ou boire...
A propos des "consommations", la semaine dernière, j'ai pris
(comme ça m'arrive souvent) un auto-stoppeur; il m'a dit avoir eu
une suspension de permis d'un an: ah bon, pourquoi? (je cite) «ces
abrutis me l'ont enlevé pour un simple contrôle de routine,
il n'y a même pas eu accident, à cause de mon taux d'alcoolémie,
mais (s'est-il empressé d'ajouter) ce n'est pas grave, demain je
roulerai en moto! »... Vive la liberté?.. Mais l'expansion
de notre civilisation entraîne-t-elle celle de la liberté?
On prévoit même d'aller installer nos pénates sur Mars
- d'où le titre de cette chronique -, probablement pour retrouver
la-haut la liberté que nous avons tuée ici-bas... Il faudrait
peut-être nous pencher sur ce qu'est réellement la liberté,
car n'existe-t-elle pas que si elle est partagée par tous? Et c'est
là que nous rejoint l'actualité avec ses chiffres liés
à l'exclusion et à la pauvreté.
Je ne suis pas spécialement pessimiste mais je me pose parfois la question «à conduire notre vie de cette manière, comment notre civilisation disparaîtra t'elle?» Attention de tellement "rayonner" - avec nos bombes, nos bagnoles et tous autres déchets, technologiques, médiatiques voire intellectuels - que nous en devenions prisonniers. Une secrétaire d'état vient de déclarer qu'«on ne faisait pas d'omelette sans casser des oeufs»! N'aurait-il pas été plus urgent et même essen...tiel aussi, de décréter le tour de France de l'innovation... sociale? Comment donc ne pas s'inquiéter de notre disparition si les efforts indispensables d'éducation, de culture et santé sont amputés: «c'est pourtant sur le terreau de l'exclusion et de la précarité que germent, croissent et prospèrent les idéologies racistes, xénophobes, tous les intégrismes religieux et politiques qui empoisonnent et gangrènent le corps social» (A.Refalo instituteur) et c'est pourquoi les frontières que nous devons défendre, ce sont avant tout celles de la démocratie et pour cela, encore une fois, nos armes nucléaires ne sont d'aucun secours.
il faut choisir...
Des civilisations sont nées, elles ont fleuri, ont décliné et ont péri. Ne croyons pas que ce soit par une simple rurture des ressources car dans la plupart des cas, de nouvelles ont surgi sur le même sol: par exemple, la destruction du monde gréco-romain n'eut pas pour origine les attaques des Barbares mais bien plutôt la disparition d'une forme d'éducation accordant plus de place aux valeurs de solidarité, car les problèmes d'éducation sont le reflet des problèmes de notre temps. Je crois que c'est Gandhi qui nous a offert ce "Talisman" comme il l'a appelé (je ne peux citer textuellement, pardonnez-moi): demandons-nous, à chacune de nos actions, si elle n'ôte pas une part de liberté à notre Prochain ou si elle est seulement utile, à eux mais aussi à nous...
Yves Renaud