Le capture et
la séquestration du CO2 sont des sujets considérés
très sérieusement par le gouvernement britannique et ont
fait l'objet de forums organisés par le Select Comittee on Science
and Technology du Parlement fin 2005. Cette technologie consiste à
capturer les émissions de CO2 des centrales thermiques
et à les envoyer, grâce à un pipeline, dans un site
de stockage souterrain, comme un gisement pétrolier épuisé
sous la mer.
Cependant, si la roche de recouvrement de ce gisement est perméable, des fuites de CO2 peuvent rendre la mer plus acide, ce qui pourrait, à terme, provoquer une catastrophe écologique. Dans certaines conditions, toutefois, quand le CO2 entre en contact avec l'eau de mer dans les pores des seédiments des fonds marins, des hydrates de dioxyde de carbone se forment. Les molécules d'eau, reliées les unes aux autres, forment une cage autour du CO2 qui se retrouve emprisonné. Les forces d'attraction entre le gaz et l'eau stabilisent cette structure, ce qui provoque la formation de glace à des températures plus élevées que celle requise habituellement. Dans le cas des hydrates de dioxyde carbone, ils se forment dans les fonds marins à une temperature de 4°C (température typique de ces fonds) à une pression de 20 atmosphères (20 fois la pression atmosphérique moyenne), soit 200 m de profondeur. Ces composés peuvent constituer une seconde couche, bloquant les pores et les fissures de la roche couverture. Dans le cadre de leurs recherches, les scientifiques de l'Université d'Heriot-Watt travaillent à l'aide de modèles informatiques pour savoir comment et où les hydrates se forment afin d'identifier les conditions optimales. Ils travaillent aussi avec des modèles physiques de sédiments: - un modèle en deux dimensions, composé de couches de verre traitées à l'acide, afin de voir comment les cristaux d'hydrates croissent à l'echelle du pore; |
- une cellule cylindrique en deux parties où
le bas est plus chaud que le haut car les sédiments des fonds marins
sont de plus en chauds avec la profondeur (+3°C tous les 100 m);
- le CO2 sera injecté à la base, ce qui permettra d'observer les formations d'hydrate et de déterminer la quantité de CO2 capturé. Les premiers résultats sont attendus début juillet 2006. Les chercheurs espèrent grâce à ce projet être capables de déterminer les meilleurs sites pour le stockage du CO2. Une autre partie de cette étude consiste à étudier les hydrates de méthane, qui sont situés à environ 300 m de profondeur et dont la quantité est estimée à deux fois celle des combustibles fossiles. Avec la diminution des réserves de combustibles fossiles, des projets américains et japonais sont en cours pour l'extraction de ces réserves de methane. Les hydrates de dioxyde de carbone étant théoriquement plus stables que les hydrates de méthane, injecter du CO2 dans ces réservoirs devrait permettre la libération du méthane. Une dernière hypothèse, serait l'utilisation des hydrates pour stocker directement le CO2. Bien que le ratio entre les molécules d'eau et de dioxyde de carbone soit de 6:1, en pratique cela signifie qu'un volume d'hydrate est l'équivalent de 176 volumes de gaz (1 molécule d'hydrate de CO2 comprend 8 cavités dans lesquelles une molécule de CO2 peut être capturée). Etant donné que les hydrates de méthane sont stables depuis plusieurs milliers d'années, le professeur Bahaman Tohidi, chef du projet de recherche, espère qu'il en sera de même pour les hydrates de dioxyde de carbone. Sources: Heriot-Watt University, press release, 22/03/06 EPSRC, press release 17/03/06 The Engineer, press release, 27/03/06 IEE, press release, 22/03/06 |