Pour coller à l'actualité,
développons nos arguments à propos d'un type de déchet,
souvent peu connu, le déchet de luxe. Car le plutonium a beau être
un fleuron militaire, être un matériau stratégique,
être le combustible de l'avenir, il est un résidu (1%) du
retraitement ainsi que l'uranium (95,5%) encore enrichi. La Gazette avoue
pencher du coté de l'interprétation de S. Royal (voir l'extrait
de Vert contact) mais rajouter comme D. Anger qu'il faut arrêter
le retraitement.
A quoi joue-t-on à Cherbourg? Difficile de dire car la transparence est de rigueur mais comme toujours sa signification dépend de la personne qui cause. Dommage aussi que les écolos n'aient pas tous pris comme axe de combat d'exiger, au moins que le fameux bateau remporte Pu + déchets B + déchets C, à défaut d'obtenir une réflexion mondiale sur ces transports de matériaux. On aurait mieux cerné les mensonges des contrats de retraitement. De toute façon on garde et on gardera à jamais, pour nos gisements de mollusques les effluents rejetés dans l'anse des Moulinets. Espère-t-on les traquer à l'aide de coquilles Saint Jacques aux yeux bridés ou à l'accent teuton?! Pour votre information voici: - un document Cogéma publié dans l'Usine Nouvelle donnant un schéma du conditionnement, l'emballage FS-47 pesant 1,38 tonne dans lequel on a glissé un conteneur AA 227 où on range 3 étuis soudés contenant chacun 3kg. - un dossier ACRO sur le plutonium, sa toxicité et un calcul de conséquences en cas d'accident. - la position de Didier Anger parue dans Vert Contact (on ajoutera que c'est 1% de Pu, 3,5% de produits de fission non réclamés mais contractuels, 95,5% d'U encore enrichi à environ 1,2% réclamés? contractuels ou déchets?) Si le plutonium a certes une charge émotionnelle évidente, tout de même il faut remettre les pendules à l'heure. En 1981 l'extension de la Hague a été acceptée par le monde politique dans son ensemble et malheureusement par une grande partie de la population aussi (sauf les gens du coin de la Hague, mais ils étaient trop seuls pour être entendus). Dans la foulée il a été accepté le retraitement des combustibles étrangers ET le retour du Pu ainsi que des déchets dans les pays d'origine (cette clause est peu claire et n'a pas encore subi de début d'application). Il était donc inéluctable que du Pu reparte parce que: - Il coûte cher et le gouvernement Japonais n'est pas un mécène! - La France en a déjà trop et ne sait pas où le stocker. Le Pu est éminemment symbolique MAIS ce symbole est surtout le fait des Japonais. Les Français ont plus de mal à l'assumer même s'ils comprennent et espérons-le, partagent les craintes de la population Japonaise. Ils ont aussi en tête le restant des déchets et ils ont du mal à croire qu'un truc, sans valeur marchande et par contre nécessitant la construction d'un centre de stockage, soit réclamé par les Japonais!! (suite)
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suite:
Quant à espérer que l'AIEA puisse gérer le problème c'est utopique: elle ne gère même pas correctement le traité de Non Prolijération pour lequel elle a été créée. Cela n'a rien d'étonnant car cette agence s'est surtout transformée en un zélateur du nucléaire et se contente de promouvoir les réacteurs, les applications médicales ou autres. On ne peut pas espérer qu'elle participe activement à un arrêt de filière. Tout ce préambule pour dire que 1'on paie toujours ce qu'on n' a pas voulu voir en temps voulu. Au stade où on en est s'il est possible de réveiller le monde par ce chargement, tant mieux!! Pour le reste c'est vrai que les questions ultimes (11 au total) de l'IPSN ne sont pas tristes. Elles portent toutes sur les moyens pour combattre l'incendie. Mais les poser quand le bateau est quasiment à quai et qu'il va repartir cela rime à quoi? - Est-ce un dédouanement vis à vis des assurances en cas de pépin? - ou une tentative de reconquête de crédibilité? Dans un document "Schéma de plan d'intervention en cas d'accident de transport maritime nucléaire" (datant de 1984!) ce qui est plus spécialement repéré c'est l'incendie. Alors? Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, car ce document émanait déjà de l'IPSN... D'accord pour faire du barouf (et même beaucoup) mais demandons une fois de plus un bilan: de la mine au retraitement en passant par les réacteurs et en aboutissant au stockage. Le Pu est une pointe émergée de l'iceberg, il faut globaliser le combat sinon on accepte un réacteur, 1'exportation d'électricité, le retraitement et les bombes, etc. Et pour compléter votre information n'oubliez pas de réclamer le dossier Stop Nogent sur le sujet . p.4
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Le 12 octobre 1992, Cogema invitait
les représentants de la presse à l'usine de La Hague.
Les seules données fournies par l'exploitant sont: Cargaison de 1,5 t de Pu soit 1,7 t sous forme oxyde (PuO2) L'ACRO a donc jugé bon de préciser les données suivantes: Activités et caractéristiques
Note bis: tous ces différents isotopes émettent également des rayonnements g mais que l'on néglige en raison de leur énergie faible (inférieur à 50 keV) et en regard de l'extrême toxicité des émissions a. Toxicité radiologique
(suite)
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suite:
A titre d'exemple: - nitrate de Pu = forme soluble - oxyde de Pu = forme insoluble Le PuO2, qui nous intéresse ici, pénétrera plus difficilement par voie digestive mais sera par contre fortement incorporé par inhalation. Une fois dans le poumon, le Pu s'élimine très difficilement. Les particules déposées sont rapidement phagocytées par les macrophages. Suivant les modèles (rat, chien, singe...) le temps de demi-épuration peut varier de 300 à 500 jours. Au-delà de 1.000 jours il n'y a presque plus d'élimination. Une fraction du Pu entre dans le compartiment sanguin principalement par passage de la barrière alvéolo-capillaire. De là, complexé avec les ions citrates ou des protéines (telle la transferrine), le Pu sera distribué et fixé au sein d'organes cibles: - le foie - les os - les ganglions thoraciques et abdominaux - la rate - les gonades La rétention du Pu dans ces organes sera très forte. La CIPR (Commission Internationale de Protection Radiologique) évalue, pour l'homme, une période d'épuration de 40 ans pour le foie, 100 ans pour les os et une absence d'épuration pour les gonades. Il en résultera une certaine dose délivrée à ces organes qui est fonction de l'activité incorporée (voir exemple ci-après).
A partir de ces données de base et des
recommandations de la CIPR 60 on peut noter qu'un individu qui aurait incorporé
18,5 millionèmes de g de PuO2 recevrait un équivalent
de dose de 2.600 mSv, soit 50 fois plus que les 50 mSv "permis".
p.5
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par l'homme, et conduisant à la L.D. 50 ou à la L.D. 98 en fonction du délai indiqué
Mais le risque majeur, en cas d'accident, serait
vraisemblablement la contamination d'une population plus ou moins grande
par un nuage d'oxyde de Pu (composé volatile).
Morts par cancer:
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1ère génération 300 2nde génération 180 toutes générations 1140 Plusieurs remarques s'imposent:
LM = Limite annuelle d'incorporation (en Bq): activité maximale que "peut" incorporer un travailleur du nucléaire et qui lui délivrerait un équivalent de dose de 50 mSv. LDCA = Limite dérivée des concentrations dans l'air. Activité maximale par m3 d'air calculée à partir de 2.000 h d'activité professionnelle par an et d'un débit respiratoire de 1,2 m3/h. Ces valeurs doivent être divisées par 10 pour le public. p.6a
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Le bateau est confronté,
à 500 km de Cherbourg, à un grave incendie qui provoque la
destruction des barrières de confinement*. Les vents d'ouest entraînent
un panache d'oxyde de Pu (uès volatile) vers l'Europe. Lors des
réunions d'information qui ont eu lieu, l'exploitant s'est toujours
refusé à évoquer le scénario d'un accident
majeur sur le bateau. Faisons donc des hypothèses. Mais notons cependant
que la plupart des questions soulevées par l'IPSN, et révélées
par Greenpeace, portent sur ce risque d'incendie.
Base de données:
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- l'accident se déroulant à
500 kms en mer, 25% du contenu volatilisé est perdu en mer et là
encore non pris en compte
- sur le continent le panache est assimilé à un couloir de 1.500 kms de long, 30 kms de large et 1.000 m de hauteur. - L'activité volumique (en a) est de 285 Bq/m3 - Densité de population (cf. France): 100 hab/km2 - Exposition pendant 48 h - LAI "inhalation" moyenne (des isotopes a forme oxyde): 575Bq - Activité inhalée = 19 LAI - Equivalent de dose = 950 mSv - Equivalent de dose collectif = 4.275.000 h.Sv - Facteur de risque CIPR 60 (1991) = 5.10-2 Résultat (en terme probabiliste): 225.000 morts par cancer supplémentaires... et 43.000 anomalies héréditaires graves. * Selon le Nuclear Control Institute, la température moyenne et la durée moyenne d'un incendie sur un navire sont respectivement de l000°C et de 23 heures. Selon la Cogema, les containers peuvent résister 1 h30 à l.000°C. p.6b
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Lors de l'émission "L'Heure
de vérité" du 18 octobre sur France 2, Ségolène
Royal a contribué - de façon certes aimable - à la
désinformation des citoyens:
1) le Plutonium n'est pas un déchet mais une matière énergétique ou... militaire. C'est pour cette raison que nous nous opposons à son départ pour le Japon. La Hague est un supermarché du Plutonium militaire et la principale source de la prolifération de la bombe; 2) ce n'est qu'1% des combustibles irradiés amenés à La Hague qui retournera au Japon; 99% resteront à La Hague, véritable poubelle atomique. |
3) Enfin, considérer que c'est continent
par continent qu'à l'avenir les problèmes posés par
les déchets nucléaires ou autres devront être résolus,
c'est élargir la notion de proximité. C'est région
par région, pays par pays, que les problèmes doivent être
gérés. Pour l'immédiat, il faut retourner les 99%
des déchets vers le Japon et stocker le 1% de Plutonium à
La Hague, tant qu'une réflexion n'aura pas été menée
sur la voie du stockage direct des combustibles irradiés et la non
extraction du Plutonium. C'est ce que les Etats-Unis font depuis la fin
des années 1970, et la Suède - qui a rompu ses contrats avec
la Cogema-La Hague - depuis 1984.
Didier Anger
p.7a
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Nous n'avons pas pu faire arrêter
les contrats passés entre le Japon et la Cogêma, comme nous
l'avions fait en 1984 pour ceux passés avec la Suède: l'Akatsuki
Maru et le plutonium sont partis de Cherbourg.
Dans son long et complexe voyage de 60 jours vers le Japon, évitera-t-il le naufrage, l'incendie, le terrorisme et le piratage? Ce plutonium servira-t-il, à terme, à la confection de bombes atomiques? La vente au marché noir de kilos d'uranium enrichi ou de plutonium de l'ex-URSS vers l'Irak ou l'Iran est certes inquiétante; ici, c'est légalement et massivement que le lobby nucléaire et le ministère de l'industrie ont décidé de pratiquer le commerce et la prolifération de l'arme nucléaire... avec grand écran et petits fours pour les invités et les journalistes, mais aussi 2000 CRS - pas vraiment non-violents - et gendarmes mobiles en automitrailleuses pour les manifestants. Une défaite programmée, mais momentanèe, des écologistes. La filière du plutonium avec ses surgénérateurs et la bombe est mal en point. Il faudra bien arrêter l'extraction du plutonium et stocker directement les combustibles irradiés des centrales nucléaires. Dans cette campagne contre la Plutonium-connection, contre cette "drogue dure", deux raisons de se réjouir: premièrement, l'information a pu passer. Après la banalisation officielle - "Silence, on prolifère" - le ministère de l'Industrie et le lobby ont été obligés, au bout de cinq semaines, de sortir du silence. |
Après avoir essayé de faire
croire que le plutonium était un déchet et que tous les déchets
repartaient "jusqu'au dernier clou", ils ont fini par admettre que
seul le plutonium repartait (c'est-à-dire 1% des combustibles irradiés
amenés). Malgré le grand show sur grand écran, qui
a omis de montrer les écologistes sur la route de La Hague à
Cherbourg, et grâce aux journalistes indépendants qui ont
fait leur travail, La Hague a été désignée
pour ce qu'elle est: le supermarché du plutonium civil et militaire
et la poubelle atomique du monde. Le problème est bien apparu comme
planétaire et non seulement local.
Ensuite, l'union des écologistes a été exemplaire, de Greenpeace, de Robin des bois, des Verts, du CRILAN, chacun avec sa spécificité, et même si Brice Lalonde s'est compliqué le discours en s'affirmant plutôt contre le retraitement tout en étant pour le retour du plutonium au Japon, les conseillers régionaux de Basse-Normandie du groupe Génération Ecologie, ainsi qu'une élue de la majorité, se sont déclarés solidaires de la lutte. C'est prometteur pour l'avenir. Le Cotentin et la planète ont un avenir sans plutonium et sans nucléaire devant eux. Didier Anger
p.7b
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1 - Demandez le dossier hors série "faibles doses"
à Silence
Sa thèse fait le tour de cet accident. Comment il a pu se produire?
Son déroulement, ses conséquences
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