La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°44
ELEMENTS POUR UN DEBAT SUR L'ENERGIE (1)
 

LES AVANTAGES D'UNE POLITIQUE D'ECONOMIES D'ENERGIE
 


     Le but fixé par la politique énergétique de l'ancienne équipe gouvernementale était avant tout l'autonomie énergétique. Celle-ci peut être atteinte par:
     - une politique de substitution entre énergies,
     - une politique d'économie.
     Le «gisement des économies d'énergie» est encore vierge en France et se prête donc bien à une politique d'économie. C'est un point important qui ressort clairement des trois documents étudiés.
     La conclusion de l'étude du CEP (document B) commence ainsi:
     «Au terme de cette étude, il apparaît qu'il n'est pas irréaliste de chercher à dissocier de façon durable croissance énergétique et croissance économique. La société a les moyens de maîtriser sa soif d'énergie sans renoncer à son développement. Le problème demeure de savoir à quel coût cet objectif peut être atteint et, le cas échéant, qui le supportera». (p. 43).
     Et en effet, alors que «l'élasticité» consommation énergétique/PIB était de 0,91 sur la période 1968 - 1973, cette étude montre que:

     «cette élasticité peut décroître et atteindre des valeurs assez basses dès 1985: 0,6 dans le scénario de référence et 0,46 dans le scénario BPET*. Dans ce dernier cas, la dissociation croissance énergétique/croissance économique qui s'amorce sur la période 1975/1985 s'accentue par la suite. Ce résultat va à l'encontre de l'idée reçue qui veut qu'une fois les économies effectuées, la consommation d'énergie retrouve une évolution comparable à celle de l'économie». (p.22).
     Les deux groupes de travail du Plan (documents A et C) ont cherché à répondre aux questions suivantes fort intéressantes concernant la «rentabilité» nationale d'une politique d'économies d'énergie:
     a) que se passerait-il si l'on décidait de faire, d'ici 1985, 1 MTep d'économies supplémentaires dans tel ou tel secteur?
     b) que se passerait-il si l'on décidait de mener une politique d'investissements d'économies d'énergie aboutissant à augmenter de 1% en 1985 le taux de croissance du PIB?
p.9b
* Le programme du Parti socialiste (voir page 16) prévoit en moyenne 0,42 entre 1981 et 1990.

     Ils ont utilisé pour cela des méthodes de simulation à l'aide d'un modèle (DMS) qui sert de référence pour la préparation du 8ème Plan. C'est ainsi qu'on trouve dans le rapport officiel de la Commission Energie et Matières premières (document A) tout un chapitre (chap. 5, p. 123 et suiv.) intitulé «L'impact rnacroéconomique du redéploiement énergétique»: le lecteur est invité à s'y reporter pour obtenir tous les détails de cette très intéressante étude. On y trouve une explication assez simple des mécanismes, puis l'énoncé des hypothèses utilisées. Par exemple, les hypothèses de dépenses d'investissements nécessaires pour économiser 1 Tep d'énergie par an sont les suivantes:
Résidentiel
Industrie
Transports
Tertiaire
12.000F
6.000F
10.000F
12.000F

     On trouve également la méthode de financement de cette dépense (en dehors des subventions indispensables et qui font partie des hypothèses). Les résultats sont présentés ensuite sous la forme des deux tableaux suivants, destinés à montrer l'effet de cette politique sur les différents agrégats macroéconomiques les plus importants: balance commerciale, emploi et croissance:

Impact en 1985 d'un programme d'investissements
d'économies d'énergie de 10 MDF par an
Secteur où les 10MdsF sont investis
Résidentiel
Industrie
Transports
Tertiaire
Impact sur:
balance commerciale (%)
- 0,2
-1,8
- 0,5
- 0,05
emploi (milliers)
+ 63
+220
+ 34
+ 77
croissance (%)
+ 0,2
+ 2,2
+ 0,3
+ 0,3

Impact en 1985 d'une politique d'investissements
d'économies d'énergie permettant un supplément
de croissance de 1%

Secteur où les 10MdsF sont investis
Résidentiel
Industrie
Transports
Tertiaire
Impact sur:
balance commerciale (%)
 - 1
- 0,8
- 9,3 
- 0,1
emploi (milliers)
 + 310
+ 100 
+ 110 
+ 256 
croissance (%)
 +1,0
+1,0
+1,0
+1,0

     De cette étude, la Commission tire les analyses et les conclusions suivantes, que nous citons in extenso tellement elles se passent de commentaires(p.130-131):
     «- pour un même supplément de croissance, c'est la politique d'économies d'énergie dans les secteurs résidentiel et tertiaire qui est la plus favorable à l'emploi.
     - une politique d'économies d'énergie dans le tertiaire combine les avantages des deux précédentes.
     La première affirmation s'explique par une considération qui n'a pas été mentionnée jusqu'à présent. C'est que les dépenses en question dans les secteurs résidentiel et tertiaire s'adressent aux entreprises du bâtiment: il s'agit de calfeutrer des maisons, d'installer des doubles-vitrages, de poser de la laine de verre, etc. Ces travaux sont très gourmands en main-doeuvre et, s'adressant à un secteur largement «abrité» de la concurrence étrangère, ont une influence moins défavorable sur le solde extérieur.

suite:
     Le second résultat est tout à fait conforme à ce que laissait prévoir l'analyse du paragraphe précédent: le jeu d 'une taxation moins forte, combiné à une plus grande efficacité des investissements d 'économies d'énergie, en est à l'origine. En outre, le supplément de croissance est suffisant pour assurer un emploi plus important, en définitive.
     Deux phénomènes expliquent les médiocres résultats obtenus dans la variante des économies d'énergie dans le transport. D'une part, dans ce cas, le taux d'inflation s'élève davantage (dans. cette branche, les prix sont supposés s'aligner sur ceux des grandes entreprises nationales, en hausse) et, de ce fait, le solde extérieur est dégradé et la croissance ralentie. D'autre part, le contenu en importations des investissements d'économie d'énergie de ce secteur étant, à ce jour, très élevé (biens d'équipement importés), le volume des importations augmente rapidement et la balance commerciale devient plus fortement déficitaire.
     Enfin, aucune des relances ne permet de «gommer» la contrainte extérieure. Dans chaque cas, malgré l'allègement de la facture énergétique, la balance commerciale se dégrade, les premières années au moins. il n'y a pas de miracle».

     Et la Commission de conclure:
     «1. De l'ensemble des raisonnements et des simulations effectuées se dégage une image assez complète et cohérente des répercussions macroéconomiques d'une politique d'économies d'énergie. Pour résumer en une phrase l'impression qui en découle: c'est sans doute la meilleure des relances possibles, mais elle ne peut effacer, comme par miracle, une certaine dégradation du solde extérieur.
     La meilleure des relances possibles: elle permet certainement le meilleur arbitrage entre la croissance et l'équilibre externe, en ce sens que, pour une même croissance, la dégradation du solde commercial est la plus faible. Mais le solde commercial se dégrade néanmoins.
     Pas une relance miraculeuse. La contrainte extérieure restera très forte et il faudra de nombreuses années pour s'en défaire. En attendant, le cercle vicieux subsistera pour relâcher la contrainte extérieure, il faut investir; et l'investissement, en stimulant la croissance, renforce la contrainte extérieure.
     2. Surtout, les raisonnements précédents indiquent les moyens de tirer le meilleur parti d'une telle politique. Elle sera d'autant plus réussie que les investissements entrepris auront une plus grande efficacité, que l’énergie économisée sera du pétrole (c'est-à-dire de l'énergie chère importée), que son prix (réel) s'élèvera rapidement, que l'écart entre le prix de vente du produit et le prix d'achat de la matière sera faible et que la demande libérée par ces «économies» se dirigera vers des biens à faible contenu d'importations. Une certaine sélectivité dans la politique des aides de l'Etat n'est pas la moindre des conséquences de cette analyse».
     On trouve pratiquement les mêmes résultats et les mêmes conclusions dans l'étude de la Commission «long terme» (document C), mais avec des précisions supplémentaires quant à l'intérêt d'une telle politique au point de vue également des finances publiques:
     «Enfin, dernier résultat et non des moins intéressants, les Finances publiques sortent largement bénéficiaires de l'intensification de la politique nationale d'économies d'énergie. Le volume des subventions, qui représente 180 à 200MF par an est compensé dès la première année (1981) par les effets de la relance économique induite: accroissement des recettes fiscales, baisse des dépenses de la Sécurité sociale liée à la reduction du chômage. Au total, les administrations récupèrent entre deux et cinq fois leur mise.
     En définitive, non seulement la réduction des gaspillages est rentable pour les utilisateurs directs de l'énergie, mais elle bénéficie à la collectivité tout entière. Le renforcement du programme d'économies d'énergie cumule les avantages généraux de toute relance par les investissements, avec ceux qui résultent spécifiquement de la baisse des consommations: réduction immédiate et durable de la facture pétrolière, meilleure compétitivité des entreprises. Le seul point noir reste la faiblesse de l'industrie française du matériel thermique et de la régulation qui oblige, pour l'instant, à échanger une dépense pour une autre».

p.10

QUELOUES CONSEQUENCES SOCIALES
DE LA PENETRATION MASSIVE DE L'ELECTRICITE

     Nous avons déjà eu l'occasion de soulever, dans ces colonnes, un certain nombre de problèmes et contraintes de tous ordres posés par l'introduction d'une politique électronucléaire massive. Mais nous avons rarement abordé le domaine des conséquences sociales (si ce n'est le problème de santé, largement traité dans plusieurs numéros), car c'est moins la vocation d'un groupement de scientifiques que des associations, syndicats et partis. Dans le cadre de cette Gazette consacrée à la réflexion sur la politique énergétique, nous avons jugé utile cependant de fournir au lecteur quelques éléments d'information sur un aspect moins bien connu - mais très important - des conséquences sociales de la politique énergétique en cours actuellement: puisque le problème consistait officiellement, comme nous l'avons vu, à «adapter la demande à l’offre» (450TWh en 1990), tous les efforts jusqu'à présent visaient à développer par tous les moyens les usages de l'électricité, notamment dans l'industrie (on ne parlera pas du chauffage électrique ni du chauffe-eau électrique, qui ont encore un bel avenir devant eux, mais qui n'interviennent pas dans le problème qu'on va aborder dans ce chapitre). On va donc montrer maintenant en quoi cette politique énergétique risque d'entraîner très rapidement un développernent accru du travail en plusieurs équipes dans l'industrie, aggravant ainsi les conditions de vie d'une fraction plus importante de la population.

Les contraintes de production d'électricité

     Si la politique électronucléaire décidée par le précédent gouvernement devait se poursuivre au même rythme, on devrait se heurter à deux problèmes difficiles à surmonter:
     1. On sait que le nucléaire ne peut être utilisé que sous forme de production d'électricité. Or, en 1990, la quantité impressionnante de centrales nucléaires prévues (elles représenteraient 70% de la production d'électricité), en fonction de critères qui n'ont pas grand chose à voir avec la «demande», induirait une consommation potentielle de 450 TWh, ce qui est énorme compte tenu de ce qui a été expliqué dans les chapitres précédents; même EDF estime actuellement qu'il sera impossible d'atteindre ce niveau.
Premier problème: «il faut absolument» (dans la logique ancienne) développer les usages de l'electricité dans tous les secteurs - donc dans l'industrie notamment - afin d'absorber et de justifier la production ainsi imposée.

suite:
     2. La «demande» d'électricité subit des variations très importantes à l'échelle saisonnière mais également à l'échelle quotidienne. Elle dépend en effet de multiples paramètres, dont la température extérieure par exemple, et le rythme de l'activité bien entendu. Chacun sait que cela se traduit par des «creux» de consommation la nuit, les week-ends en été, et des «pointes» dans la journée (les plus importantes ayant lieu naturellement en hiver). Cette variation s'appelle la «courbe de charge» et le rôle d'EDF consiste à ajuster constamment (à échelle de temps très fine) la production à la demande sur le réseau, en mettant en route ou en arrêtant les différentes centrales au fur et à mesure des besoins. Or, compte tenu de la taille du parc nucléaire, celui-ci doit «sortir de la base» à partir de 1983-84, et cela de plus en plus si le programme se poursuit (cela signifie en schématisant que le nucléaire à lui tout seul serait capable de produire plus d'électricité qu'il n'en est besoin pendant les périodes de consommation minirnale). On pourrait alors ralentir ou arrêter des centrales nucléaires? Non, c'est très délicat car ces réacteurs manquent de souplesse (il n'est pas indiqué de «moduler» la puissance, notamment à cause des fissures...) et puis il faut bien les rentabiliser en les faisant tourner. D'où le deuxième problème, lié non plus cette fois-ci à l'excès global d'électricité disponible mais à la structure du parc (proportion trop importante de nucléaire): «il faut absolument» (toujours dans la logique ancienne) développer les usages de l'électricité préférentiellement pendant les heures creuses de façon à éviter de moduler les réacteurs nucléaires.

Les solution d'EDF face à ces contraintes

     Les objectifs d'EDF sont donc clairs à partir de cette analyse: il s'agit de développer au maximum la consommation d'électricité et de régulariser autant que faire se peut la «courbe de charge», en agissant sur les consommateurs afin qu'ils réduisent un peu la demande aux heures de pointe et l'augmentent beaucoup au contraire aux périodes creuses... Cela consiste donc tout naturellement à tout mettre en oeuvre et de développer les usages de l'électricité «au bon endroit» et «au bon moment».

p.11

en cours au 16 mars...
     Les moyens? Il en existe deux qui sont activement et conjointement déjà mis en oeuvre ou étudiés: le démarchage auprès des industriels afin de les «convertir» à l'électricité, et les projets d'une nouvelle tarification.
     1. Le «démarchage»: il existe déjà depuis quelques années, tant à la Direction de la Distribution qu'aux Etudes et Recherches d'EDF, et ce problème est l'objet de soins très attentifs de la part de la Direction générale. Cela consiste à persuader - ou du moins à essayer de - le maximum d'industriels que leur intérêt bien çompris rejoint tout à fait celui du producteur et celui de la nation, et qu'il est nécessaire pour cela:
     - soit de remplacer leur source d'énergie habituelle par de la bonne électricité (naturellement bien «propre» et «bon marché»);
     - soit même - c'est encore mieux! - de s'équiper de bonnes résistances électriques pour chauffer leurs fours, mais en gardant bien leur ancien système (au fuel par exemple) pour l'utiliser quand EDF le leur dira, [c'est-à-dire en période de pointe (c'est ce qu'on appelle la «bi-énergie», système très économique comme on voit)].
     Au besoin, si ça coûte un peu trop cher, une bonne petite subvention (oui, oui, ça se fait à EDF) peut permettre d'arranger les choses: c'est ce qu'on appelle les «opérations de démonstration ».
     2. Les projets de tarification: depuis un an environ, on entend beaucoup parler de projets d'une nouvelle grille de tarification de l'électricité. Après l'analyse que nous venons d'exposer, le lecteur devrait deviner tout de suite de quoi il retourne; il s'agit bien entendu de faire payer un prix ridicule quand EDF souhaite que les usagers consomment, et, au contraire, faire payer le prix fort aux heures de pointe. Ça pourrait même aller jusqu'à faire de substantielles ristournes si le consommateur acceptait de se retirer du réseau à certaines heures. C'est ce que nos bons économistes appellent les «avantages de la tarification au coût marginal». Une note interne de la Direction générale d'EDF en date d'octobre 1980 résumait parfaitement les objectifs («Energie nucléaire, tarifs de l'électricité et horaires de travail dans l'industrie»):
     «En résumé, avoir des coûts plus bas la nuit que le jour, l'été que l'hiver, n'est pas une nouveauté. Répercuter cette réalité au travers des tarifs n'est pas non plus l'expression d'une politique nouvelle. Mais, comme ces écarts dépendent à la fois de l'environnement économique et social et des données énergétiques, tous éléments qui ne sont pas figés mais au contraire évolutifs, il est normal que le producteur d'électricité procède, de temps à autre, à l'adaptation du contenu de sa tarification. Tel est le sens qu'il convient de donner à l'opération de révision des structures tarifaires, actuellement en cours d'élaboration».

Les conséquences sur les horaires de travail

     Pour les besoins de la production industrielle, un certain nombre d'entreprises font travailler leur personnel par roulement en plusieurs équipes: 2 x 8 heures, 3 x 8 heures, etc. C'est ce qu'on appelle le «travail posté» - Contrairement à une opinion répandue, il faut savoir que le travail posté s'est considérablement étendu au fil des années: par exemple dans les industries de transformation alors que cette forme d'organisation du travail touchait un ouvrier sur six en 1957, elle en touchait un.sur trois en 1974. L'importance du travail posté dépend naturellement des industries. 

suite:
     La raison de ce développement du travail posté est évidemment simple: c'est qu'il permet d'importantes économies de capital puisqu'il permet de «faire tourner» les machines beaucoup plus et donc de leur faire produire plus pendant leur durée de vie. Il s'agit donc d'un facteur important de productivité pour les entreprises, qui ont ainsi tendance à étendre ce type d'organisation: les débats de ces derniers mois sur le temps de travail l'ont parfaitement démontré puisque cette «revendication» par le patronat d'une extension du travail posté était, comme on l'a vu, une condition posée à la réduction du temps de travail. Qu'on s'en souvienne: le patronat souhaitait ardemment par exemple la création d'équipes travaillant 24 heures sur deux jours, le samedi et le dimanche, et payées 40 heures
     C'est dans ce contexte qu'il faut replacer notre problème énergétique. Il est évident que, même si ce n'est pas voulu, bien sûr, par les dirigeants d'EDF, la politique tout nucléaire tout électrique de l'ancien pouvoir, avec ses corollaires que nous venons de voir sur la pénétration de l'électricité et la tarification, aurait des conséquences sur l'organisation du travail en accroissant encore plus le travail posté. N'oublions pas, en effet, que dans la majorité des cas, la dépense d'électricité représente près de 3% du chiffre d'affaires des entreprises.
     Nous citerons pour terminer le même document de la Direction générale d'EDF (cf. plus haut) dans lequel on voit parfaitement comment la technocratie parvient à triompher de tous les obstacles et... en se donnant bonne conscience:
     «Tels sont les enjeux d'une politique de vérité des prix à laquelle l'entreprise publique reste fondamentalement attachée. Est-ce un hasard si cette politique a de nombreux adeptes dans la population des producteurs et distributeurs d'électricité étrangers, à l'Est comme à l'Ouest? Y voir le signe d'un comportement technocratique, n'est-ce pas commettre un énorme contresens?
     La philosophie qui sous-tend cette politique est au contraire de permettre au consommateur, par l'envoi du signal pertinent, de se déterminer lui-même. Elle se situe très exactement à l'opposé de l'oukase décrété par l'autorité centrale. Elle n'impose rien, de la même façon que Bison Futé n'inpose à aucun automobiliste de rouler à une heure déterminée (ni ne le lui interdit). En enrichissant l'information des agents économiques, comme le fait aussi Bison Futé à l'égard des automobilistes, elle leur fournit au contraire des degrés de liberté et de responsabilité supplémentaires: à eux de se concerter et de se déterminer, en ayant tous les éléments pour faire la balance des coûts et des avantages attachés aux différentes solutions qui se présentent à eux». («Energie nucléaire, tarifs de l’électricité et horaires de travail dans l'industrie» - Octobre 1980)
     Autrement dit on décide le programme pour nous, on nous impose une tarification (et d'autres contraintes) pour absorber la production, mais... on est bien entendu libres de choisir!... Tout comme sans doute les 1.500.000 chômeurs sont libres de choisir de travailler! C'est ce qu'on appelle la liberté du renard libre dans le poulailler libre...
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