Le secrétaire d'Etat Georg
Schütte a transmis le 10 septembre 2010 le rapport d'inventaire de
la mine d'Asse II [1] au comité de recherche d'Asse (Basse-Saxe)
ainsi qu'aux comités fédéraux de l'environnement et
de la recherche. Le groupe de projet Jülich du centre Helmholtz de
Munich (HMGU) a établi ce rapport à l'instigation du Ministère
fédéral de l'enseignement et de la recherche (BMBF),
établissant l'estimation actualisée de l'état des
déchets radioactifs de la mine d'Asse en prenant en compte l'état
de la science et de la technique. Le rapport a également été
transmis au ministère fédéral de l'environnement (BMU),
responsable de l'assainissement d'Asse.
Ces vérifications ont été compliquées par le fait que 40 ans se sont écoulés depuis l'entreposage (1967-1978) et que les dates limites de conservation des dossiers sont dépassées depuis longtemps. De plus, les exigences portées à la documentation de telles activités étaient bien moins strictes à cette époque qu'aujourd'hui. L'analyse des documents demeurant à disposition confirme dans l'ensemble les données déjà connues. La nouvelle estimation, si elle n'apporte pas de nouvelle connaissance fondamentale sur l'inventaire global d'Asse, montre aussi qu'une exploitation des dossiers ne peut pas remplacer une vérification des faits sur place. Voici les principaux résultats du rapport :
(suite)
|
suite:
- Les quantités de plutonium présentes à Asse s'élèvent à 28,1 kg, soit davantage que ce qui avait été annoncé jusqu'à présent. Le rapport, qui présente une estimation actualisée de l'inventaire de déchets d'Asse à la disposition de tous, représente une aide déterminante pour toute procédure ultérieure. Les connaissances supplémentaires seront pertinentes pour la question du forage de chambres particulières - ainsi que pour la planification des mesures de sécurité essentielles en cas de récupération des déchets radioactifs. L'ancienne mine de sel d'Asse II a été exploitée au cours des années 1970 selon le droit minier, officiellement comme centre de recherche, mais servant également de facto au stockage de déchets FMA entre 1967 et 1978. Depuis janvier 2009, le puits d'Asse II est considéré comme un centre de stockage définitif de déchets radioactifs et dépend du droit nucléaire, sous la responsabilité de l'Office fédéral pour la radioprotection (BfS). Depuis 1995, le site est en cours de démantèlement. L'état géologique de la mine pose des problèmes de taille aux experts : infiltration quotidienne depuis 1988 de 12.000 L d'eau saumâtre dans les galeries menaçant la mine de noyage, danger d'écroulement suite à un remblaiement insatisfaisant de certaines chambres à l'époque de l'évacuation du sel. Le BfS a depuis janvier 2009 examiné 3 solutions pour la fermeture du site [2]. L'option de récupération des déchets envisagée actuellement pourrait garantir une sécurité à long terme, exigée par l'état actuel de la loi nucléaire. [2] - Déplacement des déchets dans des couches plus profondes de la mine: solution viable à long terme, mais coûteuse, à mise en oeuvre lente, et risque de ne pas trouver de site approprié; - Remplissage de la mine par du béton et une solution de MaCl: solution rapide et facile à mettre en oeuvre, car évitant un déplacement des déchets radioactifs, mais pas de garantie suffisante de sécurité à long terme, à cause des dégagements radioactifs possibles; - Récupération des déchets. |
mardi 29 juin 2010
Nathalie Versieux envoyée spéciale à Asse
Les autorités allemandes ont décidé
l'évacuation d'un centre de stockage de déchets radioactifs
entreposés dans une ancienne mine pour cause d'infiltrations d'eau.
La décision relance le débat autour des déchets nucléaires
(suite)
|
suite:
60% d'entre eux proviennent des centrales nucléaires allemandes (qui jusqu'en 1975 pouvaient les y déverser sans frais), 23% de la recherche, 8% de l'industrie. Personne ne sait combien de césium, de plutonium ou de tritium se trouvent là, ni quels gaz ont pu se développer dans les cavités dont certaines sont devenues inaccessibles. «Un des problèmes auxquels nous sommes confrontés est que nous ne savons pas vraiment ce qui se trouve dans les fûts, explique Wolfram König, Vert et président du BfS, l'office fédéral chargé de la sécurité autour du nucléaire civil. L'étiquetage des années 60 et 70 ne répond pas aux standards actuels. Au cours des dernières années, nous avons ouvert 25 fûts. La moitié ne contenait pas ce qui figurait sur les registres! Nous avions le choix entre construire un centre de déchets à l'intérieur de la mine, tout couler sous le béton, ou remonter les fûts à la surface. Cette solution est apparue comme étant la moins mauvaise. Nous devons prendre une décision valable pour un million d'années! Une décision qui n'ait pas de conséquences pour l'humanité dans 500 ans, au-delà de la mémoire humaine, une fois que les centrales nucléaires auront peut-être disparu de la terre, et que plus personne ne saura rien du danger. Il faut que même à ce moment, nos descendants puissent creuser le sol sans risques.» A ce jour, aucun pays au monde n'a trouvé la solution qui permettrait de résoudre le problème des déchets nucléaires. Aucun centre de stockage à long terme n'a encore vu le jour. «Le stockage sous terre est considéré comme étant la solution la moins pire», explique Marcos Buser, géologue suisse et président de la Commission de suivi pour le projet Mont Terri, près de St-Ursanne, un laboratoire souterrain où les scientifiques étudient quelles couches géologiques pourraient être propices au stockage securisé des déchets nucléaire. «Il faut à tout prix éviter que des substances qui ont un cycle de vie extrêmement long restent dans le domaine du vivant, poursuit Marcos Buser. Partout, on a comme en Allemagne été tenté d'utiliser des mines désaffectées pour stocker des déchets, nucléaires ou chimiques. Mais une mine désaffectée est comme un bâtiment. Les bâtiments bougent et se fissurent. Les mines aussi. La roche se fissure. Ces fissures se propagent jusqu'à la surface, de l'eau s'infiltre, le terrain s'affaisse, une partie de la mine s'effondre. C'est ce qui s'est passé à Asse. Enfouir les déchets sous terre suppose la construction d'une installation ad hoc, parfaitement étanche et confinée. La taille optimale pour un centre de stockage dans un pays tel que la Suisse serait de quelques centaines de milliers de mètres cubes pour traiter 8.000 tonnes de déchets. Asse a un volume de trois millions de mètres cubes. Même pour un programme nucléaire plus important, comme le programme allemand, c'est beaucoup trop.» Les autorités allemandes ont finalement opté pour le transfert des déchets d'Asse vers l'ancienne mine de fer Konrad, à quelques dizaines de kilomètres de là. L'installation, pouvant contenir jusqu'à 303.000 mètres cubes de déchets, sera toutefois rapidement trop étroite, si les 100.000 mètres cubes entreposés à Asse y sont un jour transportés. A Asse, une course contre la montre et la géologie est engagée. Dans un premier temps, un forage millimétrique doit permettre d'effectuer des prélèvements dans les cavités inaccessibles, enfouies sous le sel et le béton. Personne ne sait encore comment approcher sans danger les fûts endommagés, et encore moins comment les extraire, un jour, de la mine. |
BE Allemagne 467
L'Office fédéral pour la radioprotection
et la sûreté nucléaire (BfS), actuel propriétaire
de la mine de sel épuisée Asse II (Basse-Saxe), a décidé
de ramener à la surface les 126.000 fûts de déchets
nucléaires qu'elle contient. La récupération des fûts
devrait durer une dizaine d'années, et coûter au moins 2 milliards
€, selon une estimation du président du BfS, Wolfram König.
Nordbert Röttgen, Ministre fédéral de l'environnement,
soutient cette décision.
(suite)
|
suite:
Suite à la récupération des fûts, un stockage en surface provisoire des déchets sur le terrain de la mine sera nécessaire, pour tester et traiter les déchets avant de les envoyer dans un site de stockage définitif. Cela représente une dose d'irradiation supplémentaire pour le personnel qui devra ainsi manier les déchets, mais qui selon Wolfram König demeurerait en dessous des limites de sécurité. En effet, le BfS estime la dose d'irradiation totale à 900 mSv/an, répartie entre les travailleurs, dont chacun ne recevrait donc qu'une dose bien inférieure à la limite de 20 mSv/ an. Une grande partie des travaux devrait être menée par des machines automatiques et dirigée à distance. De plus, toute exposition des riverains serait exclue. Pendant la planification de la récupération des fûts, le BfS mènera des travaux de stabilisation de la mine. Depuis des mois, les cavités ne contenant pas de déchets sont scellées. Pour le stockage des déchets en provenance d'Asse, le BfS examine la possibilité d'exploiter l'ancienne mine de fer de Konrad à Salzgitter (à 20 km de Asse), qu'il aménage actuellement en site de stockage définitif pour des déchets FMA. Toutefois, l'agrément concernant Konrad ne s'applique qu'à un maximum de 303.000 m3 de déchets. Or le volume des déchets en provenance d'Asse dépasse 100.000 m3, ce qui laisserait peu de place pour une prise en charge des déchets nucléaires jusqu'en 2040. Comme il est prévu, la capacité d'accueil de Konrad devrait être reconsidérée. La prise en charge des coûts massifs demeure encore incertaine: l'ex-ministre de l'environnement et actuel chef du SPD Sigmar Gabriel brigue une participation des responsables du "scandale d'Asse", en particulier les propriétaires des centrales nucléaires, à l'origine de deux-tiers des déchets d'Asse. - [1] Informations supplémentaires sur Asse II: * "Mesures de sécurisation de la mine d'Asse II pour protéger l'environnement contre la radioactivité", http://www.bulletins-electroniques1 - BE Allemagne - 09/07/2009 * "Changement de statut et d'exploitant pour la mine de Asse II: le centre de recherche devient centre de stockage de déchets radioactifs" - http://www.bulletins-electroniques2 - BE Allemagne 402 - 11/09/2008 " * "Une commission d'enquête sur le site de stockage de déchets radioactifs de Asse II" - http://www.bulletins-electroniques.com2 - BE Allemagne 436 -15/05/2009 * Site du BfS concernant Asse II (en allemand): http://www.endlager-asse.de - [2] Evaluation technique des options de d'arrêt définitif de la mine d'Asse (en allemand): http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ - Office fédéral pour la radioprotection et la sûreté nucléaire, Willy-Brandt-Str. 5, D 38226 Salzgitter - tél: +49 30 18 3330 - email: epost@bfs.de - http://www.bfs.de - [3] Dans une chambre à 511 m de profondeur sont stockés environ 1.300 fûts de déchets de radioactivité moyenne, qui proviennent avant tout de centrales nucléaires et contribuent à 40% du rayonnement. A 750 m de profondeur, environ 12 chambres sont remplies avec quelque 125.000 fûts de déchets à faible radioactivité. - "Alle 126.000 Fässer sollen wieder ans Tageslicht", Süddeutsche Zeitung - 16-17/02/2010 - "Ab in den Schacht", Tagesspiegel - 16/01/2010 - "Atommüll soll raus aus der maroden Asse", Die Welt - 16/01/2010 - Communiqué de l'Office fédéral pour la radioprotection et la sûreté nucléaire - http://idw-online.de/ - 15/01/2010 |
07/02/2010 18:29
Les autorités de surveillance du nucléaire recommandent l'évacuation rapide des 126.000 barils de déchets emmagasinés depuis 1967 dans une mine de sel de Basse-Saxe rongée par les infiltrations. En inaugurant le stockage des déchets nucléaires dans une mine de sel il y a quarante ans, l'Allemagne était à la pointe de la technique. Quarante plus tard, elle l'est toujours en préparant son évacuation. Les autorités fédérales de surveillance des rayonnements et déchets nucléaires (BFS) ont remis en effet le 15 janvier leur expertise recommandant le déstockage des 126.000 barils de déchets nucléaires entreposés entre 1967 et 1979 dans la mine de sel d'Asse II, en Basse-Saxe, dans la région de Brunswick, dont 1.300 fûts de déchets de moyenne activité, contenant environ 11 kg de plutonium de l'usine de traitement de combustible usé de Karlsruhe. Depuis des décennies, 12 m3 d'eau, soit 12.000 litres, ruissellent en moyenne, chaque jour, sur les parois de la mine de sel. La montagne exerçant une pression gigantesque sur les galeries de sel, 32 points d'infiltration supplémentaires ont été recensés depuis 1988. Certaines galeries s'effondrent, des barils, encastrés dans le sel, ont été endommagés sans que l'on sache précisément lesquels, contaminant la saumure. Au-delà de 2020, la mine ne sera plus exploitable. «Asse est à peu près aussi trouée qu'un
morceau de gruyère suisse»
(suite)
|
suite:
Les autorités se renvoient la balle des responsabilités. Le bureau des mines du Land à Clausthal-Zellerfeld, au courant du danger, n'aurait pas jugé utile de sonner l'alarme au ministère de l'environnement, qui aurait peu tenu compte de ses observations. Bétonnée, la mine serait une bombe à retardement
Michel VERRIER, à Berlin
|
L'Office allemand de protection contre les
radiations (BfS) a estimé vendredi qu'une ancienne mine de sel où
sont stockés des déchets nucléaires était peu
sûre, en raison d'infiltrations d'eau, et a recommandé que
les 126.000 fûts qui y sont stockés en soient retirés.
http://www.lesechos.fr/ L'avenir du nucléaire allemand au coeur d'une nouvelle polémique L'office de protection contre les radiations
préconise l'évacuation du site d‘Asse II, affecté
par des fuites d'eau. Le débat reprend sur l'allongement de la durée
de vie des réacteurs, prévu par l'accord de coalition de
la majorité.
Principe de précaution
(suite)
|
suite:
L'affaire pose à nouveau la question de l'avenir du nucléaire en Allemagne. Le contrat de coalition entre la CDU d'Angela Merkel, ses alliés bavarois de la CSU et les libéraux du FDP prévoit l'allongement de la durée de vie de certains réacteurs nucléaires, comme «solution de transition», le temps que les solutions de subsitution à base d'énergies renouvelables prennent le relais. Mais l'industrie s'inquiète de la lenteur avec laquelle le gouvernement allemand avance sur ce sujet miné, tant l'opinion publique est réservée sur le nucléaire. Les opérateurs, eux, réclament de la visibilité, alors que le réacteur de Neckarwestheim, opéré par EnBW, doit être mis hors service d'ici à cet été. La coalition rouge-vert dirigée par Gerhard Schröder avait décidé, en 2000, de sortir progressivement, mais complètement, du nucléaire, d'ici à 2020. Exploitation prolongée
http://www.world-nuclear-news.org/ Germany's waste removal decision 18 January 2010 Thousands of barrels are to be removed from
Germany's Asse radioactive waste disposal facility, a salt dome which has
proven unstable.
To address this, the BfS considered three options:
The BfS said that an argument against the first
option was that it could not be shown to satisfy long-term safety requirements.
Meanwhile, the second option relies on the identification of an deep area
of salt stable enough to satisfy German law. It would also be an especially
long-lasting and challenging project.
Researched and written by World Nuclear News |