Ralentissons... pour observer: Socrate, comme les Anciens, vivait de peu et méprisait le commerce car il savait que l'authentique travail de la pensée n'a rien à voir avec un achat fait par impulsion. Vitesse s'oppose à vérité, et quantité à authenticité. Socrate fut soldat (à pieds), il est difficile de le voir embrigadé dans le TGV; il stupéfiait ses contemporains par sa capacité à rester absolument immobile, des heures durant. Sachant qu'il ne connaissait rien, il ne pouvait pas être pressé d'être ailleurs: le "connais-toi toi-même ne nécessite aucun déplacement, sauf vers les profondeurs de soi. Le TGV n'y mène pas, au contraire; le système n'est d'ailleurs pas étudié pour, car il n'a besoin que d'acheteurs, pas de citoyens philosophes.
Pourtant, quelque soit la vélocité des voyages de demain, l'essentiel reste à (ruminer) tout près, à pieds; rappelons-nous la lente délibération des philosophes du "Lycée" qui, enseignés par Aristote, commentateur de Socrate, (conversaient) en marchant.
L'urgence de plus en plus reconnue (mais de plus en plus retardée...) est plutôt d'aller à contretemps des sociétés TGV, des "fasts" et autres "zappings": il va nous bien nous falloir ralentir, c'est même un musicien qui le disait: "Tournons-nous vers le passé, ce sera un progrès" (Giuseppe Verdi)