INTRODUCTION
Pointons du doigt une immense hypocrisie véhiculée voire
même manipulée en particulier lors de rencontres dont
le thème est souvent du domaine de la problématique énergétique
du futur et/ou du développement durable (D-D). La conséquence
en est une inadaptation des solutions proposées actuellement.
(A ce propos, le concept du D-D et ses bases («occidentales»)
mériteraient bien d'être étudiées dans le cadre
de ces rencontres, tellement ils sont liés à la problématique
de l'énergie...)
L'hypocrisie dont il est question ici est celle au sujet de l'accès
à l'énergie des «Pays en Voie de Développement»
(autre
hypocrisie, voire fumisterie...) et elle peut tenir en deux points:
1) On affirme, avec l'aide de multiples statistiques, que dans
les années à venir «l'augmentation de la population
mondiale s'effectuera pour 95% dans les "PVD"». Il ne s'agit pas
de mettre cette augmentation en doute, mais de signaler qu'on feint ignorer
celle de la «population des machines» (Jacques
Grinevald) de l'Occident s'effectuera dans le même temps essentiellement
dans les pays hyper-industrialisés! Soyons honnêtes et comparons
l'explosion technologique de la puissance cumulée de ces «moteurs»
de riches et l'explosion démographique des humains, qui, dans leur
grande majorité, sont pauvres et en possèdent peu!
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2) Rappelons d'abord que le D-D, à l'instar des ER, a une
connotation souvent réductrice, dans le sens «réservé
pour plus tard»; mais surtout, par on ne sait quel tour de passe-passe,
il faudrait croire que ces pauvres deviendraient soudainement riches?!
Et si soudainement qu'on devrait y voir pousser, quasiment miraculeusement,
une multitude de centrales électriques (de préférence
nucléaires...)? Avec quelles finances, avec quelles matières
premières (exemple du Cu: selon l'augmentation annoncée pour
la seule Chine, toutes les réserves mondiales seraient nécessaires),
quels contextes «géo-météorologiques»
(climat, séismes, etc.), d'ailleurs avec quelle eau (en France EDF
est déjà le premier consommateur, AVANT l'agriculture...),
sans oublier dans quels contextes «géopolitiques» qui,
on le sait, seront indéfiniment stables dans nos pays?! Et
tout cela, alors que la principale cause d'augmentation mondiale de la
consommation vient des transports, qui comme chacun semble le croire, sont
alimentés par l'électricité et donc le nucléaire?!
Allons
vite nous enrichir au Tiers-Monde!
Attention! Je
n'ai pas dit qu'il n'y aurait pas d'augmentation de consommation énergétique
mondiale; mais la «mettre sur le dos» des PVD "futur «Axe
du Mal»?" permet, à trop bon compte pour être honnête,
de justifier le redémarrage de programmes démesurés,
avec des risques de... dépendance par filière unique, des
risques économiques (inadéquation du nucléaire avec
la libéralisation...) et donc financiers, surtout pour le Sud, par
immobilisation de capitaux énormes.
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"DEVELOPPEMENT"
Les caractéristiques essentielles définies par le CME (Conseil
Mondial
de l'Energie) pour l'énergie du futur sont:
disponibilité
- accessibilité - acceptabilité auxquels je rajouterai
adaptabilité.
Seules les énergies renouvelables ("ER") sont parfaitement capables
de satisfaire ces critères et les seules en mesure de répondre
au vide de solidarité et de sociabilité découlant
de l'absence de débats entre citoyens et "experts" sur l'approvisionnement
énergétique. Pour le «Sud», des techniques fiables,
éprouvées existent, bien plus économes en moyens et
argent, telle particulièrement la méthanisation; mais
«curieusement», la biomasse, largement utilisée dans
ces pays ne figure pas dans les comptes officiels...
Pour les autres formes d'énergies (fossiles ET fissile), il faut
rappeler
la fragilité de la sophistication, la vulnérabilité
de la centralisation de l'énergie, alors que la globalisation
de l'économie implique la généralisation de concentrations
et la multiplication d'accidents... d'extermination.
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Mais, même sans aller jusque-là, les grands centres énergétiques
sont des instruments de puissance ET talons d'Achille de nos sociétés
et il faudra choisir entre gigantisme et sécurité.
Sans parler des actes terroristes, les accidents technologiques majeurs
sont passés de 3 à 4 par 5 ans entre 1940 et 1970 à
30 depuis!
Au lieu de cela, le soleil met à notre disposition une gigantesque
centrale thermonucléaire,
:-), qui présente l'avantage
de donner son énergie tout en gardant ses déchets et qui
ne tombe jamais en panne! Son plus gros handicap ne serait-il pas, au
contraire des énergies non renouvelables, qu'étant disponible
pour toujours et pour tous, il ne peut être centralisé, monopolisé,...
libéralisé?! Les gouvernements n'aiment donc guère
privilégier une telle énergie, capable de favoriser l'indépendance
de régions (au sens géopolitique) qui n'ont, à leurs
yeux, que trop tendance à rechercher leur autonomie.
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CONCLUSION
Le défi n'est pas seulement technologique, mais éminemment
politique. Actuellement, la moitié du potentiel scientifique et
technique mondial (consacré pour moitié aux recherches spatiales,
militaires et nucléaires!) est utilisée pour développer
des techniques qui ne peuvent pas intéresser les habitants des pays
pauvres, cíest-à-dire plus de la moitié du globe.
En
renonçant à répéter les erreurs du passé,
en développant des techniques plus simples et accessibles, les
énergies renouvelables pourraient participer à réaliser
un véritable développement durable et donc jouer le
rôle de stabilisateur social en étant
instruments de paix.
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Il me semble donc justifié de dire qu'une
telle unanimité est suspecte en dissimulant la complexité
du réel, la multiplicité des perceptions, les affrontements
d'intérêts et l'hétérogénéité
des stratégies des acteurs. Cette unanimité accompagnant
les politiques dites "de développement durable" mérite d'être
sérieusement interrogée.
Le D.D. présenté comme "solution" (quasiment miracle) aux innombrables problèmes actuels de choix technologiques, économiques et politiques? C'est, au contraire un problème à résoudre, enjeu par enjeu, territoire par territoire. Pas de définition stabilisée de la notion, pas plus des objectifs précis qu'elle recèle que des moyens de les réaliser. Et un contenu à élaborer chaque fois qu'on s'y réfère. Yves Renaud
Président du SOLAR Club du CERN |
THERE are international makets in stocks,
shares, metals, corn and just about everything else you can think of. Then
there are more abstract markets in the future prices of all the things
in those markets. But now the world is going to see the most abstract market
of all - one in which it will be possible to trade the nonproduction of
an invisible gas. And, strangely, this piece of magic might save the world
from global warming.
That at least is what representatives at the climate conference in Buenos Aires believe (see p. 16, revoir original de PUFY). They may be right but the new market is being introduced in a rush and there are still many pitfalls that must be avoided. One part of the new market - the Clean Development Mechanism as the climate control bureaucrats have decided to call it - is meant to work as follows. Western techno1ogy companies will earn carbon credits in developing countries by investing in renewable energy projects or by enlarging carbon "sinks" such as forests. These credits are for the carbon-dioxide emissions that would have taken place were it not for the new technology, or for the extra carbon taken up by new forests. They can then be taken home and sold to heavy polluters in industrialised countries, allowing them to increase emissions. At Buenos Aires, would-be carbon entrepreneurs and many third-world governments rushed to support the scheme, so it was given a starting date of 2000. That means we could have a world in which developing nations are able to bypass dirty coal and oil-based energy technologies, go straight to clean energy, such as wind and solar power, and have a new incentive to revive their tropical forests. |
But the rush to "go live" with the Clean Development
Mechanism may obscure some real problems. How do you decide if a project
really has prevented CO2 pollution? A country may announce that it will
abandon plans to build a coal-fired power station and opt for wind turbines
instead. But did it really plan the coal-fired plant? Or was this simply
a device to win some lucrative carbon credits?
The problems are even greater for sink projects. If a new forest displaces loggers, they may simply cut down forest elsewhere. How permanent does a sink have to be? Foresters lobbing in Buenos Aires hope to walk away in forty or fifty years, when the trees have grown tall. But would the carbon credits have to be handed back if the forest were later felled? It is not even clear if a forest fire during the project would negate the value of the credits. And there is also the risk that cheap forest projects could drive down the market price of carbon credits and stifle investment in clean energy. These problems are soluble provided the rules for Clean Development Mechanism projects, to be drawn up over the next year or so, are tight enough and their enforcement firm enough. One essential is that purchasers of carbon credits should have some liability if the project proves to be a failure. Last week economists objected that tough rules will put off entrepreneurs and traders. While that might be so, scientists must remind them that the trade is flot an end in itself, only a means to protecting the world. PUFY CERN/New Scientist, 27.10.98, p.3. editorial
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