Depuis 2001, les 210 gisements
d'uranium exploités en France sont épuisés. Dans un
magazine consacré à la gestion de ces sites désormais
inactifs, France 3 a directement mis en cause Areva, accusée de
négligences concernant les déchets dangereux. L'émission
a suscité de nombreux remous.
Présenté par Elise Lucet, le magazine "Pièces à conviction" révélait mercredi les manquements d'Areva dans la gestion des déchets issus de l'exploitation du minerai radioactif. Ainsi, une partie des 166 millions de tonnes de "stériles", roche à trop faible teneur pour être exploitée, a-t-elle pu être employée à la formation de remblais, et même parfois utilisée dans la construction de routes, de parkings, voire de logements et d'écoles. D'après les informations de la Criirad, des contaminations et des fuites de gaz radioactifs (radon) ont été constatées en provenance de 17 sites recueillant 50 millions de tonnes de résidus. Interrogé au cours de l'émission, le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo a reconnu que l'exploitation des mines d'uranium était resté un domaine "globalement réservé" au seul chef de l'Etat. "Je demande donc à Areva, qui m'apparaît responsable clairement, juridiquement et entièrement, de faire son boulot. Je demande d'avoir le rapport d'enquête", a-t-il déclaré. L'émission, suivie par 3 millions de téléspectateurs, a suscité de nombreuses réactions et provoqué la colère d'Areva. Avant la diffusion du magazine, le groupe avait menacé de saisir le Conseil Superieur de l'Audiovisuel, dénonçant le caractère "à charge" de l'émission. Dans un communiqué postérieur à sa diffusion, elle accuse le magazine de "calomnie", et tient à "rétablir la vérité sur les activités mises en cause": "Avec un budget réaménagement de 4 à 5 millions d'euros par an, Areva mobilise en permanence 100 spécialistes (santé, radioprotection, géologie, environnement) sur le sujet", souligne le groupe. "Chaque année, près de 10 000 analyses et des milliers de prélèvements sont réalisés par Areva ou par les DRIRE (Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de l'environnement)." |
Areva insiste sur sa méthodologie "rigoureuse
et reconnue, tant par les autorités nationales qu'au niveau international",
et sur le contrôle des DRIRE, de l'ASN (Autorité de sûreté
nucléaire) et des DDASS (Directions départementales des affaires
sanitaires et sociales).
Par ailleurs, le communiqué indique qu'"Areva entretient des relations régulières avec les élus locaux, les associations et les riverains dans une démarche de dialogue permanent." "A l'époque de la fermeture des mines, se défend encore le groupe, la réglementation sur l'exposition du public fixait la limite à 5 millisieverts (mSv) par an ajoutés au milieu naturel. Cette limite a été ramenée à 1 mSv par an en 2004. Areva suit scrupuleusement cette réglementation appliquée à toute l'industrie du nucléaire. Il convient de noter que les études épidémiologiques n'ont montré aucun effet sur la santé en dessous de 100 mSv". "En France, 70 % de la radioactivité à laquelle est exposé un individu est d'origine naturelle et 30 % relèvent de l'exposition médicale", ajoute le communiqué. "Dans certaines régions, comme le Limousin et une grande partie de la Bretagne, la radioactivité naturelle peut atteindre des niveaux bien supérieurs à celle des stériles miniers - roches pas ou très faiblement radioactives - qui recouvrent les mines d'uranium et qui ont pu être utilisés occasionnellement dans le domaine public dans le but, par exemple, de réaliser des remblais de chemins, des parkings, des sous-bassements ou des ronds-points", admet le groupe. L'émission Pièce à Conviction est rediffusée sur France 3 mardi 17 février à 02h10. Elle est visualisable en ligne, voir 5) Suite à cette émission, l'IRSN a mis en ligne sur son site des informations et la carte des sites miniers français. A voir, sur des sujets comparables: http://basol.ecologie.gouv.fr/ http://basias.brgm.fr/ http://www.nirond.be/francais/BRAEM_fr.htm |
Pour information, le documentaire
est sur internet...
En toute discrétion, dans nos campagnes,
à proximité immédiate des villages ou des villes,
des déchets radioactifs extrêmement dangereux ont été
disséminés, ou ensevelis méthodiquement, depuis des
dizaines années.
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Elise Lucet et l'équipe de Pièces
à conviction ont mené l'enquête sur ce scandale, au
coeur des campagnes et des villes françaises.
Les reportages:
Reportages de EMMANUEL AMARA et ROMAIN ICARD
Les invités:
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LE
MONDE | 11.02.09
L'uranium en France: 210 sites d'exploitation du minerai radioactif Le Monde Avant même sa diffusion, mercredi 11
février, sur France 3, le magazine "Pièces à conviction"
aura mis en émoi le monde du nucléaire. Intitulée
Uranium, le scandale de la France contaminée, cette enquête
décrit les lacunes entourant la gestion, par Areva, des 210 sites
miniers d'uranium français, dont le dernier a fermé en 2001.
Les 166 millions de tonnes de "stériles" (roches à trop faible
teneur en uranium pour être exploitées), mais aussi les 50
millions de tonnes de résidus issus des usines d'extraction, stockés
sur 17 sites miniers, constituent un héritage encombrant.
COMPTEURS GEIGER
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Pour sa part, Areva, qui avait saisi le Conseil
supérieur de l'audiovisuel contre une émission supposée
"à charge", se défend de négliger ces questions. "On
n'est pas dans le caché, dans le non-su", assure Yves Dufour,
porte-parole des activités minières du groupe. Il en veut
pour preuve la mise en place, dans le Limousin, d'un groupe d'expertise
pluraliste (GEP), qui étudie la situation depuis 2006.
Yves Marignac, directeur de Wise-Paris, un expert peu suspect de complaisance vis-à-vis du nucléaire, participe activement au GEP, et note que celui-ci constitue en effet une "première". Mais pour les résidus, "il est encore trop tôt pour dire si nous pourrons dégager des solutions satisfaisantes à long terme pour ces sites, lorsque l'exploitant s'effacera", dit-il. Sur le Web: www.irsn.fr Hervé Morin
Un demi-siècle d'activité
1948. Début de l'exploitation de mines d'uranium en France. La dernière mine a fermé en 2001. 210. C'est le nombre de sites, répartis sur 25 départements, ayant fait l'objet d'activités d'exploration, d'exploitation et de traitement de minerais d'uranium ainsi que de stockage de résidus. 166 millions de tonnes. Evaluation des "stériles", des roches jugées trop peu chargées en uranium pour être exploitées, parfois réutilisées en génie civil. 50 millions de tonnes. Masse des résidus - essentiellement des boues radioactives - issus de l'activité d'extraction de l'uranium, stockés sur 17 sites. Jean-Louis Borloo demande des comptes à Areva
PARIS (AFP) - Emission sur l'uranium: France 3 se félicite d'avoir ouvert un débat national
France 3, qui a diffusé mercredi soir
un magazine consacré aux déchets d'uranium, s'est félicité
d'avoir "ouvert un débat national sur les déchets duranium
en France" avec cette émission suivie par plus de 3 millions de
téléspectateurs, selon un communiqué diffusé
jeudi.
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PARIS (AFP)
L'exploitation des sols et roches issus des
anciennes mines d'uranium de la Cogema (aujourd'hui Areva NC) dans le Limousin
n'est pas assez encadrée ni vérifiée, selon un rapport
publié lundi par l'Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN).
La Gazette Nucléaire a 25 dossiers à ce sujet depuis... 1979: faites une recherche sur son site! |
Ce registre avait été mis en
place par la Cogema pour restreindre l'usage de ces matériaux, notamment
afin d'en imposer "l'interdiction d'utilisation pour des soubassements
ou en tant que matériaux de construction".
Dans une analyse critique d'un bilan décennal environnemental effectué par Areva NC, l'IRSN reconnaît "l'utilité et la pertinence" du registre, mais souligne "certaines limites des dispositions adoptées: manque de précisions concernant certaines cessions, absence de vérification sur les lieux de réutilisation en particulier". Les matériaux ayant servi de remblais avant 1984 restent d'autre part souvent non répertoriés, même si une partie d'entre eux a été mis en évidence par mesures de radioactivité réalisées par Areva NC en 2000 dans les villages limitrophes des sites miniers. L'IRSN juge enfin "important d'engager une action spécifique pour les lieux à usage sensible" comme les écoles ou les établissements de soins, tout en demandant à ce que les informations recueillies soient mieux diffusées et conservées. |
http://www.europe1.fr/ Le 11 février, le nouveau numéro
du magazine "Pièces à conviction" sur France 3 évoquera
"le scandale de la France contaminée". Pour défendre
la thèse que des millions de tonnes d'uranium sont dispersées
dans toute la France. Ce sujet fait polémique, le groupe Areva a
fait appel au CSA car il juge que l'enquête est "contraire à
la déontologie".
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Malgré le fait que les mines d'uranium
françaises ne soient plus en activité depuis plusieurs années,
cette pollution qu'il s'agisse de minerais "stériles" (trop pauvre
en uranium pour devenir du combustible nucléaire) ou d'autres résidus
de l'activité minière, peut s'avérer dangereuse à
long terme, assurent les enquêteurs du magazine. Areva (ex-Cogema)
soutient le contraire, estimant extrêmement improbable l'hypothèse
d'une exposition prolongée évoquée par l'émission.
Sa présidente, Anne Lauvergeon, n'a pas souhaité apparaître
dans l'émission et a laissé à un porte-parole le soin
de répondre à Elise Lucet lors du débat prévu
sur le plateau. Anne Lauvergeon, d'autre part, sera
récompensée par le trophée des "Créateurs sans
frontières" pour son action en faveur du rayonnement de la France
à l'étranger. Ironique pour quelqu'un qui participe à...
l'irradiation intérieure de la France.
2) http://www.lalibre.be/ A Gueugnon, en Saône-et-Loire, pas moins
de 225.000 tonnes de déchets radioactifs polluent les sols depuis
la fermeture de l'usine d'extraction de l'uranium en 1980. Les spécialistes
parlent de risques d'irradiation et de contamination pour la population
qui vit à proximité de ces résidus, boues et cailloux,
souvent recouverts d'une mince couche de terre. L'usine était gérée
par la Cogema, une société publique devenue depuis Areva.
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