Les Organisations, associations
et individus signataires affirment que tous les réacteurs aussi
bien de l'Europe de l'Est que de l'Ouest représentent une grave
menace pour la sécurité de tout le continent. Ils demandent
au Parlement Européen d'user de tous ses pouvoirs pour obtenir la
fermeture de ces réacteurs, et de s'opposer à tous les investissements
qui ne seraient pas destinés à gérer leur fermeture
immédiate.
Les problèmes généralement mis en évidence pour la partie la plus vieille de ce parc sont: vieillissement prématuré, techniques mal conçues et démodées, prise en compte insuffisante de la possibilité d'accident. Les représentants officiels de l'Industrie et des Autorités de Sûreté reconnaissent qu'il est impossible que ces installations puissent être aussi sûres que des réacteurs de nouvelle conception et ils considèrent eux-même qu'elles sont une menace pour les populations. Les signataires rappellent au Parlement Européen que des alternatives existent pour toutes les nations concernées. Ces alternatives non seulement éliminent le risque nucléaire mais sont aussi moins chères et plus rapidement mises en oeuvre. Elles créent plus d'emplois et une économie plus efficace et donc peuvent contribuer à la stabilité sociale. Les signataires s'adressent plus particulièrement au Parlement Européen pour qu'il fasse pression sur la Banque Européenne de Développement et de Reconstruction (BERD), sur la Banque d'Investissement Européen (BIE) et autres institutions pour qu'elles arrêtent leurs investissements aux industries nucléaires. |
En particulier:
- Eviter de moderniser des réacteurs obsolètes. Sous l'apparence d'une amélioration de la sûreté, de tels investissements n'éliminent pas le danger et sont simplement une subvention aux firmes occidentales. - Eviter d'achever les constructions (ou de prévoir de nouveaux réacteurs) même aux standards actuels. - Investir sur des programmes d'énergies alternatifs tels que: Economies d'énergies Adaptation des sources d'énergie Energies renouvelables Les solutions les plus favorables pour l'écosystème sont aussi les plus saines en termes économiques et sociaux. Elles doivent prendre le pas sur l'Industrie Nucléaire. Nom
Signature
CON"I'RATOM 7 bd Carl Vogt, CH 1205 Genève, Suisse. p.22a
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Les centrales nucléaires
(du type RBMK et VVER) des pays centre- et est-européens représentent
une menace réelle pour la sécurité des peuples et
des écosystèmes du vieux continent dans son ensemble. Il
ne se trouve aujourd'hui personne pour contester ce fait. En effet, tant
les milieux écologistes que les experts proches des intérêts
nucléaires occidentaux sont unanimes: les centrales en question
sont vétustes, mal construites, mal exploitées et par conséquent
extrêmement dangereuses. Seules les solutions qu'ils envisagent pour
faire face à cette menace divergent fondamentalement.
En effet, ceux-là mêmes qui d'emblée réclamaient leur fermeture définitive, proposent actuellement de "moderniser" les centrales grâce à la technologie occidentale en la matière. Pour ce faire, ils tentent de persuader les banques internationales (au premier rang desquelles nous trouvons la B.E.R.D.) et les milieux politiques de débloquer les immenses sommes que supposent ces "rénovations". 1. Pourquoi une telle volte-face des milieux pro nucléaires?
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Jean Musitelli, porte-parole de l'Elysée,
interprétait d'une façon toute politique cette impossibilité
et ouvrait la voie aux objectifs mercantiles du lobby nucléaire,
lorsqu'en juin dernier, il affirmait que selon les cas, il peut être
décidé en accord avec l'Etat sur le territoire duquel est
située l'installation que: "sous réserve d'un certain
nombre de travaux, d'ailleurs très coûteux, la centrale peut
fonctionner à un niveau de sûreté qui n'est certes
pas occidental, mais qui est acceptable pour le pays en question".
Le cynisme de ce genre de position est non seulement criminel, mais aussi
doublé d'une large tranche d'ignorance. Comme si, après les
événements de Tchernobyl, on pouvait encore penser que ce
type de choix se limite à la dimension nationale?
Une catastrophe ne peut être que continentale, voire mondiale!!! Les études sur les centrales de conception soviétique s'accumulent ces temps derniers. Elles sont de plus en plus fouillées et documentées. Elles convergent toutes pour fustiger les incroyables faiblesses de ces installations. Sans entrer ici dans les spécificités de chaque réacteur, nous pouvons sérier ces points noirs de leur conception de la façon suivante:
p.22b
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A cela s'ajoutent, dans la plupart
des cas, des problèmes non moins inquiétants de qualification
et de motivation du personnel exploitant, le manque de pièces détachées
(surtout depuis la désagrégation du COMECON), pour ne citer
que ceux-ci.
On voit mal, dans ces circonstances, comment l'adjonction de systèmes de contrôles sophistiqués ou même d'un système de refroidissement d'urgence (lorsque cela est possible) pourrait compenser l'absence de confinement, le sous-dimensionnement des cuves (dont, en plus, l'acier est devenu cassant) ou l'insuffisance de la qualité des matériaux et des standards de construction. En d'autres termes les milieux pro nucléaires envisagent de prolonger significativement dans le temps la menace qui pèse sur l'Europe entière, puisque, de leur aveu même, il est techniquement impossible, même à grand frais, d'amener ces centrales à un degré de sécurité satisfaisant les nonnes internationales en la matière (nonnes qui rappelons-le, sont déjà incapables d'assurer un risque nul). 2. Des personnalités montent au créneau
3. Ces centrales peuvent être remplacées à moindre
coût par des économies d'énergie, des énergies
de substitution et une utilisation plus rationnelle de l'énergie[3]
(suite)
|
suite:
Ils sont beaucoup plus rentables, plus souples et donc plus vite amortis. Le fait qu'ils soient beaucoup plus créateurs d'emploi indigène est incontestablement un facteur important dans la recherche de stabilité politiques pour ces économies renaissantes. C'est également un élément-clé de la lutte contre les mouvemènts migratoires de masse. Pour donner une estimation du gaspillage d'énergie que connaissent ces pays, il suffit d'évoquer les pertes en gaz naturel que connaît la Russie chaque année. Elles sont principalement dues à la vétusté du réseau de distribution. La comparaison avec la consommation annuelle de la France ou de l'Europe de l'Ouest est presque choquante:
En conséquence, le scénario suivant doit être envisagé:
On le voit, l'augmentation de l'efficience énergétique est, pour ces pays, une priorité absolue à tous les stades du processus économique (production, distribution, consommation) et représente un potentiel presqu'inimaginable. Il s'agit bien là d'un double enjeu puisque cette rationalisation dans l'utilisation de l'énergie ne peut jouer un rôle positif dans la lutte aujourd'hui engagée contre l'aggravation de l'effet de serre et le réchauffement de l'atmosphère. 4. Ces centrales pourraient être fermées rapidement
et définitivement.
p.23
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M. A. Yakoblov, Conseiller du
Président Russe Boris Eltsine, développait un raisonnement
analogue seulement adapté à la dotation en ressource de son
pays lors d'une de ses apparitions à la télévision
française[5]. Il y mêlait certaines considérations
politiques non dénuées d'intérêt:
"La meilleure façon de se passer
du nucléaire est de fermer toutes les centrales nucléaires
et de les remplacer par une production à base de gaz naturel. On
a des turbines à gaz qui ont été développées
pour l'aviation et on peut les transformer en turbines à gaz très
efficaces, plus efficaces que ce que l'on a en occident. Il nous faut cinq
à sept ans et 6 milliards de dollars pour remplacer toutes les centrales
nucléaires par des centrales à gaz. Pour améliorer
la technologie des centrales nucléaires, il faudrait 60 milliards
de dollars, donc le calcul est clair, il faut fermer les centrales nucléaires.
L'exemple bulgare de Koslodoui montre pourtant
que des solutions encore plus simples existent bel et bien, puisque conune
l'affirme le Commandant Cousteau:
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Un investissement de l'ordre de 300 millions
de francs (français) permettrait d'améliorer le rendement
des centrales thermiques existantes et de mener une politique nationale
d'incitation à l'utilisation rationnelle de l'énergie. De
tels investissements permettraient d'économiser l'équivalent
de la production électriques des tranches I à IV de Koslodoui,
pour un coût largement inférieur à celui de leur rénovation."
Source: Koslodoui, danger immédiat?, Paris, Equipe Coustean, 1992. En conclusion, la structure de consommation
d'énergie des pays de l'Est de l'Europe, toute différente
de celle connue en occident, jumelée avec la chute de la production
qu'ils traversent actuellement, leur donne une chance historique de moderniser
leur appareil de foumiture énergétique tout en réduisant
le risque d'une catastrophe écologique majeure à néant.
1. Voir à ce propos les interviews qu'il a donnés à la presse. 2. Assemblée Nationale française, séance du 30 avril 1992. 3. Comme l'a déjà montré en 1990 une étude polonaise publiée par "The National Atomic Energy President's Team for Studying The Problems of NPP Zarnowiec", bien avant la parution des travaux projectifs de groupes écologistes tels ceux de Greenpeace International ("Risk Finance: Backfit vs Shutdown of VVER Nuclear Reactors", Amsterdam, nov. 1991) ou ceux de l'Institut für Angeewandte Oekologie ("Alternative Strategien für die Westliche Unterstützung einer ökologisch verträglichen Energiewirtschaft in Russland", Berlin, juin 1992). 4. Voir à ce propos l'expertise menée par l'Equipe Cousteau sur cette centrale. 5. Emission de FR3 "La Marche du siècle:crime nucléaire" du 23 septembre 1992. p.24
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Voici quelques faits
assez marquants parrni les incidents qui émaillent la vie quotidienne
de notre "chère" entreprise EDF:
- Les fissures des traversées
des couvercles de cuve. On en a trouvé une circonférentielle
(voir Magnuc de janvier 1993).
- le rappel à
l'ordre des ministères devant le peu d'enthousiasme de l'entreprise
pour faire du vrai retour d'expérience.
- les comptes rendus
de quelques réunions qui font un peu frémir devant le manque
de réalisme de la direction.
- La maintenance mal
faite.
Rappel
Le 23 septembre 1991, alors que le réacteur n+3 de Bugey était à l'arrêt pour visite décennale et rechargement en combustible, une fuite sur un manchon du couvercle de la cuve avait été mise en évidence au cours de l'épreuve hydraulique du circuit primaire de l'installation. L'épreuve hydraulique du circuit primaire des réacteurs à eau sous pression est effectuée tous les dix ans par l'exploitant, conformément à la réglementation en vigueur pour ces installations. Cette épreuve est réalisée, après déchargement des assemblages combustibles du coeur du réacteur, à une pression de 207 bars, la pression normale de fonctionnement étant égale à 155 bars. Ce contrôle permet de s'assurer de l'étanchéité du circuit primaire et de détecter des défauts qui pourraient provoquer des fuites pendant le fonctionnement de l'installation. La fuite décelée, de l'ordre d'un litre par heure, affectait l'un des soixante-cinq manchons (ou traversées) étanches, en alliage "inconel 600", permettant le passage des tiges de commande des grappes de contrôle du coeur à travers le couvercle de la cuve du réacteur. Les investigations menées dès la découverte de l'anomalie avaient révélé à la mi-octobre 1991, la présence d'une dizaine de fissures longitudinales (d'une longueur d'environ 10 cm) dans le manchon incriminé du couvercle de la cuve du réacteur n°3deBugey. Le contrôle des couvercles
(suite)
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suite:
Ces défauts ne mettent pas en cause la tenue mécanique des traversées affectées. Par ailleurs, même dans l'hypothèse où un de ces défauts entraînerait une fuite d'eau du circuit primaire à l'extérieur de la traversée, les procédures d'exploitation permettraient aux opérateurs de la détecter et d'y remédier avant que la sûreté de l'installation ne soit affectée. Traitement de l'anomalie
p.25
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La fuite d'un adaptateur
On rappelle qu'à ce jour, aucune fuite n'est survenue en exploitation (une seule a été constatée, lors d'une épreuve à Bugey). Les défauts existants conduisent cependant à en examiner l'éventualité. Une telle fuite (fuite d'eau radioactive du circuit primaire sur le couvercle de la cuve à l'intérieur de l'enceinte) pourrait être gérée après qu'elle ait été détectée par les procédures d'exploitation sans que la sûreté de l'intallation en soit affectée et sans conséquence pour l'environnement. Le réacteur serait, dans ce cas, arrêté et ferait avant redémarrage l'objet des contrôles et réparations nécessaires. |
Les situations accidentelles
De façon beaucoup plus hypothétique, une situation accidentelle pourrait résulter de la rupture brutale d'un adaptateur fissuré sur lequel une fissuration circonférentielle très importante se serait développée. Une telle situation a été étudiée à la conception des réacteurs; elle nécessiterait néanmoins la mise en oeuvre de procédures accidentelles afin de ramener le réacteur dans un état sûr. A ce jour, sur plus de 700 adaptateurs contrôlés, aucune fissure circonférentielle initiée à l'intérieur des adaptateurs n a été constatée. Toutefois, des résultats récents d'expertise, acquis en décembre 1992 sur la traversée ayant fuit à Bugey 3, mettent en évidence, en complément de la fissuration longitudinale à l'origine de cette fuite, des débuts de fissuration circonférentielle dans la zone de la soudure à l'extérieur de l'adaptateur. Ces dernières fissurations sont vraisemblablement dues au fait que l'interstice entre l'adaptateur et le couvercle a été maintenu en présence d'eau primaire, suite à la traversée d'une fissure longitudinale. p.26a
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29 juillet 1992
Le ministre de l'environnement
Le ministre de l'industrie et du commerce extérieur Monsieur le Directeur Général,
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On peut s'interroger sur les raisons qui ont
conduit, dans le cadre du "retour d'expérience" des deux problèmes
précédemment cités, à ne pas engager précocement
des investigations préventives sur les composants similaires. Nous
attachons en conséquence une importance particulière à
ce que des efforts importants soient accomplis par votre établissement
pour s'assurer de l'état des diverses pièces en inconel 600
équipant les réacteurs à eau sous pression et pour
prévenir l'apparition de telles anomalies sur les réacteurs
non encore en service. Plus généralement, il nous paraît
nécessaire que votre établissement s'interroge sur sa capacité
à anticiper l'apparition de ce type d'anomalie et sur son aptitude
à réagir rapidement dès lors qu'une telle anomalie
est découverte. Dans ce cadre ,nous souhaitons que votre établissement
réexamine les principaux incidents ou anomalies survenus par le
passé sur le parc nucléaire et vérifie que tous les
enseignements nécessaires à moyen et long termes en ont été
tirés. Cet examen devrait inclure une analyse critique des moyens
humains et techniques associés.
Sur l'ensemble des points évoqués ci-dessus, nous vous prions de bien vouloir nous faire part, d'ici deux mois, des orientations que vous retenez et, notamment, de votre doctrine quant à l'étendue et la rapidité des investigations à entreprendre pour tirer tous les enseignements d'une anomalie sur les composants présentant des similitudes avec un composant affecté. Un premier bilan de l'avancement des diverses analyses et actions que vous mènerez devra être disponible pour la fin de la présente année. Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Directeur Général, l'expression de nos sentiments distingués. Le ministre de l'environnement Ségolène
Royal
Le ministre de l'industrie et du commerce extérieur Dominique Strauss-Kahn p.26b
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Participants : MM. BERGOUGNOUX, BERTRON, CARLIER, DUPRAZ,
TARBY, HEDIN, LECOCQ, ROLLAND, BRETON, MACE (partiellement), BOULOT, REYNES,
NADAL, BRUGNOT, SEGUY.
En introduction M. CARLIER précise que
le palier CP0 a déjà été examiné mais
qu'une nouvelle difficulté est apparue récemment sur le couvercle
de Bugey 2. Sur le 1.300 MW le problème de la cinétique semble
être plus complexe qu'on ne le pensait. Enfin une réactualisation
de la réflexion sur les zones en Inconel 600 a conduit à
identifier de nouvelles zones sensibles: les traversées de fond
de cuve, les plaques de partition de GV et les réparation de DSR.
(suite)
|
suite:
Le bilan de l'ensemble des contrôles est le suivant: - sur le 900, sur 260 adaptateurs contrôlés, 18 sont fissurés, - sur le 1.300, sur 260 adaptateurs contrôlés, 9 sont fissurés. Concernant la stratégie: - sur le CP0, il s'agit de la mise en place de couvercles neufs à partir de fin 93 jusqu'enfin 94, avec des adaptateurs en alliage 690. En attendant les remplacements, des contrôles robotisés sont programmés, ainsi que des réparations minimales, si nécessaire. - sur le 1.300, on peut considérer trois familles de couvercles les plus anciens (P4 et le début du P'4, soit environ 8 tranches) pour lesquels le fonctionnement en dôme chaud a dépassé 25.000 heures et pour lesquels le phénomène est peu développé sauf sur FLA 1; les intermédiaires (6 tranches) pour lesquels la conversion en dôme froid, survenue tardivement, ne sera pas suffisante pour éviter le phénomène; et les plus jeunes (6 tranches). Les 6 dernières passées au dôme froid peuvent être assimilées au CP 1-CP2 . La stratégie concerne les 14 premières tranches. Quatre options de maintenance ont été examinées: le remplacement des couvercles par des couvercles neufs, la restauration des couvercles par remplacements d'adaptateurs, la réhabilitation des couvercles par traitements curatifs préventifs (qui a la faveur de Framatome) et le traitement des couvercles au cas par cas. De la comparaison technico-économique des différentes options, il ressort les propositions de stratégie suivantes pour les couverdes 1.300: - le remplacement de couvercles est une solution réglant totalement et définitivement le problème, sans aléa. - préciser l'écart économique entre les solutions de remplacement de couvercle et celle à caractère préventif/curatif; les deux autres solutions sont jugées moins intéressantes. - lever les incertitudes restant sur l'évolution de la maladie et le comportement de la soudure. - exploiter au mieux le retour d'expérience des contrôles et les résultats du programme de R et D. La décision définitive est à prendre en 1993. D'ici-là, un certain nombre d'actions conservatoires à court terme ont été prises: la commande d'un couvercle neuf et des approvisionnements lourds capables d'un second, la réalisation et la qualification de 1 ou 2 machines automatisées multifonction pour traiter les adaptateurs fissurés, la mise en oeuvre d'un programme d'inspection en service de chacun des 14 couvercles les plus anciens pour étoffer notre connaissance sur l'amorçage et l'évolution du phénomène. Sur le CPl/CP2, palier non encore affecté (fonctionnement en dôme froid) un programme d'inspection ad'hoc est prévu avec 2 tranches en 92 et 2 tranches en 93, ainsi que l'adaptation d'un outillage multifonction 1.300 aux couvercles CPl/CP2 considérés comme des précurseurs pour les plus jeunes couvercies 1.300. De la discussion qui a suivi cette présentation il ressort les points suivants: - M. BERTRON estime que le dossier est très clair et synthétique mais il se demande si la fissure de Bugey 3 qui était traversante et qui ne fuyait pas en service ne risque pas de remettre en cause notre stratégie. De plus il convient de ne pas éliminer trop vite la solution de traitement au cas par cas celleci pouvant être mise en oeuvre dans l'attente du remplacement. p.27
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- En réponse M. DUPRAZ
estime que la quasi-totalité des fissures trouvées sur le
1.300 se situant dans le premier tiers de l'épaisseur. On dispose
donc d'une marge suffisante dans le temps pour effectuer le programme d'actions
tel que proposé dans la stratégie.
- M. LECOCQ estime que l'option remplacement des couvercles est la plus intéressante et permet une mise en concurrence éventuelle. Dans le chiffrage actuel de l'option traitement curatif/préventif des couvercles qui est sans aucun doute une solution très intéressante en terme de chiffre d'affaire pour FRAMATOME, il n'est pas intégré le coût des études de développement des procédés, qui grève sensiblement son coût. - A une question de M. REYNES, il est précisé que le stockage des vieux couvercles est compris dans le chiffrage de l'option remplacement. Enfin il est précisé qu'il n'a pas été trouvé de défaut dans la soudure inconel/inox de la liaison bride/adaptateur dans la manchette (une tranche 900 et une tranche 1.300 ont été contrôlées). - M. ROLLAND estime que les différentes options ne s'excluent pas l'une l'autre. Le remplacement total n'exclut pas l'option de traitement au cas par cas dont le prix dépend du volume des contrôles. La solution traitement préventif présente l'inconvénient d'engager des coûts certains alors que la solution du traitement au cas par cas peut s'avérer intéressante si le développement du phénomène venait à se ralentir. L'optimisation de la solution doit prendre en compte le retour d'expérience et les aléas possibles. - M. BERGOUGNOUX demande ce qui déclenche la décision de remplacement d'un couvercle. Il paraît important d'étudier les branchements possibles des différentes stratégies les unes aux autres (par exemple: remplacement à bon escient après contrôle, ce qui paraît être une solution intéressante) car les dates de déclenchement des opérations et l'actualisation sont importants pour l'optimisation de la stratégie. - M. DUPRAZ estime qu'il faudra vraisemblablement adapter la stratégie à chaque couverde en fonction de l'état zéro. Le déclenchement du changement de couverde sera piloté par l'évolution de la fissure vers la traversée complète de l'adaptateur. Ce qu'il est important avant tout c'est de disposer d'un maximum de retour d'expérience avant de décider. - M. CARLIER précise que cette stratégie a été présentée à l'autorité de sûreté qui s'y est montrée plutôt favorable. Le dialogue avec elle est par contre beaucoup plus tendu sur le CP0. - M. TARBY présente ensuite les conclusions du réexamen effectué en 1992 de la revue de projet de 1991 sur les zones en Inconel 600 et qui avait identifié 3 zones sensibles: les évents du couvercle de cuve, la soudure de liaison plaque de partition-bol du GV et le bossage du drain des GV 1.300. Ce réexamen conduit à identifier de nouvelles zones sensibles: les pénétrations de fond de cuve en anomalie de fabrication ou réparées ainsi que les défauts sous revêtement réparés dans les tubulures de cuve. Ces zones présentent un risque d'amorsage à partir de 100.000 heures de service (durée au plus tôt). (suite)
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suite:
Concernant la soudure plaque de partition-bol du GV, non détensionnée en fabrication, les conséquences d'une fissuration (by-pass du faisceau tubulaire entraînant un déséquilibre limité du fonctionnement) sont maîtrisables. 2 GV ont été contrôlés, sans rien trouver. Un plan d'action est prévu: étude pour mieux appréhender le comportement du métal déposé, programme d'inspection en service, analyse des conséquences en terme de sûreté et mise au point de mesures préventives. Concernant les pénétrations de fond de cuve, les conséquences d'une rupture (fuite non isolable) sont acceptables, même si la rupture d'une pénétration entraîne la ruine de 2 voisines. Les pénétrations de la cuve de Bugey 3 ont toutes été contrôlées, sans rien révéler. Un plan d'action est prévu: un programme de maquettes pour mieux estimer les contraintes, un programme d'inspection en service prévoyant le contrôle de 2 tranches par an, une analyse de sûreté précisant les éléments permenant la maîtrise du scénario de rupture, la mise au point de mesures préventives et de procédés de réparation M. LECOCQ précise que les traversées de fond de cuve du palier N4 sont en Inconel 690, détensionné thermiquement à partir de Civaux 2. Pour Chooz Bl/B2 et Civaux 1, les traversées sont en Inconel 600, traité thermiquement, mais aucune n'a été réparée, ni redressée. Pour ce qui est des défauts sous revêtement réparés au droit des tubulures (7 cuves sont concernées), l'analyse montre que si le défaut se propage, celui-ci ne devrait pas devenir critique avant la fin de vie des cuves (40 ans). Un plan d'action est prévu: études visant à établir l'absence de risque pour les tubulures, qualification d'une méthode d'inspection en service de l'épaisseur du revêtement, inspection des cuves réparées en décennale, mise au point de mesures préventives. Un dossier sera transmis aux Autorités de Sûreté sur l'ensemble de ces points pour la fin novembre. Il concernera les tranches en exploitation et les tranches futures. La chiffraison de l'ensemble du programme est en cours. Un montant global de plusieurs centaines de MF est probable. M. CARLIER fait ensuite rapidement le point sur le couvercle de Bugey 2. Sur 3 traversées, 8 défauts longitudinaux de 4 mm de profondeur maximum ont été découverts, suite aux contrôles. Compte-tenu: - de la cinétique en dôme chaud (3 à 4 mm/an), rendant très faible le risque de voir la soudure traverser en un cycle, - du coût d'une réparation éventuelle en termes de disponibilité (plusieurs semaines) et de dosimétrie (50 à 100 rem), - du changement planifié du couvercle au prochain arrêt, la DEPT ne souhaite pas réparer avant redémarrage, contrairement au BCCN qui fait pression pour obtenir une réparation. Une épreuve de force est possible. En fin de réunion, M. NADAL s'interroge sur la communication à faire sur les résultats de l'expertise de la traversée de Bugey 3. L'option de ne pas communiquer est possible, mais dans ce cas il serait nécessaire d'avoir une réflexion complémentaire en envisageant le cas où l'information serait divulguée par quelqu'un d'autre. p.28
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Technique
Fessenheim 2/Vanne de refoulement du circuit RRA:
Unités
(suite)
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suite:
Besoins en emplois cadres d'EDF Production Transport/EPN à l'horizon 2000 En prévision de la réunion du 18 décembre 1992 avec F. Ailleret sur les besoins en emplois "Cadres" de l'EPN à l'horizon 2000, le Comité de Direction émet les observations suivantes sur le document qui lui est présenté: - Développer un chapitre sur les solidarités internes au sein d'EDF Production Transport en insistant: · sur la nécessité de compenser les sorties nettes de cadres du nucléaire vers le reste de !a DEPT par des entrées de cadres provenant de ce secteur, · sur la possibilité offerte aux personnels de haute maîtrise du reste d'EDF Production Transport de bénéficier, au sein du nucléaire, d'une formation permettant le passage au collège cadre. - Maintenir, pendant les trois années à venir, la tendance actuelle en matière de recrutement de cadres afin d'atteindre l'objectif affiché de + 400 emplois cadres Bac + 4 d'ici 1995 (dont la plus grande partie est destinée au gréement des ingénieries). En nombre, ces postes sont financés par le redéploiement interne, stratégie qui sera intégrée au dossier "effectifs" de la DEPT. - Préciser les effets du maintien de ce volume de recrutement sur le déroulement de carrière de la haute maîtrise et des cadres. - Compléter l'éclairage international du document en citant quelques exemples proches d'Europe du Nord (Finlande, Suède...). Le Comité de Direction se ressaisira du dossier, ainsi amendé, le lundi 7 décembre 1992 avant qu'il ne soit examiné par l'Equipe de Direction d'EDF Production Transport mardi 8 décembre prochain. Maîtrise des coûts du nucléaire:
Commentaire
p.29
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Il y a peu de temps que la Direction
a reconnu que la maintenance pouvait affecter la sûreté des
centrales nucléaires.
Il aura fallu les incidents significatifs de 1990 et surtout les relances médiatisées des Autorités de Sûreté pour que la Direction du Nucléaire veuille bien prendre conscience du problème. Personne ne conteste plus aujourd'hui que la maintenance puisse mettre en cause la Sûreté. Mais il subsiste un désaccord entre le Personnel et la Direction portant sur le degré de gravité de la situation, et sur les solutions. La Direction suivant sa bonne habitude, minimise les problèmes ,allant même jusqu'à prétendre que la situation s'améliore. Pourtant les écrits ne manquent pas qui mettent en évidence l'impuissance de la Direction du nucléaire à améliorer la sûreté. (voir par exemple le Rapport TANGUY[1], le rapport BIRRAUX[2], les études de psychopathologie du Professeur DEJOURS[3], les rapports EURISYS CONSULTANTS[4], nos diverses interventions). Les événements ne démentent pas les analyses: les indicateurs événementiels (incidents significatifs par exemple) montrent que la situation ne s'améliore pas (et encore ne reflètent-ils qu'une partie de la réalité). Les situations que nous vivons et que nous dénonçons en témoignent également. La qualité du service (disponibilité par exemple) atteste des mêmes contre-performances. Les accidentologues ont mis en évidence que pour les systèmes industriels complexes, une catastrophe survient toujours dans un contexte d'exploitation en mode dégradé et de non prise en compte d'événements précurseurs. L'heure est grave, car dans le nucléaire, nous sommes depuis plusieurs années en mode dégradé et la politique de la Direction notamment dans le domaine de la maintenance des centrales nucléaires contribue à accélérer cette dégradation. Faut-il attendre un accident nucléaire pour que les Pouvoirs Publics prennent les mesures qui s'imposent? Le contexte culturel et managérial
(suite)
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suite:
On peut d'ailleurs généraliser en disant que la Direction proscrit l'exercice du contre-pouvoir, sous toutes ses formes. (d'où la répression syndicale dont nous sommes l'objet sur certains sites). Ceci explique sans doute la stratégie de mobilité des cadres: n'importe qui, n'importe où et pas longtemps. De fait il n'existe pas de plan de carrière, il n'est pas tenu compte du point de vue des individus et la capitalisation de l'expérience acquise au cours de chacun des postes est faible. La mobilité contribue surtout à l'élévation du niveau de confusion et d'incompétence. Cela explique sans doute également le refus de la Direction de s'ouvrir aux sciences humaines. Pourtant la technique pure a ses limites et le progrès passe désormais par là. Mais l'Etat Major du nucléaire a des certitudes qu'il impose par un management autoritaire. Il ne faut pas s'étonner dans ces conditions que le retour d'expérience ne puisse pas fonctionner. En effet pour les raisons signalées ci-dessus de nombreux événements précurseurs ne sont pas traités comme ils devraient et fatalement un événement plus grave arrive ou va arriver! Quant au contrôle inteme, il est pratiquement inexistant! Est-ce une erreur de management, ou une volonté pour mieux pratiquer la politique de l'autruche? Dans le même ordre d'idée, alors qu'elle prône les principes du rapport INSAG.4[7], la Direction ne met en place aucun suivi des indicateurs qui y sont proposés. C'est probablement aussi leur culture qui amènent nos dirigeants à n'entreprendre aucune action contre la corruption. Le marché de la maintenance (plus de 6 milliards de francs chaque année)[8] échapperait-il à ce phénomène qui préoccupe les Pouvoirs Publics en ce moment? Les remarques de Michel Lavérie le patron de la DSIN[9] rejoignent les critiques précédentes, à savoir, un décalage permanent entre les discours et les réalités, une négligence ou un retard important dans la prise en compte des demandes d'amélioration, une déficience dans les moyens techniques et humains associés. Caractéristiques de la politique de maintenance
actuelle
p.30
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Pourquoi la doctrine n'a-telle
pas d'assise scientifique? Pourquoi ne pas appliquer la maintenance Prédictive[11],
alors que l'effet palier se prêterait à merveille à
une maintenance intelligente et économique? En fait, la périodicité
et le contenu des interventions sont directement issus des constructeurs,
qui ne manquent pas de faire de la consommation, tant au niveau des pièoes
de rechange, qu'à celui des heures travaillées. D'ailleurs
les installations fournies dans les centrales, sont de moins en moins accompagnées
de plans permettant aux techniciens et ingénieurs EDF de gérer
eux-mêmes les matériels dont ils ont la responsabilité.
Certains contrats sont d'ailleurs rédigés de facon à
"excuser" les constructeurs de cette attitude. Conséquence les ingénieurs
n'ont pas d'autres solutions que de sous-traiter. Se passe-t-il la même
chose dans les autres pays équipés de centrales REP (USA,
Japon, Allemagne, Belgique, Afrique du sud)?
L'absence stratégique d'expert: Côté EDF il n'y a pas aujourd'hui d'Expert même pour les matériels importants pour la sûreté ou la disponibilité. De fait les décisions se prennent lors de réunions à huis clos entre Dirigeants. Dans ce domaine également la Direction s'est donnée les moyens d'être incontestée! L'augmentation stratégique de la sous-traitance: Ici, on arrive au paradoxe suprême: la Direction dit vouloir améliorer la sûreté et baisser les coûts, et elle décide pour ce faire, une forte augmentation de la sous-traitance. Nous étions déjà à un taux de sous-traitance de l'ordre de 50% avec un certain nombre de difficultés. La Direction veut allègrement passer à 90 %. De plus, il faut avoir présent à l'esprit que dans le nucléaire, il a été observé des sous-traitances en cascade allant jusqu'à 5 à 6 niveaux[12]. Est-ce que le nucléaire, technologie de pointe, peut s'accommoder de cette fantaisie? Dans ce contexte de mobilité générale, qui connaîtra l'installation demain? Pour pallier cette critique, la Direction a décidé de fidéliser les entreprises. Elle accepte même de payer des surcoûts de prestations. A quoi cela va-t-il servir, puisque le système libéral n'interdit pas encore aux salariés d'être, eux, infidèles à leur entreprise? Dans la pratique on observe en moyenne, qu'un agent d'entreprise sur deux ne se représente pas l'année suivante. Il a même été observé sur un site, lors d'une révision, un mouvement de personnels équivalent à 5 fois l'effectif nécessaire. Il y a de plus ceux qui tournent sur les différents sites, en étant exposés à des pratiques différentes, tant pour les méthodes de travail que pour les aspects administratifs et réglementaires. Si on y ajoute la démotivation, la fatigue des transports, la précarite du statut liée au niveau de la dosimétrie, on réunit tous les ingrédients pour créer la potentialité d'une erreur ou d'une omission. Quand bien même, on fidèliserait un certain nombre d'agents d'entreprise, qui peut prétendre que la non-qualité qui sera à l'origine de l'accident ne sera pas le fait d'un des nombreux autres travailleurs extérieurs. Qui maîtrise la situation, dans cette fourmilière que la Direction accroît et désorganise tous les jours un peu plus? On vient par exemple de découvrir récemment qu'il est possible d'être boulanger, la nuit, et de travailler sur du matériel important pour la sûreté, le jour. Ce genre de situation ne peut aller qu'en augmentant, car ce n'est pas le nouveau carnet d'accès qui y remédiera (le carnet DATR n'empêche pas certains agents extérieurs de recevoir, chaque année, des doses 2 à 3 fois supérieures à la limite maximale annuelle). Comment assure-t-on la maîtrise de la sûreté, de la disponibilité et des coûts dans un tel contexte? Pour les acteurs du terrain, il est indéniable que ces domaines sont interdépendants et affectés négativement par les dispositions imposées par la Direction. Ainsi certains sites qui réussissaient à respecter les durées d'arrêt de tranche, sont aujourd'hui systématiquement en retard. Le personnel estime que les 2 causes principales sont l'organisation de la maintenance et l'accroissement de la sous-traitance. (suite)
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La politique de non-transparence: Elle va de pair avec la suppression des contre-pouvoirs. Encore une fois le discours est à la transparence et la pratique à l'opposé. Parce qu'elle sait qu'elle ne peut convaincre, la Direction triche sur les chiffres. M. Carlier annonce 10.000 agents d'entreprise chaque année et explique qu"'On sort les servitudes qui sont autre chose que de la maintenance". Comment se fait-il que ses propres services indiquent (voir application informatique A22) qu'environ 20.000 agents d'entreprises recoivent des doses radioactives chaque année? Comment se fait-il que le fichier informatique d'accès du personnel (FAP) comporte 50.000 noms d'agents extérieurs? Y aurait-il 10.000 travailleurs pour les servitudes? Celles-ci sont-elles gratuites? Ne peuvent-elles mettre en cause la sûreté? Dans la plupart des domaines la Direction n'a pas de dossier. Lorsqu'elle en a, elle les cache. C'est le cas par exemple des études de psychopathologie et des analyses d'accident mortel. Pour ces dernières, la Direction a même décidé de ne pas les diffuser afin qu'ils ne puissent être transmis à la justice. La raison en simple ces dossiers indiquent que l'on fonctionne en régime dégradé par conséquence directe du management exercé par la Direction. En ce qui concerne les coûts, la Direction n'a pour tout argument que ses certitudes. C'est donc un peu léger pour engager l'avenir du nucléaire et de l'établissement. La Direction refuse de faire la lumière sur le coût comparatif agents EDF-agents extérieurs. A Bugey par exemple, où l'intersyndicale CGT-CFDT-FO-CFTC a chargé le cabinet SECAFI de cette mission, le chef d'unité refuse de fournir les éléments à l'expert. La réponse lui fait tellement peur qu'il n'hésite pas à recourir à l'entrave au fonctionnement de l'organisme statutaire. Les propositions
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La réorganisation de la maintenance:
Une réorganisation est nécessaire aussi bien au niveau des entités nationales (Moyens centraux du Parc, CNIP, SEPTEN) qui "pédalent dans la choucroute", que du terrain où il est nécessaire d'apporter des corrections à la réforme. Il faut bien entendu que le personnel et ses représentants y soient effectivement associés (ce qui n'est pas le cas actuellement). Au niveau national: Il faut mettre en place une orchestration nationale pour les opérations de maintenance qui impactent la sûreté et la disponibilité (l'équivalent de ce qu'est le dispatching national à l'exploitation). Il est nécessaire de mettre en place de véritables experts afin qu'EDF se réapproprie les décisions concernant la maintenance. Il faut mettre fin à la guerre entre Services, savamment entretenue jusqu'ici par les gens qui y trouvaient leur intérêt (l'éloignement géographique et l'indépendance hiérarchique sont à réduire au maximum)[16]. Il faut rapidement disposer d'une doctrine reconnue par le terrain et par les Autorités de sûreté. Elle devra notamment préconiser la suppression de la maintenance de complaisance et de routine et s'appuyer sur un contrôle et un retour d'expérience efficient. Il faut mettre en place un véritable contrôle interne à tous les niveaux, non sans avoir compris pourquoi il n'y en a pas actuellement. Au niveau local: Il est nécessaire de définir comment on assure le maintien du savoir faire (quels métiers? quels effectifs?). Il faut assurer la stabilité de l'agent à la tâche, tout en lui garantissant une évolution de carrière sur place. En effet le temps lui donne une meilleure vision des choses. Il lui permet d'affiner ses connaissances techniques et relationnelles. De bonnes conditions de travail associées à un système de rémunération satisfaisant le conduisent à mieux s'impliquer. La stabilité à la tâche ne peut que contribuer à l'amélioration de la sûreté, de la disponibilité et des coûts. L'amélioration du retour d'expérience: L'analyse des incidents et des contre-performances doit être faite sans domaines interdits: - incidence de l'organisation, - part imputable aux exécutants mais également à l'encadrement aussi bien pour l'entreprise que pour EDF (compétence, conscience professionnelle, stress, santé), - part imputable au service central, - part imputable à l'Etat Major, alors que certains services centraux brassent du vent et des papiers sans aucune efficacité, certaines analyses ne sont pas faites. (suite)
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suite: Il serait pourtant très intéressant de savoir pourquoi certains réalisent leur visite partielle avec 3 fois moins de personnel que leurs homologues; comment ceci se traduit dans les résultats (qualité, sécurité, sûreté, disponibilité, coût); pourquoi ceux qui étaient performants ne le sont plus; pourquoi le taux de suicide dans certaines centrales nucléaires est 10 fois plus important que la moyenne des industries francaises, etc? Il existe bien d'autres domaines qui impactent la maintenance. Nous nous contenterons de citer les plus importants, comme la nécessité de rétablir le dialogue social, de définir une politique de l'innovation, d'introduire les sciences humaines dans la formation et dans les méthodes de travail (y compris dans les analyses de sûreté et de coût). Pour conclure, nous souhaitons une prise de conscience et des décisions rapides de la part de la Direction générale. Les dysfonctionnements, fraudes[l7], défaillances humaines[l8], se multiplient et l'accident peut survenir à tout moment dans ce contexte dégradé. Dans la négative cette question devra être portée à la connaissance des Ministres de tutelle (déià partiellement informés grâce aux Autorités de sûreté), et à celle des parlementaires. Notes: 1. Pierre TANGUY est Inspecteur Général pour la Sûreté Nucléaire à EDF. 2. Claude BIRRAUX Député est Rapporteur de L'office Parlementaire d'évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques. 3. Christophe DEJOURS est psychanalyste, psychiatre, médecin du travail et ergonome. 4. EURISYS CONSULTANTS s'est spécialité dans l'étude des accidents dans les systèmes industriels complexes. 5. Note de la rédaction: ce "et pour cause" n'a probablement pas la même signification pour Pierre TANGUY et pour nous. 6. On observe dans ce domaine comme dans d'autres, une opposition à 180 degrés entre le discours et les actes. 7. Auxquels il faut ajouter des opérations comme le remplacement des générateurs de vapeur: plus de 3 milliards par tranche. 8. DSIN: Direction de la Sureté des Installations Nucléaires rattachée au Ministre de l'Industrie. 9. Ce qui tend à prouver qu'il n'y a pas que la Direction qui avait sous-estimé l'incidence de la maintenance sur la Sûreté. 10. Groupe consultatif international pour la sûreté nucléaire. 11. Sur ce point également il y a le discours et les actes. 12. C'est le problème vulgairement appelé de la Viande à REMS et de la Pompe à Fric. 13. Groupe Intersyndical de l'Industrie Nucléaire. 14. EDF "vache à lait". 15. Organisation Régionale d'Intervention. 16. Pourquoi la Direction n'applique-t-elle pas "le raccourcissement de la ligne hiérarchique" aux grands chefs? 17. Par exemple films radiographiques SPIE à Dampierre. 18. Par exemple déclenchement des 3 tranches de Paluel le 15.10.92. p.32
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