Nous allons vous présenter
un résumé et quelques extraits de l'étude de Christopher
Flavin: «Nuclear Power: the market test», publié
par Worldwatch Paper 57, décembre 1983*.
Ce livre présente une analyse de l'énergie nucléaire et de son impact aussi bien aux USA qu'en Europe. Introduction
L'O.C.D.E. avait prévu 568 GWe pour 1985. Les USA avaient, eux, programmé 1.200 réacteurs d'ici à l'an 2000. De par le monde, 100 réacteurs par an auraient dû être construits dans les années 80. (suite)
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Actuellement, les estimations sont redescendues à 300 ou 400 GWe contre les 1.000 prévues en l'an 2000. Quand on regarde le bilan actuel (voir tableau 1), on n'a pas l'impression d'une industrie malade; cependant, ce bilan reflète, en fait, les investissements passés. Actuellement, les annulations de projets de réacteurs l'emportent sur les engagements, en particulier aux USA. Or, ce qui met le plus en péril l'industrie du nucléaire, c'est précisément ce ralentissement. Ce sont les USA et l'URSS qui sont à l'origine du développement du nucléaire. Mais les généreuses idées des années 50, «le nucléaire fournira une énergie abondante et gratuite», se sont avérées totalement fausses (programme ATOM FOR PEACE de Eisenhover). Les commandes ont commencé à affluer dès 1962, alors qu'il avait été impossible de prouver que le nucléaire serait rentable un jour. Ensuite, le nucléaire s'est développé en France, au Japon, en RFA. Même les pays du Tiers Monde se sont lancés dans la course car le recours au nucléaire était présenté comme une alternative au fuel. L'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (A.I.E.A.), qui devait être une agence de contrôle, s'est plutôt comportée comme un groupe de pression pour développer le nucléaire. Finalement, 16 pays du Tiers Monde ont programmé un équipement nucléaire. Les crises successives dues à l'augmentation du prix du fuel ont permis de renforcer notablement l'emprise du nucléaire dans les années 70.
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Les Coûts
Un exemple: GRAND GULF l, qui fut commandée en 1972, était estimée à environ 300 millions de dollars. Au moment de son couplage au réseau, en 1983, le dépassement de budget était de 2 500 millions de dollars. Aux USA, en moyenne, les prix de construction ont été multipliés par des facteurs 5 à 10 entre la commande et la mise en service. Certains réacteurs ont atteint des sommets œ 6 à 8 milliards de dollars. Les affirmations hardies des années 1950 rendent difficiles de véritables évaluations car, pour constituer une vitrine commerciale du nucléaire, de nombreux réacteurs ont été construits à perte (les Américains les nomment «turnkey reactors», ce qui peut se traduire par réacteurs clefs en main). Rien ne s'est, en fait, passé comme prévu, malgré la commande, entre 1971 et 1974, de 126 réacteurs. Dès le milieu des années 70, on pouvait faire des estimations plus réalistes: le coût des réacteurs croissait largement plus vite que l'inflation. Komanoff, un économiste américain, concluait que de 1971 à 1978 le coût de la construction avait crû de 142% (hors inflation). Il prédisait qu'à la fin 1980, le nucléaire serait plus cher que le charbon d'environ 75%. Actuellement, la charge financière correspondant à la construction d'une chaudière nucléaire est 3 fois celle d'une chaudière à charbon. L'analyse de la situation américaine montre que, quelles que soient les études, le nucléaire est plus cher que toutes les autres sources, mais surtout, comme conclut S. David Freeman, «(...) le coût du nucléaire n'est pas seulement élevé, il est totalement aléatoire. Aucun capitaliste sain d'esprit n'ira construire quelque chose pour lequel il ne peut connaître le rapport coût-bénéfice parce que le coût en est inconnu». L'auteur analyse alors les autres pays: · L'Angleterre: Les MAGNOX n'ayant pas donné les résultats escomptés, ce pays hésite à se lancer dans la voie P.W.R. Un «hearing» a été organisé: les auditions de Sizewell. Le plan économique y a joué un rôle fondamental à la surprise des observateurs et les résultats paraissent incertains. Ce qui est évident, c'est que la décision (en particulier si elle est positive) sera politique, mais pas économique. · R.F.A.: Le programme actuel de BWR et PWR est assez réussi, mais le coût de la construction des centrales a sextuplé pour le nucléaire, alors qu'il n'a que quadruplé pour le thermique charbon. Cependant, le coût du charbon (combustible), relativement élevé en RFA, laisse encore un avantage à l'énergie nucléaire. Cette affirmation est combattue par des économistes de l'Institut de Fribourg. En effet, à leur avis, si on rectifie les calculs de prix de revient en y incluant les «coûts cachés» (non fournis par les "planifieurs" officiels), on constate que l'électricité qui sera produite en 1990 par les réacteurs nucléaires, dont la construction a débuté en 1981, sera environ 60% plus chère que celle provenant de centrales à charbon. · La France: L'auteur souligne que c'est le pays clef. C'est, en outre, le seul pays où les réacteurs fonctionnent avec un taux élevé de disponibilité ! Mais la majeure partie du parc a moins de 6 ans d'âge, ce qui ne permet pas de tirer des conclusions sur leur comportement futur. En particulier, les problèmes techniques de l'année 82 ont atteint de plein fouet les bons résultats français. Cependant, c'est également le pays qui annonce le prix du KWe le plus bas et dont l'augmentation est la moins rapide. (suite)
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L'inconvénient est qu'il est impossible de vérifier les données fournies par les autorités françaises. En particulier les estimations sont globales: on ne peut pas connaître le coût exact d'un réacteur. Seul le temps permettra donc de savoir si le programme nucléaire français est viable ou non. L'auteur analyse rapidement la situation des autres pays nucléarisés: Japon, URSS, Suède, Canada, Indes. · Au Japon, les centrales nucléaires coûtent à la construction 140% plus cher que celles au charbon. · En URSS, la construction des centrales nucléaires coûte environ 80 à 100% de plus que celles au charbon. · Même les CANDU, au Canada, sont plus chers que l'hydroélectrique. · Aux Indes, le gouvernement admet que le charbon est moins cher, mais justifie la poursuite d'un vaste programme nucléaire en termes de prestige national et de suprématie technologique. Il est d'ailleurs impossible, précise l'auteur, de comparer les coûts du nucléaire annoncés par les différents pays. Une des rares conclusions pouvant être tirée des données disponibles porte sur l'augmentation du coût du nucléaire qui a été la plus forte aux USA, en RFA et en Angleterre. Le fait que les coûts aient cru plus vite que l'inflation est la seule donnée constante, même dans les pays apparaissant comme «modèle» sur le plan nucléaire, France et Japon.
Les racines de la crise: tentative d'estimation complète?
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De toute façon, conclut
C. Alvin, il reste les problèmes du stockage des déchets
et du démantèlement des installations.
Pour le stockage des déchets, aucune estimation sérieuse de coût n'a été faite car aucun procédé valablement testé n'existe de par le monde. Aucune étude de risque n'a donc été réellement faite. Comme le rapporte Alvin, au Japon, les critiques du nucléaire ironisent: «On a construit une maison sans W.C.»... Quant au démantèlement, il convient de s'entendre sur les termes employés: «mise à l'arrêt» n'est pas le bon terme car il ne s'agit pas d'une vieille mine, mais de matériaux radioactifs que l'on doit surveiller, «mise en cocon» semble plus approprié dans l'état actuel des choses. On s'oriente probablement en phase finale vers un démontage et un enfouissement sur place de la cuve du réacteur. L'expérience acquise dans ce domaine est quasi nulle et les mises à l'arrêt de petits réacteurs de recherche ne peuvent pas être extrapolées. Or, aux USA, entre 2003 et 2012, 51 réacteurs devront être mis à l'arrêt. Ceci représente une énorme charge financière potentielle (les prévisions oscillent entre 10 et 50% du coût de construction). Citons Alvin: «Laisser ces questions sans réponse est non seulement dangereux pour la société, mais viole les principes fondamentaux du monde des affaires.» La débâcle financière aux USA
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La Washington Public Power Supply System (WPPSS), agence qui s'est créée dans les années 50 en regroupant 100 producteurs au nord-ouest de la Côte Pacifique, a dû abandonner 2 réacteurs sur 5 en cours de construction (sur lesquels 2 milliards de dollars avaient déjà été engagés) à la suite d'un crack financier. Pour l'ensemble du programme américain, les soutiens fédéraux pour les trois dernières décennies se sont élevés à un montant qui, selon les estimations, oscille entre 15 et 46 milliards de dollars (1982). Ce qui n'empêche pas les firmes d'être en très mauvaise posture. Malgré une pression du département de l'énergie et une nouvelle planification des besoins en énergie, le nucléaire ne fait plus recette aux USA. Les producteurs d'électricité ne veulent pas investir (et prendre les risques) seuls. Ils demandent un engagement politique. Figure 1
Figure 2
Waste disposal and decommissionning: stockage des déchets et démentèlement Fuel: combustible Operation and maintenance: fonctionnement et entretien Financing: intérêts Direct construction: ^oût de construction p.5
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Commandes US en nucléaire (1965-83) On Order: en commande - Under construction: en construction - Operating: en fontionnement - Mothballed: arrêtés en cours de construction Figure 4
Après l'accident de Three Mile Island,
il est apparu que les producteurs ne pourraient pas supporter le coût
financier d'un accident. Le «Price Anderson Act»,
qui date de 1957, limite à 560 millions de dollars la responsabilité
des constructeurs et des exploitants pour tout dommage. Cette limitation
est destinée à protéger l'énergie nucléaire.
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Évolution des prévisions de puissance installée à l'horizon 1985 en fonction des années de prévision donnée à part Perspective Internationale
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D'ailleurs même Framatome,
seul constructeur français, n'est qu'à moitié une
firme privée[4]. Il rappelle que «le président
socialiste Mitterrand avait qualifié le programme nucléaire
d'excessif et même de dangereux en 1981 et qu'après son élection
il est devenu un soutien de ce programme» - ce qui montre la
puissance du lobby nucléaire français.
En fait, comme l'explique Alvin, ce qui menace le nucléaire français ce sont plutôt les réalités financières que les forces politiques. En effet, les besoins estimés du pays montrent que la France, en 1990, disposera de 13% de trop d'électricité, électricité à 80% nucléaire. Cette surcapacité prévisible pèse lourd sur le charbon et l'hydroélectrique, car on ferme des unités charbon relativement récentes. D'autre part, EDF a accumulé une dette de 152 milliards de francs en 1982, bien qu'une partie de ses pertes ait été prise en compte par le gouvernement en 1981. Comme de surcroît EDF est subventionnée par l'État, en définitive ce sont les contribuables qui paieront la note. Le programme français a été réduit, mais il est victime de son propre succès. «(...) Dans les années 90 la France produira certainement plus d'électricité nucléaire par personne qu'aucun autre pays, mais ce dernier effort d'expansion nucléaire est peut-être l'emballement avant l'arrêt.» Alvin s'intéresse ensuite à l'Angleterre: 8.500 MWe sont actuellement en fonctionnement, fournissant 13% de l'électricité du pays, mais il n'y en a que 5.500 en construction, la plupart près de leur achèvement. Quelles que soient les conclusions des auditions de Sizewell, la capacité de l'Angleterre à maintenir une industrie nucléaire viable semble douteuse. Quant aux autres pays européens, il est peu probable qu'ils développent énormément leur puissance installée. Dans les pays de l'Est, bien que largement indépendant des programmes occidentaux, le nucléaire suit une route remarquablement parallèle, ce qui est étonnant. Les informations sont évidemment difficiles à obtenir, mais le ralentissement du programme est certain, lié d'ailleurs à des problèmes techniques. L'énergie nucléaire occupe tout de même une large place (6% en URSS, 12% en RDA, 18% en Bulgarie), même si ces chiffres sont largement en-dessous des prévisions. Reste le Japon, Alvin rappelle que le programme japonais est très ambitieux (d'ici à l'an 2000 accroissement par un facteur 6 pour atteindre 50% d'électricité d'origine nucléaire). Le Japon étudie de nouveaux réacteurs à sel fondu et essaie de relancer le marché à l'exportation. Cependant une forte opposition se manifeste, d'une part, parce que les Japonais restent très méfiants vis-à-vis du nucléaire et d'autre part, parce que les séismes obligent à prendre des précautions particulières, ce qui grève les coûts. En ce qui concerne les pays en voie de développement, après avoir songé à un fort développement, ces pays ne représentent plus que 6% du total nucléaire mondial et seulement pour quelques pays (Corée, Taïwan, Pakistan, Afrique du Sud, Argentine). L'AIEA a fait des études qui montrent que les réseaux électriques du Tiers Monde ne sont pas assez importants pour supporter les grosses unités de 1.000 MWe. Les études sur les petits réacteurs sont en cours, mais les coûts élevés en bloquent le développement. «Substituer dans les importations une note nucléaire à une note fuel ne semble pas un gain à la plupart des dirigeants du Tiers Monde», conclut Alvin. Tous les pays ont progressivement stoppé leurs efforts (Inde, Corée, Pakistan, Taïwan, Iran, Irak, Egypte, Philippines, Argentine et Brésil). En 1990, ils auront environ 20.000 MWe de capacité installée, soit 1/7 des prévisions AIEA des années 70. (suite)
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De toute façon, ils ont des problèmes de paiement et en plus il n'est pas évident, comme l'explique Alvin, que l'énergie nucléaire soit une manière valable d'obtenir de l'énergie: elle crée peu d'emplois et elle crée une dépendance vis-à-vis des pays riches. Finalement, «l'auréole de modernisme de l'énergie nucléaire est remplacée par une image de pesanteur et de mauvaise gestion». Le Tiers Monde pourrait utiliser le nucléaire, mais d'une part, il peut difficilement en assumer le paiement et d'autre part, il se fait une prise de conscience que les réacteurs nucléaires sont des cibles de choix en cas de conflit. Alvin conclut par cette citation de l'O.C.D.E.: «Il y a quelques risques que l'énergie nucléaire ne soit pas viable commercialement dans un climat de marché incertain et variable». Vers un test de marché
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Pour compléter ce résumé
du livre d'Alvin, citons Le Monde du 30 juin 1984: «La
Cour des Comptes s'inquiète de la situation très préoccupante
d'EDF».
Voici les principales citations de la Cour des Comptes: «(...) Même si son rétablissement est espéré en 1964, la situation financière de l’EDF, qui produit plus des neuf dixièmes de l'énergie électrique consommée en France, est, depuis 1981, très préoccupante.»A propos de 1'endettement d'EDF, Le Monde rapporte: «Au cours des dix dernières années, l'EDF a engagé d’importantes dépenses d'investissement, notamment pour mettre en place les équipements électronucléaire qui ont contribué en 1983 à la moitié de la production d'électricité. Pour les financer, l'établissement a du largement recourir à l'emprunt.A propos des tarifs: «Bien que l'établissement ait souffert d'un certain retard dans la revalorisation de ses tarifs, le prix de l'électricité pour l'usage en haute et moyenne tension n'a cependant cessé d'augmenter plus que la hausse moyenne des prix, alors que c'est précisément dans ce secteur que la percée commerciale s'impose: certes, cela n'est pas la conséquence de l'évolution des coûts, mais la baisse des prix en francs constants espérée de la mise en oeuvre du programme électronucléaire a été ajournée.Ce rapport de la Cour des Comptes illustre parfaitement l'étude de C. Alvin, «The Market Test». Dès que nous aurons le rapport intégral, nous verrons s'il y a d'autres passages «croustillants». (suite)
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Finalement, c'est agréable d'avoir raison - cela ne fait guère que 60 numéros de la Gazette Nucléaire que nous l'écrivons - mais à quoi servira ce rapport, car jusqu'à présent rien n'a infléchi la course d'EDF? Les nucléocrates sont toujours, apparemment, restés imperturbables et même aujourd'hui face à un endettement de 200 milliards de francs. A côté d'EDF, Creusot-Loire semble une firme florissante, et pourtant elle dépose son bilan. A quand le dépôt de bilan d'EDF??? Extraits de Libération, 29.06.84: Rapport de la Cour des Comptes:
«(...) Dérive du déficit: Après avoir été bénéficiaire de 1977 à 1980, les résultats d'EDF se sont "fortement dégradés". Le déficit d'exploitation a atteint 4,4 milliards de francs en 1981, 7,9 milliards en 1982 et est estimé à 5,7 milliards en 1983.Deuxième extrait qui ne laisse planer aucun doute, comme le souligne Libération: «(...) dès qu'EDF est sur la sellette l'adverbe "trop" est de rigueur.(...)»Le rapport de la Cour des Comptes vient heureusement étayer la thèse de publicité mensongère dont l'avait accusée l'UFC. Espérons que le procès en appel tiendra compte de ce rapport et ne condamnera pas l'UFC à une amende comme lors du premier jugement. @ Extrait d'Enerpresse, lundi 2 juillet 1984: «La Cour des comptes passe au crible la gestion de l'EDFNous avons tenu à publier l'extrait d'Enerpresse sur le dossier de la Cour des Comptes. En effet, il faut constater qu'Enerpresse est d'une discrétion rare sur ce dossier. D'ordinaire les commentaires sont plus étoffés: sur les accords sur les surgénérateurs de janvier et février, nous avons eu non seulement plusieurs articles, mais un extrait des accords. La mise en valeur a été tout à fait bien faite. Par contre, comme il s'agit cette fois d'une critique, on ne nous informe pas. Nous verrons bien la suite: gageons que si le redressement financier annoncé par Auroux se produit, Enerpresse nous en parlera longuement, mais s'il ne se fait pas, ce sera la Gazette Nucléaire qui vous le dira. p.8
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