1. Traduction des conclusions du rapport
de la mission scientifique à Moruroa (Mission du 25 octobre au 5
novembre 83)
1. Les doses maximales annuelles dans les îles
du Pacifique dues aux retombées radioactives des expérimentations
atmosphériques sont restées inférieures au 1/10e de
l'exposition annuelle moyenne due à la radioactivité naturelle
dans le monde. Les doses annuelles actuelles sont 0,5% environ du bruit
de fond naturel en Nouvelle-Zélande et à Tahiti, et un peu
moins aux Fidji.
(suite)
|
suite:
11. La gestion des déchets était insuffisante. Elle est maintenant très bonne. Seules de faibles quantités de radioactivité sont régulièrement éliminées et elles ne sont pas significatives du point de vue radiologique. 12. Il y a des transferts de plutonium dissous du lagon vers l'océan. Cela n'est que d'une importance radiologique mineure. La mission n'a pas été en mesure de vérifier la présence de 10 à 20 kg de plutonium dans les sédiments du lagon ni de déterminer leur provenance. 2. Traduction dans le chapitre i «Impact Radiologique des tests atmosphériques et niveaux courants et effets de la contamination radioactive dans le Pacifique Sud», de la partie (1.8). ETUDE ET STATISTIQUES DE CANCERS
Introduction
p.19
|
Les facteurs de risque sont largement
considérés comme surestimés ainsi que la valeur de
la limite supérieure pour les doses X et gamma (Reisland 1983).
Dans une population exposée à des radiations ionisantes pénétrantes,
bien que le risque relatif de leucémie ne soit pas élevé,
un excès de leucémies ou de maladies du sang pourrait être
détecté plus rapidement qu'un excès des autres cancers
communs (sein, poumon) parce que normalement il y a peu de leucémes
qui sont typiques des irradiations. Une population exposée à
des produits de fission provenant des retombées des texts atmosphériques
pourrait, si le niveau des dépôts est suffisamment élevé,
présenter un accroissement de nodules thyroïdiens et de cancers
de la thyroïde qui sont induits par l'iode radioactif. Il est fondé
de penser qu'une étude des effets radio induits décelerait
un excès de leucémies ou de cancers de la thyroïde plutôt
que des autres cancers (BEIR 1980, Reissland 1983). A cause de la période
de latence entre l'exposition et l'induction d'un cancer le maximum des
leucémies induites est observé environ après 8 à
10 ans et pour les sarcomes environ 20 ans après l'irradiation.
Cas de cancers en Polynésie française
(suite)
|
suite:
Les particularités de la distribution de cancer par localisation en Polynésie Française sont la forte proportion de cancer de l'appareil génital féminin, un fort accroissement des cancers du poumon sur la décennie passée et un déclin évident des cancers de la peau. On peut associer ce dernier fait à un changement dans les déclarations. Il n'y a pas d'accroissement des cancers de la thyroïde, les maladies du sang et des leucémies. Le Directeur de la Direction de la Santé Publique considère que le taux élevé de cancers génitaux est dû à des facteurs auxquels sont associés ces taux élevés, c'est-à-dire les habitudes d'hygiène, l'activité sexuelle précoce, la multiparité et le manque de détection précoce. On a proposé de mettre en place un programme de détection du cancer du col en 1984. L'accroissement du taux de cancer du poumon est attribué à la forte proportion de fumeurs dans la population (75% des polynésiens). De 1961 à 1969, il y a eu 100% d'augmentation dans la consommation de tabac tandis que la population a cru de 50%. On s'attend à ce que le nombre total de cancers et le taux de cancers des bronches, du foie et des voies respiraroires supérieures s'accroissent ensemble dans le futur comme conséquence de cette habitude de fumer, de l'accroissement de la population et de la présence d'un plus grand nombre de personnes âgées. Services de traitement du cancer
p.20
|
On peut noter que les données de Nouvelle-Zélande
s'expliquent aussi par le fait que «comme les habitants du Pacifique
ont tendance à utiliser plusieurs noms, il est difficile d'obtenir
des informations précises». On peut aussi relever que certains
malades venant de Polynésie Française pour subir un traitement
dans le secteur privé, finissent par le recevoir en hôpital
public. De tels patients ne sont pas répertoriés comme des
évacuations médicales par la Direction de la Santé
Publique à Tahiti.
Une commission pour les évacuations médicales, présidée par le Directeur de la Direction de la Santé Publique se réunit tous les 15 jours. On y conseille les patients pour leur traitement outremer sans considération de leurs moyens financiers ou de leur possibilité de paiement. On affirme que les évacuations non nécessaires sont refusées. On sait que des cancéreux s'adressent eux-mêmes aux cliniques privées outre mer et ceci peut diminuer le nombre de cas, en particulier pour les premières années. On estime la proportion de patients suivant un traitement privé à 15%. Enregistement des cancers
(suite)
|
suite:
Jusqu'à récemment, on ne disposait d'informations détaillées sur les causes de décès que pour les morts survenant en hôpitaux bien que tous les décès soient signalés par les médecins. Cependant en 1983 on a introduit un système de certificat de décès qui doit être rempli complètement pour chaque mort et comporter la cause immédiate de cette mort ou toute cause pouvant y contribuer. Un certificat périnatal séparé est utilisé pour les morts jusqu'à l'âge de 7 jours. Le taux d'autopsie est faible parce que de tels examens sont généralement faits pour des raisons légales. En Polynésie, il y a une grande répugnance à donner la permission d'autopsier. C'est la classification internationale de l'OMS qui est suivie aussi bien pour classer les maladies causant la mort que réclamant des traitements médicaux. Les statistiques sont publiées dans les rapports annuels de la Direction de la Santé Publique. Conclusions
Tableau 1.21 p.21
|
3. Les doses annuelles
(équivalent de doses engagées) venant des retombées
en 1980 oscillent autour de 0,5% de la dose aturelle mondiale en Nouvelle-Zélande
et à Tahiti. Elles sont plus faibles aux îles Fidji.
4. Les niveaux ambiants mesurés à l'est de l'atoll de Moruroa sont généralement plus bas que ceux mesurés de par le monde à cause de la très faible radioactivité des coraux. Des traces de retombées des tests atmosphériques sont décelables à des niveaux loin de ceux ayant un effet sur la santé. Tableau 1.23 6. Les doses d'irradiation de la Polynésie Française venant des radiations naturelles et des retombées sont plus faibles que les niveaux moyens mondiaux et ne conduisent pas à prédire que l'on décelerait des maladies radioinduites. Les données de statistiques de cancer pour la région n'appuient aucune proposition d'un taux élévé de tumeurs qui pourraient être associées à une exposition trop forte aux retombées radioactives. (suite)
|
suite:
Nous ne vous avons pas présenté,
et nous ne reviendrons pas dessus, les parties du rapport concernant la
géologie, les déchets etc... Les conclusions sont en accord
avec les rapports et reflètent les préoccupations des enquêteurs.
Il est d'ailleurs précisé que c'est une mission exploratoire
où peu et même pas de mesures ont été faites.
Il est donc assez évident que les conclusions
du rapport n'ont pas grand chose à voir avec l'analyse des données
qui ont été faites lors de la mission. Il y a un hiatus entre
ce qui est analysé et la conclusion rassurante affirmant l'innocuité
des essais. En fait là comme dans d'autres cas on fait passer sa
conviction sans l'étayer.
p.22
|
CAS DU NUCLÉAIRE
Les affections provoquées par les rayons X, les substances radioactives ou toutes autres sources d'émissions corpusculaires figurent au «tableau no6». Ce tableau a été créé par le décret du 9 décembre 1950. Des modifications ont été apportées en 1950, 1960 et 1963. Les deux dernières modifications ont porté essentiellement sur la nature des travaux. L'énumération de la nature des affections n'a donc pratiquement pas été modifiée depuis 1955, soit près d'un quart de siècle après avoir été définie. Il est donc bien difficile de croire plusieurs auteurs quand ils affirment que «les tableaux sont révisés en tenant compte de l'évolution des techniques et des progrès de la médecine». Délai de latence et délai de prise en charge
Leucémie:
Cancer osseux:
(suite)
|
suite:
Les ouvrières de NEWARK (USA) qui se sont rendues tristement célèbres en peignant des montres à cadran lumineux, n'auraient pas pu être couvertes par la législation française dans la mesure où les cancers les plus tardifs apparurent, pour certaines d'entre elles, 33 ans après la nuisance. Cancer du poumon:
Autres cancers:
Validité scientifique du délai de prise en charge
p.23
|