Tout d'abord tous les voeux de la Gazette pour une nouvelle année que 1999 a quelque peu bousculé. Merci à vous tous pour vos encouragements. Les rçabonnements sont en cours. Merci de nous envoyer vos informations. Le bug de l'an 2000 a eu un effet bénéfique. Tout avait été poli pour le grand jour et tout a servi mais pas pour le bug. Et le passage n'a rien généré de plus (pour le moment...) mais rien ne sera pire que les 2 tempêtes qui ont brisé les arbres, arraché les toitures, inondé les pavillons, tordu les pylônes, etc... Comme quoi la nature arrive toujours à nous surprendre et Le Blayais (Gironde ) a particulièrement souffert; inondations qui ne devait jamais arriver, inondation millénaire: joli. Bon cela donne tout de même les rçacteurs stoppés, des galeries inondées et un niveau 2 pour gros dégats et un refroidissement des rçacteurs un peu délicat. Disons que pendant une dizaine d'heures les techniciens de la centrale ont craint le pire. D'autant plus que une évacuation de la population se serait avérée impossible compte tenu des problèmes liés à la tempête. C'est passé mais ce fut juste et encore maintenant il est toujours sur ses générateurs de vapeur et il y a du boulot pour tout réparer... Je constate de plus que les mises en garde sur "les oeufs dans le même panier" s'avèrent justes ainsi que les mises en garde sur la fragilité du réseau de transport. Notre dépendance et notre foi en la fée électricité nous enlève beaucoup de possibilités d'action. Enfin ce fut un désastre mais en partie maîtrisé, ce n'est pas si mal même si rien n'est facile à vivre (manque de chauffage, d'eau potable, champs inondés, bois fichus, exploitations à genoux). Espérons un petit coup de frein pour ne plus dépendre à ce point des réseaux et savoir mieux régionaliser tout en gardant une solidarité nationale. Espérons aussi que EDF va le rénover son réseau, c'est trop facile de ne pas prévoir les coups de vent, la neige lourde et les bris d'arbres. Finalement les lignes enterrées c'est plus cher mais est-ce si vrai devant les milliards nécessaires pour repartir? Et surtout appliquons la non électrification par ligne, faisons du photovoltaïque ou des unités de cogénération et pas seulement en Corse et dans les DOM. Il faut dire que 1999 est mort en laissant des traces: tempêtes, marées noires mais aussi manifestations internationales contre les OGM. (suite)
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Finalement on peut espérer que l'an 2000 sera le début de quelque chose. Ce serait vraiment super mais il ne faut pas rêver.... En ce qui concerne les déchets, le rapport Rivasi verra peut-être le jour après la sçance publique du 10 février. Il serait temps car notre politique en matière de radioprotection et en matière de gestion des déchets n'est pas à la mesure des problèmes. Le Japon, coté citoyens, vit très mal son accident de criticité et le décès de l'ouvrier le plus irradié. Du coup l'usage du MOX est retardé mais cela n'empêche pas les autorités proclamer qu'ils arriveront à faire des stockages sûrs pour 100.000 ans !! Quant à la Belgique, elle va recevoir ses premiers conteneurs de verre. De toute façon il faut compter au moins 10 ans pour écluser le stock existant (verres environ 4.500 conteneurs, coques, embouts environ 6.000, peut être plus certains documents totalisent 12.000) et ce au rythme de 500 conteneurs par an. Or si on se penche sur les retours vers le Japon, l'Allemagne ou la Suisse on est loin, très loin du compte... Cette politique menée par les industrie: retraitement, fabrication de MOX, enrichissement à EURODIF, nous conduit dans l'impasse. Il est inadmissible que COGEMA lance une enquête soit disant de régularisation: avoir le droit (qu'elle s'octroie déjà) de retraiter tous les combustibles possibles et imaginables et en plus en portant la capacité de UP2-800 et de UP3 à 1000 tonnes chaque tête, sous la promesse de fermer (peut-être) UP2-400 et en limitant la capacité totale de la Hague à 1.700 tonnes. Evidemment il n'est plus question de revoir les rejets radioactifs et... chimiques. Car contrairement aux centrales EDF qui arrivent à la fin de leur autorisation chimique et doivent donc renouveler leurs autorisations, COGEMA-La Hague fonctionne pour l'éternité sans autorisation de rejets chimiques mais avec des possibilités de rejets radioactifs particulièrement élevés. Bien sûr, COGEMA qui lit le rapport Sugier à sa façon se prétend un modèle de protection des population et des travailleurs. p.1
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De toute façon si les industriels font la loi, l'ANDRA,
agence de l'état ose écrire:
"Compte tenu des évaluations d'impact prèsentées, l'ANDRA ne sollicite pas, au titre du décret n°95-540 susvisé, d'autorisation de rejet d'effluents radioactif liquides". De fait, l'ANDRA considère que ces rejets d'eau du bassin d'orage ne peuvent être traités comme des rejets radioactifs au titre de la rubrique 2.3.2. du décret n°93-743 du 29 mars 1993 et respectent bien l'article 7.2 du décret d'autorisation de crçation. Comme la DSIN est toujours en train d'étudier le dossier, je trouve gonflé de poser les conclusions. Le site de Soulaines doit être soumis à la réglementation et ce n'est pas à l'ANDRA de juger si oui ou non cela doit se faire. Si l'ANDRA espère la compréhension et le bon accueil des populations, il lui faut cesser de prendre la terre entière et les habitants de Bures pour des demeurés. De même pour prospecter le granit, mieux vaudrait mettre les cartes sur la table, ça éviterait des affrontements et on pourrait peut-être se pencher sur les déchets. Dernière petite information: pour cacher les déjections des mines il est envisager de réaliser un grand stade automobile dans le Lodévois. Avant toute récupération pour réaliser quoique ce soit, il faudrait avoir un aperçu sur la reprise du site: décontamination, suivi des eaux, reprise des boues, démolition des bâtiments SIMO. Le cas de Saint Priest La Prugne est là pour nous rappeler qu'il n'est pas du tout évident de décontaminer un site et qu'il est particulièrement difficile de faire une étude de la contamination radioactive résiduelle. Le site a été fermé en 1980 et il est toujours inutilisable. Deux autres sites, celui de Saint-Aubin près de Saclay pourtant beaucoup plus petits restent sous surveillance alors qu'ils ont cessé de servir depuis les années 70. J'ignore pourquoi sur les sites pollués on envisage soit une école maternelle soit un centre aéré ou cette fois un circuit pour les jeunes, il faudra réfléchir mais l'innocence des personnages qui vont l'utiliser ne dédouane en rien le pollueur en chef (COGEMA et ce fut toujours elle puisque le site a commencé en 1980) (suite)
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Une petite satisfaction: dans le procès fait
par Pellerin à M. Rivasi et H. Crié, il a perdu. Le jugement déclare irrecevable
la plainte de Pellerin tout en admettant la diffamation. Bon, affaire à suivre car il peut faire appel.
Cette Gazette fait un point sur le rapport Sugier. La lettre de André Guillemette montre bien qu'il y a encore du travail pour que le bilan des rejets passés soit à peu près correct. Et de toute façon ce bilan sera fait avec ce qu'on a c'est-à-dire des mesures faites pour vérifier si COGEMA respecte l'arrêté qu'elle a elle même autorisé les Autorités à lui délivrer. Je trouve cela prodigieux: COGEMA peut refuser de faire une enquête!! Et pourtant, légalement les sites doivent bien obéir à la loi. Je ne sais pas si la loi sur la transparence ou celle transposant la directive Européenne (13 mai 2000 on doit respecter le 1milliSv par an) existeront et seront suffisantes. Mais je vous invite tous à vous mobiliser pour au moins les obtenir. Pour le moment ce sont les Pellerin, Tubiana, Masse et compagnie qui sont en train de gagner. Ensuite une petite nouvelle sur l'émissaire de la rade de Toulon. Puis un dossier ENERGIE. Il faut aussi intervenir pour que les énergies renouvelables prennent une place cohérente. Un petit tour vers les déchets: d'abord un dossier sur les rejets de Soulaines dont l'ANDRA a décidé que c'était normal et sans danger.... Et une information sur la reprise des boues de la Hague. En 1991 le décret d'autorisation de UP3 devait être obtenu si les boues étaient reprises. Maintenant on parle de 2005 et 1.000 tonnes pour la fameuse usine. Ensuite un rappel sur l'emprisonnement du Pr Yuri Bandazhevskyune qui a été libéré même dans de mauvaises conditions, il est libre. Puis une information sur l'uranium appauvri et une autre sur le laser mégajoule. Et pour finir les associatifs... Bonne année à tous - Bonne lecture Merci de vos réabonnements
p.2
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Enerpresse n°7457 Le Gouvernement a désigné les trois membres de la mission de concertation préalable au choix de un ou plusieurs sites granitiques pour l'installation d'un laboratoire souterrain d'études du stockage des déchets radioactifs. C'est ça qu'ont indiqué en début de semaine (24 nov 1999) les trois ministères concernés. Cette mission collégiale, qui procédera aux consultations auprès des associations, populations et élus concernés et fera part des observations recueillies au gouvernement, a été confiée à Pierre Boisson, ingénieur général des Mines, Philippe Huet, ingénieur général du Génie rural et Jean Mingasson, préfet honoraire, conseiller d'état. La mission dispose d'un mois pour la mise en oeuvre des modalités de concertation, précisent les ministres. Dans le cadre de la loi du 30 décembre 1991 sur la gestion des déchets nucléaires de haute activité à vie longue, le gouvernement a décidé lors du conseil interministériel du 9 décembre 1998 de construire deux laboratoires souterrains, l'un dans l'argile, à Bure (Meuse), l'autre dans le granit, sur un site à déterminer. |