Les centrales nucléaires sont particulièrement exposées en cas de catastrophe naturelle. Mais cette vérité est largement occultée, déplore un journaliste du quotidien allemand proche des Verts. 19.08.2010
Les événements des dernières
semaines en Russie ont tout du scénario catastrophe: déchaînement
des forces de la nature devenu incontrôlable, mystère des
risques nucléaires hérités du passé, et cela
dans un pays réputé pour son manque de transparence et son
goût pour la dissimulation. On en sait aujourd'hui aussi peu sur
ce que contiennent les sols aux environs de l'usine de retraitement de
déchets radioactifs de Maïak que sur l'étendue réelle
des incendies autour de la zone contaminée de Tchernobyl.
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En tout cas, ce qui ne fait aucun doute, ce sont les conclusions à tirer de ces événements: les centrales nucléaires (ou ce qu'il en reste) sont particulièrement exposées en cas de catastrophe naturelle. Dans la pratique toutefois, cette vérité est largement occultée. Le danger n'en est pas moins réel, et la Russie n'est pas le seul exemple. En Suède, on a frôlé la catastrophe en 2006 après le court-circuit électrique provoqué par la foudre dans un des réacteurs de la centrale de Forsmark. Par ailleurs, selon certains experts, la centrale nucléaire allemande de Biblis ne disposerait pas de dispositifs antisismiques suffisants dans une région sujette aux tremblements de terre. Enfin, tous les réacteurs ne sont pas équipés pour résister aux inondations comme celles frappant aujourd'hui le Pakistan. Certains pays prévoient même de construire de nouvelles centrales nucléaires dans des zones à risques avérées; c'est par exemple le cas à Béléné, en Bulgarie, ou à Angra, au Brésil, deux villes situées dans des régions particulièrement exposées aux tremblements de terre. On tente toujours de minimiser ces risques à grand renfort de poncifs: tout drame serait "exclu", "improbable", la situation serait, "quoi qu'il arrive, toujours sous contrôle". II y a pourtant peu, personne n'aurait cru que des incendies de forêt comme ceux de Russie aujourd'hui pourraient être à l'origine de la formation de nuages radioactifs. On voit maintenant jusqu'où peut nous mener cette politique de l'autruche. Toute centrale nucléaire représente un risque incalculable. Cette affirmation est d'autant plus vraie en ce moment avec la multiplication de phénomènes climatiques extrêmes. On ne peut aujourd'hui que déplorer l'absence de répercussions au plan politique. |