Le Soir (Belgique)
"Puisse le tocsin à nouveau agité
par le gratin scientifique mondial, ce vendredi à Paris, achever
de convaincre les plus citoyens et décideurs d'agir", appelle l'éditorialiste
Christophe Schoune. "Faut-il une gouvernance écologique pour que
notre avenir ne ressemble pas très vite à celui des dinosaures
? Reposée sur la table par le président Jacques Chirac et
l'Europe, l'idée de créer une organisation des Nations Unies
pour l'environnement a le mérite de la cohérence et de l'efficacité
(sur papier). Mais l'initiative, qui ne rassure guère les pays du
Sud, a peu de chances d'aboutir à court terme, alors que la question
du réchauffement appelle des réponses immédiates.
Deux décennies, c'est le temps qu'il reste au paquebot humanité
pour engager un changement de cap radical et transformer ses modes de production
et de consommation."
Vasabladet (Finlande)
"Le climat est un système chaotique
dont il est difficile de prévoir l'évolution. Toutefois,
les méthodes n'ont cessé de se perfectionner, c'est pourquoi
les prévisions sont bien plus fiables qu'auparavant," explique Stig
Nygard. "Selon le rapport [du GIEC], la probabilité que l'augmentation
de température de ces dernières décennies soit liée
aux activités humaines se monte à 95 %. (...) Pourtant, au
lieu de prendre des mesures d'urgence, on considère les négociations
sur les émissions comme une chance de poursuivre sur la même
voie. Suivant cette tactique, le pays qui sera le dernier à abandonner
les énergies fossiles sortira vainqueur. C'est la pire approche
que l'on puisse adopter."
Dagens Nyheter (Suède)
Le journal plaide en faveur d'une diminution
progressive de la consommation mondiale de pétrole et mise sur le
charbon et le nucléaire. "Evidemment, il faudrait économiser
l'énergie, si possible sans conséquences négatives,
et chercher des solutions de remplacement. Il est toutefois pratiquement
impossible d'imaginer un avenir sans charbon ni nucléaire. Le 'principe
de précaution' existe non seulement du côté des écologistes,
mais également de celui de économistes. (...) Le besoin d'accords
internationaux devient pressant, au moins en ce qui concerne la taxe mondiale
sur le dioxyde de carbone et le développement d'innovations techniques.
L'UE est sur la bonne voie. Et la Suède est définitivement
le seul pays à avoir brisé les liens entre croissance économique
et augmentation des émissions de gaz à effet de serre."
|
suite:
Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne)
"Le protection du climat est une invention
européenne", écrit Nikolas Busse. "Aucune autre communauté
d'Etats ne s'est mobilisée aussi
rapidement et dans une aussi large mesure pour parvenir à un
accord mondial sur les émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, ce sont aujourd'hui les pays européens qui portent la responsabilité
la plus lourde dans le protocole de Kyoto, le traité international
pour la lutte contre le réchauffement climatique. (...) La difficulté
majeure pour les Européens est de déterminer ce qui se passera
après 2012. Aucun traité n'est encore prévu pour succéder
au protocole de Kyoto. Lors de la dernière conférence des
Nations unies sur le climat, qui s'est tenue à Nairobi en novembre
2006, les délégations n'ont pas pu s'entendre sur la date
de lancement des négociations d'un nouveau traité. Les pays
en développement sont les moins enclins à se laisser imposer
des restrictions. (...) C'est pourquoi la Commission européenne
propose de réfléchir seule à une solution pour l'après-2012."
Les Echos (France)
L'éditorialiste Philippe Escande rappelle
que "la combustion des énergies fossiles représente près
de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Si l'on veut
agir efficacement pour limiter le réchauffement de la planète,
alors il faut impérativement en consommer beaucoup moins." Mais
une baisse de la consommation mondiale ne peut se faire qu'en réglant
le problème de "l'inégalité géographique.
A quoi servirait que l'Europe parte seule au combat, hormis lui donner
bonne conscience? Et refait surface la nécessité d'une gouvernance
mondiale, dont le président Jacques Chirac se fait désormais
le plus zélé promoteur. Son effet sera surtout psychologique.
Tout dépendra, in fine, comme d'habitude, de la volonté
des deux géants mondiaux, les Etats-Unis et la Chine, de s'inscrire
dans le mouvement, et donc de transformer l'utopie en réalité
économique durable. Certains signes montrent aujourd'hui que tout
espoir n'est pas perdu et que, là-bas aussi, de nouvelles générations
se font entendre."
|