Le gouvernement norvégien
a présenté vendredi un ensemble de mesures censées
permettre au pays d'atteindre les objectifs climatiques "les plus ambitieux
au monde", sans toutefois satisfaire les défenseurs de l'environnement.
Le 19 avril, le Premier ministre Jens Stoltenberg avait annoncé que la Norvège deviendrait un pays "zéro émission" en 2050 via une réduction effective de ses propres rejets de gaz à effet de serre et des mesures compensatoires à l'étranger. Avant cela, le pays s'est engagé à dépasser de 10% les objectifs de réduction que lui assigne le protocole de Kyoto d'ici à 2012, et à réduire ses émissions de 30% d'ici à 2020. Dans son "Livre blanc sur le climat" dévoilé vendredi, le gouvernement a précisé qu'entre la moitié et les deux tiers des réductions prévues d'ici à 2020, seraient des réductions effectives sur le territoire norvégien. Le reliquat sera couvert par des mesures à l'étranger conformément aux mécanismes de flexibilité prévus par le protocole de Kyoto. Poêles à mazout interdits Parmi les mesures prévues figurent l'interdiction des poêles à mazout, la promotion des biocarburants dont la part devrait monter à 7% en 2010, une réflexion sur l'instauration d'un système de quotas dans les transports et des aides renforcées au développement des énergies dites "propres". Sont aussi prévus un programme de reforestation, le possible renchérissement des péages urbains ou encore l'interdiction de jeter des déchets recyclables. "La Norvège a une responsabilité particulière en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre en partie parce que nous produisons des hydrocarbures, c'est-à-dire des énergies fossiles, depuis de nombreuses années mais aussi parce nous sommes un pays riche", a déclaré M. Stoltenberg. "C'est pour cela que nous nous sommes fixé les objectifs climatiques les plus ambitieux au monde", a-t-il dit. La Norvège est le cinquième exportateur mondial de pétrole et le troisième exportateur de gaz naturel. Les défenseurs de l'environnement ont réservé un accueil glacial au "Livre blanc", l'organisation "Natur og Ungdom" le qualifiant de "sans valeur". |
Plateformes offshore
"On peut sans peur affirmer que c'est le flop de tous les temps", a aussi réagi Lars Haltbrekken, un responsable de l'association "Norges Naturvernforbund", sur les ondes de la radio NRK. "Dans le meilleur cas, on aura en 2020 les mêmes émissions de gaz à effet de serre qu'aujourd'hui. Au pire, on en rejettera encore plus en 2020", a-t-il dit. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) réclamait notamment, mais en vain, que les plateformes offshore soient reliées au réseau électrique norvégien. Ces installations couvrent actuellement leurs besoins énergétiques en brûlant du gaz naturel, contribuant à un quart des émissions totales de CO2 du pays. Ce faisant, M. Le Mouël commet une grossière erreur de calcul. La comparaison qu'il établit vaudrait si la Terre était plate, si, par surcroît, elle montrait toujours la même face au Soleil et si, pour finir, elle en absorbait tout le rayonnement incident. Hélas! la Terre est ronde. Et elle réfléchit une part de la lumière qu'elle reçoit. Ces deux caractéristiques, notoires, rappelées dans son allocution par le climatologue Edouard Bard (Collège de France), font que la valeur de 1 W/m2 doit être réduite au moins d'un facteur cinq. Et qu'elle devient, du coup, négligeable face aux 2,8 W/m2 imputables aux activités humaines... Dans son exposé, Hervé Le Treut, directeur du Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS) a pour sa part exhibé les courbes de croissance de la température moyenne mesurée sur les quinze dernières années. La concordance de ces mesures avec les prévisions des modèles numériques, tant décriés par les disciples de Claude Allègre, valait tous les discours. "La charge de la preuve est désormais inversée", a déclaré M. Le Treut à ses contradicteurs. Ce que, d'ailleurs, n'a pas nié Vincent Courtillot, directeur de l'IPGP, admettant le caractère "ultra-minoritaire" de l'école qu'il représente. Stéphane Foucart
|