Dire que le
charbon a une image vieillotte en France est en dessous de la vérité.
Depuis que le pays s'est converti au tout-nucléaire dans les années
1970 et que la dernière mine en exploitation a fermé en 2004
en Lorraine, cette forme d'énergie fossile semble reléguée
aux livres d'histoire et à la mémoire ouvrière. Mais
cette conception française est une exception. Partout dans le monde,
et pas seulement dans les pays en développement comme la Chine,
le charbon est considéré comme un minerai essentiel pour
garantir les besoins en énergie et contribuer au développement
économique. «Le charbon est une source d'énergie vitale
pour l'avenir», assure John Cameron, un des responsables de l'Agence
internationale de l'énergie (AIE).
Hausse constante. En 2002, ce combustible solide a assuré 23,5% de la demande énergétique mondiale, soit une consommation d'à peu près 4.000 milliards de tonnes. Et elle est en constante augmentation. De 2.900 milliards de tonnes en 1983, elle est passée à 3.460 milliards en 1993, selon le World Coal Institute, un syndicat de producteurs privés. Le charbon est l'énergie la plus utilisée pour produire de l'électricité: selon l'AIE, 40% du courant de la planète est issu d'usines thermiques fonctionnant au charbon, contre 19% pour les centrales à gaz, 16,6% pour les centrales nucléaires et 16,2% pour les barrages hydroélectriques. Les énergies alternatives restent encore négligeables. Quant au pétrole, l'«énergie reine» qui influe tant sur la politique étrangère, et dont la hausse des cours préoccupe industriels et politiques, il ne représente en fait que 7% de la consommation électrique mondiale. Cette répartition n'est évidemment pas la même partout, mais elle n'est pas liée au statut, «développé» ou non, d'un pays. Si, en France, le charbon contribue à moins de 5% des besoins en électricité, comparé à un ratio de 80% en Chine, et de 70% en Inde, dans des pays riches, comme aux Etats-Unis, il est encore de 50%. En Australie, il est de 78%, au Canada de 25% et en Allemagne de 40%. |
Les raisons de ce succès?
Le charbon est un minerai peu cher à extraire, surtout quand, comme
au Canada par exemple, on dispose de mines à ciel ouvert. Et alors
que certains experts estiment que le pétrole pourrait connaître
un pic de production d'ici vingt ans et se tarir ensuite, les réserves
estimées de charbon, au niveau de production actuel, permettent
de voir venir encore un bon siècle et demi. Par rapport au pétrole,
enfin, ce combustible a l'avantage d'être mieux réparti
sur la planète, et dans des zones politiquement moins sensibles:
25 % des réserves se trouvent en Amérique du Nord, 36 % en
Europe, et 30 % en Asie-Pacifique.
Inflation
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