C'est un raisonnement aberrant.
La France, quand elle a testé sa première bombe n'avait pas
d'usine d'enrichissement. Sa bombe était une bombe au plutonium
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/cea_raison.html
Plus tard quand l'Inde a fait péter ses bombes elle n'avait pas d'usine d'enrichissement. Quant à l'Irak lorsque Saddam Hussein à la fin des années 70 a voulu sa bombe (la «bombe républicaine» par opposition à la «bombe islamique» voulue par Ali Bhutto au Pakistan) il n'a pas cherché à développer l'enrichissement. Il est évident scientifiquement que le plus facile pour faire des bombes nucléaires c'est de recourir au plutonium. Et pour en avoir, l'usine d'enrichissement n'est pas nécessaire, le nucléaire civil suffit comme l'a montré l'Inde. Mais il y a une autre possibilité, celle de produire le plutonium à partir de «réacteurs de recherche*». Ils produisent des neutrons. Si on les met en présence d'uranium (voire d'uranium appauvri qu'on trouve facilement) ils le transformeront en plutonium. L'extraction sera assez facile car il n'y aura pas beaucoup de produits de fission à l'origine d'un rayonnement important. (C'était le but caché d'Osirak, vendu par la France à l'Irak: Info Nucléaire, Gazette Nucléaire). |
Ce qui est curieux c'est qu'on nous abreuve
avec les centrifugeuses iraniennes alors que ce n'est certainement pas
la voie que les dirigeants iraniens ont choisie (à moins qu'ils
ne soient complètement incompétents ce dont je doute fort).
Ce qui est dangereux en Iran ce ne sont pas ces centrifugeuses mais les
réacteurs de recherche fournis sans conditions et dont on ne parle
guère. Bloquer les centrifugeuses en Iran ne changera rien
à la menace de prolifération:
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/LE_GUELTE/12904 Bien sûr il est difficile aux nucléocrates qui veulent se justifier de ne pas être des vecteurs de prolifération, de condamner les réacteurs civils ou les réacteurs de recherche (la recherche scientifique c'est sacré!). Roger Belbéoch, physicien
Extrait de la lettre
Stop Nogent n°115, octobre/novembre 2007 |