RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
EFFET DE SERRE
Les petites îles du Pacifique appellent à l'aide
Source ADIT/Le Figaro, janvier 2006

    Alors que s'est tenu cette semaine à Sydney le premier sommet Asie-Pacifique sur le climat, plusieurs îles menacées par la montée des eaux demandent le statut de «réfugiés de l'environnement».
Joëlle Andréoli [13 janvier 2006]
    AFFIRMER QUE des archipels «sombrent» est sans doute excessif, mais les experts prédisent que les eaux de l'océan pourraient monter d'au moins 32 centimètres d'ici à 2050, rendant plusieurs îles du Pacifique inhabitables d'ici à dix ans. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Kiribati, les îles Marshall et les Etats fédérés de Micronésie voient déjà leurs récoltes ruinées par l'érosion progressive des terres et la salinisation des sources d'eau douce.
    En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les habitants des îles Carteret ont été évacués et relogés dans l'île voisine de Bougainville. Au Vanuatu, l'île de Tegua a été évacuée. Majuro, la capitale des îles Marshall, est menacée et la côte des îles Fidji rétrécit. Trois mille personnes ont déjà fui Tuvalu et demandé l'asile à l'Australie qui a refusé deux fois la requête. La Nouvelle-Zélande a accepté des immigrants de Tuvalu et le Canada finance le replacement des résidents de certaines îles du Vanuatu affectées par le réchauffement global.
    Les travaillistes australiens exhortent le gouvernement à édifier une stratégie adéquate pour faire face à la crise climatique dans la région. «Il est tout à fait clair que des pays entiers pourraient littéralement disparaître sous les eaux montantes dans les dix ans; c'est la conséquence de changements climatiques et c'est en train de se passer dans notre région», a déclaré le porte-parole travailliste de l'environnement, Anthony Albanese. Dans une proposition détaillée soumise vendredi au gouvernement, l'opposition suggère, entre autres, que Canberra établisse une coalition internationale des pays du cercle Pacifique prêts à accueillir des «réfugiés de l'environnement». L'Australie devrait, selon ce plan, s'engager à accepter une proportion des évacués et à fournir une formation professionnelle aux insulaires exilés afin que leurs qualifications soient adaptées à la demande des pays d'accueil.
Trop tôt pour un bilan des tendances climatiques
    Le ministre de l'Environnement, Ian Campbell, a aussitôt déclaré trouver l'idée absurde, disant que rien ne permettait de penser que les populations des îles du Pacifique puissent être en danger imminent. Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré qu'il était trop tôt pour faire le bilan des tendances climatiques régionales et qu'il était important de reconnaître que «les îles montent et descendent en hauteur à cause de la pression géologique
    Cependant, le réchauffement climatique est bel et bien en question. L'Australie doit annoncer, lors du sommet inaugural qui s'ouvre mercredi à Sydney, une contribution de 100 millions de dollars australiens (620.000 €) à un fonds de recherche pour le développement de technologies propres dans les principaux pays pollueurs, la Chine et l'Inde.
    Le sommet du partenariat Asie-Pacifique pour le développement propre et le climat, un forum rival du protocole de Kyoto formé en juillet dernier a l'initiative des Etats-Unis et s'intéressant aux mêmes problèmes de changements climatiques, a réuni les ministres délégués représentant six des principaux consommateurs en énergie du monde: les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et l'Australie, qui, ensemble, consomment 48% de l'énergie mondiale et produisent l'équivalent en gaz de serre. Les Etats-Unis et l'Australie sont opposés au protocole de Kyoto. La Chine, l'Inde et la Corée y sont favorables, mais n'ont pas pris d'engagements chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Seul le Japon est membre signataire.