les VRP de l'atome C'est sous prétexte de réduire
la facture énergétique du pays, tout en luttant contre le
réchauffement climatique, que le gouvernement Berlusconi a annoncé
son projet de construire des réacteurs nucléaires en Italie,
suivant en cela Gordon Brown qui veut remplacer les réacteurs britanniques
dont la plupart arrivent en fin de vie.
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Revenons aux projets de Brown et Berlusconi.
En Grande-Bretagne, vers 2020, la quasi-totalité des réacteurs
actuels auront été fermés et l'atome couvrira moins
de 4% de l'électricité, c'est-à-dire moins de 1% de
la consommation totale d'énergie. Les éventuels nouveaux
réacteurs, annoncés avec fracas ces jours-ci, n'auront vraisemblablement
pas commencé à fonctionner et, dans tous les cas, ne remplaceront
pas la production des réacteurs fermés entre temps.
De même, en Italie, il faudra une bonne dizaine d'année avant qu'un ou deux réacteurs ne commencent à fonctionner, couvrant là aussi moins de 1% de la consommation italienne d'énergie. Comme en France aujourd'hui, le nucléaire sera bien incapable "d'assurer l'indépendance énergétique" de ces pays. Et ce d'autant moins que l'uranium, le combustible des réacteurs, est importé à 100%. Son prix a déjà été multiplié par dix en quelques années et ce n'est qu'un début : les différents pays nucléarisés, Chine en tête, ont commencé à se battre pour accéder aux dernières réserves facilement extractibles. Il faut donc être sacrément aveugle pour croire encore que le nucléaire peut représenter une alternative énergétique. Il en est de même concernant la lutte contre le réchauffement climatique: nous l'avons vu, la part du nucléaire dans l'énergie mondiale est - et va rester - si faible que sa contribution climatique est quasi-nulle. Qui plus est, même si c'est moins que le charbon ou le gaz, la filière nucléaire dégage de façon non-négligeable des gaz à effet de serre car il faut considérer toute la filière, des mines d'uranium (lesquelles occasionnent aussi de graves contaminations de l'environnement, par exemple au Niger) jusqu'au démantèlement des installations. Sans oublier que les centrales rejettent régulièrement des gaz comme le fréon dont la contribution à l'effet de serre est des milliers de fois plus importante que celle du CO2. (**) Et encore, il ne faut pas oublier les tares bien connues du nucléaire, que nous ne développons pas ici: risques de catastrophes (on a encore frôlé le pire pendant l'été 2006 à Forsmark en Suède et l'été 2007 lors du séisme de Kashiwasaki au Japon) , déchets radioactifs (malgré les belles déclarations depuis 50 ans, aucune solution acceptable n'existe), rejets dans l'environnement (une étude scientifique vient de montrer en Allemagne un excès de cancers jusqu'à 50 km autour des centrales), prolifération (la France nucléaire fait d'ailleurs un sale bizness avec des dictateurs comme Kadhafi), etc. Mais il est une autre vérité à connaître, bien plus réjouissante: sur Terre, les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire. D'ailleurs, la seule hydroélectricité produit plus que l'atome: 3.000 TWh/an contre 2.700. De quoi faire chanceler les idées fausses malheureusement si répandues en France, le seul pays au monde où l'on croit que le nucléaire est indispensable et les énergies renouvelables négligeables. Les perspectives de croissance de l'énergie éolienne sont exponentielles partout sur la planète, avec des productions d'ores et déjà si massives que sont balayées les objections rétrogrades sur l'intermittence de cette production. Le solaire lui aussi est en plein envol, en particulier dans les Etats comme la Californie qui ont compris que l'avenir était dans les renouvelables. En combinant les économies d'énergie et les énergies renouvelables, il sera rapidement possible d'assurer protection de l'environnement et indépendance énergétique : il y aura toujours du soleil, du vent, du bois, etc. Lorsque se produiront, peut-être plus vite qu'on ne le pense, de graves ruptures d'approvisionnement en pétrole, gaz ou uranium, les grands perdants seront ceux qui auront gaspillé leur argent dans des voies de garage comme le nucléaire. |