Les chiffres du ministère indiquent
que la facture énergétique de 2006 a progressé de
18,5% pour atteindre 46,2 milliards €, notamment du fait du niveau
élevé des prix de l'énergie. La facture s'est donc
encore alourdie sans atteindre toutefois les 37,3% de hausse en 2005 et
les 24,1 % en 2004. Globalement la facture énergétique représente
2,6% du PIB, un niveau qui n'avait pas été atteint depuis
1985 (3,7%), selon le document ministériel.
Corrigée du climat, la consommation totale d'énergie primaire s'élève à 275,3 Mtep, en baisse de 0,3% (après une faible hausse, de +0,2%, en 2005), donc en net retrait par rapport au PIB (+2,0%). En données réelles, elle baisse de 1,0%, à 273,2 Mtep. La consommation d'énergie finale renoue par contre avec la hausse, avec +0,6%, à 177,1 Mtep, après -0,3% en 2005 et +0,9% en 2004 et dans tous les secteurs (+1,1% dans le résidentiel-tertiaire, +1,0% pour les transports), sauf l'industrie (-0,7%). Ce décalage entre primaire et final, inversé par rapport à l'année précédente, provient principalement de la baisse de consommation de charbon pour produire de l'électricité, grâce à la relative bonne tenue de l'hydraulique, note le rapport. La consommation finale énergétique évolue de façon contrastée par énergie : +4,1% pour le charbon (grâce à la sidérurgie), +3,6% pour les énergies renouvelables thermiques, +1,5% pour l'électricité, quasi-stabilité à la fois pour le pétrole (-0,1%) et le gaz (-0,3%). Selon les chiffres du ministère de l'économie et des finances, l'intensité énergétique de la France baisse de nouveau sensiblement, de -1,3% pour l'énergie finale (directement achetée par le consommateur), après -1,5% en 2005. |
Malgré des prix très élevés,
les ventes de carburants routiers croissent de +0,4%, après un recul
de -0,9% en 2005 ; celles de gazole progressent de +2,7%, du fait de la
diésélisation persistante du parc automobile, alors que celles
d'essence prolongent leur chute, de –5,9%. Il s'ensuit une sensible hausse
des importations de gazole.
Enfin, la consommation primaire totale d'énergies renouvelables est celle qui croît le plus rapidement : + 5%, à 17,2 Mtep. En particulier les biocarburants croissent fortement, de 63%, après +15% en 2005. Le regain de l'hydraulique(+8%) grâce à une meilleure pluviosité qu'en 2005, allié avec un fort développement de l'éolien, permet une nette diminution de l'appel aux centrales thermiques classiques (-9,3%). En conséquence de ces évolutions et à partir des bilans de l'énergie, les émissions de CO2 dues à l'énergie ont baissé sensiblement, de 1,3% après deux années de quasi stabilité (+0,1%) et une tendance à la hausse limitée à 0,1% par an depuis 1990, selon le rapport de la Direction Générale de l'Énergie et des Matières Premières. Ce sont les transports qui sont à l'origine de la plus forte hausse des émissions, avec +0,5%, alors que celles des centrales électriques thermiques classiques alimentées par des combustibles fossiles chutent de -12% (mais après +20% en 2005), du fait d'un rétablissement partiel de l'hydraulique qui permet d'économiser notamment du charbon. Les émissions du résidentiel-tertiaire baissent de -0,2%, tandis que celles de l'industrie croissent de 0,1% (du fait de l'utilisation accrue de charbon pour la sidérurgie). Le rapport note que si l'on ne tenait pas compte des « puits de carbone », ni des autres gaz à effet de serre, le niveau des émissions de la France en 2006 serait d'environ 2% au-dessus de celui de 1990. |