Note du Réseau
"Sortir du nucléaire": veuillez nous excuser pour la traduction
non professionnelle de cet article. Néanmoins, le propos est très
compréhensible... et édifiant.
07 avril 2005 - agence de presse NewScientist.com
- Rob Edwards
Sous eau sur terre
(suite)
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Les piscines des 69 réacteurs à eau pressurisée sont au niveau du sol. Les dangers à chaque usine individuelle doivent maintenant être analysés, le rapport de NAS dit et il pourrait être "prudent" de déplacer quelque déchets dans un dépôt à sec. Il recommande aussi des actions urgente, y compris la réduction des risques en installant des arroseurs résistants d'eau de rafraîchissement de secours. Le NAS a publié une version déclassée de son rapport le 6 avril après un argument avec le NRC sur ce qui pourrait être rendu public sans aider des terroristes. Le NRC est critiqué dans le rapport pour miner la confiance publique en refusant l'information sur la vulnérabilité des piscines de stockage du combustible usé. Scénarios "peu raisonnables"
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La France qui a effectué
210 essais nucléaires dont 50 atmosphériques tant au Sahara
algérien qu'en Polynésie française, ne reconnaît
pas les conséquences sanitaires des essais parce qu'ils étaient
particulièrement "propres" comparés aux essais américains
et britanniques. C'est ce qu'affirme encore le récent rapport (février
2002) de l'Office parlementaire de l'évaluation des risques scientifiques
et technologiques, malgré les témoignages fournis par les
Vétérans français.
Devant l'absence d'enquêtes médicales effectuées après les essais nucléaires et publiées sur la santé des personnels, dès sa création en juin 2001, notre association fait le projet de réaliser une enquête de santé auprès de ses adhérents afin d'estimer l'impact des essais nucléaires sur le déclenchement de pathologies et l'incidence sur la descendance. Depuis longtemps (1988), les Vétérans des essais nucléaires américains ont obtenu du Sénat une loi reconnaissant officiellement le lien avec le service d'une liste de 25 maladies pouvant être radio-induites. Récemment, une estimation du Département de la Santé du Congrès (mars 2002) fait état de au moins 11.000 morts sur le territoire US dus aux effets de l'irradiation ou de la contamination par les essais nucléaires qui se sont déroulés dans le désert du Névada. En Grande Bretagne, une étude de Mme Sue Rabbit ROFF sur la santé des Vétérans britanniques vient de mettre en évidence les conséquences des essais nucléaires sur la santé. 30% des vétérans sont décédés autour de l'âge de 50 ans de cancers qui sont reconnus comme radio-induits. Près de la moitié des descendants des vétérans souffrent des mêmes maladies que leurs pères et un taux élevé de malformations est observé. En Australie, l'action persévérante des Vétérans a obtenu la publication de la liste nominative des 16.500 personnels australiens ayant participé aux essais britanniques. De plus, l'indemnisation d'un certain nombre de Vétérans a été obtenue pour des maladies radio-induites. Notre questionnaire comporte 40 questions et permet de faire le point sur la situation militaire ou civile du Vétéran, sur le ou les sites sur lesquels il a été présent, sur son emploi sur les sites, sur les informations reçues, les protections dont il bénéficiait lors des essais. Des questions sur les maladies, les opérations passées ou présentes du Vétéran, essaient d'estimer son état de santé. Étant donné la possibilité de transmission à la descendance de maladies génétiques ou de prédispositions à certaines maladies, induites par les radiations, des questions concernaient les enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants. A ce jour, nous avons reçu 1.500 questionnaires dont 1.412 ont été saisis sur informatique. 1. Caractéristiques des personnes répondant au questionnaire. Ceux qui ont répondu au questionnaire sont des appelés du contingent, des engagés, des militaires de carrière, des ingénieurs, techniciens et administratifs du C.E.A. et des techniciens d'entreprises sous-traitantes. Une majorité de militaires était des appelés du contingent qui n'étaient pas volontaires pour les essais et n'avaient pas reçu d'informations sur la protection ou les risques pour la santé. 2. Pathologies En ce qui concerne la pathologie, seulement 10% des vétérans estiment qu'ils sont en bonne santé et ne signalent aucune maladie. 2.1 Pathologies cancéreuses Parmi les vétérans malades, 476 vétérans (33.71%) signalent de 1 à 3 cancers différents; ce pourcentage est supérieur à l'incidence annuelle du cancer en France (17%) pour les hommes de moins de 65 ans. Les cancers les plus fréquents sont les cancers de l'appareil digestif, du sang, de la bouche, du poumon, de la peau et génito-urinaires. En considérant l'âge des vétérans au diagnostic du cancer, 76.4% ont moins de 60 ans. Parmi les cancers du sang, les lymphomes (38 cas/1412) et les myélomes (12 cas/1412) représentent plus de 25 fois le taux de la population française. La fréquence de ces maladies souvent radio-induites est anormalement élevée pour des personnes de moins de 60 ans. Parmi ces cancers, 195, soit 40.9%, ont entraîné le décès du vétéran. En considérant l'âge des vétérans décédés, 29.2% ont moins de 50 ans et 64.1% ont moins de 60 ans. (suite)
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2.2. Pathologies non cancéreuses Pour les pathologi'es non cancéreuses, 82.3% des vétérans indiquent une ou plusieurs maladies. Les pathologies cardio-vasculaires sont les plus fréquentes (15.3%), puis viennent les affections digestives (13.9%) et les affections des os et de muscles (9.3%). Les maladies de peau, souvent atypiques, représentent 8% des pathologies; les maladies neurologiques et psychiatriques, 7.6%. Les vétérans signalent également la perte précoce de leurs dents (5.3%) et de leurs cheveux (4.4%). Concernant l'âge de survenue de ces pathologies, 41% des pathologies surviennent avant 30 ans, 48.4% avant 40 ans, 66.3% avant 50 ans. 3. Descendance 209 (18.89%) vétérans mentionnent que leur femme ou compagne a eu une ou plusieurs fausses couches. Concernant la descendance, 306 vétérans (21.6%) n'ont pas d'enfants. 25% d'entre eux signalent une stérilité par anomalie du sperme. Pour les autres, 2391 enfants (2.16 par famille) sont nés en moyenne 4.5 ans après les essais (minimum quelques mois, maximum 21 ans). Parmi les 2391 enfants nés après les essais (2.16 enfants/famille), 335 enfants (14%) présentent des anomalies congénitales plus ou moins importantes (surdité ou cataracte, squelettiques, ectopie testiculaire, malformations cardiaques ou rénales, trisomie 21,...) et 382 enfants (15.9%) des maladies (allergies, stérilité, troubles hormonaux, retard mental, épilepsie, …). 28.9 pour mille des enfants sont décédés à la naissance ou au cours de la première année de vie. En résumé, ces résultats portant sur 1412 vétérans mettent en évidence: 1. 90% présentent une ou plusieurs maladies; 2. 33.7% ont présenté un ou plusieurs cancers différents. Les cancers peu fréquents dans la population françaises sont très augmentés chez les vétérans. 77% des cancers sont survenus avant l'âge de 60 ans et 65.3% sont décédés avant l'âge de 60 ans. 3. Les pathologies non cancéreuses cardio-vasculaires, digestives, et ostéo-musculaires sont les plus fréquentes; 4. Les enfants présentent des anomalies congénitales (14%) et diverses maladies (15.9%). Conclusions
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La «Patrie des droits de l'homme» refuse la justice pour les victimes de ses essais nucléaires Alors qu'en juin dernier, les tribunaux des pensions militaires de Quimper, Tours et de Brest avaient rendu un jugement favorable en faveur d'Anne Tardieu (veuve de vétéran), d'André Mézière et de Michel Cariou, vétérans des essais nucléaires et membres de l'Aven, le ministère de la Défense vient de faire appel de ces trois jugements. Les juges de Quimper, Tours et de Brest avaient reconnu la responsabilité du ministère de la Défense en admettant que les pathologies graves — hypertension intracrânienne, dont est décédé Élie Tardieu, polymyosite et dysmitose thyroïdienne, dont sont atteints les deux autres vétérans —, pouvaient être imputables à leur exposition au danger radioactif au cours de leur service sur les sites d'essais nucléaires du Sahara et de Polynésie française. Le ministère de la Défense motive notamment son appel sur les dispositions du code des pensions militaires qui prévoient que la maladie doit se déclarer au plus tard dans les 90 jours suivants la fin du service. Face à cette mauvaise foi du ministère, le Dr Jean-Louis Valatx, président de l'Aven s'étonne: «Les maladies imputables à la radioactivité peuvent se révéler jusqu'à plusieurs décennies après l'exposition au danger radioactif. Cela, nul ne l'ignore, sauf, semble-t-il, le ministère de la Défense dont les Services de Santé et de Protection Radiologique étaient pourtant omniprésents sur les sites d'essais nucléaires du Sahara et de Polynésie française.» L'Aven, l'association Moruroa e tatou* et l'Observatoire des armes nucléaires/CDRPC dénoncent cette politique de l'autruche du ministère de la Défense qui persiste à maintenir que les milliards de radioéléments éjectés lors de ses essais nucléaires n'ont pu avoir aucun effet sur la santé des personnels employés sur les sites comme des populations voisines. «La France devrait se mettre à l'école des États-Unis qui, depuis 1988, assument par une loi d'indemnisation les conséquences désastreuses de leurs essais nucléaires dans le Pacifique et dans l'État du Nevada », déclare Bruno Barrillot, directeur de l'Observatoire des armes nucléaires françaises/CDRPC. Et d'ajouter : «Depuis 2002, six propositions de loi ont été déposées au Parlement, qu'attend donc le gouvernement pour les mettre à l'ordre du jour des débats parlementaires?» Justement, en Polynésie française, la majorité des élus de l'Assemblée de Polynésie vient de décider la création d'une Commission d'enquête sur les conséquences des essais nucléaires aériens de 1966 à 1974 conformément aux dispositions du nouveau statut d'autonomie du Pays. À peine cette Commission venait-elle d'être mise en place que, le 29 juillet, le représentant de l'État en Polynésie française — le Haut-Commissaire de la République — a déposé une demande d'annulation de cette Commission devant le Tribunal administratif ! L'association Moruroa e tatou s'insurge contre cette nouvelle entrave de l'Etat au fonctionnement de la démocratie en Polynésie. «Trop c'est trop, s'insurge Roland Oldham, président de Moruroa e tatou. Non seulement la “Patrie des droits de l'homme” se refuse à la justice pour les victimes de ses expériences nucléaires, mais elle tente encore de bafouer la démocratie dans notre Pays au lieu d'assumer ses responsabilités.» Avec la rentrée judiciaire, plusieurs dizaines de nouveaux dossiers de vétérans et d'anciens travailleurs de Moruroa vont être déposés devant les tribunaux. L'Aven, Moruroa e tatou et l'Observatoire des armes nucléaires/CDRPC affirment à nouveau leur volonté de faire rendre justice à toutes les victimes des essais nucléaires et demandent aux parlementaires et au gouvernement français, à l'exemple d'autres pays, l'adoption d'une législation spécifique pour les personnes concernées par les conséquences des 210 essais nucléaires français. (suite)
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(21 Octobre 2005 à PARIS) La Commission d'Indemnisation des Victimes
d'Infraction Pénale (C.I.V.I.) s'est réunie à PARIS
(Palais de Justice) le 21 Octobre 2005 pour connaître de cinq dossiers
de Victimes des essais nucléaires français (E.N. F.) couvrant
la période de 1960 à 1970. Les cinq personnes concernées
sont toutes adhérentes de l'A.V.E.N
* Sites internet: site 1, site 2 et archives sur le Centre d'Expérimentation Nucléaires du Pacifique: Point-Zero-Canopus p.26
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Il est fait état par le
défenseur du F. de G. d'un arrêt de la chambre sociale de
la Cours de Cassation (C. C.) du 7 Mai 2003 confirmé par un autre
arrêt du 30 Juin 2005. En substance, la C. C. dit que les dispositions
d'ordre public des accidents du travail ne s'appliquent pas aux maladies
professionnelles et qu'elles ne peuvent pas être indemnisées
par le fonds. Les tribunaux compétents, pour lui, sont :
- Les Tribunaux des Affaires de Sécurité Sociale (T.A.S.S.) compétents, - Les Tribunaux des Pensions des Armées (T.P.A.) départementaux. C'est devant ces Juridictions administratives que les victimes doivent se retourner. L'Avocat du F. de G. cite la loi de 1977 créant la C.I.V.I. qui stipule qu'elle prend en compte que les faits postérieurs au Premier Janvier 1976. Or, les tirs nucléaires dont il est question aujourd'hui sont antérieurs à cette date, donc, les dossiers ne sont pas recevables. JPT fait état de l'impossibilité d'agir devant ces juridictions de droit commun pour les Vétérans puisque les pathologies constatées sont découvertes plusieurs décennies après (entre 25 et 40 ans). La règle des 90 jours (déclenchement de la maladie après avoir quitté le service) ne peut pas de son point de vue leur être opposée. Plusieurs arrêts sont cités: - 18 Juin 1997 sur l'impossibilité d'agir devant les juridictions de droit commun - 28 Février 2002 sur la généralisation de la faute inexcusable - 7 Mai 2003 sur le revirement de jurisprudence - 30 Juin 2005 sur les accidents de service des fonctionnaires Par ailleurs dans un arrêt intermédiaire, le Conseil d'Etat a précisé qu'il n'existait pas de textes législatifs sur la réparation partielle. Notre avocat déclare que la situation des militaires est radicalement différente. Leurs taux I.P.T. ne sont reconnus qu'à hauteur de 30 à 40% (Pourquoi les militaires ne sont-ils pas traités comme tout le monde?). Il faut également intégrer pour ces personnels le droit de bénéficier de la présomption. On parle de raisonnement par voix de présomption. Contre la prescription, il rappelle la Jurisprudence constante de la C.C. à savoir qu'un fait est composé de plusieurs éléments, le fait générateur et la maladie ou le décès sans qui, il n'y a pas de délit. Les maladies ou le décès sont apparus après 1976. Il n'y a donc aucune raison objective valable pour leur interdire l'indemnisation par le biais de la C.I.V.I. Le Procureur de la République précise que son rôle dans cette affaire est inhabituel. Il n'est pas là pour requérir, mais pour dire le droit. Le Ministère public reconnaît la souffrance des familles et le droit à indemnisation. Il émetcependantdesobservationspourque les règles d'ordre public soient respectées. Il s'associe aux requêtes du Défendeur du Fonds de garantie (Cf. ci-dessus). JPT lui oppose la Loi du 3 Janvier 1977 et notamment l'article 706-3 qui semble ne pas donner raison au F. de G. Le Procureur de la République se rapproche des observations de l'Avocat du F. de G. qui parle de limitation dans le temps des indemnisations. En effet pour les pathologies d'avant 1976 la Loi ne prévoit pas d'indemnisation des requérants. L'Avocat du F. de G. précise que ce dernier ne représente pas l'Etat. JPT précise que les acteurs principaux de la responsabilité de cette catastrophe sanitaire ne sont pas là et que la C.I.V.I. lui paraît l'endroit approprié pour débattre des cinq dossiers présentés et défendus aujourd'hui devant cette Commission. Le F. de G. demande un sursis à statuer. La Présidente de la Commission retient la recevabilité des procédures. Les cinq dossiers sont détaillés un à un par Maîtres TEISSONNIERE et TOPALOFF: - Lieu d'affectation - Date des séjours et dates des tirs nucléaires (suite)
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- Puissance de feu - Fonction(s) précise(s) occupée(s) - Moyen(s) ou non de protection de protection - Déroulement des tirs et l'après immédiat - Suivi médical ou non - Pathologies constatées - Demande de provision sur expertise Les cas de G. DELLAC, L. PARFAIT, B. LECULLEE
et J. P. RUET relèvent tous d'une possible contamination immédiate
ou résiduelle sur site de tirs nucléaires.
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La méfiance européenne
à l'égard des stratégies militaires américaines
- qu'on a pu récemment percevoir derrière la polémique
au sujet des "armes à uranium appauvri" - va prendre un nouvel essor
suite à la publication, le 6 mars dernier, d'un rapport d'experts
sur le sujet, subtilement intitulé "Opinion du groupe d'experts".
Je ne comprends pas cette affirmation gratuite: pourquoi les Européens
se méfieraient-ils davantage des stratégies militaires américaines
quand leurs propres experts disent qu'il n'y a pas lieu de s'inquiéter?
Écrit dans un style extrêmement opaque, la préface du rapport est signée par un certain S. Kaiser, chef d'unité, et promet une analyse objective basée sur un grand nombre "d'opinions scientifiques indépendantes" mais, dans le même temps, méprise une des règles déontologiques fondamentales propres à tous les scientifiques, celle qui veut que l'identité des auteurs de travaux de recherche soit connue. Or, ce n'est pas le cas. Les auteurs concernés sont-ils physiciens, biologistes, médecins, épidémiologistes ou écologistes? Dans quels laboratoires ont-ils travaillé? Quelles méthodes ont-ils utilisées? Ont-ils publié leurs conclusions? Conclusions? Ce sont celles du rapport justement. Le rapport ne le dit pas. Pourtant, le peu qui est dit sur les expositions potentielles à l'uranium appauvri au Kosovo renvoie invariablement à de timides assertions du genre: "en l'absence d'informations sur le terrain (field data)", "sur base de l' information disponible", etc... Tout cela n'empêche pas que soit tirée une conclusion péremptoire faite "sur la base de calcul d'une exposition possible" et selon laquelle l'uranium appauvri ne présente aucun danger. Cette conclusion a constitué l'essentiel du communiqué de presse repris par tous les médias. Et pourtant les experts anonymes n'ont pratiqué aucun test et n'ont mené aucune recherche. De plus, les dizaines d'études sur les dangers potentiels de l'uranium appauvri (beaucoup d'entre-elles d'ailleurs financées par le gouvernement américain) ne sont pas mêmes mentionnées dans leur rapport. L'angoisse mondiale liée à ce type d'armement semble presque instinctive et, cependant, elle n'est que le reflet de dizaines d'années de longs débats scientifiques consacrés aux seuils d'exposition aux radiations. Aujourd'hui, deux "camps" se font face. D'un côté, les tenants de l'orthodoxie scientifique véhiculée par l'industrie nucléaire au travers notamment d'organisations telles que l'Agence Internationale à l' Énergie Atomique (AIEA) et la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR). Ce sont précisément ces organismes qui fixent les seuils de radiation en-deça desquels nous ne devrions craindre aucun danger. De l'autre côté, on trouve des médecins et des biologistes parmi lesquels une conviction se répand toujours plus largement selon laquelle il n'existe aucune dose de radiations qui soit sans risque et sans effet sur la santé humaine. L'opinion des experts mandatés par la Commission Européenne se fonde sur la notion que propose la CIPR, soit celle d'une "dose effective" minimale (c.a.d. dangereuse). Signalons que cette "dose effective", avec les années, n'a cessé de diminuer (prouvant par là même le danger intrinsèque des radiations). A contrario, il est de plus en plus de scientifiques qui considèrent qu'aucune dose d'uranium appauvri pulvérulent n'est inoffensive en termes de santé dès lors qu'elle est ingérée ou inhalée. En appliquant à la lettre les seuils autorisés par la CIRP aux niveaux possibles d'exposition sur les champs de bataille de l'OTAN, les experts ont pris le parti de l'orthodoxie dans le débat sur l'uranium appauvri et abandonné toute volonté de rationalité. Ce qui aurait pu avoir comme effet de réconcilier partisans et adversaires des armes à UA. D'un point de vue politique, une conclusion aussi hâtive et tranchée peut avoir un air de déjà vu (lequel, quoi?), et, en ce qui concerne la "problématique uranium appauvri", le précédent est assez fâcheux. Il y a dix ans, assailli par des vétérans qui se plaignaient de maladies étranges et craignant qu'elles aient été causées par les armes à uranium appauvri, le Pentagone a mis en oeuvre une stratégie qui n'a eu pour effet que d'accentuer la polémique. Ils ont commissionné un panel d 'experts au travers de la "Rand Corporation" de façon à produire une étude sur l'uranium appauvri répondant au nom de “Rand Report”. Les experts se sont alors basés sur 50 ans de recherches sur la radiation et ce, tous azimuts: de la contamination des mineurs par le radon jusqu'aux études sur les survivants d'Hiroshima. (suite)
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Ils se sont appuyés sur les modèles statistiques de la CIRP (déjà l'objet de controverses scientifiques) pour mettre en évidence le fait que l'uranium appauvri ne pouvait pas avoir affecté les vétérans du Golfe. Ils n'ont eu aucun contact avec les vétérans, ils ne se sont pas rendus sur le terrain et n'ont pas même daigné s'intéresser aux dossiers rentrés par quelque 183.000 malades auprès de l'administration des vétérans. Ils ont déclaré l'uranium appauvri inoffensif. Depuis cette publication, le Pentagone a répondu à toutes les questions et réfuté toutes les plaintes en se prévalant des conclusions du "Rand Report", "preuve" absolue de ce rien de ce qui arrive aux malades ne peut être lié aux expositions à l'uranium appauvri. Le document produit par le groupe d'experts à la demande de la Commission n'est rien d'autre qu'un "Rand Report" accommodé à la sauce européenne. Sous influence plus ou moins directe du Pentagone dans ce domaine, la Commission Européenne semble à présent adopter la stratégie des Américains en la matière pour gérer les problèmes politiques qui se posent. Ceci peut déboucher sur un précédent dont les retombées peuvent être beaucoup plus sérieuses que les effets de l'arme elle même. En effet, le "Rand Report” s'inscrit dans une tradition américaine bien connue depuis le "Manhattan Project" (l'entreprise industrielle et scientifique qui a accouché de la Bombe). Le Pentagone, depuis, au nom de la sacro-sainte recherche technologique, n'a jamais hésité à soumettre son personnel aux effets de la contamination. Ils ont notamment pratiqué, sans entraves d'aucune sorte, des expériences sur des centaines de milliers de vétérans (c'est pas un peu beaucoup ça?) soumis à des explosions nucléaires, sans parler des victimes de l'agent Orange utilisé durant la guerre du Vietnam. Tout ceci n'a été possible qu'à cause d'une jurisprudence fâcheuse: la "Doctrine Feres". Cet outil juridique unique, interdit aux soldats américains de porter plainte contre l'armée et le gouvernement des États-Unis. Au cours des années 90, quand les vétérans du Golfe ont essayé d'assigner les autorités américaines en Justice en raison des effets putatifs de l'uranium appauvri sur leurs enfants génétiquement mal formés, l'application de cette fameuse loi a été élargie aux familles de vétérans, de façon à préserver l'État d'éventuels recours. Les gouvernements européens ne disposent pas de ce genre de protection. Plusieurs plaintes de vétérans incriminant l'uranium appauvri utilisé dans le Golfe et dans les Balkans sont déjà à l'instruction dans plusieurs pays. L'uranium appauvri est un cheval de Troie, un virus qui menace d'"américaniser" les relations entre l'Europe et ses vétérans. Vrai ou faux, des vétérans d'armées européennes diverses pensent avoir été empoisonnés par de l'uranium appauvri et aucune évaluation scientifique honnête ne peut écarter cette possibilité. Les tribunaux prendront bientôt l'affaire en main et les gouvernements européens constateront à quel point ils sont vulnérables en regard du Pentagone. Il faudra alors trouver des parades. En outre, il y a de quoi s'interroger au sujet de l'opinion hâtive délivrée par le groupe d'experts "indépendants", lesquels vont même jusqu'à réinventer la définition de l'uranium appauvri en faisant figurer dans sa composition des corps radioactifs (U 236, Plutonium, Technétium, Neptunium, Américium) exclus jusque là de la composition généralement admise par toute la communauté scientifique et dont on ne trouve même pas trace dans le " Rand Report". L'association des Médecins contre la Guerre Nucléaire (IPPNW -prix Nobel 85) a adopté une position nettement plus prudente en proposant un moratoire sur ces armes sous réserve de ce que nous apprendraient de véritables études cliniques. Partout où l'uranium appauvri a été employé, des civils et des soldats tombent malades pratiquement chaque jour et sans raison apparente. Plus urgent que de disculper l'uranium appauvri à des fins politiques, économiques et stratégiques, il est temps de mettre en oeuvre des études qui soient vraiment indépendantes. Veut-on que la vérité se sache ou se cache? Monique et Raymond Sené: physiciens retraités du CNRS Commandant Maurice Eugène André, Expert NBC. Roger Trilling, Martin Meissonnier, Frédéric Loore: Journalistes, Auteurs de "Uranium Appauvri : La guerre Invisible” p.28
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La terre a de nouveau tremblé
dans notre région. Le Comité pour la sauvegarde de Fessenheim
et de la plaine du Rhin (CSFR), en tant qu'association siégeant
à la Commission de surveillance de la centrale nucléaire
de Fessenheim, et sous la plume de son secrétaire général,
Jean-Jacques Rettig, apporte son éclairage attentif quant aux problèmes
de sécurité de la centrale face aux tremblements de terre.
Les deux réacteurs sont construits sur une plate-forme située plus bas que la ligne d'eau du canal. En cas de séisme, la digue de ce canal peut être détruite ou fortement endommagée, permettant ainsi l'inondation du site. A la centrale du Blayais, en Gironde, lors de la tempête de décembre 1999, une telle situation a failli conduire à l'accident nucléaire majeur. La centrale nucléaire de Fessenheim est construite sur une faille active. Pour un séisme il y a toujours quatre inconnues: - on ne peut prévoir quand il aura lieu; - ni où se situera son épicentre; - ni de quelle profondeur partiront les phénomènes sismiques; - ni de quelle magnitude sera le séisme. Nous sommes en possession de documents d'EDF, dont des courriels entre responsables de la branche nucléaire. Il y est question des divergences entre l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et EDF, à propos de la non-conformité de dix sites nucléaires (tout spécialement Bugey et Fessenheim) à la Règle fondamentale de sûreté face à l'aléa sismique. Les risques
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- "Écarts pour Fessenheim: EDF: 0,13 g; IRSN: 0,28 g". - "Considérant de plus qu'il y a une conception ancienne, peu robuste ou même partielle pour Fessenheim, le risque est très fort pour les deux sites" (Bugey et Fessenheim). - "Nous savions que la menace planait". - "Il faut mobiliser stratégiquement au-dessus des experts pour lever la contrainte". - "Il faut trouver une échappatoire à cette menace. Dans la démarche projetée, c'est une étude d'impact qui doit définir jusqu'où il serait acceptable industriellement de réévaluer le séisme. Et donc de déroger, pour certains sites (ex: CPO), à l'application de la Règle fondamentale de sûreté". - "Une position ferme d'industriel est à défendre". - Les travaux de mise en conformité de Fessenheim, avec la Règle fondamentale de sûreté, face aux risques sismiques reviendraient, selon les propres calculs d'EDF, à "200 millions € par tranche" (un réacteur), donc à 400 millions € pour les deux, hors pertes par indisponibilité d'exploitation. Raisons financières
Il faut agir, Mesdames et Messieurs les
politiques, avant qu'il ne soit trop tard. Ce n'est pas qu'à Paris
mais également à Strasbourg, Colmar, Mulhouse... qu'il s'agit
de décider du sort de notre région et de ses habitants...,
même quand il est question de nucléaire.
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Objet : Session plénière du Millenium + 5 Excellence, Nous nous adressons à vous au nom du
Conseil mondial d'Abolition 2000, qui représente un réseau
international de plus de 2000 organisations oeuvrant dans plus de 90 pays
pour un traité d'élimination des armes nucléaires.
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Nous vous prions instamment d'inclure dans vos recommandations une proposition visant à établir un Fonds International pour l'Énergie Durable alimenté par les subventions d'État qui vont aujourd'hui aux combustibles fossiles et nucléaires, afin de nous permettre d'abandonner l'énergie nucléaire, avec toutes ses implications relatives à la prolifération militaire, en procurant aux pays les moyens de progresser vers des énergies alternatives, sûres et propres, tirées notamment du soleil, du vent et des marées. Une telle mesure serait essentielle non seulement pour la cause du désarmement nucléaire, mais encore pour les autres objectifs du Millénium en ;faveur de l'environnement mis en danger, du développement durable et de l'élimination de la pauvreté[1]. Et qui a jamais entendu parlé d'une attaque terroriste contre une éolienne? Nous demandons également que le Document Comité de l'Assemblée Générale soit publié de telle sorte que les nations volontaires puissent se mettre au travail dès cette année et commencer à négocier un traité d'élimination des armes nucléaires. Nous ne devons en aucun cas traiter cet important examen du Millénium comme une « simple affaire courante ». Notre terre subit une grave crise nucléaire, et l'assemblée extraordinaire des Chefs d'État attendue cet automne à l'ONU doit faire face à cette question brûlante de notre temps. Nous pressons votre gouvernement de se saisir de cette opportunité pour travailler, avec la foule en expansion de la société civile, à un monde démocratique, libéré du nucléaire. POUR AIDER le collectif français Le bulletin donne les toutes dernières informations et bilans sur le sujet des armes nucléaires. Pour vous abonner: Stop Essais 114 rue de Vaugirard 75006 Paris stop.essais@wanadoo.fr / tél : 01 69 07 78 37 fax : 01 69 07 29 96 abonnement 1 an: 15 € abonnement petit budget 1 an: 8 € abonnement soutien à partir de 20 € (Chèques à l'ordre de Stop Essais) Amicalement, Dominique Lalanne Membre fondateur du GSIEN PS: le GSIEN a une copie du bulletin en PDF, la Gazette peut vous en envoyer un spécimen p.30
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à l'Assemblée Nationale du 8 octobre 2005 85 personnes ont assisté à cette
réunion.
UN CDROM ÉDUCATIF CRDP Poitou-Charentes GRAINE ( Poitiers ) Sur le débat relatif à la gestion
des déchets radioactifs et sur son appropriation par les citoyens,
il n'existe que très peu de documents pédagogiques.
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Structuré en dossiers indépendants
les uns des autres, il suggère une démarche pédagogique
pour le formateur et apporte des connaissances scientifiques rigoureuses
et des éléments de débat grâce à de très
nombreux extraits d'articles de presse ou d'ouvrages qui respectent de
façon stricte la diversité des points de vue et des courants
de pensée.
Ce cédérom s'adresse aux enseignants de collège (6ème à la 3ème) et lycée (2nd à BTS) pour qui le débat trouve écho dans les programmes scolaires de SVT, histoire - géographie, éducation civique, sciences physiques, technologie, sciences économiques et sociales, philosophie ou français. Il s'adresse aussi aux non enseignants (animateurs, ...) et à tout citoyen cherchant des éclairages historiques et actuels sur la question. Un livret de 50 pages et un CD (le tout représentant 600 pages) pour documenter les collégiens et les lycéens de FRANCE sur le nucléaire. Le Pôle national de ressources en éducation à l'environnement fait partie des pôles de ressources thématiques crées en 2002, dans le cadre du Plan Arts et Culture du Ministère de l'Éducation Nationale. Il est dédié à la culture scientifique et technique dans le domaine plus spécifique de l'éducation à l'environnement dans une perspective de développement durable. Comme les autres pôles thématiques nationaux, il repose sur le principe du partenariat. Initialement les partenaires sont le Rectorat de Poitiers, l'IUFM de Poitou-Charentes, le CRDP Poitou-Charentes, l'Institut de formation et de recherche en éducation à l'environnement (Ifrée-ORE) et le GRAINE Poitou-Charentes. Le ministère de l'écologie et du développement durable ainsi que les collectivités territoriales se sont associés à cette démarche et apportent un important soutien. Les missions du Pôle sont à visée nationale. Il doit "initier et accompagner la mise en oeuvre d'actions d'éducation à l'environnement dans les domaines suivants: - inventaire et mise à disposition de ressources documentaires et d'outils pédagogiques, - formation de formateurs et de personnes-relais (…), - mise en relation au niveau national des acteurs de la formation et de la ressource (…), - production d'outils, de publications et diffusion des travaux de recherche. C'est dans le cadre de sa mission de production et de diffusion que le Pôle accompagne ce document pédagogique sur une problématique particulièrement liée à une éducation à l'environnement soucieuse de développement durable : “citoyenneté et déchets radioactifs”. Sortie mi-novembre. Le document sera un livre + un cédérom pour 25 € Le cédérom comprend plus de 450 fiches en pdf. Il sera tiré à 1000 exemplaires au début (si le succès nous rattrape, on retirera). Le GRAINE aura pour son usage 80 exemplaires (qui seront destinés essentiellement aux éditeurs cités qui nous ont réclamé un exemplaire). Le document est commandable auprès du CRDP Poitou - Charentes Site à consulter: http://www.dechetsradioactifs-citoyennete.org p.31
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