Abstract
Seeing that numerous windfarms are
in the planning stage on French soil, it has become necessary to possess
data relevant te the real impact of wind turbines on birds. To do this,
Ademe, EDF, the Diren and the region of Languedoc-Roussillon have organized
an ornithological monitoring of the Port-la-Nouvelle windfarm (2.2 MW),
which is located in the Aude. The wind turbines are located on the migration
corridor of birds which travel from Europe te Africa. Very precise records
and observations of the birds passing through the site bave been made for
six months. The results are positive: on the one hand, no dead bird or
bird in a bad way was found on the ground; and on the other hand, the large
birds deviate their trajectory on approaching the site and avoid the obstacle.
The Eole 2005 programme can be pursued with a completely clear conscience.
But this is not a reason for neglecting studies of the impact on the avifauna.
The principle of precaution is a necessary une.
Alors que de nombreuses fermes éoliennes
sont en projet sur le sol français, il devenait nécessaire
de disposer de données sur l'impact réel des aérogénérateurs
sur les oiseaux. Commandité par l'Ademe, EDF, la Diren et la région
Languedoc-Roussillon, le suivi ornithologique du parc éolien de
Port-la-Nouvelle a été organisé sur six mois. En service
depuis 1992, ce parc est constitué de cinq aérogénérateurs
: quatre de 500 kW et un de 200 kW. Le sommet des pales culmine à
une soixantaine de mètres au-dessus du sol. Sachant que les pales
tournent à la vitesse de 30 tours par minute, avec une vitesse de
220 km/h aux extrémités, on comprend le danger qui règne
pour les oiseaux qui, d'aventure, venaient à traverser la zone balayée
par le rotor (environ 1'195 m2 par éolienne). Or, il
se trouve que les cinq éoliennes sont implantées au sein
de l'une des 285 "zones importantes pour la conservation des oiseaux" (Zico)
françaises décrétées par l'Union européenne.
Le site de Port-la-Nouvelle est en effet un point de passage important
pour les oiseaux migrateurs qui volent de l'Afrique vers l'Europe de l'Ouest
(et inversement) en passant par le détroit de Gibraltar. C'est la
tramontane, vent dominant de nord-ouest, qui concentre les oiseaux sur
le littoral audois, dernière bande de terre avant la Méditerranée
qu'ils évitent de survoler. Les ornithologues ont ainsi recensé
le passage de plus de 17'000 rapaces et 200'000 passereaux sur la zone
des étangs de Leucate et de Lapalme. Or, les cinq éoliennes
sont implantées perpendiculairement à l'axe de cette migration,
sur un front de 500 mètres de long:
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L'étude, publiée par le bureau d'études
Abies, a porté sur la migration prénuptiale (vers le nord,
de mars à mai 1997) puis sur la migration postnuptiale (vers le
sud, d'août à octobre 1997). Les principales espèces
susceptibles de croiser les pales en vol sont les faucons, les martinets
noirs, les milans noirs, les buses, les cigognes, les busards, les guêpiers,
les bondrées apivores, les éperviers, les hirondelles, les
pigeons ramiers, les pinsons, les pipits et enfin les grues cendrées.
Il s'agissait d'évaluer la mortalité totale et les conditions
des décès éventuels par espèce (ainsi que les
oiseaux blessés), mais aussi d'observer les réactions des
volatiles selon le type et la hauteur de vol, la force et la direction
du vent, les conditions de visibilité, face à un obstacle
en mouvement. Le suivi de terrain s'est déroulé sur une quarantaine
de journées. Jumelles à l'oeil et carnet en main, les auteurs
de l'étude ont tout noté du comportement des oiseaux. Leur
conclusion tient en une phrase plutôt réjouissante «
Parcs éoliens et oiseaux peuvent cohabiter ». Mais voici le
détail des observations.
Ni mort, ni blessé dans les tablettes
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Eoliennes droit devant!
D'autre part, les auteurs ont observé le comportement des oiseaux à l'approche des éoliennes. Tous les volatiles repérés à l'ouïe ou à la vue ont été identifiés et suivis aux jumelles. Les hauteurs de vol, les types de réaction et les distances d'anticipation à l'approche de l'obstacle ont été soigneusement relevées. Ainsi, la majorité des "grands voiliers", c'est-à-dire les espèces à priori les plus sensibles au présent aménagement, modifient leur comportement. Ils dévient leur trajectoire selon la topographie des lieux et selon la force et la direction du vent. Cette modification s'opère à des distances significatives: à 500 mètres et plus pour plus des deux tiers d'entre eux. La modification de trajectoire la plus courante est la bifurcation. Le survol, le plongeon ou le passage au travers du parc éolien sont rares et ne concernent que certaines espèces particulières. Très peu de passages s'effectuent au travers des éoliennes quand elles sont toutes en mouvement. En revanche, le non-fonctionnement d'une éolienne est perçu par les oiseaux: ils n'hésitent plus alors à un tel passage, ce qui crée une situation à risque. D'autre part, il y a lieu de différencier les voiliers agiles des moins agiles. En effet, le risque de collision dépend des capacités de réaction en vol d'un oiseau. Ainsi, la grande majorité des passereaux (petite taille) restent indifférents en ne modifiant pas leur trajectoire à l'approche des éoliennes. Par ailleurs, seulement 1% des observations a concerné des espèces nicheuses à proximité. Aucun incident n'a été noté notamment pour les jeunes oiseaux en apprentissage de vol et de chasse. L'étude montre des résultats tout à fait positifs. Il n'en demeure pas moins que le principe de précaution doit inciter à analyser préalablement à tout projet éolien les impacts éventuels directs et indirects qui sont: le risque de collision avec les éoliennes et les infrastructures annexes, le dérangement de l'avifaune locale, la perte de biotope et la modification de la trajectoire des migrateurs. Le suivi a en particulier montré le risque de la déviation des oiseaux vers d'autres secteurs éventuellement à risque (présence de lignes électriques, d'automobiles...). |
Pour le respect des oiseaux
Par ailleurs, il vaut mieux implanter les éoliennes "par paquets", afin que les oiseaux puissent trouver des issues de secours s'ils s'égarent au milieu d'un parc. C'est d'autant plus important si les lignes d'éoliennes sont perpendiculaires à un axe de migration. Les oiseaux ne passant au maximum que deux fois par an (aller et retour), il ne peut y avoir apprentissage de l'obstacle. Les espèces locales, par contre, intègrent a priori ce nouvel élément du paysage facilement. Des lieux aux conditions fréquentes de mauvaise visibilité (brouillard, pluies fines) ou balayés par des vents très forts qui incitent les oiseaux à voler bas ou les rabattent vers les machines sont plus dangereux. Enfin, des oiseaux peu agiles ou volant en file indienne sont plus vulnérables. A terme, les auteurs préconisent la constitution d'une banque de données par typologie de milieu et de parc éolien, afin que le bruissement des pales et le gazouillis des oiseaux s'accordent le mieux possible, sans fausse note. Cette étude a été financée par l'Ademe, la Diren Languedoc-Roussillon, EDF et la région Languedoc-Roussillon. Le suivi de terrain a été réalisé par la délégation audoise de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) sous la responsabilité de Sylvain Albouy, chargé d'études. L'encadrement scientifique a été effectué par Jean-Marc Pagès de Géokos Consultants. La coordination et la responsabilité du travail ont été assurées par Paul Neau, d'Abies Pendant ce temps, en Californie du Nord...
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Rappel: Gruissan est le 1er site français
de passage des cigognes blanches en migration
avec environ 1600 individus (automne 1998)
Réponse
apportée par un autre "éclairage"... ou retour vers les "Nouvelles
de l'éolien"