D'ailleurs, c'est curieux, ce mot de "campagne" m'évoque actuellement et de plus en plus des images de champs de bataille, avec son cortège de morts et de "blessés" (dans tous les sens du mot!)... Là, il s'agit bien plutôt des laissés pour (solde de tout?!) compte de notre société dite libérale. Certains ont l'honnêteté de préciser «ultra-» mais en voulant oublier combien les extrémismes sont dangereux et qu'ils ne sont pas seulement hors de nos frontières.
Pouvoir traiter (donc péjorativement) des gens de «pauvres» est profondément quelque chose qui me choque et me dépasse: car enfin, seraient-ils la lie de la société? Ne serait-ce plutôt pas l'intolérance qui ferait le... lit de la pauvreté? On ne peut même pas mettre à la décharge de Mr Pasqua que peut-être, comme une majorité de nous d'ailleurs, confond-il pauvreté et misère, cette misère qui est la conséquence inéluctable de tant de guerres (que celle-là et celles-ci nous avons bien raison de craindre): je connais personnellement de nombreuses personnes qui ont choisi de vivre dans une forme de pauvreté qui rend leur vie autrement plus "aisée" et libre que la nôtre, toujours que nous nous sommes à courir après la richesse, les honneurs, les "portefeuilles" et les... présidences. D'ailleurs, curieuse coïncidence, cette année est le vingtième anniversaire de la lutte non-violente de ces "pauvres" du Larzac sur laquelle des ministres se sont "cassés les dents" en voulant y agrandir le terrain militaire déjà tellement grand. Faire la guerre (territoriale ou... verbale) sera-il donc toujours la meilleure voire la seule solution?
Ceci dit, qu'on ne me demande pas de trancher, de me faire partisan obligatoirement soit du noir soit du blanc (non, je n'ai pas bu un coup de... rouge), tant il est difficile de trouver de réelles alternatives dans les programmes de nos "grands"(?) candidats. Des questions seraient pourtant à se poser: sont-ils vraiment "nos" candidats? Et croyons-nous vraiment que basculer indéfiniment de la droite à la gauche et réciproquement, va nous faire sortir de ce que nous continuons à vouloir appeler "la crise"? Seulement, voilà, de trop nombreuses personnes sans espoir et pourtant concernées n'auront même pas le droit d'aller s'exprimer, dans quelques jours... Et nous, privilégiés, croyons-nous que voter pour ce qui nous paraît juste suffise vraiment pour agir pour la justice?.
Dans ce torrent d'imprécations actuel, les digues de notre indifférence vont-elles longtemps résister aux vagues des exclus? Après cet orage verbal, ceux-ci pourront-ils un jour se désaltérer à l'eau de leurs espoirs? Je vous propose, après cette "ode" quelque peu martiale, de terminer sur une pensée plus reposante (et source d'espoir!) de Hubert Beuve-Méry:
«Ne laissons pas nos moyens de vivre remplacer nos raisons de vivre!».