Martine Perez
10/01/2008 Des expérimentations avec différents prototypes vont être bientôt lancées en France afin d'évaluer leur faisabilité. Pourra-t-on un jour lutter contre la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) et les rétinopathies pigmentaires, par l'implantation d'une prothèse de rétine? L'idée a déjà germé dans l'esprit de nombreux chercheurs qui pendant longtemps ont déclaré forfait devant l'ampleur et la complexité de la tâche. Les équipes du professeur José Sahel (chef du service à l'hôpital des Quinze-vingts et à la Fondation Rothschild, directeur d'une unité Inserm et professeur à l'université Pierre-et-Marie-Curie à Paris et à Londres), fortes d'une collaboration interdisciplinaire exemplaire (physiologistes, physiciens, biologistes...) sont en train de mettre au point une nouvelle génération de prothèses rétiniennes électroniques. Et elles devraient de surcroît réaliser bientôt, pour quatre patients atteints de cécité, les premières greffes dans le cadre d'essais internationaux, avec des implants produits l'un aux États-Unis et l'autre en Allemagne. Stimuler les neurones
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En 2008, l'équipe de José Sahel
devrait donc procéder à deux essais distincts, avec deux
prothèses rétiniennes différentes. La première
devrait être implantée à l'hôpital des Quinze-vingts
chez deux patients atteints de cécité, dans le cadre d'un
essai international multicentrique organisé par des chercheurs américains
de la Southern California University. Il s'agit d'évaluer l'impact
sur la vision d'une prothèse implantée à la surface
de la rétine produite par la firme Second Sight. Ces mêmes
prothèses vont être implantées simultanément
chez d'autres malades aux États-Unis et en Suisse. L'objectif est
de montrer la faisabilité de la technique et d'évaluer son
impact sur la vision.
Un deuxième type de prothèse, mise au point par la firme allemande Intelligent Medical Impact, doit être également testé à la Fondation Rothschild. «Nous ne pouvons prédire si, avec de tels implants, les patients retrouveront plus qu'une perception de l'ombre et de la lumière», explique le professeur José Sahel. En parallèle, son équipe, sous la direction de Serge Picaud (directeur de recherche Insem), travaille à la conception et la fabrication de son propre implant rétinien. Pour sa part, contrairement aux autres, cette équipe a choisi de produire un implant positionné sous la rétine, à l'emplacement des photorécepteurs. Cette prothèse est composée d'une matrice de nanoélectrodes. Une étude réalisée par le professeur Safran à Genève a montré qu'une matrice composée de 20 électrodes sur 30 sur un implant de 3 fois 3 millimètres carrés pourrait permettre de lire de gros caractères et même d'identifier des visages. Des lunettes équipées de minicaméras externes
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