CONTROVERSES NUCLEAIRES !
VEILLE NUCLEAIRE INTERNATIONALE
2010

Les maires priés de moins bâtir près des sites nucléaires
ADIT, août
http://www.lesechos.fr/ (article payant)
     L'Agence de sûreté nucléaire, qui a constaté en Alsace et Lorraine une augmentation significative de l'urbanisation autour du centre nucléaire, cherche à convaincre les maires et les préfets de limiter les projets.

     Toutes les communes de France concernées par des installations nucléaires doivent revoir l'urbanisation des zones proches des sites atomiques. Cette demande émane de l'Agence de sûreté nucléaire (ASN). La division de Strasbourg, qui couvre la Lorraine et l'Alsace, a constaté lors de son inspection 2009 une augmentation significative de la population dans le périmètre de 2 kilomètres autour du Centre nucléaire de production électrique (CNPE). «En sept ans, la population y a augmenté de 10%», commente Geneviève Chaux-Debry, déléguée territoriale de l'ASN, également directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement Alsace (Dreal). Cette croissance a paru excessive pour le gendarme du nucléaire français, qui a demandé via le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer de recommander «de la modération dans l'urbanisme dans ce périmètre de 2 kilomètres dans la France entière».
     Les contacts avec les maires concernés ont débuté en Lorraine et en Alsace, avec des réunions organisées par les préfets. «Nous avons travaillé sur nos documents d'urbanisme et avons accepté de réduire des deux tiers un projet de ZAC», reconnaît la mairie de Cattenom.

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Au lieu de 800 habitants nouveaux, ce projet de quartier n'en aura que 300, et avec les rues et circulations revues pour «faciliter une éventuelle évacuation des lieux». Dans les faits, l'ASN ne demande ni d'enlever des équipements ni de rien construire dans ce périmètre, mais «de faire preuve de bon sens. Il n'est pas question de construire à moins de 2 kilomètres d'un CNPE un centre commercial, une maison de retraite ou tout équipement dont l'évacuation pourrait être longue», ajoute Geneviève Chaux-Debry.

Réunions en préfecture
     Les préfets de tous les départements concernés devaient donc être sollicités «dans le courant de l'été», selon Geneviève Chaux-Debry, pour qu'ils entrent en relation avec les maires et les intercommunalités, afin qu'ils adaptent leurs documents d'urbanisme (POS, SCOT, etc.) en fonction de cette demande. Car, même s'il ne s'agit que d'une «recommandation», il est clair que l'ASN entend bien que la modération qu'elle demande soit respectée.
     «Les collectivités sont invitées à prendre en compte notre demande et éventuellement déplacer leurs projets hors de la zone», insiste Geneviève Chaux-Debry. Outre la centrale de Cattenom, un autre CNPE se trouve dans la division Lorraine-Alsace de l'ASN, celui de Fessenheim (Haut-Rhin). Le préfet a convoqué une réunion qui s'est tenue fin mai avec les maires des trois communes concernées. Celle de Fessenheim n'est cependant pas citée par l'ASN comme ayant une urbanisation jugée problématique aux abords du site nucléaire.