6e QUELQUES COMMENTAIRES SUR LE RAPPORT
DE L'OMS DU 6/5/1986
Tchernobyl Reactor Accident. Page 15: Hypothèses retenues par l'O.M. S.
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Ce serait une raison supplémentaire de protéger d'une façon particulièrement efficace les quelques enfants qui restent. 4. Il n'est pas tenu compte de la dose engagée pour le reste de la population, à moins bien sûr qu'elle ne se limite à quelques individus par pays. 5. La dose équivalente accumulée (ce n'est pas clair si cela correspond à la dose engagée) n'est pas spécifiée. Est-ce pour la thyroïde ou pour l'ensemble du corps entier? Et encore est-ce la dose organe ou la dose équivalente du corps entier? Page 18: Irradiation in utero
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Pour Cs 137 et Sr 90 dont les
périodes sont d'environ 30 ans, la dose engagée à
activités initiales égales devrait être 1.500 fois
plus forte que pour l'iode. Même si le facteur de concentration dû
au métabolisme est probablement plus faible pour ces éléments
que pour l'iode, leur effet ne doit pas être négligeable a
priori.
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Page 24 La France n'ayant pas transmis ses valeurs sur la
carte, on trouve «LOW».
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Page 25 Mesures à prendre
La France fait partie des pays qui déclarent ne pas prendre de mesures préventives. Ces pays sont: France, Irlande, Israël, Luxembourg, Monaco, Espagne. Commentaire: Compte tenu de la teneur en iode du nuage, ainsi que du Césium, il aurait peut-être mieux valu prendre quelques mesures simples en Alsace et dans le Sud Est, à savoir stocker le lait, laisser les vaches, les brebis à l'étable et recouvrir de plastique les légumes à grandes feuilles. Page 31
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7. CFDT. UNION FÉDÉRALE DES SYNDICATS
DU NUCLÉAIRE. CEN SACLAY (JUIN 1986)
Conséquences radiologiques du passage du nuagé radioactif dû à l'accident de la centrale de Tchernobyl (URSS) 1. Origines de l'exposition des populations
Irradiation retombées sèches et humides. 1) l'irradiation externe à l'organisme
due à la présence globale du nuage qui se comporte alors
comme une source radioactive de grand volume,
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4) la contamination interne due à l'ingestion de radioéléments issus du dépôt radioactif en surface (produits agricoles, eaux de ville, etc...). Le transit des produits radioactifs jusqu'à l'homme est souvent complexe comme l'illustre la figure 2 pour le lait de vache: T = Transformation
2. Principaux facteurs influençant le niveau d'exposition
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Une fois l'ensemble de ces paramètres
pris en compte, l'exposition totale est égale à la somme
des expositions dues à chaque élément radioactif pris
individuellement. Les normes citées en Annexe 1 ne prennent
en compte que l'effet de chaque radioélément pris isolément.
Ces valeurs limites ne sont donc pas cumulables.
3. Irradiation externe due au nuage
4. Données chiffrées sur la contamination
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Des mesures effectuées avant et après lavage à l'eau, par des physiciens du CNRS de Strasbourg, ont montré que le lavage à l'eau, non additionnée d'un produit détergent, était inopérant du point de vue de la décontamination. Les résultats des mesures effectuées en Allemagne sur des échantillons de lait, d'herbe et d'eau de pluie sont donnés dans le tableau no 1. Une série de mesures résultant d'analyses effectuées par le Service de Radioprotection du Centre de Saclay, est donnée dans les tableaux no 2 pour l'herbe -, no 3 pour le lait -, no 4 pour l'air -. Ces valeurs sont proches des valeurs moyennes françaises si l'on considère l'ensemble des résultats collectés et analysés[8] par l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire - IPSN -. Carte du rapport provisoire de l'OMS 5. Les «seuils d'intervention»
* Dans l'hypothèse d'une contamination au moyen de 2 produits radioactifs Rl et R2, si l'on atteint 30% de la norme pour R1, alors la limite de R2 devra être ramenée à 70% de la norme pour R2. p.14
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Les références aux recommandations de la
CEE, qui se traduisent par des niveaux de contamination plus sévères
que ceux cités par les experts réunis par l'OMS, n'ont guère
eu d'écho auprès de nos Autorités.
Pourtant l'ingestion d'un seul litre de lait contaminé par de l'iode 131 à 2.000 Bq/l entraîne, chez un jeune enfant, un équivalent de dose effective de 40 mrem[2]. Il lui suffira donc de consommer 12,5 litres de lait pour atteindre la limite maximale annuelle de 500 mrem fixée par la Réglementation Française (décret du 16 juin 1966). Il est par ailleurs nécessaire de préciser les niveaux de doses occasionnés à la thyroïde par l'ingestion d'un litre de lait contaminé par de l'iode 131 à 2.000 Bq/l: - pour un adulte: 100 mrem - pour un enfant d'un an: 2.000 mrem. La limite maximale admissible pour la thyroïde étant de 5.000 mrem pour les personnes du public, on notera qu'elle sera atteinte pour un enfant d'un an après avoir consommé 2,5 litres de lait. Limites conjoncturelles fixées par la CEE
6. Effets sanitaires des doses
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7. Cas particulier de la thyroïde Comme nous avons pu le voir, une partie notable des radioéléments était constituée par l'Iode 131. Environ la moitié de l'iode ingéré ira se fixer dans la thyroïde qui recèle, chez l'homme «standard» 10 mg d'iode sur les 11 mg qui sont dans l'organisme entier. L'effet de l'irradiation interne et externe de la thyroïde a fait l'objet de nombreux travaux épidémiologiques dont une grande majorité a montré que pour des doses de quelques rems, l'on observait des taux d'induction de cancers de quelques 10-4[3], [4], [5]. Le taux d'induction observé est plus important chez les jeunes enfants (âge inférieur à 10 ans) que chez les adultes et une plus grande sensibilité - supérieure à 2 - est observée chez les personnes du sexe féminin. Les observations humaines portent principalement sur les rescapés des irradiés d'Hiroshima et Nagasaki, la population des îles Marshall, victime en 1954 des retombées des explosions nucléaires américaines, des enfants dont le cuir chevelu a été irradié (1940 à 1959) aux rayons X pour lutter contre la teigne, et des bébés qui ont subi une irradiation dans les années 1940-1950 pour le traitement d'une hypertrophie du thymus. On trouvera en Annexe 2, un exemple de résultats obtenus de l'analyse des enfants traités contre la teigne à New York et en Israël. Il faut noter toutefois qu'une étude épidémiologique suédoise (1980) portant sur 10'133 personnes ayant subi des radiodiagnostics au moyen de scintigraphie à l'iode 131 entre 1952 et 1965 n'a pas montré d'augmentation du nombre de cancers induits alors que la dose moyenne était égale à 58 rems[7]. Bien que, d'une part, il s'agissait d'adultes (âge moyen 44 ans), chez qui le risque est au moins deux fois plus petit que chez le jeune enfant, et que d'autre part, ces personnes présentaient des troubles de fonctionnement de la thyroïde qui ont conduit les auteurs à décompter les cancers survenus dans les cinq ans qui suivaient l'examen, les résultats de cette étude doivent être pris en compte. Une réduction du taux d'induction de cancer peut être liée, pour une même dose reçue, au fait que le débit de dose est plus faible dans le cas d'une contamination interne que lors d'une irradiation externe par un générateur de rayons X. Dans le premier cas, la majeure partie de la dose est délivrée en deux semaines, dans le deuxième, la totalité de la dose est distribuée en quelques minutes. On peut donc dire que ce risque d'induction de cancer de la thyroïde se situe, pour les jeunes enfants entre zéro et quelques 10-4 cancer induit par rem délivré à la thyroïde. Là encore, l'incertitude portant sur l'évaluation du risque ne légitime pas l'absence de dispositions pratiques visant à réduire au niveau le plus bas possible, la quantité d'iode ingérée par les enfants qui ont reçu en France des doses moyennes de l'ordre de 400 mrem à la thyroïde[8]. En considérant les niveaux de contamination de l'herbe mesurés en Allemagne Fédérale, par exemple - tableau 1 - on peut dire que les doses délivrées à la thyroïde des jeunes enfants ont été supérieures d'un facteur 10 environ à celles reçues en France. p.15
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8. Conclusions
1) Les conséquences radiologiques du passage du nuage radioactif dû à l'accident de la centrale de Tchernobyl seront plus faibles que celles relatives à certains pays d'Europe. La dose à l'organisme entier sera, pour les personnes adultes du public, de l'ordre d'une dizaine de millirems en moyenne. La majeure partie de cette exposition est occasionnée par la contamination interne. Dans certaines régions, Est de la France notamment, cette valeur pourra être multipliée par un facteur 2 ou 3. La dose délivrée aux jeunes enfants, et notamment celle concernant la thyroïde, pourra être significativement supérieure à celle des adultes, dans la mesure où la masse de la thyroïde est, par exemple, 5 (enfant de 4 ans) à 20 fois (bébé) plus faible que celle de l'homme adulte. Cet effet est encore accentué par l'importance du lait et des produits laitiers dans le régime alimentaire des enfants. 2) Les conditions pour l'information du public étaient idéales, dans la mesure où: - l'accident se déroulait très loin du territoire français et il n'y avait pas, comme à TMI, une forte concentration de journalistes sur un site restreint, - les niveaux de contamination n'étaient pas trop inquiétants, - l'alerte a été donnée par les nombreuses installations nucléaires du CEA, de l'EDF et par les stations du SCPRI. Les techniciens et ingénieurs ont alors diversifié et multiplié les prises d'échantillons en vue de leur mesure, - des consignes simples permettaient de réduire les niveaux de contamination interne. Or, ces avantages ont été réduits à néant par la pusillanimité du CEA et de l'EDF qui se sont retranchés derrière le SCPRI pour informer le public. Comme à l'ordinaire, la manie du secret des responsables du SCPRI l'a emporté sur le devoir d'informer. A vouloir trop «rassurer», on n' a pas su «convaincre». Les comparaisons de doses reçues avec un «séjour» à la montagne» ou «un voyage aux USA» restent incompréhensiblespour le grand public. Les données chiffrées utilisables n'ont été fournies qu'après l'importante pression des médias. (suite)
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3) La manipulation des pseudo «normes OMS» et le silence observé sur les recommandations formulées par la CEE montrent à l'évidence qu'il est nécessaire de clarifier la «règle du jeu» et d'examiner les modalités de son application. 4) Les moyens destinés à l'information objective du public ne sont pas aujourd'hui réalisés. Il est nécessaire de les définir démocratiquement et d'assurer leur stricte indépendance vis-à-vis des différents opérateurs susceptibles d'être impliqués dans un accident. [3] - HARLEY N.H., ALBERT R.E., SHORE R.E., PASTERNACK B S. Follow-up study of patients treated by X-ray epilation for tinea capitis. Estimation of the dose to the thyroid and pituitary glands and other structure of the head and neck. Phys. Med. Biol. - Vol. 21, no 4, pp 631-642 - 1976 - [4] - SCHMITZ-FEUERHAKE I, MUSCHUL E., BÄTJER K, SCHAEFER. Risk estimation of radiation-induced thyroid cancer in adult in «Late biological effects of ionizing radiation». IAEA SM 224/712 VIENNE - Mars 1978 - [5] - TUBIANA M. Métabolisme et radiotoxité de l'iode radioactif dans «Toxiques nucléaires» sous la direction de P. GALLE. Edit. MASSON -PARIS - 1982 - [6] - RON E., MODAN B. Benign and malignant thyroid neoplasm after childhood irradiation for tinea capitis. J. Nat. Cancer Institut - Vol 65 -No 1 - p 7-11 - July 1980. [7] - National Council on Radiation Protection and Measurements Induction of thyroid cancer by ionizing radiation. NCPR Report no 80 -March 1985-. [8] - LAYLAVOX F., MADELMONT C., PARMENTIER N., ROBEAU D., WARTENBERG I. Premières estimations des conséquences sanitaires en Europe, de l'accident survenu sur le réacteur nucléaire de Tchernobyl. Rapport DP 86/02 SEAPS - 12 mai 1986- IPSN - France. p.16
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SARRE: 100 Bq/l HESSE et HAMBOURG: 20 Bq/l (suite)
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Saclay et environs (variation de l'activité de l'herbe exprimée en becquerels par kg) p.17
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Saclay et environs (Activité du lait donnée en becquerels par litre)
Notas:
· L'activité volumique totale représente 1,64 CMA (5/5/86)et 0,79 CMA (7/5/86). La teneur en strontium 90 n'a pas été mesurée. (suite)
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suite:
· La contamination du lait en iode 131, exprimée en becquerels/litre, a présenté les variations suivantes, pour la France entière - SCPRI: Tableau 4: Variation de l'activité de l'air en FRANCE Mesures
effectuées à Saclay (activité en becquerel par m3)
Nota
p.18
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Valeurs des CMA les plus restrictives dans l'eau et dans l'air pour
les personnes du public (adultes)
CMA = Concentration Maximale admissible
(suite)
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suite:
Valeurs les plus restrictives des limites d'incorporation annuelle
- LIA - pour les adultes du public
p.19
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Traitement de la teigne par irradiation du cuir chevelu En 1968 ALBERT et OMRAM ont donné les résultats
qui ont porté sur 2043 enfants irradiés au New-York University
Hospital entre 1940 et 1959. Ce groupe d'enfants a été comparé
à 1413 enfants non irradiés traités pour la même
affection au moyen d'une autre technique.
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suite:
En 1980, RON E. et MODAN B. ont étudié l'incidence de cancers de la thyroïde dans un groupe de 10.842 enfants qui ont subi entre 1948 et 1960 en Israël une irradiation du cuir chevelu destinée au traitement de la teigne. Ces enfants étaient âgés de 1 à 15 ans au moment du traitement. La cohorte irradiée a été comparée à deux groupes: Le premier constitué de 10.842 enfants, non irradiés et n'ayant pas été infectés par le paraside de la teigne a été apparié à la cohorte en tenant compte de l'âge, du sexe et des diverses origines ethniques (Yemen, Iracq, Maroc, Tunisie, etc...). Le deuxième groupe de 5.400 enfants était aussi constitué de personnes non infectées et non irradiées. La dose moyenne reçue par les membres de la cohorte étudiée était légèrement inférieure à 9 rads. L'évaluation de la dose effectuée au moyen d'un fantôme a montré que la plage de dose variait entre 4,3 et 16,8 rads. L'étude a montré que: - l'induction de cancer était plus grande chez les enfants irradiés âgés de cinq ans, - le risque pour les enfants de sexe féminin était environ trois fois supérieur à celui des risques relatifs aux enfants masculins, - pour la durée de l'étude, le taux d'induction de cancer est de 0,2 pour mille par rad (excès de 18 cancers), - compte tenu de l'importante incidence du taux de cancers observé chez les enfants d'origine marocaine et tunisienne, il n'est pas exclu qu'un effet ethnique soit possible. Les auteurs n'écartent cependant pas l'hypothèse qu'une première irradiation non comptabilisée ait été probablement délivrée, - les tumeurs observées ont été diagnostiquées 4 à 22 ans après l'irradiation avec une période moyenne de 14,3 ans. p.20
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