Alors que depuis
le début des années 80 la cogénération a connu
une croissance importante aux USA et dans la plupart des pays européens,
la France est restée jusqu'à une date récente dans
une situation atypique de faible développement de cette technique.
Considérant que la production combinée de chaleur et d'électricité présente de nombreux atouts au titre de notre politique énergétique, les Pouvoirs publics ont pris, au cours de ces dernières années, un ensemble de mesures pour mettre progressivement en place un cadre juridique, fiscal, technique et économique favorable à son développement. Ces mesures se sont révélées efficaces puisqu'elles se traduisent aujourd'hui par un nombre important de projets d'installations de cogénération dans l'ensemble des secteurs de l'industrie, du tertiaire et des réseaux de chaleur et ceci pour l'ensemble de la gamme de puissance à partir de quelques centaines de kW électriques jusqu'à une centaine de MW électriques. (suite)
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On distingue trois grandes familles de cogénération: - la turbine à vapeur: depuis de nombreuses décennies cette technique est utilisée couramment par les industriels qui ont des besoins importants de chaleur et d'électricité (chimie, papeterie, sucrerie, . . .). - Le moteur thermique: il fonctionne généralement au fioul domestique ou au gaz et est particulièrement adapté au chauffage de locaux pour des puissances limitées. - La turbine à combustion: c'est à partir du milieu des années 80 que cette technique (turbine aérodérivative) s'est développée, essentiellement dans l'industrie et les réseaux de chaleur ou les hôpitaux ayant des besoins énergétiques importants. Ces différentes techniques produisent de façon combinée et simultanée de l'énergie thermique et de l'énergie mécanique: - L'énergie thermique est récupérée sur les gaz d'échappement et les circuits de refroidissement des moteurs ou turbines à gaz ou sur la vapeur détendue dans les turbines à vapeur. - L'énergie mécanique qui est aujourd'hui, dans la quasi-totalité des cas, transformée en électricité par couplage avec un alternateur, peut également entraîner directement des compresseurs, ventilateurs, pompes... Les avantages de la cogénération La différence essentielle
entre la cogénération et les centrales de production d'électricité
thermiques classiques ou nucléaires réside dans le principe
de la récupération et de l'utilisation de la chaleur produite
par la cogénération alors que, dans le cas des centrales
thermiques, la vapeur turbinée pour produire l'électricité
est ensuite rejetée dans le milieu naturel.
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En conjuguant une production de vapeur
à une production d'électricité, soit autoconsommée,
soit vendue au réseau, la cogénération peut réduire
leur facture énergétique et leurs émissions polluantes,
diminuer la sensibilité aux évolutions des coûts énergétiques
et assurer le secours électrique en cas d'incidents sur le réseau
public.
La cogénération est également une solution énergétique attractive pour le secteur tertiaire (hôpitaux, aéroports, écoles...) ainsi que pour les collectivités locales (réseaux de chaleur alimentant des ensembles immobiliers et valorisation énergétique des ordures ménagères). La promotion de la production combinée de chaleur et d'électricité s'inscrit dans la stratégie communautaire définie par la résolution du Conseil de l'Union européenne du 8 décembre 1997. Celle-ci souligne en effet que la cogénération peut apporter une contribution importante à la réduction des principaux gaz à effet de serre (1) et fixe comme objectif le doublement, d'ici 2010, de la part globale de la production cogénérée dans l'ensemble de la Communauté, à charge pour les États membres de prendre les mesures nécessaires. Quelles mesures ont été prises pour
favoriser le développement de la cogénération ?
Un dispositif fiscal favorable
Une obligation d'achat permanente pour EDF
d 'acheter l'électricité des cogénérateurs
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Pour bénéficier de ces dispositions, les installations de cogénération doivent obtenir un "certificat de conformité", établi par l'administration, qui atteste le respect des caractéristiques suivantes (ii): - rendement énergétique global de 65% minimum, - rapport chaleur / force supérieur à 50%, - utilisation effective de la chaleur produite. La définition des conditions techniques
de raccordement au réseau public
La mise en place de nouvelles conditions d'achat
de l'électricité produite
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Par ailleurs,
un complément de rémunération est accordé aux
cogénérations présentant une bonne efficacité
énergétique.
Enfin, les conditions de rémunération proposées dans les contrats d'achat sont fondées sur les "coûts évités" c'est à dire qu'elles sont calculées à partir du coût du moyen de production qui serait installé par EDF, en l'absence de la cogénération, si le système électrique devait se développer. On retient comme moyen de production évité un cycle combiné au gaz de 650 MW qui peut être considéré comme l'équipement le plus compétitif pour une large plage de durées annuelles de fonctionnement aux prix actuels du gaz. Une actualisation (2) des conditions d'achat est intervenue début 1999 dans l'attente du dispositif qui résultera de la prochaine loi de modernisation et de développement du Service public de l'électricité; le dispositif transitoire mis en place, qui concerne les nouveaux projets de cogénération relevant de l'actuelle obligation légale d'achat (pour un plafond de 500 MW), a notamment revalorisé l'incitation complémentaire pour les installations les plus performantes. Le décollage de la cogénération
en France
De nombreux contrats d'achat d'électricité ont été signés ou ont vocation à l'être prochainement: les 309 projets de contrats qui, au 16 avril 1999, ont été soumis à l'approbation du ministère représentent une puissance totale de 1545 MW (inclus dans les 5323 MW ayant obtenu un certificat de conformité). (suite)
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Ils se répartissent de la manière suivante: - 61 contrats de moins de 1 MW représentant 53 MW - 216 contrats entre 1 et 8 MW représentant 729 MW - 11 contrats de plus de 8 MW représentant 157 MW pour les réseaux de chaleur - 20 contrats de plus de 8 MW représentant 606 MW pour le secteur industriel. Les techniques de cogénération installées depuis ces dernières années ou en projet sont en général des moteurs fonctionnant au gaz naturel pour les petites puissances et des turbines à combustion au-delà de quelques MW. Quel avenir pour la cogénération
?
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Quatre décharges
situées en Ile de France et accueillant chaque année quelques
2,3 millions de tonnes d'ordures ménagères soit les deux
tiers des quantités produites par la région, valorisent déjà
le biogaz qu'elles produisent. Elles fournissent ainsi quelques 180.000MWh
(mégawatts-heures) et 1250 tonnes équivalent pétrole
(tep) par an. Pour autant, un important gisement demeure, que l'Agence
régionale de l'environnement et des nouvelles énergies (Arene),
l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie
(Ademe) et Gaz de France (GDF) ont demandé au cabinet Solagro-Planétude
d'étuduer.
Les conclusions de cette étude font apparaître l'existence d'un potentiel valorisable total de 100.000 à 150.000 tep sur la période 2000-2009, avec une puissance disponible de l'ordre de 21 MW en énergie primaire. La taille respective des sites potentiels (ils sont une dizaine) irait de 1,1 à 5,5 MW. Quatre d'entre eux pourraient engager rapidement des projets, soulignent les auteurs de l'étude, par exemple dans le cadre de l'appel à propositions EDF-Ademe. Certains pourraient produire, outre du courant, de la chaleur pour le chauffage ou du carburant. |
Autre avantage, écologique celui-là,
la suppression d'une bonne partie du brûlage aux torchères,
surtout quand on sait que le méthane est vingt fois plus nocif que
le gaz carbonique (CO2) en termes de production de CO2.
Deuxième filière intéressante, la méthanisation de la fraction fermentescible des déchets, qui connait actuellement un essor considérable en Europe et notamment en Allemagne. Une seule usine existe en France, à Amiens, depuis 1986. S'agissant de l'Ile de France, le procédé pourrait concerner, à l'horizon 2020, entre 1 et 2 Mt de déchets par an, qui pourraient produire annuellement entre 110.000 et 250.000 tep. D'ici-là, la production cumulée serait comprise entre 1,2 et 2,2 Mtep. Intérêt de la méthanisation, le gisement de biogaz qui en est issu est durable et renouvelable, à l'inverse de celui produit par les décharges, qui ne dure qu'une dizaine d'années après leur fermeture. Il devrait donc s'éteindre vers 2012, compte tenu de l'obligation insturée par la loi de 1992 de limiter à compter de 2002 le stockage en décharge aux seuls déchets ultimes. A noter que le coût de la méthanisation s'établit à 150 à 300 francs la tonne de déchets traités, soit un chiffre égal à celui du compostage et nettement inférieur à celui de l'incinération. |
Que fait-on des déchets fermentescibles
:
Enfouissement 47%, incinération 45%
compostage 7,7%, méthanisation 0,3%
En Rhône Alpes, le gisement de déchets
organiques est de 14 millions de tonnes/an. Compte tenu des possibilités
(environ 250 kg de carbone par tonne fournissant environ 330 m3 de gaz
par tonne contenant 55ù de méthane) et des rendement on peut
récupérer 100 m3 de méthane par tonne. Le gisement
rhônealpin s'élève à 1,4 milliard de m3 de méthane
par an soit 1,3 million de tep/an. Pour le moment il existe une réalisation
à Vienne où la station d'épuration sera alimentée
par de l'électricité provenant de biogaz et à Rillieux
la Pape 172 logements sont reliés au biogaz.