RESEAU SOL(ID)AIRE DES ENERGIES !
Débat problématique énergétique / effet de serre / climat, etc.
EFFET DE SERRE
"Ozone or not ozone?"

Conférence à Montréal pour protéger la couche d'ozone et le climat
(ADIT, Le Monde, Le Figaro, septembre 2007)

     Les représentants de quelque 190 pays entament une réunion d'une semaine à Montréal pour tenter de faire d'une pierre deux coups en matière d'environnement: protéger la couche d'ozone, tout en luttant contre le réchauffement climatique.

     Ces pays vont discuter de l'accélération de l'élimination de substances chimiques appauvrissant la couche d'ozone, en s'appuyant sur le succès du protocole de Montréal, dont ils ont fêté le 20e anniversaire.
     Le protocole de Montréal, signé le 16 septembre 1987, est considéré comme le traité écologique le plus efficace en ayant réussi à éliminer une bonne partie des substances appauvrissant la couche d'ozone (SAO), utilisées pour la réfrigération (réfrigérateurs ou climatiseurs).
     En outre, chose que l'on ignorait au moment de sa signature, le protocole a aussi eu un effet très positif en matière de lutte contre le réchauffement climatique, les substances bannies en raison de leur effet sur l'ozone ayant aussi un important pouvoir réchauffant.
     L'ozone, une molécule issue de l'oxygène joue un rôle essentiel en filtrant les rayons ultra-violets B, responsables notamment des cancers de la peau.
     Le protocole a permis de stopper la production des CFC (chlorofluorocarbures) utilisés dans les aérosols et la réfrigération. Et il prévoit que l'utilisation de la deuxième génération de gaz réfrigérants moins nocive, les HCFC (hydrochlorofluorocarbures) cessera en 2030 dans les pays développés et en 2040 dans les pays en développement.
     L'accélération du calendrier d'élimination de ces HCFC sera au centre des discussions à Montréal.
     Les participants à la "conférence des parties au protocole de Montréal" peuvent faire un "geste historique" et oeuvrer simultanément pour préserver la couche d'ozone et le climat s'ils parviennent à s'entendre pour geler la production des HCFC et à accélérer leur élimination, a souligné le directeur du programme des Nations unies (PNUE) Achim Steiner.
     "Accélérer leur élimination de 10 ans permettrait de réduire de 3,5% les gaz à effet de serre de la planète", dit-il.
     L'Union européenne et les Etats-Unis sont favorables à une accélération de l'élimination des HCFC, de même que le Canada, hôte de la réunion. Les experts s'attendent cependant à des réticences de la part de la Chine.
     La conférence de Montréal précède de quelques jours la réunion de quelque 50 chefs d'Etat et de gouvernement sur le thème du réchauffement climatique à l'initiative du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, convoquée en prélude à l'Assemblée générale des Nations Unies.
ADIT
Le climat, nouvel enjeu des discussions sur la couche d'ozone
http://www.lemonde.fr
 
LE MONDE | 23.09.07
     La bête noire de la couche d'ozone sera neutralisée plus tôt que prévu : le calendrier d'élimination des substances responsables de sa destruction, utilisées dans les systèmes de climatisation et de refroidissement, sera accéléré. C'est la conclusion de la conférence de Montréal qui s'est achevée samedi 22 septembre.
     Les produits visés par l'accord sont les HCFC (hydrochlorofluorocarbures), qui ont remplacé les très nuisibles CFC (chlorofluorocarbures) dans les années 1990, mais ont cependant eux aussi un effet négatif. La discussion a été plus tendue que prévue, notamment parce que plusieurs pays en développement ont investi dans des usines de production de HCFC pour remplacer les CFC, mais ne les ont pas encore amorties. Un accord s'est finalement dessiné : les pays industrialisés n'utiliseront plus les HCFC en 2020, à l'exception d'un usage résiduel de 0,5% des quantités initiales. Les étapes intermédiaires de réduction seront accélérées.
     Il en va de même pour les pays en développement : la date butoir est fixée à 2040, la production des HCFC diminuant par palier (-10% en 2015, -35% en 2020, - 67,5% en 2025, puis - 2,5% par an jusqu'en 2040).

Effet de serre
     "C'est un très bon pas dans la bonne direction, estime Janos Maté, de Greenpeace, et cela sera bénéfique pour la couche d'ozone. Cependant, la question de l'impact sur le climat des substituts n'est pas du tout réglée." En effet, un substitut possible des HCFC est la famille des HFC (hydrofluorocarbures): dénués de chlore, ces produits n'affectent pas la couche d'ozone, mais ils ont un puissant pouvoir d'effet de serre, donc contribuent fortement au réchauffement planétaire. Les HFC 152 ont ainsi un coefficient de réchauffement 140 fois supérieur à celui du gaz carbonique (CO2), et tandis que celui des HFC 23 est... 11.700 fois supérieur.
     La conférence n'a pas abordé de front le problème, puisque son objet n'est pas le changement climatique. Le communiqué final insiste cependant sur la nécessité de mieux articuler le Protocole de Montréal, sur l'ozone, et le Protocole de Kyoto, sur le changement climatique. Il a aussi été convenu que le Fonds multilatéral, destiné à aider les pays en développement à adopter des substituts aux HCFC, sera attentif aux "autres effets" de ces substituts, autrement dit à leur impact climatique. Mais il n'y a pas encore un engagement ferme pour promouvoir le gaz carbonique, l'ammoniac, ou le butane, plutôt que les HFC.

Hervé Kempf
Accord "historique" à Montréal pour l'environnement
http://www.lefigaro.fr/sciences

     Près de 200 pays ont décidé à Montréal d'accélérer de 10 ans l'élimination de substances nocives pour la couche d'ozone, ce qui contribuera en même temps à la lutte contre le réchauffement climatique.
     Voici les principaux points de l'accord conclu à la conférence de Montréal sur l'ozone, annoncés par le Programme des Nations unies sur l'Environnement (PNUE):
HCFC
     - L'accord conclu par quelque 190 pays accélère de dix ans l'élimination des HCFC (hydrochlorofluorocarbones), des substances nocives pour la couche d'ozone utilisées dans la réfrigération et la climatisation.
     - La production des HCFC sera gelée en 2013 à son niveau de 2009-2010 et leur élimination complète est maintenant prévue en 2020 pour les pays développés et en 2030 pour les pays en développement, soit dix ans plus tôt que ce que prévoyait le protocole de Montréal, signé en septembre 1987.
     - Les pays développés sont convenus de réduire leur production et leur consommation de 75% dès 2010, puis de 90% en 2015.
     - Les pays en développement ont accepté pour leur part une réduction de 10% en 2015, de 35% en 2020 et de 67,7% en 2025.
     - L'accord prévoit aussi que les pays en développement pourront continuer d'utiliser pendant la période 2030-2040 une petite quantité de HCFC, équivalant à 2,5% de leur consommation originelle, pour faire fonctionner, par exemple, de vieux climatiseurs arrivant en fin de vie.
Financement
     - Les parties ont également conclu un accord pour regarnir dès l'an prochain les coffres du Fonds multilatéral mis en place en vertu du protocole pour aider les pays en développement à respecter leur engagement.
     - A ce jour, plus de 2 milliards de dollars ont été versés à ce titre aux pays en développement.
     - Cet accord reconnaît le besoin d'un financement "stable et suffisant" et le fait que l'accélération de l'élimination des HCFC pourrait se traduire par des "coûts additionnels" pour les pays en développement.
     - D'ici début 2008, des experts vont évaluer le coût probable de ce nouveau calendrier et informer les parties des sommes d'argent nécessaires pour l'abondement du Fonds.
Bromure de méthyle
     - Les parties consentent à ce que les pays développés utilisent encore en 2008 mais à titre "exceptionnel" 4.600 tonnes de ce pesticide nuisible à la couche d'ozone et employé dans l'agriculture, même si son utilisation devait, théoriquement, cesser en 2005.