Greenpeace - FNE - ACRO - 13 juillet 2010
Aujourd'hui le Haut comité sur la transparence
et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN)
remet son rapport (1). Il avait été saisi par Jean-Louis
Boorlo et par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques
et technologiques pour faire la lumière sur la gestion des matières
et des déchets nucléaires.
Le rapport présente (seulement) deux
avancées majeures:
- d'abord le taux de recyclage annoncé
dans le rapport est loin, très loin de celui habituellement mis
en avant dans la communication d'Areva. Alors que l'industriel communique
partout autour d'une énergie recyclable à 96%, le rapport
annonce une économie d'uranium liée au recyclage de 12%!
Le collège associatif a même pu établir que sur les
dernières années le taux effectif de recyclage se situe entre
3,9 et 1,7% (Voir pages 5 et 6 du document).
- Dans la même veine, la communication des industriels autour
du «cycle» nucléaire est condamnée. Le rapport
fait la preuve que certains déchets ne sont jamais réutilisés
et qu'on ne peut donc pas parler de «cycle fermé».
«Ces deux exemples prouvent qu'en
France le nucléaire ne survit pas à la transparence,
déclare Christine Gilloire de FNE (France Nature Environnement).
Les
industriels ne vont plus pouvoir faire croire que le nucléaire est
une énergie propre et renouvelable. Et faire reposer l'avenir des
déchets accumulés sur une hypothétique génération
4 est parfaitement illusoire.»
Un rapport basé sur une démarche positive mais perverti
par les industriels
Alors que la plupart des participants au Haut
comité ont montré une bonne volonté franche, les industriels
et les exploitants (EDF et Areva) ont su profiter d'une faille méthodologique
pour tourner progressivement le rapport plutôt à leur avantage.
Une partie du collège associatif décide
donc de ne pas avaliser le rapport en soulignant que le principe même
du Haut comité et sa bonne volonté ne sont pas en cause.
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suite:
Ils demandent que la diffusion du rapport
soit accompagnée d'une note sur leurs points de désaccord,
rédigée avec Yves Marignac (WISE-Paris), expert invité
du groupe de travail (2).
«Nous sommes extrêmement déçus par la qualité
du rapport, ajoute Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire
de Greenpeace France. Le travail a, en majorité, été
positif. Nous avons eu accès à des informations inédites
et nous avons pu faire avancer la transparence là où l'opacité
régnait. Le problème méthodologique que nous avons
rencontré a malheureusement permis à EDF et Areva de rester
flou sur certains sujets ou de modifier le rapport sans aucune validation.»
Des points de fond pas assez étudiés
Certains sujets évoqués dans
le rapport ne sont pas suffisamment traités en profondeur. Par exemple,
la dimension historique n'est pas prise en compte, ce qui apparaît
comme une aberration: le bilan fait du «cycle» nucléaire
est incomplet en ne donnant qu'une synthèse approximative des bilans
actuels qui ne reflète ni les difficultés rencontrées
dans les années passées ni la question de la gestion de l'accumulation
de stocks passés.
«Le rapport est incomplet sur certains
points et nous sommes en désaccord sur d'autres. Nous ne pouvions
cautionner un tel document. Il ne s'agit pas, pour nous, de condamner le
HCTISN mais bien de réclamer plus de moyens et plus de temps pour
lui assurer un fonctionnement optimal», conclut Pierre Barbey
de l'ACRO.
Notes:
(1) Rapport
du HCSTIN: "Avis sur la transparence de la gestion des matières
et des déchets nucléaires produits aux différents
stades du cycle du combustible":http://www.greenpeace.org/
(2) Note de Yves Marignac: "Transparence et gestion du «cycle»
du combustible: un travail imparfait et inachevé":http://www.greenpeace.org/
Source: Courriel à Reporterre.
Lire aussi: Les déchets renaissants http://reporterre.net/
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