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Mercredi 14 octobre 2009
Au Laboratoire, on se bat avec toute honnêteté
pour combattre le monde nucléaire qu'on laisse aux générations
futures (durée de vie des déchets: 300 ans, ceux à
vie courte).
Lorsqu'on voit le scandale et l'utilisation
nauséabonde mise en place à propos de la "manif"
horde sauvage dans les rues de Poitiers (10 octobre 2009), alors
que la contruction de Georges Besse II se déroule sans
aucune manifestation (aucune affiche , aucun débat d'alerte, bien
sûr aucun texte).
On a lu un texte concernant les déchets.
Notre point de vue concernant l'absence au Grenelle de l'écologie
de discussion sur la question du nucléaire a été développé
lors des débats publics au local de l'association le Laboratoire.
Nous reproduisons l'article "quand la maffia
coulait les navires"
Associations et journalistes dénonçaient
depuis des années une possible pratique mafieuse des années
90, consistant à couler des bateaux transportant des déchets
radioactifs
Un repenti ayant participé aux opérations
avait confirmé. Il a fallu l'obstination d'un «petit juge»
et l'envoi d'un robot sous-marin téléguidé pour révéler
ce qui s'annonce comme un nouveau scandale à l'italienne. Le 22
septembre dernier, le Parlement s'est saisi de l'affaire.
Les navires de venins, «navi dei veleni»,
ainsi que les nomme la presse italienne, refont surface dans l'actualité.
Coulés au large des côtes calabraises par la mafia locale,
la «n'drangheta», ils seraient une trentaine avec leur cargaison
de déchets toxiques à gésir dans les fonds marins.
Cette histoire révélée pour la première fois,
au journal l'Espresso en 2005, par le repenti mafieux Francesco Fonti,
était restée orpheline de toute preuve apportée par
la justice. La ténacité d'un juge, la découverte d'un
des bateaux, la réouverture du dossier par la commission anti-mafia
le 22 septembre dernier signent aujourd'hui la fin de l'omerta et «un
premier pas vers une vérité qui concerne le trafic international
de déchets toxiques et radioactifs» déclare l'Espresso
du 25 septembre.
Mais c'est aussi l'interview accordée,
le 18 septembre dernier, par le repenti Francesco Ponti à Quotidiano
Nazionale qui a, comme l'affirme ce quotidien, « produit les
réponses nécessaires de la part des institutions ».
Outre les premières révélations de Francesco Fonti,
d'autres enquêtes avaient été menées au début
des années1990, qui confirmaient déjà les propos du
repenti. Celle conduite notamment par l'association écologiste Legambiente
mais aussi celles de journalistes, deux d'entre eux, Ilaria Alpi et Miran
Hrovatin furent assassinés en Somalie. Il était donc connu
que la mafia calabraise organisait dans les années 1980-1990 le
trafic vers l'Afrique de déchets toxiques en même temps que
celui des armes par bateaux.
Il n'avait par contre jamais été
mis à jour qu'elle les sabordait en mer lorsqu'il lui était
impossible d'écouler la marchandise vers les pays du tiers monde
ou plus simplement pour toucher les dividendes de l'assurance.
(suite)
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suite:
Qui servait d'intermédiaire? «les services secrets»
La découverte par un robot téléguidé,
le 12 septembre dernier du Cunsky au large des côtes Ouest de la
Calabre, un des trois navires que Fonti disait avoir coulé en 1992,
a donné crédit à ses déclarations initiales.
Ses dernières révélations au quotidien QN, le 18 septembre
dernier, apportent des précisions sur les lieux où ont été
sabordés nombre de navires et la nature de leur chargement... «D'où
venaient les déchets?" Réponse du repenti: "des industries
chimiques et pharmaceutiques, soit d'Italie, soit d'Allemagne, de Suisse
et encore de Russie. Et pas seulement. Même l'ENEA - Agence nationale
pour l'énergie atomique (1)- comme je l'ai déclaré,
fit écouler un chargement de 500 barils de boues radioactives de
son site de Rotondella. C'était en 1987, les déchets radioactifs
ont fini à l'embouchure du Fleuve "Ueli Scebeli", un Fleuve d'Ethiopie.
Nous étions seulement les exécutants, nous faisions le sale
travail pour les autres.» A la question suivante, «qui
servait d'intermédiaire?", Il répond: "les services secrets.
C'était à eux de coordonner la récolte. C'était
à eux que s'adressait l'industrie. Et ils étaient le filtre
avec le monde politique...»
Le paiement provenait de l'étranger,
de Suisse mais aussi de Singapour, de Chypre, du Lichtenstein. Les revenus
s'étalaient de 3 à 30 milliards de lires selon le danger
du chargement. Pour le montant le plus élevé, l'ex-mafieux
donne l'exemple d'un chargement de 5.000 bidons de déchets radioactifs.
Destination la Somalie, le plus souvent, mais aussi le Nigéria,
le Kénia, le Congo, le Mozambique et de décrire les routes
maritimes empruntées. En chargement parallèle, des armes.
Tout corrobore, avec plus de précisions et de nouvelles mises en
cause, ses premières déclarations.
Un tour politique
Fonti confirme avoir été en
contact direct «avec des hommes au sommet de la DC (démocratie
chrétienne) et du PSI (parti socialiste italien). J'ai personnellement
rencontré quelques ministres de l'époque. J'ai donné
les noms aux magistrats, je peux en donner d'autres...». Il dit
aussi avoir consigné et mis en sécurité d'autres révélations
si l'affaire avance vraiment. Toujours est-il que la ténacité
du nouveau procureur de la ville de Paola en Calabre, le juge Bruno Giordano,
a permis de relancer l'enquête, de débloquer les fonds pour
la découverte du Cunski. Depuis son passage devant la Commission
antimafia du Parlement le 22 septembre, les «institutions»
se sont mises en route. La Commission va en effet rouvrir toutes les enquêtes
sur les bateaux coulés, l'assassinat des deux journalistes en Somalie...
Des fonds viennent d'être débloqués pour d'autres recherches
par le gouvernement qui reste cependant très silencieux sur le fond.
Une enquête officielle d'ampleur nationale
est attendue, par ceux qui craignent maintenant que les pressions mettent
de nouveau l'éteignoir sur ce scandale. Ce n'est pas suffisant pour
Legambiente. L'association veut en effet connaître les conséquences
écologiques de ce désastre annoncé et veut saisir
l'Union Européenne et les Nations Unies.
30 septembre 2009, Gilles Daniel
(1) l'ENEA crée en 1982 (Ente Nazionale per l'energia atomica
est devenue depuis Ente per le Nuove tecnologie, l'Energia e l'Ambiente
(Agence pour les Nouvelles technologies, l'Energie et l'Environnement) |