Le GSIEN est persuadé que
l'information permet au citoyen de prendre part aux décisions qui
le concerne. En 1975 nous écrivions que "seul le débat
contradictoire peut nous préserver contre l'erreur et la persévérance
dans l'erreur découlant d'une information unilatérale et
complaisante".
En 1991 le débat est encore inexistant. Mais des associations se sont créées qui tentent d'obliger à la prise en compte des problèmes. Il est vrai que l'arsenal juridique est bien trop du côté du manche. Pire dans le cas de l'usine de façonnage de combustible au plutonium MELOX; on les a grugées sans vergogne: les travaux ont commencé avant les autorisations et reconnaissant le bien fondé de leur démarche le Premier Ministre leur avait promis, par écrit, une analyse du dossier. Mais le décret a été signé le lendemain de l'envoi de la lettre. Or cette usine nous entraîne dans une spirale infernale. Alors que la discussion bat son plein sur le stockage des déchets, que le réacteur à neutrons rapides (type Superphénix) a subi tant de pannes que l'on peut espérer son abandon, construire cette usine permet au lobby de mettre en place une carte maîtresse. En effet pour l'alimenter en plutonium il faut continuer le retraitement et pour éliminer le plutonium formé dans les réacteur il faudra, un jour, revenir au(x) RNR. En plus on enterre, une fois de plus, le non-retraitement. Les associations ont dû batailler ferme pour obtenir les dossiers des diverses déposantes qui agrémentent nos campagnes. Le rapport Desgraupes nous permet d'en avoir la liste. A nous maintenant de les faire mettre en conformité. COGEMA avait "oublié" que le minerai contient du Radium! Le SCPRI a pu mesurer les lacunes de la loi: 3 intérimaires sans formation, non prévenus des dangers, ont été gravement irradiés dans une installations non déclarée.( août 91) |
EDF se bagarre avec ses "petites pannes" dont
certaines sont fort inquiétantes:
- fissures sur les tubulures secondaires de Fessenheim (3cm sur les 8 de l'épaisseur totale) - fissures sur les manchons traversant le couvercle de la cuve. Rien évidemment n'était prévu et le risque est grand d'avoir une rupture entraînant des conséquences non connues. Le risque technologique est devenu une réalité. Ce risque n'est pas individuel, il est global. Il ne menace pas seulement un homme mais les hommes et leur milieu. Le risque nucléaire s'est imposé comme le plus terrifiant, d'une part l'arme peut en un seul tir rayer de la planète plus de 100.000 humains, en blesser mortellement au moins autant et insidieusement continuer ses ravagcs un demi siècle après; d'autre part, n'étant pas décelable par les sens humains, le rayonnement maintient le citoyen en dépendance de ceux qui savent. Les essais aériens des années 60 nous avaient déjà appris que les nuages n'ont pas de frontières, Tchernobyl nous l'a rappelé avec ampleur. Nous devons intervenir sur le front civil parce que sa pollution menace notre environnement mais nous devons aussi oeuvrer pour que cessent tous les essais de bombes. Moruroa ne doit plus exister pour la France, comme centre d'essai, mais nous devrons assurer la surveillance qui s'impose. Un leurre existe: on parle de détruire des bombes. ON NE DETRUIT RIEN, ON SE TROUVE SIMPLEMENT A LA TETE D'UN STOCK DE PLUTONIUM A VENDRE! L'information est une nécessité si nous voulons pouvoir faire une veille efficace. Je terminerai en vous rappelant que le lobby nucléaire vient de créer une structure mondiale (Japon, Allemagne, Grande Bretagne, Belgique et France) pour développer des RNR ( septembre 91). Nos moyens sont limités mais nous sommes nombreux et tout le monde prend conscience que la pollution menace même les industries. Bon courage à tous. Conférence Ecoropa
Monique Sené - décembre 1991 p.3a
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Les citoyens français s'inquiètent,
à juste titre, d'entendre seulement parler maintenant du stockage
des déchets résultant du cycle du nucléaire:
- résidus miniers, - déchets des centrales, - déchets militaires. Or le parc des centrales s'est considérablement accru en 10 ans, passant d'une dizaine à une soixantaine de réacteurs, la quantité de déchets dont on nous parle est donc faible devant ce qui nous attend. En particulier le démantèlement inéluctable des réacteurs en fin de vie posera le problème du recyclage de matériaux faiblement actifs, comme les aciers par exemple, dans les produits de consommation courante (casseroles, voitures ... ). Ces problèmes n'ont pas été pris en compte lors du lancement du programme électronucléaire français. Il est donc illusoire de faire croire que l'on va trouver des solutions satisfaisantes à la fin du cycle sans les intégrer dans une nouvelle approche du programme énergétique Il est urgent que nous redemandions avec force que soit repris par le parlement et le gouvernement une analyse globale des besoins des Français et une recherche d'un programme qui assure un développement harmonieux du pays. En particulier le dossier nucléaire doit être traité sous cet aspect et être examiné en tenant compte de ce qu'on a appris: - sur la révision en hausse des effets biologiques des faibles doses de rayonnement, - sur les possibilités d'accidents graves dans les réacteurs, |
- sur le vieillissement prématuré
des aciers mettant en cause la sûreté des installations,
- sur l'échec notoire de la filière à neutrons rapides, - sur le fait que les rejets de produits radioactifs, même en fonctionnement normal, sont incontournables, - sur l'impossibilité d'éviter et de se débarrasser des déchets, - sur le fait que les premiers contrats de retraitement des combustibles étrangers ne prévoyaient pas le retour des déchets, - sur les coûts réels de la filière nucléaire (et il reste encore de nombreux points d'ombre). Les populations doivent être consultées, pouvoir intervenir aussi bien sur le programme énergétique que sur les conditions de réalisations de ses composantes. Pour le nucléaire elles doivent, aussi, être consultées sur la manière dont serait géré un accident grave type Tchernobyl, ce qui implique leur participation à la mise en place des plans d'urgence. Ces conditions sont nécessaires pour que la population puisse se prononcer démocratiquement sur l'acceptabilité ou non à long terme du nucléaire. Il faut être conscient que l'arrêt du nucléaire limiterait les quantités de déchets, mais que nous devrons, de toute façon, gérer les millions de tonnes existantes comme nous devrons gérer les stocks de plutonium résultant du déclassement des missiles!! p.3b
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les sites ont déjà fait l'objet d'articles dans les gazettes 103/104 et 106/107 Le Bouchet
Saint Aubin
(suite)
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suite:
Le SCPRI n'en avait jamais décelé non plus! De cela, on a l'habitude! Mais ce qui est grave c'est qu'il affirme au vulgum pecus que tout va bien même s'il a des doutes. Les gens extérieurs au cénacle, non seulement n'ont pas à être prévenus, mais en plus sont considérés comme des demeurés!! Après de nombreuses réunions, des calculs, des rapports, la commission présidée par Guillaumont a demandé et obtenu la réalisation de carottages, ainsi que la présence de laboratoires indépendants pour assister aux prélèvements et participer aux mesures On attend maintenant le résultat des campagnes de carottage et la confrontation entre les mesures faites par 2 laboratoires indépendants (la CRIIRAD et un laboratoire de l'Ecole Normale Supérieure) et le CEA. A Saint Aubin le CEA est déjà propriétaire du site mais pensait le récupérer pour y construire un laboratoire (j'espère de mesures de faible activité!!!) ou un centre d'essai de robots. Il faudra se faire une raison il y a du pain sur la planche et de nombreux travaux seront nécessaires avant de pouvoir l'utiliser. Conclusions
Suite à vos questions répétées
sur le nombre de fûts évacués de l'usine de traitement
d'uranothorianite du Bouchet et sur la contradiction entre les déclarations
du rapport Desgraupes et celles du CEA et de la Cogéma. j'ai rassemblé
les diverses pièces à conviction.
Note rédigée par Mr Lallcment-CEA.
COMMENTAIRE
Acceptons cette note. Mais convenons que l'on a trouvé des résidus d'uranothorianite et autres minerais sur le site (ce qui est admis dans les dossiers sous la forme: "à plusieurs reprises la chaîne n'a pas fonctionné et on dut déposer les déchets sur le site") Quoiqu'il en soit ces résidus sont présents et il faut faire quelque chose. Il faut déterminer par sondage l'étendue de la tache pour pouvoir retirer les déchets incriminés, les mettre en fûts et prévoir leur entreposage d'une façon sûre. La solution est loin d'être évidente mais il faut éviter la dispersion de la radioactivité car les conséquences sur l'environnement risqueraient d'être graves. p.4
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