Les entreprises et chercheurs
japonais font de bonnes avancées dans le développement de
technologies capables de rendre la vue à des patients aveugles ou
à vision détériorée. Un système de vision
artificielle développé conjointement par le leader japonais
en équipement ophtalmologique Nidek, une équipe de chercheurs
menée par le professeur Yasuo TANO de la faculté de médecine
de l'université d'Osaka et le professeur Jun OTA de l'Institut de
Science et Technologie de Nara semble très prometteur.
Le système est constitué d'un paire de lunettes de soleil embarquant des caméras filmant des images de ce qui se trouve devant le sujet, d'un appareil électronique les convertissant en signal numérique et d'un jeu d'électrodes de 4 mm2 implanté dans l'oeil pour stimuler le nerf optique. Selon le vice-président de Nidek, Motoki OZAWA, "Lorsque le signal atteint le cerveau, le patient voit à nouveau". C'est partiellement vrai, car ce que le sujet est capable de voir dépend du nombre d'électrodes utilisées. En effet chaque électrode est assimilable à 1 pixel en photo numérique. La deuxième génération du système Nidek, comportant neuf électrodes et utilisée en 2005 à l'université d'Osaka dans une expérience, a montré que les patient équipés étaient capables de voir la lumière. |
Une opération chirurgicale est prévue
cette année à l'université d'Osaka pour implanter
les 49 électrodes de la troisième génération
du système Nidek dans l'oeil d'un patient, avec pour objectif, cette
fois-ci, de dépasser le stade de simple lumière en améliorant
l'efficacité du dispositif. Le système de Nidek ne fonctionne
que sur les personnes dont la rétine a perdu sa fonction de transformation
des signaux lumineux en influx électriques à cause d'un diabète
par exemple.
La compagnie développe déjà en parallèle un nouveau système avec 100 électrodes (pixels) et pense que cela suffira à un sujet pour pouvoir discerner le nombre de doigts que l'on présente à 30 centimètres devant lui. C'est en tout cas l'objectif que s'est fixé Nidek pour 2010. Et lorsqu'il sera atteint, un test clinique sur plusieurs douzaines de patient sera effectué avant de commercialiser le produit aux alentours de 2011. La concurrence étrangère a déjà réussi des tests cliniques où des implants sont en place depuis plus d'un an mais les japonais pensent que l'avancée de leur recherche ainsi que leurs connaissances techniques médicales à l'Université d'Osaka, leur permettront d'être les premiers à fournir un système de vision artificiel digne de ce nom. |