L'équipe que dirige Stéphane
Blain au sein du Laboratoire d'Océanographie et de Biogéochimie
de Marseille (LOB/COM, CNRS/Université de Marseille 2) a révélé
en effet que la voie biologique de capture du carbone atmosphérique
par l'océan est beaucoup plus sensible à l'apport naturel
de fer dans l'eau, qu'à une addition artificielle. Ces résultats
ont été obtenus dans le cadre de la campagne océanographique
internationale KEOPS (KErguelen Ocean and Plateau compared Study), qui
s'est déroulée début 2005, à bord du navire
océanographique Marion Dufresne, au voisinage des Iles Kerguelen
dans l'océan Austral.
Le but de ce programme, auquel participe seize laboratoires de différents pays (France, Australie, Belgique, Hollande) était d'étudier une poussée phytoplanctonique naturelle dans les eaux du plateau entourant les Iles Kerguelen. Des observations satellites ont révélé en effet que ces eaux connaissent chaque année une floraison estivale très localisée du phytoplancton, un phénomène qui peut s'expliquer par la présence de fer. Or l'expédition KEOPS a apporté la preuve que cette floraison est bien alimentée par un apport continu et naturel des eaux de surface. Ce fer provient en fait des eaux profondes, différents mécanismes de transport participant à le rendre disponible pour le phytoplancton en surface. |
Les chercheurs ont montré en particulier
que l'exportation de carbone vers les profondeurs lors d'une fertilisation
naturelle est au moins deux fois plus importante que celle observée
dans le cas d'une fertilisation artificielle. Qui plus est, elle est obtenue
avec des quantités de fer beaucoup moins importantes. Ainsi l'efficacité
de cette fertilisation, définie comme le rapport entre la quantité
de carbone exportée et la quantité de fer ajoutée,
est au moins dix fois plus élevée lorsque la fertilisation
est naturelle.
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