Introduction
Le sujet a été traité au conseil supérieur. Il est clair qu'actuellement on est en phase d'approche. Les installations qui ont été soit démantelées, soit mises en cocon sont toutes de petite taille. En ce qui concerne les centrales nucléaires de puissance, on a sagement repoussé le problème dans 50 ans. On commence à fourbir les instruments, les logiques. Bien évidemment, on ne connaît pas les coûts, on peut les estimer à 10 ou 15% du prix d'un réacteur; mais, en fait, c'est juste pour «causer» car tant qu'on ne s'est pas lancé dans une réalisation, on ne peut pas faire une prévision qui tienne la route. Une seule chose de sûre, si on repousse le problème dans l'avenir, ça coûtera à ce moment-là et actuellement ça ne coûte rien. Si on veut se donner une idée des problèmes, on peut essayer d'étudier le déclassement de TMI, le fameux réacteur américain accidenté en 1979. D'ailleurs, ce démantèlement laborieux a sûrement influencé la stratégie actuelle. TMI a abondamment prouvé le peu de connaissances que l'on a sur ce qui se passe dans le cœur d'un réacteur. «Déclassement des Installations nucléaires. Faisabilité, besoins et coûts» OCDE 1986 EXPOSÉ DE SYNTHÈSE La durée de vie utile des installations nucléaire est en grande partie subordonnée à des considérations économiques. Moyennant quelques travaux de rénovation et d'amélioration, on peut probablement prolonger l'exploitation bien au-delà de la durée de vie nominale, mais il arrive un moment où il devient techniquement et économiquement avantageux de remplacer l'installation. Par déclassement on entend l'ensemble des activités qui commencent après la mise à l'arrêt de l'installation et qui visent à mettre cette dernière dans une situation qui assure la protection des travailleurs affectés au déclassement, du public ainsi que de l'environnement. Bien que le nombre de réacteurs à déclasser dans les dix prochaines années soit relativement modeste, au début du siècle prochain un nombre important d'entre eux fonctionnera depuis plusieurs dizaines d'années. Si l'on suppose avec conservatisme que la durée de vie de tous les réacteurs est de 25 ans, près de 300 devraient être déclassés d'ici 2010. En réalité, on prévoit que beaucoup de réacteurs en service auront une durée de vie nettement plus longue, aussi ce chiffre constitue probablement une surestimation. (suite)
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Il existe trois solutions ou niveaux différents en matière de déclassement. Le déclassement de Niveau l, qui suppose: une décontamination minimale, la vidange des fluides, le débranchement des systèmes d'exploitation; des contrôles physiques et administratifs pour assurer que l'accès est réglementé; une surveillance et un entretien continus pendant une période prédéterminée. Avant d'amener complètement les réacteurs nucléaires au Niveau l, le combustible irradié doit être enlevé de l'installation. Dans le déclassement de Niveau 2, tous les équipements et bâtiments qui peuvent être facilement démontés sont enlevés ou décontaminés et ainsi rendus disponibles pour d'autres utilisations. Tous les fluides restant éventuellement dans les circuits sont drainés. Dans les centrales de puissance la protection biologique est étendue et son étanchéité est assurée de façon à entourer complètement la structure du réacteur. Dans les installations liées au cycle du combustible, il arrivera parfois que l'on enlève les sections et les équipements les plus radioactifs. La surveillance autour de la barrière peut être réduite, mais il est souhaitable de continuer à effectuer des vérifications périodiques ponctuelles et à contrôler l'environnement. Le déclassement de Niveau 3 suppose la décontamination des matériaux, équipements et bâtiments ou le retrait de ces éléments si la décontamination jusqu'à une limite d'activité stipulée n'est pas réalisable. Les bâtiments peuvent être démolis et le site libéré en vue d'autres utilisations, bien qu'une fois décontaminés, certains des bâtiments de l'installation puissent eux-mêmes être réutilisés. Le choix de la stratégie la mieux adaptée pour déclasser une installation nucléaire doit tenir compte d'un certain nombre de facteurs, dont: stratégie nucléaire nationale; caractéristiques de l'installation; santé et sécurité; protection de l'environnement; gestion des déchets radioactifs; utilisation future du site; améliorations ultérieures susceptibles d'être apportées aux techniques de déclassement; coût et disponibilité des fonds pour le projet et diverses considérations de caractère social. L'importance relative de ces facteurs doit être appréciée dans chaque cas d'espèce. Faisabilité et besoins en matière de
développement
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L'expérience acquise dans
le déclassement des réacteurs nucléaires couvre déjà
les principaux types de réacteurs et englobe notamment l'isolation
des circuits, la manutention des matières toxiques aussi bien que
radioactives, l'utilisation contrôlée d'explosifs pour la
découpe des canalisations et la démolition du béton,
l'utilisation de divers procédés de décontamination,
le découpage à distance de la cuve et des internes et les
méthodes de surveillance. Une expérience non négligeable
a été obtenue dans le déclassement des installations
liées au cycle du combustible notamment en matière de décontamination,
de découpage et de retrait des boîtes à gant et des
équipements placés à l'intérieur de ces dernières
comme les réservoirs de stockage et les fours. Dans plusieurs cas,
les bâtiments contenant des équipements servant à la
fabrication du combustible ont été décontaminés
et réutilisés. Une usine de retraitement de combustible fortement
radioactive a été décontaminée avec succès
en vue d'une réutilisation éventuelle.
Les techniques actuelles se sont ainsi révélées tout à fait satisfaisantes pour amener les installations nucléaires à l'un quelconque des trois niveaux de déclassement. Bien que l'expérience acquise à ce jour se limite à des installations de petite dimension, il est possible de faire appel aux mêmes techniques pour déclasser des installations commerciales plus importantes. Comme les réacteurs actuels auront fonctionné plus longtemps et à des niveaux de puissance plus élevés que les réacteurs déclassés jusqu'à présent, quelques adaptations dans les méthodes de travail s'imposent pour tenir compte des niveaux de rayonnement plus élevés; mais l'activité des composants ne devrait pas nécessiter l'emploi d'une méthode radicalement nouvelle. Par exemple, la cuve et les internes d'un réacteur doivent être démontés par télémanipulation quelle que soit la dimension du réacteur. Les projets de déclassement à venir bénéficieront aussi de l'expérience acquise à l'occasion des travaux d'entretien et de réparation régulièrement effectués sur les réacteurs et les installations liées au cycle du combustible de taille industrielle en exploitation. Parmi les principales activités de réparation de réacteurs applicables au déclassement, on peut citer la décontamination des composants du circuit primaire, la téléréparation des petites canalisations, le remplacement des tubes de force des canaux de combustible, le remplacement des calandres et le remplacement des générateurs de vapeur. Une expérience a également été obtenue à l'occasion de travaux post-accidentels de décontamination et de remise en état. S'agissant des usines de retraitement du combustible et des installations de fabrication du plutonium, la majorité des travaux de réparation est effectuée à distance, alors que dans d'autres installations du cycle du combustible, un accès direct est possible si l'on met l'accent sur la réduction de la contamination en suspension dans l'air. Grâce à toutes ces activités on a acquis des connaissances et de l'expérience concernant le travail en milieu hostile dans des conditions satisfaisantes de sûreté et de coûts. Bien que les techniques actuelles permettent de déclasser les installations de taille industrielle, il est cependant souhaitable de poursuivre les travaux de mise au point dans plusieurs domaines couvrant notamment les méthodes de décontamination, les dispositifs télécommandés pour le démontage des installations et des équipements, les techniques visant à réduire au minimum la production de déchets par un traitement, réduction du volume et par tri des déchets en fonction de leur niveau de radioactivité. (suite)
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Par ailleurs, il faudra disposer d'installations pour évacuer les déchets de déclassement. Les déchets issus du déclassement des réacteurs sont le plus souvent faiblement radioactifs et peuvent être évacués dans des installations identiques ou analogues à celles destinées aux déchets provenant de leur exploitation. Le volume de déchets radioactifs produit à l'occasion du déclassement d'un réacteur est du même ordre de grandeur que celui produit tout au long de son exploitation. On possède déjà une vaste expérience de la manutention des déchets issus des réacteurs et des installations d'évacuation* destinées à recevoir ces déchets sont en cours d'aménagement dans de nombreux pays. L'évacuation des déchets issu du déclassement des réacteurs ne nécessitera pas de nouvelles méthodes techniques. Parmi les déchets provenant du déclassement des installations liées au cycle du combustible se trouveront des déchets de haute activité, ou contaminés par des transuraniens, qui nécessiteront des installations d'évacuation appropriées. Toutefois, les installations aménagées pour le combustible irradié et les déchets de retraitement peuvent facilement recevoir les faibles volumes que représentent ces déchets de déclassement, aussi aucune installation spéciale ne sera requise. En général, les installations liées au cycle du combustible sont relativement peu nombreuses et les faibles volumes de déchets que produira leur déclassement ne contribueront pas de façon appréciable au volume global de déchets produit. Coûts
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Incidence sur les coûts de production
de l'électricité
On peut déterminer l'incidence du déclassement des centrales nucléaires sur les coûts de production de l'électricité en calculant sa part dans le total des coûts moyens de l'électricité produite par la centrale. Si l'on retient les coûts estimatifs communiqués par les pays et un taux d'actualisation de 5% (en termes réels), il apparaît que le financement du déclassement de la centrale représente généralement moins de 2% des coûts de production de l'électricité. Si l'on adopte des taux d'actualisation moins élevés, la contribution est légèrement plus importante et le déclassement peut constituer jusqu'à 5% du total des coûts non actualisés afférents à la construction et à l'exploitation d'une centrale nucléaire pendant sa durée de vie. Toutefois, même si l'on tient compte des incertitudes dans les coûts estimatifs et les taux d'actualisation applicables, le déclassement ne représente au plus que quelques centièmes du coût de production de l'électricité. Financement
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Conclusions
On estime que les techniques actuelles de déclassement, démontrées sur des installations nucléaires de petite dimension, sont applicables aux installations commerciales de plus grande taille qui devront être déclassées à l'avenir. On gagnerait à réduire encore davantage l'exposition des travailleurs, les volumes de déchets et les coûts, les possibilités d'action dans ce sens sont appréciables. Les développements en cours dans ces domaines raffermissent la conviction déjà bien ancrée que l'on est capable de déclasser les installations nucléaires de façon sûre et économique. Le déclassement des réacteurs et des installations liées au cycle du combustible devrait produire des volumes de déchets radioactifs du même ordre de grandeur que les volumes de déchets de faible et moyenne activité produits par les réacteurs en exploitation. Le coût du déclassement des réacteurs et des installations liées au cycle du combustible ne représente que quelques centièmes du total des coûts de production de l'électricité. Par conséquent, on estime que le déclassement des réacteurs et des installations liées au cycle du combustible à vocation commerciale est technologiquement réalisable, que les volumes de déchets produits peuvent être pris en charge et que les coûts sont supportables. Gestion des déchets: - Les déchets contenant des radionucléides à courte période sont isolés pendant 300 ans au moyen d'un enrobage approprié et expédié dans un site surveillé d'enfouissement dans le sol à faible profondeur. Au-delà de 300 ans, la radioactivité sera négligeable. p.15
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- Les déchets contenant
des radionucléides et des produits de fission à longue période
sont isolés ou vitrifiés et enfouis dans des formations
géologiques profondes.*
- Les déchets liquides sont traités par des techniques classiques comme la décontamination et l'évaporation. Stratégie de déclassement: A l'heure actuelle, on estime que le déclassement en est au stade expérimental. Les opérations de démantèlement sont examinées dans chaque cas d'espèce; on procède ensuite à des opérations pilotes et à des travaux de recherche et de développement visant des technologies appropriées. Dispositions financières concernant le déclassement: EDF prend en compte les coûts du déclassement au même titre que les coûts de construction. Selon le Commissariat à l'Energie Atomique, le financement annuel permet de procéder au démantèlement des installations surnuméraires. Considérations sociales: Il faut tenir compte des considérations sociales, mais on ne prévoit pas qu'elles influent sensiblement sur les futures activités de déclassement. Réglementation
Mise au point et démonstration de techniques
liées au déclassement
Coûts estimatifs du déclassement
Commentaire Gazette Nucléaire:
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A. Le déclassement des installations nucléaires Doctrine et procédure Aspects réglementaires (A. Crégut) Il est dans le propos de l'exposé qui va suivre d'insister plus particulièrement sur les aspects de doctrine et les procédures mises en œuvre à l'occasion des déclassements. 1. Elaboration de choix - Aspects de doctrine
1.1. La mise à l'arrêt d'une installation et le déclassement
1.2. Les niveaux de déclassement selon les recommandations
de l'AIEA
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On définit ainsi trois
niveaux (cf. annexe):
Niveau 1: Les barrières d'étanchéité sont maintenues en l'état; la surveillance radiologique, l'entretien des appareillages de surveillance et des dispositifs de confinement sont assurés de manière compatible avec l'état technique de l'installation et les risques qui subsistent. Niveau 2: Les matériaux radioactifs sont contenus à l'intérieur d'un volume réduit, délimité par une barrière étanche; les dispositifs de confinement et de protection biologique mis en place permettent d'alléger la surveillance radiologique de l'installation. Niveau 3: L'activité résiduelle est suffisamment faible pour qu'elle ne nécessite plus ni confinement ni surveillance. 1.3. Commentaires sur ces définitions
a ) Déclassement niveau 1
b ) Déclassement niveau 2
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Par contre, la prolongation du maintien de l'installation à ce niveau de déclassement peut permettre, sur le plan technique, de faciliter les opérations ultérieures de libération du site et, sur le plan économique, d'optimiser dans le temps les opérations coûteuses, dans le cas où la majeure partie de la radioactivité est due à des radioéléments à vie courte ou moyenne. c ) Déclassement niveau 3
d ) Choix des niveaux et changements d'états
1.4. Le rôle présent des recommandations de l'AIEA
2. Réglementation et procédure
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A propos de cette action, deux
questions importantes se posent:
- Quelles dispositions techniques sont acceptables par les autorités de sûreté et de protection après l'arrêt définitif? - Quelles sont les procédures réglementaires qui devront être suivies? 2.1. Dispositions techniques
2.2. Procédures règlementaires
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- L'installation pourra être rayée de la liste des Installations Nucléaires de Base. S'appliqueront alors les dispositions de la Loi n°76/663, relative aux Installations classées pour la Protection de l'Environnement. 3° cas: - Les équipements maintenus en place ne présentent plus aucune trace de radioactivité et l'installation pourra être rayée définitivement de la liste des Installations Nucléaires Classées. - Bien évidemment, on peut toujours considérer le cas d'une installation nucléaire reconvertie en une autre installation, ce qui doit donner lieu à un nouveau décret de création. - Les inspecteurs des Installations Nucléaires de Base continuent à exercer leur contrôle, après l'arrêt définitif de l'installation tant qu'elle reste classée. La réglementation des Installations Nucléaires de Base est actuellement suffisante pour traiter la Sûreté du Déclassement. Il est cependant possible, qu'après avoir acquis une expérience plus grande en matière de mise en état «sûr» et de démantèlement, une règlementation technique de caractère général et des prescriptions plus détaillées puissent être envisagées. Actuellement en France, la responsabilité d'Exploitant Nucléaire est, pour la majorité des installations, dévolue à des organismes dépendant de l'Etat, CEA et filiales, EDF. De ce fait, il est possible de retarder le démantèlement d'une installation, tout en conservant la double garantie de son maintien à l'état «sûr» et du financement, le moment venu, des opérations. Par contre, les Etats-Unis et l'Allemagne Fédérale par exemple, qui ont confié à des sociétés privées la responsabilité d'exploitant nucléaire, s'interrogent sur les difficultés qu'il y a à retarder le démantèlement des installations hors service, c'est-à-dire de confier une nuisance potentielle à des organismes dont la durée de vie n'est pas assurée. 3. Conclusions
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La décision de mettre une
installation nucléaire à l'arrêt définitif implique
son déclassement, quelle que soit la raison de cet arrêt.
Il est clair que, lorsqu'une installation est mise hors service, les combustibles nucléaires ou les matériaux radioactifs mis en œuvre ou impliqués dans son fonctionnement, ainsi que les déchets radioactifs normalement engendrés au cours de ce fonctionnement, doivent être, au titre d'opérations de routine, préalablement retirés de l'installation. (a) Déclassement niveau 1
(ab) Surveillance, inspection et vérification
(b) Déclassement niveau 2
Nota: Les parties d'équipements ou de bâtiments non radioactives peuvent être converties à d'autres usages. (suite)
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(bb) Surveillance, inspection et vérification · La surveillance à l'intérieur du confinement peut être relâchée mais il est souhaitable qu'un contrôle ponctuel réduit, échelonné dans le temps, et la surveillance de l'environnement, continuent à être assurés. · La vérification des parties scellées doit être effectuée. · Les épreuves de vérification d'étanchéité des enceintes de confinement qui subsisteraient ne sont plus nécessaires. (c) Déclassement niveau 3
(cb) Surveillance, inspection et vérification
B. Complément d'information sur le recyclage des matériaux provenant de démantèlements Aspects réglementaires A.M. Chapuis Tout matériau contient, en proportion
variable, des radionucléides d'origine naturelle: radioéléments
naturels telluriques (uranium, thorium, et leurs descendants, potassium
40...), radionucléides formés par activation d'éléments
stables par les rayonnements cosmiques (tritium, carbone 14...) et des
radionucléides d'origine artificielle en provenance des essais aériens,
des armes nucléaires et des effluents rejetés par les laboratoires
et les installations nucléaires. Il n'existe
donc pas de matériaux non radioactifs.
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Réglementations et procédures
actuelles
I.I. Le décret 66.450 du 20 juin 1966, qui a pour but de fixer les principes généraux de protection contre les dangers pouvant résulter des rayonnements ionisants, établit un régime de déclaration ou d'autorisation préalable pour les activités telles que manipulation, stockage et élimination des substances radioactives, sauf lorsque ces activités portent sur des substances radioactives entrant dans l'une des catégories suivantes: - substances radioactives dont l'activité totale est inférieure à 0,1 microcurie[1] pour les radionucléides les plus toxiques (et valeurs équivalentes pour les autres radiotoxicités). - substances radioactives dont l'activité massique est inférieure à 2 microcuries[2] par kilogramme (10 µCi/kg pour les substances radioactives solides naturelles). Compte tenu des directives Euratom du Conseil des Communautés Européennes les limites précédentes seront vraisemblablement modifiées de la manière suivante: - Activité totale inférieure à: · 5 kBq pour les radionucléides de radiotoxicité très élevée (ex. Pu 239) · 50 kBq pour les radionucléides de radiotoxicité élevée (ex. Co 60) · 500 kBq pour les radionucléides de radiotoxicité modérée (ex. Cs 137) · 5.000 k Bq pour les radionucléides de radiotoxicité faible (ex. tritium) - Activité massique inférieure à 100 Bq/g[3]. 1.2. En ce qui concerne le transport des matières radioactives par voie terrestre, les matières dont l'activité massique ne dépasse pas 0,002 microcurie par gramme (2µCi/kg)[4] ne sont pas considérées comme des matières radioactives. 1.3. En 1968 le Commissariat à l'Energie Atomique a reçu l'autorisation, donnée par le Chef du Service de Protection contre les Rayonnements lonisants du Ministère de la Santé, de ne pas considérer comme radioactifs, pour leur transport ou leur récupération, les métaux ferreux et non ferreux dont l'activité surfacique est inférieure à: 10-4 µCi/cm2[5] pour les émetteurs b 10-6 µCi/cm'2[6] pour les émetteurs a 1.4. Le Journal Officiel du 6 juin 1970 a publié un avis du Ministère de la Santé pour les utilisateurs de radioéléments soumis au régime d'autorisation prévu par le code de la santé publique, relatif à l'élimination des déchets radioactifs. Cet avis est destiné aux petits producteurs de déchets; il ne correspond pas au problème des déchets produits par le démantèlement des installations nucléaires. 1.5. Des autorisations pour remettre dans le domaine public des matériaux en provenance d'installations nucléaires, pour leur élimination, leur recyclage ou leur réutilisation peuvent être obtenues auprès du SCPRI. Ces autorisations ne sont généralement accordées que pour un lot de déchet donné et une destination précise. (suite)
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II. Difficultés du système actuel II.1. Les limites d'activité qui figurent dans le décret du 20.06.1966 ne sont pas destinées à fixer la limite entre déchet radioactif et déchet classique. Elles ont pourtant été utilisées, et sont encore utilisées à cette fin, tant en France qu'à l'étranger. Remarquons que la limite de 100 Bq/g (qui figure dans les directives Euratom) et qui est indépendante de la radiotoxicité des radionucléides, pourrait conduire à des doses non négligeables pour le public si elle était appliquée à de grandes quantités de matériaux. A titre d'exemple, le débit de dose à 1 mètre d'une plaque de fer de 1 mètre de diamètre et 1 cm d'épaisseur, contenant 100 Bq/ g de cobalt 60, est de l'ordre de 10-5 Sv/h (1 mrad/h). II.2. Les demandes d'autorisation présentées au SCPRI sont nombreuses et disparates. Dans un grand nombre de cas, il est impossible à ce service, au vu des dossiers, de juger du bien fondé de la demande. Cela entraîne souvent des délais importants pour obtenir les accords. II.3. Il existe d'autres réglementations
pour lesquelles la notion de seuil d'activité n'existe pas. Par
exemple l'instruction technique du 22.01.1980 sur les décharges
de déchets industriels précise que les substances radioactives
ne peuvent être admises dans ces décharges. Ceci entraîne
des difficultés, voire des refus catégoriques, pour y déposer
des produits en provenance d'une installation nucléaire, et ceci
quel que soit le niveau de la radioactivité. (En toute logique et
compte tenu que tout matériau contient des radionucléides
l'application stricte de l'arrêté devrait interdire toute
pratique de dépôt!).
III. Principe de la réglementation proposée
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III. 1. Nous proposons que la réglementation comporte
un régime d'exemption, un régime de déclaration préalable
et un régime d'autorisation.
Le régime d'exemption s'appliquerait à certaines catégories de matériaux bien définies dont les activités sont inférieures à des limites L. Le régime de déclaration préalable s'appliquerait aux catégories de matériaux précédentes dont les activités sont supérieures aux limites précédentes et inférieures à 10 fois ces limites. Le dossier de déclaration devrait comprendre les éléments suivants: a) Le nom et l'adresse du détenteur des déchets. b) Une description détaillée des déchets, y compris leur origine, leur composition chimique, leur état physique et leur masse. c) Les niveaux de concentration et de contamination et au minimum un spectre type des radionucléides présents. d) Des détails sur les méthodes d'analyse et de décontamination entreprises pour caractériser les déchets et minimiser la présence de contamination non fixée. e) La destination initiale des déchets et des renseignements concernant leur évacuation finale. Le régime d'autorisation, analogue à la procédure actuelle, s'appliquerait aux catégories de matériaux précédentes dont les activités sont supérieures à 10 fois les limites L et, quelle que soit l'activité, aux matériaux n'entrant pas dans les catégories précédentes. Le dossier d'autorisation devrait comprendre, en plus des renseignements demandés dans le dossier de déclaration, les informations suivantes: a) Des détails sur le projet d'évacuation ou de recyclage et, sur les conditions éventuelles de mise en œuvre ainsi qu'une évaluation des conséquences radiologiques pour les personnes du public. b) Dans le cas où il est nécessaire de s'assurer que l'évacuation ou le recyclage se déroule comme prévu, des détails sur les procédures administratives qui pourraient être établies pour s'en assurer. Dans le cas des régimes d'exemption et d'autorisation préalable les limites L et 10L concernent les matériaux de faible radioactivité, il n'est pas permis de satisfaire aux limites en utilisant une dilution avec des matériaux non contaminés. III.2. Fixation des limites L
III.3. Mise en place de la réglementation
IV. Bases permettant de proposer cette réglementation
IV.I. La France a un développement nucléaire assez ancien et assez important pour que nous ayons de bonnes informations sur la nature, la quantité et le type de contamination des déchets. Quelques démantèlements ont permis de souligner l'intêret[7] que présente la possibilité de remise de matériaux dans le domaine public. (suite)
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IV.2. Les évaluations des conséquences radiologiques consécutives aux dépôts, recyclages et réutilisations sont effectuées à 1'IPSN depuis de nombreuses années. Elles ont permis entre autre de proposer en 1967 les limites d'activité surfacique pour le transport et la revente de métaux ferreux et non ferreux, en 1971 des limites d'activité surfacique et massique et des limites de débit de dose pour le démantèlement de l'usine de traitement de minerais du Bouchet. IV.3. Ces évaluations s'appuient sur
l'expérience des spécialistes en radioprotection qui sont
confrontés aux problèmes des mesures à bas niveau.
Un groupe de travail inter-SPR créé en 1968 avait examiné
les conséquences radiologiques du recyclage des métaux et
du dépôt de gravats en décharge. Ce groupe avait suscité
un certain nombre d'expériences: fusions d'alliage d'aluminium et
de fer contaminés avec de l'uranium, remise en suspension de poussières
lors de la manipulation de déchets et du déversement de gravillons,
etc.
Commentaire Gazette
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