La communauté
internationale devra dès aujourd'hui bâtir quatre centrales
nucléaires par mois si elle souhaite que cette technologie joue
un rôle crucial dans la lutte contre le réchauffement climatique,
affirme dans un rapport un cercle de réflexion britannique.
Non seulement c'est impossible
d'un point de vue logistique, mais une telle entreprise aurait des conséquences
graves pour la sécurité mondiale en raison du risque de prolifération
des armes nucléaires, estime l'Oxford Research Group.
Le rapport constitue une attaque
cinglante contre l'idée, de plus en plus répandue, selon
laquelle le nucléaire est une des principales réponses aux
défis du réchauffement de la planète.
"Une renaissance mondiale du
nucléaire n'est pas dans les moyens de l'industrie nucléaire
et dépasserait totalement les capacités de l'Agence internationale
de l'énergie atomique à surveiller les puissances nucléaires",
peut-on lire dans le rapport.
Il y a une semaine, le Conseil
mondial de l'énergie, une organisation privée basée
à Londres, a estimé que le nucléaire devait occuper
une place importante au sein du cocktail énergétique mondial,
pour à la fois permettre de lutter contre l'effet de serre et garantir
la sécurité des approvisionnements.
PROLIFERATION
Le nucléaire pourvoit
à 16% de la demande énergétique (NON:
seulement l'électricité!! Il ne représente que moins
de 6%!!!, voir le texte en anglais...)
mondiale. Celle-ci devrait au moins se maintenir dans les décennies
à venir, compte tenu de la croissance annoncée de la population
mondiale, qui se chiffrera à 10 milliards d'habitants en 2075.
Pour que le nucléaire
ait un impact dans la réduction des émissions de gaz à
effet de serre, il faudrait qu'il représente un tiers de l'électricité
consommée en 2075, note le rapport.
Il faudrait pour atteindre cet
objectif, poursuit le rapport, que l'on construise quatre centrales nucléaires
chaque mois pendant 70 ans.
L'industrie nucléaire
civile de la France, pays qui tire 78% de son électricité
de 59 réacteurs, n'a jamais atteint un tel rythme de construction.
Par ailleurs, affirme ce rapport,
une telle évolution poserait de graves menaces en termes de prolifération."A
moins qu'on ne démontre avec certitude que l'énergie nucléaire
peut fournir une contribution majeure à la lutte contre les émissions
mondiales de CO2, il faut écarter l'énergie nucléaire
du cocktail de solutions", peut-on lire dans le rapport.
Celui-ci note qu'il existe 429
réacteurs en fonctionnement dans le monde, dont 103 aux Etats-Unis.
Vingt-cinq sont en construction, 76 sont en projet, et 162 autres sont
au stade de la proposition.
La partisans du nucléaire
mettent en avant le peu de CO2 rejeté par cette industrie*.
Ses adversaires affirment que le nucléaire pose un autre défi
à la planète: celui de la toxicité de ses déchets.
Si le scénario énoncé
plus haut était retenu, il faudrait 4.000 tonnes de plutonium en
2075 pour alimenter toutes les centrales, soit 20 fois plus qu'aujourd'hui.
Le risque, pour les auteurs du rapport, serait grand qu'une quantité
de plutonium parvienne dans les mains de personnes cherchant à élaborer
une "bombe sale".
* Peu de CO2 rejeté lors
de la production, mais oubli total de celui produit lors de la construction
des installations, de la consommation électrique du "monde
nucléaire", de toute la chaîne du retraitement et enfin des
multiples transports et de toutes les infrastructures! |
World Cannot Afford Nuclear Climate Solution
The world must start building
nuclear power plants at the unprecedented rate of four a month from now
on if nuclear energy is to play a serious part in fighting global warming,
a leading think-tank said on Wednesday.
Not only is this impossible
for logistical reasons, but it has major implications for world security
because of nuclear weapons proliferation, the Oxford Research Group said
in its report "Too Hot To Handle - The future of civil nuclear power".
The report fired a series of
broadsides against the growing momentum for more nuclear-generated electricity
to help cut climate-warming carbon emissions from burning fossil fuels.
"A world-wide nuclear renaissance
is beyond the capacity of the nuclear industry to deliver and would stretch
to breaking point the capacity of the IAEA (International Atomic Energy
Agency) to monitor and safeguard civil nuclear power," it said.
The report comes less than a
week after the World Energy Council -- the global organisation of electricity
generators -- said nuclear power had to be a significant part of the new
energy mix both to beat global warming and guarantee security.
Nuclear power now provides about
16 percent of a world electricity demand
that is set to at least keep pace with the growth in population -- predicted
to rise by more than half to 10 billion people by 2075.
The report said that if it was
to play a significant part in curbing carbon emissions, nuclear power would
have to provide one-third of electricity by 2075.
That, it said, meant building
four new nuclear plants a month, every month, globally for the next 70
years.
Not only had top civil nuclear
power France, which gets 78 percent of its electricity from 59 nuclear
reactors, never got remotely near that rate of construction, but the implications
for wholesale weapons proliferation were overwhelming, it said.
"Unless it can be demonstrated
with certainty that nuclear power can make a major contribution to global
CO2 mitigation, nuclear power should be taken out of the mix,"
the report said.
Proponents say nuclear power
emits little of the carbon dioxide that scientists say is the major cause
of global warming, while opponents point to the lethal toxicity that lingers
for thousands of years.
The report said there were 429
reactors in operation, ranging from 103 in the United States to one in
Armenia, with 25 more under construction, 76 planned and 162 proposed.
It noted not only major nuclear
expansion plans in boom economy China -- which is already building two
coal-fired plants a week -- but nascent interest across the oil-rich Middle
East and the likelihood of demand from across Africa and Asia.
Surging demand would place great
strains on supplies of uranium ore -- probably leading to exploitation
of poorer grades and therefore more carbon expended on extraction and refining.
This would push development
of fast breeder reactors which produce more radioactive fuel than they
consume, solving the fuel problem but creating a security nightmare, the
report said.
The report said if the 2075
scenario came about then 4.000 tonnes of plutonium would be being processed
into reactor fuel each year -- twenty times the current military stockpile.
The probabilities were large
that some of this plutonium would end up in the wrong hands and be used
as a "dirty" bomb even if it was not used to make a sophisticated nuclear
device. |