Le 30 Juin 2009
Jolie actualité atomique aujourd'hui.
D'un côté, Areva, à la recherche de liquidités,
s'annonçait comme le leader incontestable des énergies décarbonées.
De l'autre, l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs
(Andra) présentait aux Invalides son troisième inventaire
national des déchets et matières radioactives. D'un côté,
l'industriel majeur du nucléaire qui vantait une énergie
propre et fort concurrentielle. De l'autre, une agence gouvernementale
en charge d'exposer la comptabilité des déchets de la même
industrie.
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La vie courte est une façon de voir qui n'appartient qu'à certains domaines scientifiques. Car les déchets classés dans cette catégorie ont des périodes radioactives de moins de 31 ans. Cela signifie qu'ils perdent la moitié de leur radioactivité après 31 ans. Il est communément accepté qu'au bout de 10 périodes, les déchets ne présentent plus de risque majeur. Ainsi, après 310 années, les déchets à vie courte ne seront plus considérés comme actifs. 310 années = dix générations. Pour les déchets à vie longue, l'échelle de temps convie le cerveau humain à une gymnastique improbable consistant à imaginer les 200.000 années à venir, voire les 20 millions de prochaines années... A titre de comparaison, les pharaons d'Egypte ont été installés dans des pyramides qui ont à peine 5.000 ans. Notons que l'inventaire concerne aussi des «matières radioactives». A la différence des déchets, celles-ci sont considérées comme valorisables. Et c'est là toute la subtilité de l'inventaire: une barre de combustible en train de réagir dans un réacteur nucléaire en ce moment même (4.800 tonnes) ou des combustibles irradiés en train de refroidir dans des piscines (13.000 tonnes) font partie de la famille des matières valorisables et ne sont pas considérées comme des déchets. Idem pour le plutonium (82 tonnes dont 60 de propriété française), l'uranium de retraitement (21.000 tonnes), l'uranium appauvri (255.000 tonnes), l'uranium enrichi (3.300 tonnes), l'uranium naturel extrait de la mine (27.000 tonnes), le thorium de Rhodia (9.399 tonnes), les matières en suspension (21.600 tonnes), et certains combustibles de la Défense nationale. Sans oublier les 1.000 tonnes de MOX en attente de traitement (prévu à partir de 2030...). |