que l'option nucléaire n'était pas attractive. Il s'est donc ravisé sur fond de pétrole cher et de lutte contre le réchauffement climatique.
     D'après les professionnels du secteur, le Royaume-Uni pourrait disposer de nouvelles centrales d'ici 2017. Plusieurs entreprises sont déjà sur le coup. Toshiba, Westinghouse Electric et Areva ont par exemple déjà annoncé qu'ils espéraient recevoir le feu vert des autorités britanniques pour la construction de nouveaux réacteurs. E.ON et Electricité de France, eux, sont sur les rangs pour la construction des centrales.

Londres relance le nucléaire:
     Après un long débat public, le gouvernement britannique s'est prononcé ce jeudi pour la construction de nouvelles centrales nucléaires, un pari controversé visant à marier indépendance énergétique et protection de l'environnement.
     «Le gouvernement estime qu'il est dans l'intérêt général que de nouvelles centrales nucléaires jouent un rôle dans l'offre énergétique future du pays, à côté d'autres énergies»: le ministre des Entreprises et des Réformes administratives, John Hutton, a justifié ce changement de cap en qualifiant le nucléaire de «sûr, propre et abordable». Vu le déficit des finances publiques, les industriels chargés de construire les nouvelles centrales, dont le nombre n'a pas encore été précisé, ne recevront aucune aide de l'Etat. Par ailleurs, le coût du démantèlement, de la construction des nouvelles centrales et de l'élimination des déchets sera entièrement assuré par le secteur privé. Enfin, les pouvoirs publics s'engagent à faciliter la délivrance de permis de construire, jusqu'ici pénalisée par de longues enquêtes publiques. Pour limiter les protestations des écologistes ou des riverains, les nouveaux réacteurs seront installés sur les sites existants.
Le plus vieux parc d'Europe
     Pour l'heure, le Royaume-Uni dispose du plus vieux parc nucléaire d'Europe occidentale. Les quatorze centrales en activité fournissent 20% de l'électricité produite contre 40% pour les centrales au gaz et 33% pour celles au charbon. L'énergie hydraulique représente 2% et les énergies renouvelables, solaires comme éoliennes, 4%.
Neuf réacteurs doivent être fermés d'ici 2015. En 2020, faute de la construction d'une nouvelle génération de centrales, il ne restera plus qu'un site en activité, Sizewell B.
     Diversification des sources énergétiques et baisse des émissions de gaz à effet de serre: tels sont les deux objectifs de ce cap sur le nucléaire. A l'heure de l'épuisement des réserves d'hydrocarbures de la mer du Nord et de la fin de trois décennies d'autosuffisance, Londres entend bien réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe et du pétrole du Proche-Orient. Par ailleurs, la baisse de l'usage du charbon participera à l'ambitieux objectif officiel de diminution des émissions de dioxyde de carbone de 60% d'ici à 2050.
     Sur le plan parlementaire, Gordon Brown et son gouvernement travailliste peuvent compter sur le soutien du parti conservateur, traditionnellement proche des milieux d'affaires. En revanche, le «Livre Blanc» a aussitôt provoqué une levée de boucliers des organisations écologistes qui estiment que les énergies renouvelables, les économies d'énergie et les technologies propres permettraient de mieux faire face aux besoins du pays.
     La plus activiste d'entre elles, «Greenpeace», s'est dite prête à combattre devant les tribunaux un choix jugé «rétrograde». Par ailleurs, les organisations de défense des consommateurs redoutent que les producteurs d'électricité ne haussent leurs tarifs, déjà très élevés, pour amortir plus vite leurs dépenses.

Relance de la construction de centrales nucléaires
http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=394881
Le gouvernement fera appel au privé pour le financement du programme.
     Le Royaume-Uni a autorisé, jeudi, la construction de nouvelles centrales nucléaires malgré l'opposition des groupes écologistes, un marché qui attise l'appétit de plusieurs groupes, dans un pays où moins d'un cinquième de l'électricité vient du nucléaire contre, par exemple, près de 80% en France. "Le gouvernement estime qu'il est dans l'intérêt général que de nouvelles centrales nucléaires jouent un rôle dans l'offre énergétique future du pays, au côté d'autres énergies à faibles émissions de CO2, et qu'il est dans l'intérêt général de permettre aux compagnies d'énergie d'investir dans de nouvelles centrales nucléaires", a annoncé le secrétaire d'Etat aux entreprises John Hutton.
Double défi
     Le nucléaire, qu'il a qualifié d'énergie "sûre, propre et abordable", aidera le Royaume-Uni à répondre "au double défi" d'assurer son approvisionnement futur en énergie, et de lutter contre le réchauffement climatique, a-t-il plaidé devant le Parlement.
     Actuellement, environ 18% de l'électricité consommée en Grande-Bretagne est produite par une dizaine de centrales nucléaires qui datent des années 1960 et 1970 (contre 78% en France).
     D'où la nécessité pour le gouvernement de Gordon Brown de préparer dès maintenant leur remplacement, alors que les ressources fossiles comme le pétrole et le gaz, en plus de leur caractère très polluant, se font de plus en plus chères, et qu'il semble illusoire de se reposer uniquement sur des énergies renouvelables encore trop coûteuses et insuffisamment avancées.
     Le gouvernement, qui s'est engagé à relever fortement la part des énergies "vertes" comme l'éolien, ne prévoit pas cependant de fixer d'objectifs chiffrés de répartition de la future production énergétique du pays entre le nucléaire et les autres sources.
Plusieurs groupes intéressés
     Les producteurs d'énergie devront financer la construction, l'exploitation et le démantèlement de ces nouvelles centrales nucléaires, et le premier nouveau réacteur devrait être assemblé "bien avant" 2020, a précisé M. Hutton.
     Plusieurs groupes d'électricité et d'infrastructures énergétiques sont déjà sur les rangs, comme British Energy, qui opère les centrales actuelles, l'allemand EON, sans oublier les français Areva et EDF, qui ont proposé de construire en commun quatre à six réacteurs EPR.
     Ce feu vert était largement attendu. Le gouvernement s'était déjà prononcé en faveur d'une relance de cette forme d'énergie controversée en 2006, à l'époque sous l'égide de l'ancien premier ministre Tony Blair, mais la justice avait invalidé la procédure de débat public préalable, l'obligeant à rouvrir une consultation.
Enfouissement privilégié
     Parallèlement, le ministère de l'Environnement a annoncé que le gouvernement proposerait dans un livre blanc publié au printemps l'enfouissement à long terme des déchets hautement radioactifs, cette solution ayant selon lui l'appui de la majorité des citoyens.
     Le Premier ministre Gordon Brown, à la popularité mal en point et qui entend montrer par son choix en faveur du nucléaire qu'il est prêt à prendre "des décisions difficiles pour l'avenir du pays", s'est attiré un vent de critiques de la part des défenseurs de l'environnement, Greenpeace en tête.
     L'ONG, qui a appelé le gouvernement à investir dans les énergies renouvelables et les économies d'énergie au lieu d'autoriser les entreprises à engloutir des milliards dans une technologie selon elle dépassée, s'est dite prête à lutter "à tous les niveaux" contre cette décision.
     En revanche, le puissant syndicat Unite a défendu vigoureusement la relance du nucléaire, affirmant qu'elle permettrait de créer des emplois hautement qualifiés et bien payés, tout en réduisant la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures.

Feu vert du Royaume-Uni pour de nouvelles centrales nucléaires (http://www.euractiv.com):
     Le gouvernement britannique a approuvé jeudi des plans de construction de nouvelles centrales nucléaires bien avant 2020 et n'a fixé aucunes limites. Cette décision donne une nouvelle impulsion au renouveau de l'énergie nucléaire dans le monde.
     Le gouvernement a affirmé que le Royaume-Uni avait besoin de mettre en place de nouvelles centrales nucléaires pour atteindre ses objectifs de lutte contre le changement climatique et éviter une sur-dépendance vis-à-vis des importations d'énergie dans un contexte de diminution des approvisionnements de pétrole de la mer du Nord.
     John Hutton, secrétaire d'Etat britannique à l'Energie, a déclaré aux parlementaires de la Chambre des Communes que les nouvelles centrales nucléaires représenteraient une manière sûre et abordable de sécuriser le futur approvisionnement en énergie du Royaume-Uni et auraient un rôle à jouer dans le futur bouquet énergétique du pays, tout comme d'autres sources d'énergies à faible intensité de carbone.
     M. Hutton a assuré aux députés que les opérateurs privés devraient assumer la totalité des coûts relatifs à la construction et au déclassement des centrales nucléaires ainsi que l'élimination des déchets, tout en gardant à l'esprit les critiques avertissant que les coûts élevés liés à la gestion des déchets pourraient être répercutés sur les consommateurs en augmentant les taxes.
     Néanmoins, il a ajouté qu'il n'y aurait aucune différence dans la proportion d'électricité devant être générée par l'énergie nucléaire ou par toute source d'énergie à faible intensité de carbone.
     Les opérateurs nucléaires ont déclaré qu'ils pouvaient créer de nouvelles centrales opérationnelles au Royaume-Uni d'ici 2017. EDF, le géant énergétique français, a déjà fait connaître ses plans de construction de quatre centrales nucléaires au Royaume-Uni d'ici 2017, d'après le PDG d'EDF-UK, Vincent de Rivaz.
     Comme l'a confié M. de Rivaz à la BBC, une fois que le cadre approprié sera en place, EDF-UK pourra progresser rapidement, agir le premier tout en assurant la sécurité. Il a ajouté que depuis deux ans, un groupe de travail se prépare pour l'occasion.
     Les entreprises électriques allemandes E.ON et RWE ont également exprimé leur intérêt à investir dans de nouvelles centrales au Royaume-Uni après l'annonce du gouvernement britannique.
     David Frost de la Chambre britannique de Commerce, a commenté que l'énergie nucléaire, qui fait partie d'un approvisionnement en énergie équilibré et diversifié, est essentielle pour ce pays s'il faut garantir la sécurité énergétique au moment où les ressources traditionnelles sont menacées ou en pénurie.
     Près de 18% de l'électricité du Royaume-Uni est produite par l'énergie nucléaire, les dernières centrales nucléaires britanniques actuelles devant fermer leurs portes d'ici 2035. Les experts affirment que les sources renouvelables d'énergies ne seront pas suffisantes pour les remplacer.
     En 2003, le gouvernement avait estimé que l'énergie nucléaire n'était pas une option attirante, mais depuis, l'augmentation des prix du pétrole et du gaz à contribué à la rendre plus intéressante dans la mesure l'on accorde plus d'attention à la réduction des émissions de carbone dans la lutte contre le changement climatique.
     Luis Echávarri, directeur de l'agence pour l'énergie nucléaire à Paris, a déclaré au International Herald Tribune que la décision britannique pourrait avoir des répercussions en Europe et notamment en Allemagne, où l'ancien gouvernement des sociaux démocrates et des verts avait convenu, en 2000, d'éliminer progressivement l'énergie nucléaire, étant donné les risques concernant la sécurité perçus par les industries.
    Des pays comme la France et la Finlande construisent déjà de nouvelles centrales nucléaires et l'Italie et les Pays-Bas ont prévu d'adopter des mesures similaires.
    Greenpeace UK estime que la décision du gouvernement est une mauvaise nouvelle pour la sécurité énergétique du Royaume-Uni, ainsi que pour les efforts fournis par l'organisation pour lutter contre le changement climatique. Selon John Sauven, son directeur exécutif, les recherches montrent que même dix nouveaux réacteurs permettraient de réduire les émissions de carbone du Royaume-Uni d'à peine 4% après 2025.

Protocole de Kyoto: Londres se lance à fond dans le nucléaire! (http://www.enerzine.com):
     Londres vient de décider de passer à l'action pour respecter les engagements qu'elle a prise de diminuer ses émissions de gaz à Effet de Serre de 20% d'ici 2020 au titre du protocole de Kyoto. Le prédécesseur de Gordon Brown, Tony Blair avait déjà lancé une consultation publique sur ce sujet en juin 2006 dont les conclusions avaient été invalidées par la Haute Cour de justice à la demande de Greenpeace pour non-conformité avec les procédures légales.
     Cette fois, c'est juré, la procédure a été respectée et la consultation publique sera « fructueuse » promet le gouvernement. Il est vrai qu'il y a urgence car, outre ses engagements du protocole de Kyoto,la Grande Bretagne va voir disparaître d'ici 2020, 20% de sa capacité de production électrique avec la fermeture de tout ou partie de ses 14 centrales actuelles de 2008 à 2023. Il est donc impératif de mettre en place des unités de production de capacité au mois équivalente et qui ne contribuent pas à accroître les émissions de CO2.
     Or la Grande Bretagne voit les disponibilités pétrolières et gazières de Mer du Nord se réduire progressivement avec l'épuisement des gisements et s'inquiète de devenir dépendante, de la Russie et de Gazprom essentiellement, pour son approvisionnement énergétique. Quant aux sources d'électricité à base d'énergies renouvelables, il est prévu dans le plan gouvernemental d'en tripler l'offre d'ici 2020 mais en aucun cas elles ne pourront suffire à combler des besoins d'une telle ampleur. Les faits sont têtus, les énergies renouvelables sont un appoint précieux mais en aucun cas elles ne peuvent être considérées comme des outils de production de masse.
     Autre avantage pour le nucléaire face à la volatilité des prix des autres énergies fossiles, la stabilité des prix de l'électricité de provenance nucléaire puisque le coût du combustible y entre pour une part très minime.
     L'annonce de ce programme de construction vient donc d'être faite. Son financement sera entièrement privé et les candidats se bousculent déjà au portillon. EDF en fait partie qui souhaiterait en construire et gérer 4 d'ici 2025. Areva qui ne construit que la partie réacteur prévoit d'en placer 6 en Grande Bretagne avec EDF ou d'autres grands électriciens européens. Les deux auront un avantage concurrentiel du fait de l'expérience acquise avec la Centrale EPR d'Olu en Finlande et celle de Flamanville.
Coté turboalternateur, c'est Alstom qui fourbit ses armes.
     Il n'est prévu aucun argent public dans l'appel d'offre qui se dessine, au contraire les nouveaux arrivants devront prendre en charge le coût du démantèlement des anciennes centrales et faire leur affaire du stockage des déchets. Problème non résolu pour l'instant mais pour lequel l'état des développements techniques à ce jour laisse entrevoir des solutions possibles. Rappelons que le stockage de la totalité des déchets des 55 centrales nucléaires françaises depuis le début de leur exploitation tient pour l'instant sans difficulté dans la piscine de la Hague ou des centrales. Un problème d'une ampleur bien moins grave que celui des déchets ménagers de Naples, de Marseille ou de toutes les grandes villes.
     Et nous, en France, comment se présente le problème chez nous? Nous avons un bien plus grand nombre de centrales (55) qui assurent 80% de notre production électrique et qui sont prévues aller bien au delà de 2020. RTE, néanmoins, le gestionnaire du réseau Haute tension en France vient dans son rapport prévisionnel d'alerter qu'au delà de 2012/2014 et malgré l'apport des programmes connus ou prévus pour les prochaines années en éolien et centrales à Gaz et celui du raccordement au réseau de la Centrale de Flamanville (13.000 MW supplémentaires) il nous manquera quand même 10.500MW de capacité de production soit l'équivalent de 6 EPR type Flamanville. Sachant qu'il faut environ 10/12 ans pour construire une centrale nucléaire et que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous aurons les mêmes problèmes que les britanniques à respecter nos engagements de réduction d'émission pour satisfaire Kyoto, quand croyez vous que nous devrions mettre en place un programme de construction de centrales nucléaires similaire à celui des anglais?
Avant-hier bien sûr!
Voir aussi: http://www.lefigaro.fr/international/2008/01/11/01003-20080111ARTFIG00014-londres-relance-son-programme-nucleaire.php