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EFFET DE SERRE
GIEC: la Terre pourrait gagner 3°C de plus et peut-être bien davantage
AFP
     La Terre pourrait gagner 3 degrés supplémentaires si la pollution de l'atmosphère double par rapport au début de l'ère industrielle, selon les prévisions alarmantes discutées lors de la conférence sur le climat à Paris cette semaine.

     Dans ce projet de "résumé" de leur rapport scientifique dont l'AFP a obtenu copie, les délégués du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) - qui rendront leur verdict vendredi - annoncent une hausse "comprise entre 2 et 4,5°C par rapport à la période pré-industrielle, avec une meilleure estimation d'environ 3 degrés".
     Cette augmentation est conditionnée, soulignent-ils, à une "stabilisation" des concentrations de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère à 55O parties par million (ppm). Or ce seuil pourrait être dépassé bien avant la fin du siècle, "à moins d'un sérieux effort", note l'économiste Jean-Charles Hourcade, directeur de recherches au CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
     "550 ppm, c'est un plafond à ne pas dépasser. Si on réussit à s'y maintenir on risque 3°C de plus sur l'ensemble de la planète: c'est un choc thermique formidable (qui) signifie +10°C dans certains endroits!", ajoute-t-il.
     La concentration de CO2 atteint déjà aujourd'hui 380 ppm - niveau inégalé en 650.000 ans - contre 270 ppm avant 1750, et elle continue d'augmenter chaque année de 2 ppm.
     Ce qui implique une riposte forte et commune de la communauté internationale qui doit notamment, à la fin de l'année, négocier les suites à donner au Protocole de Kyoto dont la première phase expire en 2012.
     Le réchauffement, estiment-il, a "très peu de chances (moins de 10%) d'être inférieur à 1,5 degré". En revanche, "des valeurs substantiellement supérieures à 4,5 degrés ne peuvent être exclues".
     "Les experts sont plus pessimistes sur la sensibilité du climat, sur la façon dont il encaisse les émissions polluantes. C'est comme une bouilloire sur le feu: on chauffe, on chauffe et à un moment ça déborde", poursuit M. Hourcade.
suite:
     En l'état, le "résumé à l'intention des décideurs", âprement négocié parmi les 500 délégués du Giec et donc susceptible d'être amendé jusqu'à sa publication, aggrave les prévisions antérieures publiées en 2001.
     Pour six scénarios socio-économiques étudiés, plus ou moins énergivores, donc émetteurs de CO2, les auteurs envisagent une hausse moyenne des températures mondiales de +1° à +6,3° à l'horizon 2090-2099 par rapport à 1980-1999.
     Le terme supérieur de la fourchette est donc relevé par rapport à leur précédent rapport, en 2001, qui tablait sur une hausse de +1,4 à +5,8°C en 2100 par rapport à 1990.
     Pour le Giec, le "réchauffement est explicite et désormais manifeste dans l'augmentation des températures de l'air et des océans, la fonte de la neige et l'augmentation du niveau des océans".
     Surtout, les experts ne doutent plus de l'impact de l'homme sur le climat: "la compréhension du réchauffement causé par l'homme et des influences qui refroidissent le climat s'est améliorée depuis le troisième rapport, conduisant à dire avec une très haute confiance (plus de 95%) que l'impact net moyen des activités humaines depuis 1750 a été un réchauffement".
     La hausse des températures due aux gaz émis par les activités humaines est "probablement au moins 5 fois plus importante que l'impact de l'activité solaire", facteur de variabilité naturelle du climat.
     Au nombre des épreuves attendues pour l'avenir, de fréquentes vagues de chaleurs et des épisodes de fortes précipitations (jugés "très probables", soit plus de 90% de chances); davantage de précipitations dans les hautes latitudes mais une diminution dans les zones tropicales ou subtropicales; moins de cyclones chaque année mais de plus forte intensité.