LES YEUX DE SON MAITRE

No 40, 1er trimestre février 1999
image de titre
Editorial: (Guy Rimbault)
10ème Anniversaire (Michel Billault)
Dossiers
Quel regard portez-vous sur nous? (Jacqueline Querard)
Randonnées pyrénéennes (François Lasperas)
Le regard des autres (Claude Bove)
Savoir faire et faire savoir
Adieu mon chien (Véronique Demas)
Portrait
Un couple récidiviste (Martial Collet)
Reportage
Des livres à Nice (Véronique Demas)
Fédération
(Carte, bureau, Associations)
De l'esprit
Poèmes de Jacqueline Querard-Frot et "La mode" de Simone Charlot
Tourisme et gastronomie
Lyon et son évolution (Jacques Bouniol)
Recette (Jacques Bouniol)
photo de couverture

»dito
Guy Rimbault Guy Rimbault
    Ayant 22 ans d'ancienneté en tant que maître de chien guide d'aveugle, ce que je peux dire du "regard des autres", c'est qu'il s'est profondément modifié dans ces deux décennies.
    En effet, en 1976, lorsque j'ai eu mon premier chien guide, j'étais heureux de retrouver mon autonomie de déplacement et une certaine liberté, que je ne connaissais plus depuis longtemps. Mais à l'époque, le chien guide était peu connu en France, en particulier dans certaines villes de province, et le regard des autres était pour certains admiratif, pour d'autres étonné, pour d'autres désapprohateur et pour un petit nombre, ça n'était plus un regard, mais carrément une prise de position, soit pour soit contre.
    Cela a été, avec ma chienne Linda, de la gentille dame hyper-admirative, qui s'agenouille devant ma chienne en plein travail en pleine rue, en la prenant par le cou, et en l'appelant par une foule de noms plus gentils les uns que les autres, à la personne qui, derrière mon dos et tout haut, disait "Si ça n 'est pas honteux de faire souffrir ces pauvres bêtes!", en passant par la personne compatissante, qui, ne comprenant pas la signification du harnais, me demandait si mon chien était malade!
    Dieu merci, les émissions de télévision, les articles dans les journaux et les revues, les interviews à la radio, et surtout l'augmentation du nombre d'équipes maître-chien guide, a fait évoluer dans le bon sens les mentalités, et maintenant, on entend parfois une maman dire à son enfant: "Regarde ce chien qui guide son maître qui ne voit pas!".
    C'est une évolution incontestable, et, en fait, la plupart du temps, surtout lorsque nous faisons quotidiennement le même parcours, nous faisons partie du paysage, et nous finissons par passer inaperçus, ou en tout cas ni plus ni moins importants que le facteur qui distribue son courrier ou le boulanger qui délivre son pain.
    Tout ce que je viens de vous dire là, c'est bien sûr ce que j'ai vécu et acquis par mon expérience de plus de vingt ans. Il ne faudrait pas s'en tenir à cette vision, parce qu'à mon avis cela serait réducteur
    Le regard des autres, c'est celui qui est porté sur la personne qui est handicapée visuelle. Quand celle-ci se déplace avec une canne longue, technique d'ailleurs tout-à-fait fiable pour un certain nombre, le regard de l'autre s'attache au handicap, et il est plus enclin à apporter de l'aide, tout en considérant le handicapé comme une personne différente; alors qu'accompagné d'un chien guide, le handicap visuel va passer au second plan, car le regard de l'autre va se porter d'abord sur le chien, puis sur son travail et, Si la personne qui regarde aura moins tendance à apporter de l'aide, le contact s'établira par la curiosité envers l'animal qui est toujours un peu considéré comme "magique".
    Ce sera au handicapé visuel d'attirer l'attention sur sa propre personne et d'établir le contact. Il y aura là matière à enrichissement mutuel. Et dans bien des cas, le handicap visuel passera au second plan, voire pour certains, disparaîtra presque complètement, et le regard de l'autre se fera plus compréhensif et gommera la différence.
    Le chien qui nous guide et qui est en même temps un merveilleux compagnon doit nous favoriser la relation avec l'autre, mais ne doit jamais prendre notre place, car alors, en ce cas, nous aurions peut-être gagné de l'autonomie, mais nous aurions perdu de la dignité.

10Àme anniversaire
1989-1999 10ème Anniversaire (Michel Billault)

Déjà 10 ans ! C'est l'anniversaire de la première décennie.

photo du comit»
    A l'échelle humaine, c'est la période de l'enfance, de l'insouciance, "jouer au grand" avant d'apprendre la responsabilité.
Pour la revue, après les balbutiements des premiers numéros, le Comité de Rédaction s'est organisé, structuré afin d'atteindre l'objectif réaliser un lien d'information entre les donateurs et la Fédération.
Avec courage et détermination...
    Nous avons essayé de présenter tous les aspects de la vie des équipes "aveugle-chien guide".  Par  des reportages, des témoignages, des interviews, nous avons montré combien le monde des handicapés visuels avait progressé. Grâce au chien guide, l'aveugle, avec courage et détermination, s'échappe petit àpetit du monde de dépendance dans lequel le rejetaient ses difficultés de locomotion.
La relation affective, le bout du tunnel... Quelle joie!
    Certes, le chien guide ne fait pas tout ! Mais la relation affective qui se crée entre lui et l'handicapé visuel transcende ce dernier. L'aveugle se dépasse, recherche des limites au-delà de ses possibilités, jalonne ses actions dans son esprit, se donne des repères.
    Nous voyants, avons les nôtres. Notre vue nous indique naturellement nos limites. L'aveugle, lui, doit se donner les siennes par ses autres sens. Bien plus difficile, il doit entraîner son ouïe, son odorat, et surtout ses sens tactiles pour compenser sa vision dis-parue.
    Au début, l'entraînement représente des comportements à haut risque. Chutes, heurts souvent  violents parce que sans amortissement, sont pénibles, marquent parfois durement,  même  psychologiquement. Mais quand le bout du tunnel apparaît, alors, quelle joie! C'est la satisfaction du but atteint.
La voie que vous souhaitez
    C'est ce que nous avons tenté de vous faire connaître tout au long des 40 premiers numéros. Vos réponses à nos appels, et vos questions parfois, nous montrent que nous sommes sur la voie que vous souhaitez.
    Pour marquer cet anniversaire, nous avons décidé de moderniser la présentation de la revue. Nous espérons vous la rendre plus attrayante, plus facile à lire. Nous souhaitons vous faire connaître l'action de chaque rouage qui intervient dans la chaîne de l'équipe "aveugle-chien guide", des parents du chiot à la retraite du chien guide.
    Nous souhaitons sincèrement réussir ces objectifs, et que notre parution Les Yeux de son Maître, pour les donateurs  devienne en quelque sorte : Le Phare du Bout de ce Monde.

Quel regard portez-vous sur nous? (Jacqueline Querard)
Jacqueline et Circ»
    Depuis que je suis atteinte de cécité, j'ai souvent été gênée par le regard que les voyants ont posé sur moi.
    Regard de pitié, avec un commentaire du genre : "Ah, ces pauvres aveugles, c'est malheureux...". Les gens préfèrent ignorer ce qui les dérange plutôt que d'essayer de comprendre.
    Pour les personnes qui ne connaissent pas les handicapés visuels, la perte de la vue est la pire des choses. Pourtant,  chacun accomplit des gestes machinalement, sans regarder, sans même sans apercevoir. Ne vous êtes-vous jamais levés la nuit sans allumer la lumière, pour ne pas réveiller les membres de votre famille?
    Pourquoi faire un écart à l'approche d'un aveugle: ce serait tellement plus sympathique de le saluer. Pourquoi s'arrêter afin d'observer s'il ne va pas heurter tel ou tel obstacle, au lieu de lui proposer ses services pour lui éviter le danger?
    Lors d'une hospitalisation, j'étais dans une chambre à trois lits. Un médecin entre, et m'adresse un large sourire, mine avenante, tout charme dehors. Il s'est alors rendu compte que je ne voyais pas. Il a effacé son sourire, et repris son attitude habituelle. C'est ma voisine de chambre qui m'a raconté cette anecdote après le départ de ce dernier.
    Nous sentons bien quand quelqu'un s'adresse à nous avec le sourire: la voix est différente. Ce praticien a dû penser: "A quoi bon me mettre en frais pour une femme qui ne me verra pas?". C'est une erreur.
    Il ne faut pas attendre que les autres viennent vers nous. A nous de faire l'effort d'aller vers ceux qui ne savent comment nous aborder, par crainte, par ignorance. Le fait que l'on ne puisse regarder les gens dans les yeux les déroute. Nous sentons très bien quand quelqu'un nous observe sans mot dire. Nous entendons également les remarques. Avec les années, on n'y fait plus attention; on devient philosophe.
    Pourtant, que dire de ces passants qui, croyant nous rendre service, nous attrapent par le bras d'autorité, nous poussent en avant, en nous faisant traverser une rue, ou même un boulevard, qui n'était pas prévu dans notre trajet? De ces autres personnes, qui nous dirigent, dans le métro, vers une correspondance qui n'est pas la nôtre, et nous plantent là, satisfaits du service rendu ? Cela m'est arrivé...
    On ne pourra faire changer le regard que les voyants portent sur nous qu'en faisant tomber les barrières de l'ignorance: il ne faut pas oublier que la vue n'est qu'un sens parmi d'autres.
    Le fait de mieux utiliser l'ouïe, le toucher, l'odorat, nous permet de pallier  en  partie  la  déficience visuelle.
Randonnées pyrénéennes (François Lasperas)
randonn»e pyr»n»enne
    9 heures : départ pour 500 kilomètres en voiture. Irun, comme d'habitude, est très sage. Il essaye de se caser, sachant que nous sommes quatre dans la voiture, plus les bagages. A midi, on a la chance de s'arrêter dans un endroit un peu à l'écart de la route, où il y a herbes et fourrés. Je peux lâcher le chien, qui en profite pour se dégourdir les pattes et renifler ça et là.
    Arrivée en fin d'après-midi à la maison familiale où, très vite, mes amis m'expliquent le trajet vers la chambre où nous allons nous installer. Irun repère déjà les lieux. Je case le tapis de voyage sous la table, comme ça, Irun sait qu'il a une place où je ne lui monterai pas dessus. Nous partons ensuite explorer la maison et les sorties, d'où je pourrai le libérer tôt le matin et le soir.
    Dans le parc de la maison, j'entends un torrent. Je lâche Irun avec sa clochette, et je l'entends qui s'éloigne pour explorer le terrain. Au début, je suis toujours un peu inquiet dans ce genre de situation, mais je me rassure en me disant qu'il finit toujours par revenir. D'ailleurs, au bout de cinq minutes, un ami, que je n'ai pas vu depuis quelques temps, arrive en disant  " Ah, je savais bien que tu étais là, j'ai vu Irun". Irun arrive sur ses talons, je le récupère.
    Le lendemain, nous partons pour la première randonnée de la journée. Au début, le terrain est assez facile et  ressemble  un  petit peu au Limousin. Mais nous arrivons rapidement devant des passages rocheux, abrupts, où il y a beaucoup de cailloux. Par moments, je suis obligé de me résigner et de lâcher Irun, de lui enlever son harnais, et de me faire guider par un de mes amis. Cela se passe fort bien.
    Irun a de vraies vacances. Dès qu'il voit un torrent, l'eau a beau être glaciale, hop, on pique une petite tête et on se couche à plat ventre dedans, en essayant de boire un peu au fil du courant.
    Le soir, après le repas, petite balade à la nuit tombée. Là, c'est la promenade libre pour se détendre. Il renifle, et en profite pour rendre visite aux vers luisants, qui l'intriguent car je pense qu'il n'en a jamais vus.
    Au fil des jours, les randonnées deviennent assez difficiles. Il y a des passages où ça se passe très bien, mais dans certaines descentes, en particulier dans des rochers, c'est plus difficile, et cela m'oblige souvent à libérer le chien pour me débrouiller avec les amis du club.
    Dans les névés que nous rencontrons pratiquement tous les jours, bien que ce soit la fin juin, je lâche Irun qui va y faire du skate board en descendant. On me dit que c'est dangereux, mais Irun en est très conscient, et je lui fais confiance.
    Au bout de 48 heures, il connaît parfaitement la maison familiale, et je fais mon petit numéro: "Irun, le parking, Irun, la porte, Irun, la chambre, Irun, le restaurant!
    Devant les gens ébahis qui ne font pas partie du club et ne connaissent pas Irun, j'entends les exclamations "Comme il est intelligent! - le chien, bien sûr. Le maître, lui, est un âne; il suit bêtement. Du moins, c'est peut-être ce que pensent certaines personnes.
    Irun a déjà repéré une copine qui couine à chaque fois qu'elle le voit. La maîtresse, très sévère, dit à sa chienne: "Laisse-le, il travaille". Même si c'est vrai, quelques petites distractions ne lui sont pas interdites, et il a lui aussi le droit de se lier d'amitié avec ses congénères.
    Un jour, nous prenons un petit train d'altitude qui circule sur un parcours extrêmement escarpé. Les wagons ouverts donnent directement sur le flanc de la montagne presque vertical. Irun, dans ce genre de petit train, passe la tête à l'extérieur, et laisse pendre le bout de ses pattes. Je suis obligé de le faire rentrer à l'intérieur.
    Il adore ces trajets, et regarde partout d'un air intéressé. Un jour, nous passons du côté espagnol où il fait très  chaud.  Nous montons des falaises abruptes, très escarpées. Quand  nous  redescendons,  nous n avons pas eu beaucoup à boire. Le chien est très assoiffé. Au premier torrent que nous rencontrons, il se couche à plat ventre dedans, et, la tête tournée vers l'amont, ouvre la gueule pour y laisser couler l'eau. Tout le monde rit.
    Arrivés au parking, un garde espagnol explique à des amis que les chiens doivent être tenus en laisse. Irun est assis à côté de la voiture et attend. Un de mes amis qui parle espagnol répond "Es un pero de ciego". Ah! Alors à ce moment-là, tout va bien. Heureusement qu'il n'est pas venu me demander d'autorisation, je n'avais sur moi aucun papier.
    Le chien est devenu la mascotte de tout le monde. Le matin, lorsque le groupe attend pour rentrer dans la salle du petit-déjeuner, Irun va dire bonjour à chacun. Il connaît beaucoup mieux les personnes que moi. Vu l'importance du groupe, je n'ai pas encore parlé à tout le monde. il fait sa tournée, et même ceux qui n'aiment pas beaucoup les chiens sont conquis.
    En conclusion, c'est une expérience intéressante pour moi. C'est la première fois que je participe à une randonnée en montagne depuis que je suis aveugle, et que j'ai mon chien guide. J'ai dû accepter de m'en dessaisir par moments, de revenir au guide humain. Pour moi, c'est une bonne démarche, qui permet de savoir accepter ses limites.
    A l'année prochaine, sans doute, pour des trajets encore un peu aériens !
Le regard des autres (Claude Bove)
un plaisir partag»
    "L 'ENFER, C'EST LES AUTRES '; a dit Jean-Paul Sartre.
    Les autres, c'est moi, c'est vous, c'est nous tous!
    Quel regard portons-nous sur ceux qui sont ditférents ? Ceux qui n'ont plus de regard pour communiquer ? Le handicap gêne : pour leur parler, combien s'adressent à la personne qui les accompagne, attendant d'elle la réponse à la question posée à l'aveugle ?
    Imaginez le sentiment qu'éprouve le non-voyant quand, pour la ènième fois, cela se produit, et ce d'autant plus, quand l'interlocuteur s'adresse à son chien guide : "Comment tu t'appelles ?"! Ce serait digne de Devos Si le chien répondait...
    Pensons aussi que, pour eux, le mimétisme n'existe pas  ils ne peuvent pas "copier" l'attitude de quelqu'un, afin de ne pas se faire remarquer, comme nous le faisons dans certaines circonstances, lorsque nous sommes embarrassés. Ils improvisent, comme ils le peuvent. Alors, épargnons-leur notre regard condescendant qu'ils ressentent avec gêne!
    Plutôt que de le regarder en coin, en se demandant "comment il va manger son truc", Si nous le voyons embarrassé à table, proposons notre aide discrètement! Il est facile de préparer l'assiette qui est devant soi, tout en discutant, et, tout aussi discrètement, de l'échanger avec la sienne.
    L'important, c'est de le faire naturellement, sans ostentation  inutile de faire remarquer à toute l'assistance que nous sommes les meilleurs, les charitables, qui avons pitié de leur embarras.
    Qui n'a jamais été confronté à une feuille de salade rebelle, qui met de la malice à vous cracher sa sauce sur la cravate ou le corsage ? Plaisantons avec eux, comme nous plaisantons entre nous! Ils auront vraiment l'impression d'être comme tout le monde.
    Enfin, combien de fois sommes-nous passés, sans le voir, à côté d'un aveugle, avec ou sans son chien, posté sous  le  panneau  indicateur des horaires d'une gare de banlieue, et qui, désespérément, attend que quelqu'un s'arrête et le renseigne ? A l'aube du 21e siècle, essayons de changer de regard ; le handicap n'est pas honteux. Osons l'aborder sans pitié, sans charité, sans vedettariat (pour être sur la photo !)... mais tout simplement.
    "Un point à l'envers et un point à l'endroit, un point pour St-Joseph, un point pour St-Thomas... pour reconnaître ses pauvres à soi..."  chantait Jacques Brel. En l'an 2000, il faut que cette chanson soit périmée. Il y a aussi le regard de l'amour, de la tendresse pour les autres. TOUS LES AUTRES.

Adieu mon chien (Véronique Demas)
    Comme moi, vous venez de perdre un être cher.
    Votre relation a duré des années. Vous avez partagé le pire... et le meilleur.
Le pire: quelques tapis défigurés, des  séances d'aspirateur  quotidiennes, les sorties caniveaux" par tous les temps...
    Le meilleur: un compagnon de jeu inépuisable, des super ballades, des caresses, des câlins sans compter, une présence fidèle, une complicité à toute épreuve.
    Il vous reste sa laisse, sa gamelle, ses jouets...
Que faire de tous ces souvenirs ? Comment gérer cette absence ?
    Certains reconnaissent que la perte d'un animal peut faire cruellement souffrir.
Les relations que nous pouvons avoir avec un chien ou un chat, sont sans équivoque, elles ne sont qu'amour, confiance et tendresse. Les relations humaines sont tellement plus complexes!
Vous êtes inconsolable...et je vous comprends
    Vous l'avez vu grandir, s'épanouir, courir, jouer, profiter pleinement de sa vie de chien, pour, un jour, ralentir son activité, doucement décliner, et enfin s'endormir à jamais.
    Aujourd'hui vous êtes seul.
Le regard des autres est souvent plein d'incompréhension. L'entourage (même les meilleurs amis) n'a pas conscience de la profondeur des sentiments qui vous unissaient.
    Une fois votre peine quelque peu apaisée, si je peux me permettre un conseil, laissez à nouveau parler votre coeur... Ne vous interdisez pas d'offrir votre affection à un autre animal, qui a besoin de vous, comme en ce moment vous avez besoin de lui. Laissez faire le hasard, la vie se chargera de vous mettre en présence! Vous pouvez également aider nos écoles de chiens  guides d'aveugles, en devenant  famille d'accueil. Ces petits pensionnaires intérimaires vous aideront à passer le cap, pour plus tard avoir un chien bien à vous !
Tilla Tilla
Ma Tilla m'a quittée le 28 septembre 1998. Elle avait quinze ans et quatre mois.
    Elle avait six ans lorsque je l'ai adoptée, suite au décès de sa maîtresse. Que de complicité entre nous! Elle adorait faire des photos, se prêtait à toutes les mises en scènes, et m'a souvent aidée à mener à bien ma mission d'Attachée de Presse. Quelle plus belle image que cette chienne si docile, toujours de bonne humeur ? Aujourd'hui, elle me manque. Je rêve souvent d'elle...
    Alors, Owen est entrée dans ma vie
owen Owen
Elle a sept mois, ne pense qu'à jouer, à se faire câliner, mais sait déjà être propre et obéissante. Elle devait être chien guide, mais a été réformée, parce que Mademoiselle est trop craintive. J'en ai des choses à lui apprendre! Je ne suis plus seule.
Tilla, je ne t'oublie pas. Tu es au paradis des chiens... et dans mes pensées pour toujours !

Portrait
Un couple récidiviste (Martial Collet)
famille Devanne et l'»ducatrice Tous présents.
    Marcel DEVANNE, devenu aveugle à l'âge de 27 ans, décide dix ans plus tard de se doter d'un chien guide. Cette aide, précieuse, lui avait été suggérée par une utilisatrice non-voyante qu'il avait l'habitude de rencontrer à des réunions de la Croisade des Aveugles.
    Mais c'était sans compter avec les réticences, plus que fortes, de son épouse, enseignante à l'extérieur et maîtresse dans l'art de manier le chiffon à poussière, à l'intérieur.
    Toutefois, ne voulant pas aller contre le souhait de son mari, Madame DEVANNE décide de se tâter en adoptant un animal, plus petit, en l'occurrence un petit chat; et ma foi, l'essai semble concluant...
    Le feu vert est donné, mutuellement, pour l'entrée dans la vie du couple d'un magnifique labrador, Calac. Et le miracle, quotidien, se produit: l'appartement est toujours  aussi propre, malgré les pertes de poils, les dégâts alimentaires et autres. Il faut dire que chiffon, balai, serpillière sont mis à rude épreuve.
    Mais Madame DEVANNE sort vainqueur. L'appartement est nickel comme avant.
    Calac, au fil des ans, se fait à cette maîtresse, championne "en propreté", et Madame DEVANNE se fait à ce chien guide qui ouvre tant de possibilités à son époux, toujours prêt à rendre service aux autres.
    Une dizaine d'années passent, et patatras, il faut tout recommencer Calac va devoir prendre sa retraite, et donc être remplacé.
    Si, au début, les relations entre Calac et Madame DEVANNE étaient celles pouvant exister entre un intrus et son hôtesse, elles s'étaient, nous l'avons vu, rapidement améliorées, pour devenir celles pouvant exister entre deux complices.
    Donc, pas question de se séparer de Calac. Mais alors que faire ?
    L'appartement étant ce qu'il est, ni trop petit, ni trop grand, comment accueillir un autre animal ?
Les affres d'il y a dix ans lui reviennent en mémoire, et Madame DEVANNE se souvient de tout ce qu'elle a dû consentir en travaux supplémentaires pour "tenir la maison".
    Alors que pour Marcel DEVANNE, renouveler, dix ans plus tard, l'expérience tentée avec Calac paraît fantastique (Marcel DEVANNE est champion en Handisport de tir à l'arc et il aime les challenges), pour Madame DEVANNE cette idée paraît effrayante; mais en même temps, l'idée de se séparer de Calac lui est tout aussi insupportable.
    Toutes les possibilités sont alors étudiées:
- trouver une famille d'accueil pour Calac,
- agrandir l'appartement,
- trouver une maison.
    Aucune de ces solutions ne sera retenue.
    Madame DEVANNE ne se résout pas à se séparer de Calac, alors que l'appartement ne peut être agrandi et que financièrement, il n'est pas possible au couple d'étudier l'achat d'une maison.
Finalement, on gardera Calac, et Malick, un autre labrador couleur sable, fait, à son tour, son entrée dans la famille.
quand il y a de la place pour un... quand il y a de la place pour un...
    Pour Madame DEVANNE, ce nouveau chien guide entraîne des sacrifices,  mais elle perçoit combien d'amour se dégage de ces deux animaux.
    Madame  et  Monsieur  DEVANNE affrontent ces nouvelles difficultés avec une grande philosophie, voire avec un réel plaisir.
    Calac est devenu chien de compagnie et Malick deviendra un parfait chien guide.
 
Avec le concours de Céline Rouiller, étudiante à l'Ecole Supérieure d'Agriculture d'Angers

Des livres à Nice (Véronique Demas)
    Le Festival du Livre de Nice, édition 1998, regroupait plus de 200 auteurs. J'en ai rencontré quelques-uns, pour mon plus grand plaisir...
Rencontre avec Franz-Olivier GIES-BERT; dont le roman "Le Sieur Dieu" a été consacré par le jury du Prix Baie des Anges.
interview de F-O. Giesbert
M. Peyrat, maire de Nice, remet le prix "Baie des Anges" à Franz-Olivier Giesbert.

VD: "Pouvez-vous me présenter "Le Sieur Dieu"?"
FOG: "C'est l'histoire d'un maître chirurgien qui vit au seizième siècle et qui, pendant la croisade contre les Vaudois en 1545, est confronté à des crimes en série, qu'il essaye d'élucider, et il va aussi aller chercher au fond de lui, pour comprendre sa propre vérité. Nous vivons les prémices des grandes guerres de religion. C'est un roman d'amour, une enquête policière et aussi un livre sur la religion, tout ça sur fond historique... Je pense qu'il ne faut pas privilégier le style au détriment de l'histoire et des personnages. Il faut qu'il y ait des personnages qui aient une réalité, auxquels on croie, et à qui il arrive des péripéties."

Pour rester dans le domaine histo-rique, Henri AMOUROUX évoque une période plus contemporaine, celle de la guerre de 1939-1945... "Pour en finir avec Vichy"
    "50 ans, c'est à la fois très loin et très proche. C'est une époque qui est beaucoup plus proche du XIXe siècle que du XXe siècle que nous connaissons. Les méthodes, la morale, sont encore tournées vers le XIXe, dans une France qui est à 45 % paysanne, rurale. A l'heure actuelle, il n'y a plus que des citadins. Les techniques ne correspondent en rien à celles d'aujourd'hui. Je prends par exemple le transistor : il n'existait pas. C'est un moyen peu coûteux, transportable, pour connaître l'information quand elle se déroule, en temps réel. Fn 1940,  il  fallait  l'électricité pour mettre la radio. Il y avait 5 millions de postes de radio et 9 millions de gens sur les routes, qui n'emportaient pas leur poste de radio, qui était un meuble ! C'est un autre monde, un autre temps, et la grande erreur que l'on commet, c'est de croire qu'avec des "y'avait qu'à", aujourd'hui ressemble à hier! Si on connaissait le début d'une histoire personnelle ou collective, on n'écrirait pas le début de la même façon.
    Il faut imaginer cette époque comme une échelle : s'il vous manque des barreaux, vous n'atteindrez pas la fin... C'est une époque d'évolution, les Français ont changé d'avis au fur et à mesure que la guerre évoluait. L'opinion d'un homme n'est pas la même selon son âge, sa culture, la ville dans laquelle il habite, ses parents, son éducation... Les conditions étaient différentes. On ne peut pas tout ramener aux seuls faits... Je n'écris pas des milliers de pages pour mon plaisir, mais pour m'instruire, et faire comprendre cette évolution aux lecteurs. Ces événements considérables ont modifié la vie de l'Europe et du monde! J'essaie de le faire comprendre et d'être honnête !"

Jean AMADOU au micro, il parle de son livre: "De quoi je me mêle!"
"Je fais une chronique tous les matins sur Europe 1, à 4 h 45, 6 h 20 et 9 h 40. J'ai donc repris à peu près 180 chroniques sur les 330 que je fais chaque année. Je les ai sélectionnées, je les ai réécrites, et j'en ai fait un livre, un peu pour les auditeurs qui les réclamaient. J'ai eu le Prix Rabelais. Les prix sont proportionnels au talent des gens. Il vaut mieux avoir le Goncourt, parce que ça rapporte du  pognon, mais le Prix Rabelais est tout de même superbe puisqu'on reçoit chez soi 100 bouteilles de Beaujolais !"

Alphonse BOUDARD parle un peu de lui et de ses livres...
Alphonse Boudard Alphone Boudard
VD : "J'ai lu "Madame de Saint -Sulpice", quel destin édifiant!"
AB : "C'est les surprises de la vie ! Le fait d'être sortie du Couvent des Oiseaux lui a donné l'habitude du clergé, elle était donc plus qualitiée pour recevoir une certaine clientèle. C'est l'utilisation des compétences
VD : "La boucle a été bouclée puisqu'elle finit sa vie dans un couvent...
AB  "Et son fils a épousé la carrière ecclésiastique, donc tout se termine bien !"
VD : "Pouvez-vous me parler un peu de vos autres livres?"
AB :  "J'ai  commencé  par  "La Métamorphose des Cloportes" et "La Cerise", qui racontaient mon expérience de la prison. Ç'a été le premier thème que j'ai traité. "Les Combattants du Petit Bonheur" et "Le Corbillard de Jules" parlaient de la guerre. Ensuite, j'ai fait un livre sur l'hôpital, sur mes séjours en sanatorium. J'ai également fait un traité d'argot. Il y a trois ans, j'ai publié "Mourir d'Enfance", qui est un livre sur ma mère, qui a eu le grand prix de l'Académie Française..."
VD : Vous avez donc mis vos expériences à profit?"
AB : "Oui, on se nourrit toujours de ses expériences d'une façon ou d'une autre...
VD  "Comment vous est venue l'envie d'écrire ?"
AB : "J'étais en taule, malade, je me suis dit, il faut que je m'en sorte! J'ai pensé écrire des livres. Je voyais des gens comme José GIOVANI, comme Auguste BRETON, ou SIMONIN qui écrivaient et s'en sortaient de cette façon. J'ai commencé dans ce but, et puis tout s'est enchaîné. J'ai eu de la veine, mon premier livre a été pris aux  éditions  PLON,  et  Michel AUDIARD l'a adapté pour en taire un film. Après, j'ai travaillé pour le cinéma, pour GABIN... Je sors un livre à la rentrée,    "L'étrange Monsieur Joseph", qui relate la trajectoire d'un personnage à la Vidocq, pendant l'époque de la guerre et de la Libération."
VD : "On va donc attendre "Monsieur Joseph" avec impatience !"

De bonnes lectures en perspective


(1)
91 rue Jean Bleuzen -92170 VANVES, Tél. 01 46 45 44 55 - Fax 01 46 44 55 99
(1) Fédération Nationale des Associations et Ecoles de Chiens Guide d'Aveugles
CCP La Source 33.706.50 R
Association sans but lucratif - Loi 1901
Reconnue d'utilité publique Décret du 26-08-81
carte de situation en FranceLe bureau de la Fédération est ainsi composé:
Président:                Guy RIMBAULT
Vice-Présidents:       Pierre CAFFIOT, Jacques BOUNIOL, Michel DURIN
Secrétaire Général:   Jack PERRIN
Secrétaire adjoint:     Jacques LEUCI
Trésorier:                  Fernand LAURENT
Trésorière adjointe:   Claude BOVE
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles des Flandres (créée en 1958) Centre Paul Corteville, 69 rue Voltaire - BP 37 - 59441 WASQUEHAL CEDEX
Tél. 03 20 36 89 75 Fax 03 20 27 64 67
Centre Paul Corteville, 184 route d'Orléans 27000 EVREUX, Tél. 02 32 28 80 34 Fax 02 32 28 35 47
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles de Provence Côte d'Azur (créée en 1956, puis en 1976)
Siège: 15 rue Alexandre Mari - 06300 NICE Tél. 04 93 85 87 00
Secrétariat: 44 bd Auguste Raynaud 06100 NICE Tél 04 93 98 90 90 Fax 04 93 98 30 01
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles de l'Ouest (créée en 1975), Promenade de la Baumette, 49000 ANGERS
Tél. 02 41 68 59 23 Fax 02 41 47 08 03
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles d'Ile de France (créée en 1975), 3 rue Eugène Dorlet - 77170 COUBERT
Tél. 01 64 06 73 82 Fax 01 64 06 67 42
Ecole Limousine de Chiens Guides d'Aveugles (créée en 1975), GROSSERIX - 87280 LIMOGES
Tél. 05 55 37 03 31 Fax 05 55 38 24 11
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles de Paris et de la Région Parisienne (créée en 1980), 105 avenue de St-Maurice - 75012 PARIS
Tél. 01 43 65 64 67 Fax 01 43 74 61 18
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles du Centre-Est (créée en 1985), Domaine de Cibeins - 01600 MIZERIEUX
Tél. 04 74 00 60 11 Fax 04 74 00 60 13
Ecole de Chiens Guides d'Aveugles du Midi (créée en 1982), Chemin des Aubépines - 13090 AIX-EN-PROVENCE
Tél. 04 42 59 41 40 Fax 04 41 59 37 55
Association Nationale des Maîtres de Chiens Guides d'Aveugles, BP 97 - 75662 PARIS Cedex 14
Association Nationale "Les Chiens Guides d'Aveugles", 55 rue de Rome - 75008 PARIS
CESECAH (Centre d'Etude, de Sélection et d'Elevage de Chiens Guides pour Aveugles et autres Handicapés
Siège: 91 rue Jean Bleuzen - 97170 VANVES Tél. 01 46 45 44 55 Fax 01 46 44 55 99
Centre: Montsablé - 63190 LEZOUX Tél. 04 73 73 91 71 Fax 04 73 73 91 73

De l'esprit
Montagne d'hermine
Les crêtes ont coiffé leur bonnet d'hermine.
Encapuchonnée dans cette fourrure,
La montagne brille comme une parure,
Symbole hivernal où le blanc domine.

Mélèzes givrés, fières sentinelles,
Dans l'écrin ouaté, allant en cortège,
En rangs dispersés pour qui se protège,
De monts en vallées, spendeur éternelle.

Les cristaux pleurent des larmes de glace
Qui scintillent en pluie d'étoiles dorées
Et s'égouttent alors dans nos mains serrées.
Petits lampions qui éclairent la place.

Lovée dans tes bras près du feu complice,
Le souffle du désir s'est allumé,
Tu goûteras le vin chaud parfumé
Sur ma bouche offerte en tendre calice.

Jacqueline Querard-Frot

une »toile...

Nouvelle année
Que la vie soit un défi,
Pour que naisse une promesse,
De l'amour au carrefour,
De l'émoi et de la joie,
Un sourire et puis un rire,
Un début comme un rébus,
Une année à partager.

Jacqueline Querard-Frot

La mode...
dessin de...mode
    Il ne saurait être question ici, sous le vocable de "mode", de traiter de la présentation bisannuelle que s'autorisent des êtres inspirés, en faisant défiler des mannequins ondoyants et taciturnes (pourquoi ont-elles l'air d'en vouloir à la terre entière ?), sensées faire connaître à tout un chacun l'élégance et le charme de vêtements importables.
    Il s'agit simplement de ces vogues aussi subites qu'éphémères, qu'un individu normalement constitué ne saurait ignorer, sous peine de passer pour un être un peu demeuré, ou, ce qui est pire que tout, ringard.
    Dans le "bon vieux temps", il semble, selon les témoignages livrés par l'archéologie et l'histoire,  que nos ancêtres n'aient pas eu pour préoccupation essentielle de changer à tout prix de mode de vie ou de vie tout court. Les changements ont dû intervenir à un rythme assez lent. L'on n'imagine pas (peut-être à tort, après tout) la femme des cavernes brandissant un silex taillé en direction de son seigneur et maître, pour exiger une nouvelle peau de bête, dont la voisine aurait été dotée tout dernièrement.
    La lutte pour la simple survie devait absorber beaucoup d'énergie alors, et les changements découler surtout de l'adaptation au milieu naturel.
    La mode a peut-être commencé avec l'apparition de l'expression artistique, et nous ignorons si la Grotte de  Lascaux ou  celle d'Altamira n'étaient pas à l'époque ce qu'il fallait avoir vu, si l'on ne voulait pas passer pour ringard (voir plus haut).
    Beaucoup plus tard, alors que l'on construisait, souvent sur cent ou deux cents ans, les admirables monuments  romans,  le  souffle du "Gothique" commençait à se faire sentir, et l'on n'a pas hésité, souvent, à sacrifier à la nouvelle mode, en transformant  ou  terminant  les oeuvres existantes selon d'autres normes. Mais cela se faisait sur plusieurs siècles, jusqu'à ce que la Renaissance balaie à son tour ce qui était devenu obsolète.
    La mode existait, bien sûr, mais il ne semble pas qu'elle ait été éphémère comme aujourd'hui. Le monde Occidental devint  "furieusement" (comme auraient dit les Précieuses) néo-gothique dans la seconde moitié du xXIX siècle, nous dotant d'affligeants pastiches du  Moyen-Âge.
    Cette  mode  persista  plusieurs années, et là, il aurait mieux valu qu'elle soit éphémère...
    Heureusement, notre Époque a remédié à ce triste état de choses: désormais, il s'agit de ne pas prendre le train en marche, sous peine de manquer irrémédiablement ce qui se fait, car ce qui se fait ne durera que quelques semaines, dans le meilleur des cas. Tel chanteur, que l'on vous affirme être génial (le mot est faible), et dont les ondes et la télévision assurent un matraquage maximum des "oeuvres", sera complètement oublié deux mois plus tard. Ne le manquez pas, soyez aux aguets, ou vous passerez à côté de l"'ESSENTIEL"...
Simone Charlot


Tourisme et gastronomie
Jacques Bouniol
Lyon et son évolution
    Au mois de mai 1998, les représentants des Écoles de Chiens Guides d'Aveugles affiliées à la F.N.E.C.G.A. tenaient, comme depuis plusieurs années, un stand lors du Congrès des Notaires qui se déroulait à Lyon.
    Pour ce numéro 40 de notre revue, Les Yeux de son Maître, nous ne nous attacherons pas à la partie touristique de Lyon, mais nous  survolerons" son évolution historique et industrielle.
photo de Lyon
    Le Grand Larousse situe en l'an 43 avant J.C. la création, sur la colline de Fourvière, d'une colonie romaine, par Minotius Plancus. Cette colonie devait prendre le nom de l'Empereur Claude, et devint Colonia Claudia Augusta LUGDONUM (colline des corbeaux).
    Au Moyen Âge, c'est également sur la colline de Fourvière que des établissements religieux s'établirent. La cité s'installa plus particulièrement entre le Rhône et la Saône.
Au IIe siècle, Lyon était la cité la plus prospère de la Gaule
    Lyon fut successivement occupée par les Burgons (457),  puis par les Mérovingiens.
    En 918, faisant partie d'une principauté indépendante, elle fut réunie au royaume de Bourgogne, puis au Saint Empire (en 1032).
    Parmi les grandes dates marquant l'évolution de la ville de Lyon, on peut retenir la tenue en 1245 et 1274 de deux conciles oecuméniques.
    Louis Xl favorise son développement financier, banquier et industriel.
    Marguerite de Navarre, tout comme son frère François Ier, encourage les lettres et les arts. A cette même époque, Étienne Dolet, imprimeur, humaniste et satiriste, publie à l'enseigne de "La Doulavère d'Or" de nombreuses brochures
    Pendant la Révolution, Lyon, chef-lieu de Rhône-et-Loire, fut Girondin, mais Chalier lui imposa la dictature des Jacobins.
    La révolte des canuts eut lieu en 1831 et 1834.
Lyon, ville de la résistance
    Pendant la guerre de 1939-1945, Lyon fut un des principaux centres de la Résistance en France. A ce titre, le 16 mai 1949, son maire, Édouard Herriot, a reçu pour sa ville la Croix de la Légion d'Honneur, la Croix de Guerre 39-45, et la Médaille de la Résistance.
    C'est à la Croix Rousse et sur les pentes de Saint Jean, que les familles des canuts s'installèrent au XVIIe siècle. Au cours du XIXe siècle, Lyon prit son extension vers l'est. Plus de 50 communes en composent la communauté urbaine.
    Grâce d'une part au T.G.V., d'autre part à l'aéroport de Bron, cette cité connaît un développement aussi bien dans le secteur industriel que tertiaire.
    Au sud de Gerland, le port Édouard permet à l'activité fluviale de prendre de l'expansion. C'est au cours des années 30 que fut créée la Compagnie Nationale du Rhône. mais le projet de relier la Méditerranée à la Mer du Nord par voie navigable à grand gabarit progresse lentement.
    De très nombreuses industries se sont développées dans la périphérie de Lyon : la métallurgie, la construction mécanique, les industries chimiques, les matières plastiques, les industries du cuir, sans oublier, bien sûr, la filature, le tissage, et l'impression sur tissus.
    La visite de la ville permet de découvrir dans le vieux Lyon d'anciennes et bien jolies demeures, des rues si étroites que l'on peut avoir une pensée émue pour les déménageurs qui doivent intervenir dans ce secteur.
    Évoquer la partie touristique de Lyon serait trop long. Nous ne pouvons que conseiller aux personnes intéressées de consacrer au moins 4 jours à la visite de cette ville magnifique.
    Des guides bien conçus ou des visites guidées permettront de découvrir Lyon dans les meilleures conditions.
Restaurant "La mère Vittet"
    C'est à l'ombre de la gare de Perrache, à Lyon, que se situe le très bel établissement appelé La Mère Vittet. Un cheminement peu ordinaire est à l'origine de ce restaurant.
    Née à Montalieu dans l'lsère d'une famille de sept enfants, "la petite Alice" a une grand-mère qui tient une buvette.
    A 13 ans, elle arrive à Lyon, et travaille chez un marchand d'oeufs, beurre et fromages. Dans cet établissement, elle rencontre Henri Vittet qui travaille comme coursier.
    En 1926, ils se marient, et en 1928, ils s'installent comme fromagers aux Halles des Cordeliers à Lyon. En 1945, c'est l'achat du Café du Marché, à deux pas des Halles où Alice cuisine la cochonnaille, les tripes, et les escargots, le tout arrosé de vins de la région. Au décès prématuré de son mari, elle fait tourner seule son café et élève son fils Jean.
    En 1957, elle fait l'acquisition du Café Sage, à l'emplacement du restaurant actuel. Elle lance la formule 24 heures sur 24, unique à Lyon. Son établissement est fréquenté par les grands noms du spectacle : Ninon Valin, Jacques Brel, Edith  Piaf,  Claude Brasseur etc....
    En 1981, le restaurant change de nom. La Mère Vittet est le nouveau nom. Les travaux permettent d'agrandir la capacité d'accueil. 240 places sont maintenant disponibles pour recevoir les clients, heureux de pouvoir déguster des fruits de mer, huîtres et crustacés, joliment présentés dans une vitrine réfrigérée.
    199] marque une nouvelle étape pour La Mère Vittet, avec la reprise par une équipe dynamique, comprenant Pascal Donat,  Huguette Vittet,  belle-fille d'Alice, "Monsieur Philippe", et Michel Soquet, sans oublier, pour "la bonne bouche", Jean Poitoux, chef de cuisine depuis plus de vingt ans, et que nous remercions pour la qualité des plats que nous avons dégustés dans ce restaurant, et pour la recette qu'il nous a confiée pour ce nouveau numéro des Yeux de son Maître.
    Avec de tels professionnels, la restauration française a encore de beaux jours devant elle.
l'»quipe du restaurant La mÀre Vittet
L'ASSIETTE DU PÉCHEUR
Suprême de turbotin en écailles de courgettes et carottes
Escalope de saumon en palet farcie fonds d'artichauts avec purée de céleri en damier.
Navet farci d'un salpicon de champignons de Paris glacé sauce cressonnière

Ingrédients (Pour 4 personnes)
- 1 turbotin de 1 kg
- 1 filet de saumon de 600g
- 100g de filet de sandre
- 4 artichauts bretons moyens
- 1 céleri boule
- 4 carottes
- 1 aubergine
- 1 courgette - 2 gros navets d'italie
- 10 champignons de Paris
- 1 bouquet de cresson
- 1 bouquet garni
- 1 citron
- 100g de beurre
- 100g de farine - 1/2 l de vin blanc
- 35 cl de crème fraîche
- 2 blancs d'oeufs
- 2 truffes moyennes
- 1 râpé de muscade
- sel fin
- poivre du moulin

* Lever les filets de turbotin et de saumon, réserver au froid.
* Tourner et cuire les 4 artichauts dans de l'eau citronnée et salée.
* Éplucher et cuire le céleri boule, le réduire en purée, dessécher.
* Beurrer, crémer, saler, poivrer et réserver au chaud.
* Avec les arêtes de turbotin, cuire 20 mn un fumet de poisson avec 25 cL de vin blanc, eau à hauteur, oignons, pluches de persil et de champignons.
* Passer au chinois fin et lier avec un roux blanc et crémer (velouté de poisson).
* Avec les filets de sandre confectionner une mousse à la cuter.
* Ajouter 2 blancs d'oeufs, sel, poivre et un râpé de muscade, et 10 cL de crème fraîche. Réserver au froid et farcir les escalopes de saumon détaillées en palet à l'emporte-pièce.
* Recouvrir les filets de turbotin d'un film de cette farce et alterner avec les écailles de courgettes et de carottes préalablement blanchies.
* Tailler les navets à l'emporte-pièce, creuser, cuire 20 mn et après cuisson, ajouter les champignons de Paris cuits et crémer en salpicon. Glacer à la salamandre.
* Escaloper les fonds d'artichauts, chemiser un petit cercle avec noir d'aubergine et le blanc de navet en lanières et remplir de purée de céleri.
* Décorer en damier avec des petits carrés de truffes alternés.
* Blanchir les feuilles de cresson et mixer dans le velouté de poisson.
* Rectifier l'assaisonnement.
* Cuire les 4 filets de turbotin et escalopes de saumon farcies 3 mn àla vapeur. Passer vos fonds d'arti-chauts au four sur une plaque beurrée et recouvrir de papier alu-minium.
* Napper les fonds de vos assiettes très chaudes de sauce cressonnière.
* Dresser le turbotin, le navet farci, l'escalope de saumon et le fond d'artichaut en alternant les produits et les couleurs


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photo de couverture de dos
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