Il existe dÌautres solutions, qui pourraient dessiner une autre façon dÌutiliser la voiture dans nos sociétés de demain. J'en vois trois principales. La première serait de diversifier les types de véhicules, ce qui créerait plusieurs types d'automobilistes différents, éventuellement aux permis distincts; on pourait ainsi avoir des véhicules roulant à lÌélectricité dont la vitesse serait limitée à 50 kilomètres à l'heure, d'autres fonctionnant à l'essence mais dont les moteurs seraient bridés, d'autres enfin identiques à ceux d'aujourd'hui, mais pour lesquels le permis serait plus cher et le plus long à obtenir. On sent actuellement les prémices de cette diversification. Ainsi, les constructeurs travaillent sur des véhicules intermédiaires entre auto et moto, mais rechignent à se lancer, car le risque commercial est très élevé: pourquoi arrêter de fabriquer des voitures standards, dont ils savent qu'elles se vendront toujours? Il manque peut-être des incitations fiscales et réglementaires de la part des gouvernements pour amorcer le mouvement.
Le deuxième mode d'action concerne le réseau routier. Actuellement, on élargit systétmatiquement les routes existantes pour répondre à l'augmentation du trafic, ce qui ne fait finalemient que générer un trafic encore supérieur. Il faudrait au contraire lutter contre la concentration des véhicules sur d'énormes troncs communs, et réaliser de nouvelles routes, plus nombreuses et moins rapides, pour fragmenter les flux de circulation.
Les places de stationnement sont le troisième levier d'action pour réguler le parc automobile. On sait actuellement quÌun nouveau véhicule, dans une grande métropole, génère sept places de parkings supplémentaires. En limitant ces dernières, on réduirait indirectement le nombre de véhicules en ne facilitant pas leur utilisation dans toutes les situations. Les Anglais commencent à emprunter cette voie, puisque les collectivités ou les entreprises vont être taxées pour les places de parking gratuites qu'elles offrent. Aux Pays-Bas et en Allemagne, le débat sur ces solutions d'avenir est déjà sur la place publique. Même si elles ne sont pas simples à mettre en application, elles méritent dÌêtre débattues dans notre société, en particulier par des politiques qui ont pris la mesure du problème. C'est la condition pour que la présence de l'automobile dans notre société soit compatible, demain, avec notre qualité de vie.
Encarts:
CROISSANCE EXPONENTIELLE DU PARC MONDIAL
Si personne parmi les constructeurs ne se risque
à faire de prévisions pour l'avenir, on connaît bien
en revanche la situation actuelle concernant le nombre de véhicules
à travers le monde, En 1998, il y avait sur terre 681 millions de
véhicules contre 647 millions deux ans seulement auparavant... En
pôle position, les Etats-Unis, avec près de 210 millions de
voitures, sont loin devant le Japon, avec 70 millions. La France arrive
au 7ème rang, avec 32 millions de véhicules au 1er janvier
1999; il y en avait 12 millions de moins en 1980.
DES ROUTES QUI REGULENT LEUR FLUX
Tandis que continue de progresser le parc automobile
européen, l'idée de faire circuler des voitures "instrumentées"
sur des routes "automatisées" suit également son chemin,
En phase d'industrialisatinn, le régulateur de vitesse Adaptative
Cruise Control (ACC), a pour fonction de réguler la distance séparant
un véhicule de celui qui le précède au moyen dÌun
radar placé à l'avant du véhicule. Actif pour le moment
à des vitesses comprises entre 50km/h et 160 km/h, ACC est destiné
essentiellement aux autoroutes et aux voies express. Il permettra de décharger
l'automobiliste de la tâche de régulation permanente de sa
vitesse en fonction de celle des véhicules situées devant
lui.
La voiture pourra aussi se connecter à des
systèmes placés le long de l'autoroute grâce notamment,
au système français Aida (Application pour l'information
des autoroutes). Testé actuellement en grandeur réelle, il
consiste à ofrir à lÌautomobiliste, à travers un boîtier
embarqué, des indications sur la distance jusquÌà la sortie
souhaitée et lÌheure dÌarrivée estimée. En Europe,
le projet Marta vise à coordonner les expériences qui sont
menées dans sept pays de l'Union en matière de systèmes
emnbarqués et au sol et à les rendre compatibles.
Trois grandes régions du monde totalisent
à elles seules 80% des ventes de véhicules pour lÌannée
1998.
1. Amérique du Nord (Mexique, Etats-Unis, Canada): 34,5 %.
2. Europe occidentale: 31,2%
3. Asie (Corée, Japon):13,55 %
4. LÌAfrique, quant à elle, ne représentait que 1,1 %
de ces ventes.
(Source: CCFA)Propos recueillis par Pedro Lima