RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
EFFET DE SERRE
Le trou de la couche d'ozone Antarctique revient en force
'Copyright ACTU-ENVIRONNEMENT'
31/08/2005

    Alors que la Journée internationale pour la protection de la couche d'ozone sera bientôt célébrée, selon l'Agence Spatiale Européenne (ESA) et d'après les observations du satellite d'environnement européen Envisat, le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique a subi une forte augmentation pour atteindre environ 10 millions de km2 à la mi-août, soit la superficie de l'Europe, et enfle encore.
 
    L'agence spatiale européenne indique que le trou de cette année est très important pour cette époque [NDLR : Août], seuls les trous de 1996 et 2000 ont été aussi importants à ce point de leur développement. Le trou d'ozone, qui est influencé à la fois par les conditions atmosphériques et par la pollution, atteint souvent sa dimension maximale vers la mi-septembre et parfois la fin septembre.
    Rappelons que l'Ozone supérieur est vital à la survie contrairement à l'ozone au niveau du sol qui est dangereux pour notre santé. La couche d'ozone, située à environ 8km d'altitude au-dessus des pôles, dans la stratosphère protège la surface de la Terre des rayons ultraviolets mutagènes du soleil.
    Les produits comme les anciens aérosols, les réfrigérateurs, les systèmes de climatisation, les mousses de plastique, certains pesticides agricoles, solvants et détergents rejettent des gaz halogénés (contenant du chlore et du brome) comme les CFC par exemple. Sous l'action des rayons UV, ces molécules sont ''cassées''. Les sous-produits de cette réaction à la lumière réagissent avec les molécules d'ozone (O3) et les détruisent entraînant un amincissement de la couche d'ozone.
    Traditionnellement, c'est au moment du printemps arctique que l'augmentation de la surface du trou d'ozone est la plus importante. Les rayons du soleil printanier interagissent avec les composés halogénés qui se sont concentrés dans les nuages stratosphériques pendant l'hiver froid et nuageux. La taille du trou de la couche d'ozone varie donc d'une année sur l'autre en fonction des émissions polluantes, mais aussi des déplacements de masses d'air porteuses composés halogénés.
    Des scientifiques américains estiment d'ailleurs que le rétrécissement se stabilise en raison des mesures prises pour limiter les émissions de composés polluants dans le cadre du Protocole de Montréal signé en 1987.
    Avec ses dix instruments, le satellite Envisat de l'ESA lancé en février 2002, est le plus gros satellite de surveillance de l'environnement au monde. Son spectromètre d'absorption avec imageur à balayage pour la cartographie atmosphérique (SCIAMACHY*) cartographie l'air sur une très large plage de longueurs d'ondes, permet la détection des gaz rares, de l'ozone et des gaz connexes, ainsi que des nuages et des particules de poussière à travers toute l'atmosphère. Il fonctionne par mesure du rayonnement solaire, transmis, réfléchi et diffusé par l'atmosphère ou la surface terrestre sur les plages de longueur d'onde de l'ultraviolet, du visible et du proche infrarouge. Les résultats sont alors filtrés pour trouver les « empreintes » d'absorption spectrale des gaz à l'état de trace dans l'air.
    Le satellite étudie le trou d'ozone au plan de la taille et de la durée, afin de jeter les bases d'un système de prévision dans le cadre d'un protocole de surveillance baptisé Promote, qui regroupe 30 partenaires de 11 pays.
    Le service Promote stipule que les résultats obtenus par le satellite sont combinés aux données terrestres (météo et vents) et sont utilisés par l'organisation mondiale de Méteorologie (OMM) pour établir et actualiser son Bulletin Ozone de l'Antarctique.
    En 1985 la Convention de Vienne a établi des mécanismes pour la coopération internationale dans le cadre de la recherche sur la couche d'ozone et sur les effets des substances ODC (ozone-depleting chemicals). C'est aussi l'année de la découverte du Trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique. Sur la base de la Convention de Vienne, le Protocole de Montréal (relatif aux substances qui appauvrissent la couche d'ozone) a été négocié et ratifié par 24 pays et la Communauté Economique Européenne en septembre 1987. Il implique notamment que les signataires suppriment les Chlorofluocarbure (CFC), les halons et de tout autre ODC synthétique des produits manufacturés ou importés. Le non-respect du Protocole est accompagné de pénalités importantes. Il a été complété par les accords de Londres en 1990, de Copenhague en 1992 et de Beijing en 1999.
    En 1994, l'Assemblée générale a proclamé le 16 septembre, date anniversaire de la signature, en 1987, du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d'ozone, Journée internationale de la protection de la couche d'ozone (résolution 49/114 du 19 décembre). Les États ont été invités à consacrer cette journée spéciale à l'encouragement d'activités concrètes conformes aux objectifs du Protocole de Montréal et de ses amendements.
    La Journée internationale pour la protection de la couche d'ozone sera célébrée le 16 septembre 2005.
 

*Cet instrument a été financé par le gouvernement allemand par le biais du Centre aérospatial allemand (DLR), par le gouvernement des Pays-Bas au travers de l'Agence néerlandaise pour les programmes aérospatiaux (NIVR) ainsi que par le gouvernement belge par l'intermédiaire du BIRA-IASB.

C.S.