LA TERRE EST TOUJOURS RONDE!
    Vous me direz «ce nÌétait pas la peine de payer pour savoir ce que tout le monde sait!». Alors pardonnez-moi de revenir une nouvelle fois sur le sujet, mais après tout, même si RIO est bien loin, même si la terre est... toujours ronde - oui, son sommet ne fut pas bien ÎÌélevéÌÌ, mot quÌil serait intéressant de prendre au sens propre! - et même si la vie de tous les jours a repris son ÎÌron-ronÌÌ apparemment sans changement, ce sommet a au moins marqué notre préoccupation... sinon notre volonté de changer.
    JÌavais dÌabord pensé utiliser le mot ÎÌtrain-trainÌÌ, mais ce mode de transport est moins un symbole de pollution que la voiture dont je vais (entre autres) parler maintenant.
    Donc, malgré le titre, je ne voulais pas parler de géographie, mais comme je réfléchissais dimanche à ce sommet unique, elle me faisait penser aux scènes de sortie de messe - ou de culte, mais si la Tradition est différente, les ÎÌtraditionsÌÌ sont les mêmes! - où lÌassistance se divise dans une multitude de voitures dont le concert est moins recueilli que celui venant de finir.
    Notons que dÌautres observateurs pouvaient remarquer la division dans les multiples bistrots, mais attendez... A Rio, une autre et combien plus grande multitude de voitures a étalé, sur lÌautoroute (rénovée à la hâte...) reliant le centre de conférences à lÌaéroport, son cortège des plus importants représentants des dieux Productivité (consistant à produire de plus en plus par de moins en moins de monde, dÌoù le chômage...) et Efficacité (comme si celle-ci était une preuve de justice...), devant un des plus grands symboles de leur inefficacité (inefficace cité?!): les favellas; à rappeler aussi que pour une fois, les spectateurs étaient non seulement absents mais interdits.
    Ces voitures me font aussi me rappeler que G. Bush a déclaré en introduction à son discours que «le niveau de vie des Américains nÌétait pas à négocier»; mais ces bistrots, nous y revoilà, ne devraient pas nous faire oublier que la balle est aussi dans notre camp et plus généralement que cette société de consommation qui nous pousse (nous oblige?) à consommer, consomme aussi les gens.
    Oserons-nous prendre la balle au bond et nous demander si QUOTIDIENNEMENT, nous serions prêts à changer notre niveau de vie? Oserons-nous admettre quÌau-dessus du niveau de pauvreté, le bonheur est non pas lié à notre niveau de vie et à ce mythique PIB dont même lÌONU est enfin revenue comme indice de développement, mais plus prioritairement à notre qualité de vie, qualité que nous détruisons peu à peu non seulement chez nous mais en priorité chez ces spectateurs interdits?!: LES PLUS GRANDS PREDATEURS DE LÌENVIRONNEMENT SONT SANS AUCUN DOUTE LA TROP GRANDE RICHESSE ET LA TROP GRANDE MISERE; mais la différence dÌavec nous, cÌest que les habitants du Tiers Monde nÌont pas, eux, dÌautre choix et cela seulement pour SURVIVRE.
    Arrêtons donc aussi de nous ébahir devant (entre autres) ce pari insensé quÌest Biosphère2 du désert de lÌArizona, réplique de la Terre sous bulle de verre, événement tellement encensé par nos médias: alors que cette 2ème biosphère est prévue pour mieux fuir et oublier la 1ère, souvenons-nous plutôt que nous sommes fils de cette bulle bleue unique quÌest la biosphère, message que les Indiens dÌAmérique nous traduisent par:

CE QUE NOUS FAISONS A LA TERRE, NOUS LE FAISONS AUX FILS DE LA TERRE.

Yves Renaud