Un bilan Les diverses expériences d'expertises (visites décennales: 5 sur 3 sites - Fessenheim, Blayais, Golfech -, enquêtes publiques: 5 sur 3 sites - Blayais, Golfech, Saclay -, mesures environnementales: 8 sur 6 sites, suivi de sites miniers: 1 ) ont permis de clarifier (un peu) les règles du jeu: - nécessité d'une convention pour l'accès à la documentation; - nécessité d'une prise en charge financière; - nécessité de définitions de délais: pour l'obtention des documents, pour les discussions, pour les échanges. Elles ont également permis aux CLI de mieux suivre le fonctionnement des réacteurs ou d'autres installations et d'avoir un suivi environnementale plus facile. Les mesures réalisées par des laboratoires autres que ceux de l'exploitant ont montré l'apport de ce complément de surveillance tant pour la communication de bilans pluriels que pour les réponses aux questions des citoyens. Il reste encore les bilans santé car bien peu de registres existent. Il est aussi apparu les limites de l'exercice car les dossiers sont énormes et nécessitent des connaissances que les experts bénévoles ont du mal à atteindre. De plus, un suivi technique tous les 10 ans est insuffisant et rend la tache encore plus difficile, car l'expertise repose sur un jeu complexe de questions-réponses que l'on construit pendant le temps de la dite-expertise. Il faut, donc, que les CLI puissent disposer d'un secrétariat scientifique et d'un budget suffisant pour ne pas être liées aux seuls communiqués de l'exploitant. En particulier, le suivi des incidents et leur analyse par les CLI est un minimum indispensable pour appréhender l'état de sûreté d'un site. Un apport
Les conditions
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ET POUR CONCLURE L'expertise est un outil indispensable aux CLI seules ou pour plus d'efficacité via l'ANCLI en appui pour qu'elles puissent: - intervenir dans les processus de décisions en disposant d'études complémentaires de celles de l'exploitant et de l'autorité de contrôle; - aider les populations à formuler leurs questionnements; - répondre par des analyses différentes de celles de l'exploitant et de la DGSNR aux légitimes questions du public. Mais pour pouvoir faire ces analyses, les CLI doivent pouvoir mettre en commun leurs expériences diverses. L'ANCLI (ouverte et rénovée) et son Comité Scientifique (étoffé et pluridisciplinaire) devraient y contribuer efficacement. Il faut cependant être conscient que l'expertise a des limites: - il y a peu d'experts hors des instances officielles et peu de laboratoires; - il n'y a pas de loi nucléaire d'où tout est à la bonne volonté des ministères; - les associatifs ont du mal à se structurer et il leur manque le temps pour être efficaces; L'expertise exige aussi: - l'analyse de la notion de secret, sa délimitation et surtout la réponse claire sur le champ visé et ne pas se servir du secret comme un paravent facile pour refuser l'analyse d'un dossier; - le respect de toutes les opinions; - le temps pour organiser les discussions et l'accès à toute la documentation pour pouvoir les réaliser et qu'elles soient fructueuses d'où la difficulté introduite par une notion du secret floue et trop vaste; - la prise en compte de toutes les interrogations pour éventuellement modifier un projet; - l'obligation de réponses positives ou négatives mais argumentées dans tous les cas (prise en compte ou rejet) et ce aussi sur ce qui est considéré comme secret; - l'acceptation des incertitudes et leur mise en évidence pour pouvoir mieux appréhender les limites d'une décision politique. L'apport du Débat Public
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