Cette quatrième API --
le "plus important effort de recherche scientifique internationalement
coordonné de ces 50 dernières années" selon les
organisateurs -- est placée sous l'égide de l'Organisation
météorologique mondiale (OMM) et du Conseil international
pour la science (Icsu), et elle couvrira deux ans, jusqu'en mars 2009.
"Cette API se déroule à un moment stratégique pour l'avenir de la planète", a estimé le secrétaire général de l'OMM avant le lancement de l'année polaire. En effet, a-t-il rappelé, le 4è rapport du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) publié début février a montré que "ces régions sont extrêmement vulnérables à l'élévation des températures" enregistrées sur la planète. Parmi les six principaux thèmes retenus par les organisateurs de cette API, la première "urgence" est d'établir un état des lieux des régions polaires, où l'on constate, entre autres, une réduction de la surface et de la masse des glaces (banquise, glaciers...) et une diminution des périodes de couverture neigeuse. "Le permafrost, une autre forme de glace (sol gelé) qui influence près de 25% de la masse de terre de l'hémisphère nord, montre également une décomposition importante en raison du réchauffement climatique", soulignent-ils encore. Il s'agira aussi de prendre la mesure des interactions entre les régions polaires et le reste du globe, en étudiant entre autres les processus engagés dans ces échanges (courants marins et atmosphériques...). |
Les trois premières années polaires
internationales se sont déroulées en 1882-1883, 1932-1933
et 1957-1958 (cette dernière sous le nom d'Année géophysique
internationale).
Par rapport aux précédentes, cette nouvelle API a la particularité d'offrir "un programme plus vaste, incluant toutes les disciplines concernées, qu'elles relèvent des sciences naturelles comme sociales", a souligné dans un communiqué le directeur exécutif de l'Icsu, le Pr Thomas Rosswall. La "dimension humaine" des conséquences du réchauffement pour les quelque 4 millions de personnes vivant dans les régions circumpolaires est ainsi un des thèmes pris en compte par l'API pour "évaluer les processus culturels, historiques et sociaux qui permettent à ces sociétés humaines de subsister", notent les organisateurs. Le coup d'envoi de l'Année polaire internationale sera lancé officiellement à Paris, au Palais de la Découverte. Mais la plupart des pays concernés organiseront également des cérémonies pour présenter leurs programmes. La Fondation européenne pour la Science (ESF) a donné à Strasbourg le coup d'envoi de ces manifestations au cours d'une réunion où le président du Conseil européen polaire (EPB), le Pr Carlo-Alberto Ricci, a affirmé que "les régions polaires sont des scènes vitales pour la science, la politique étrangère, le commerce, l'énergie et la sécurité". |