http://www.etopia.be/spip.php?article810
http://www.etopia.be/IMG/pdf (11 pages ) Sommaire de ce texte: # Le problème * «Réserves» de pétrole: de quoi s’agit-il ? * Peut-on vider les réserves à n’importe quel rythme ? * Pour quand le déclin de la production de pétrole ? * Et nous ? |
# La solution
* Le pétrole, une matière première incontournable * Or il n’existe aucun substitut actuellement disponible pour combler le déficit * Solutions * Energies alternatives * Réduction de la consommation (sans changement de mode de vie) * Changement de mode de vie * Le Pic du pétrole et le réchauffement climatique # Conclusions |
Alors que des experts indépendants
prévoient une chute de la production pétrolière à
partir de 2015, les études officielles, présentées
par les Etats et les compagnies, la situent entre 2030 et 2060 selon les
organismes. Une polémique qui occulte le vrai débat, celui
de l'épuisement certain des réserves et de l'impasse énergétique.
Il est certes admis que le pétrole constitue une source d'énergie non renouvelable, mais la question de savoir à partir de quand exactement est loin de faire consensus. L'ASPO (Association for the study of peak oil), créée en 2000 par des experts européens en géologie, --dont d'anciens consultants auprès de Total ou de Shell-, estime que le peak oil pourrait intervenir vers 2015. Ce pic de production est défini comme l'instant à partir duquel la production pétrolière mondiale va commencer à s'effondrer irrémédiablement, faute de réserves suffisantes. Une situation de "déplétion" s'installera ensuite, jusqu'au déclin des ressources pétrolières. Depuis plusieurs années, l'Aspo alerte les gouvernements sur l'imminence de ce dernier choc pétrolier, et sur ses conséquences pour la planète. Seul expert français membre de l'Aspo, Jean Laherrère est un géologue qui a travaillé pendant trente-sept ans pour Total, et a participé aux campagnes d'exploration du groupe. Il situe le peak oil en 2015, avec un montant total de 3.000 milliards de barils. Selon ses estimations, la production des pays de l'OPEP atteindrait un maximum vers 2020 et celle des pays hors OPEP vers 2010. Le pic de production du pétrole "conventionnel" serait ensuite suivi, entre 2030 et 2050, par celui du pétrole "non conventionnel", c'est à dire le pétrole issu du charbon, d'huiles extra-lourdes ou de sables asphaltiques. Bataille de chiffres
|
Ainsi, l'IFP (Institut français du pétrole) estime-t-il
au contraire que " la fin du pétrole n'est pas pour demain
". L'institut affirme que le débat actuel sur le peak oil se nourrit
de la flambée des prix mais qu'il existe bel et bien des "réserves
prouvées". "Celles-ci correspondent à 40 ans de consommation
(...) A ces réserves dont l'existence est établie avec une
certitude raisonnable, peuvent être ajoutées celles contenues
dans les gisements restant encore à découvrir, qui représentent
environ 1.000 milliards de barils (...) Enfin, une partie des pétroles
non conventionnels comme les sables asphaltiques et les bruts extra-lourds
du Canada et du Venezuela, dont l'exploitation a déjà commencé,
représente des quantités équivalentes aux réserves
de pétrole conventionnel du Moyen Orient". L'IFP fait également
valoir que "ces données sont susceptibles elles-mêmes
d'être revues à la hausse en fonction de l'évolution
des techniques (...). Un prix du baril qui se stabiliserait au-dessus de
30 dollars pourrait rendre accessibles des ressources supplémentaires
et assurer la rentabilité de nouvelles filières de production
de carburants". Reconnaissant néanmoins un probable pic de production
entre 2025 et 2040, l'IFP y voit un " délai qui donne qui donne
du temps pour réaliser de nouveaux progrès et mettre au point
de nouvelles techniques, qui devra être utilisé pour repousser
encore l'échéance, de manière à donner aux
sociétés des pays consommateurs le temps d'adapter leur mode
de vie et mettre au point des solutions alternatives comme, par exemple,
la production de carburants à partir du gaz, du charbon ou de la
biomasse ".
Avec 82 millions de barils consommés par jour dans le monde, la théorie de la substitution, à terme, du pétrole, laisse perplexe les experts de l'Aspo. En effet, ils prédisent également une déplétion pour le gaz naturel (2030) et le charbon (2050), ressources tout aussi épuisables que le pétrole. "Le pétrole et le gaz représentent aujourd'hui 60% de la consommation énergétique. Leur déplétion va nécessiter soit de réduire la consommation, soit de se tourner vers d'autres sources d'énergie, résume Jean-Luc Wingert (...) Il n'existe pas de remplaçant unique au pétrole qui attendrait son tour en coulisse. L'avenir énergétique sera pluriel". Quelle que soit la date du pic de production,
la question jusqu'ici occultée est de savoir comment remplacer le
carburant le plus précieux au monde...Les transports dépendent
toujours à 96% des hydrocarbures, et toute notre économie
en général dépend du pétrole, l'industrie,
l'agriculture, etc. Un récent rapport de l'AIE (l'Agence internationale
de l'énergie, fondée en 1974 par 26 Etats membres de l'OCDE)
intitulé "Saving Oil in a Hurry" ("Dépêchons-nous
d'économiser le pétrole") recommande, pour la première
fois, aux gouvernements de préparer, sans plus attendre, les restrictions
de leur consommation. L'AIE les invite à prendre des mesures comme:
|