La G@zette Nucléaire sur le Net! 
N°233/234, novembre 2006
HOMMAGE

SOLANGE FERNEX: 1934 - 2006
et
Claude Boyer - Françoise Lecuir-Lecoutre



     Solange Fernex s'est éteinte lundi après midi (11 septembre), emportée par ce qu'il est convenu d'appeler pudiquement "une longue maladie". Elle avait 72 ans. Il y a une semaine, au téléphone, elle avait dit qu'elle allait "veiller sur notre travail de là où elle allait se trouver"... L'insoumise (titre d'une biographie qui lui était consacrée) est allée rejoindre les victimes de Tchernobyl auxquelles elle avait voué sa vie. 
     Première femme candidate au nom de l'écologie (c'était à Mulhouse lors des élections législatives de 1973), elle a mené la liste Europe-Ecologie aux premières élections européennes de 1979, a été de celles et de ceux qui ont fondé les Verts en 1984, et a été députée européenne de 1989 à 1995.
     Récipiendaire de la légion d'honneur, elle avait reçu en 2001 le prix international "Nuclear-free Future Award", l'année même où, avec son mari Michel, elle fondait l'association "Enfants de Tchernobyl Belarus" qui continue d'apporter un soutien aux  scientifiques indépendants, aide les enfants malades des régions contaminées du Belarus suite à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl.
     Adepte farouche de l'action non-violence et de la désobéissance civile, elle a été de toutes les luttes pour la défense de l'environnement, pour la condition de la femme, et de façon plus générale en faveur d'un monde plus juste, plus respectueux de l'environnement, qu'il soit naturel ou humain.
     Et pour beaucoup, elle restera la militante qui, depuis le début des années 1970, aura été sur tous les fronts de la lutte anti-nucléaire. En Alsace, lors de l'occupation des sites prévus pour l'installation de réacteur nucléaires, en Biélorussie, pour rapporter de Tchernobyl les résultats des études et les informations que les pouvoirs veulent cacher, dans tous les pays où le nucléaire, qu'il soit civil ou militaire, tue et risque de tuer encore.
     Elle n'a jamais ménagé ni son temps, ni sa santé pour expliquer, convaincre, participer à toutes les débats, les rassemblements qui allaient dans le sens d'un monde pacifié et durable, apporter quand il le fallait son expérience et son enthousiasme pour aider celles et ceux qui se décourageaient.
     Femme de conviction autant que de caractère, ardente défenseur de la non-violence, elle a été à l'origine de l'anti-nucléaire en Alsace, sinon en France. Il n'est pas trop de dire (et c'est particulièrement vrai en ce qui me concerne) que d'une façon ou d'une autre, tous les acteurs opposés à la société du nucléaire lui doivent d'être ce qu'ils sont devenus aujourd'hui. 
     Solange, tu nous manques déjà. Nous te devons de continuer ce que tu nous aidé à entreprendre. 
Jean-Marie Brom
Porte-Parole du Réseau "Sortir du Nucléaire"
     Même si nous connaissions l'échéance, même si nous savions que Solange désirait partir, je suis sûr que tous les militants alsaciens partagent aujourd'hui un sentiment de solitude. Une grande dame de l'écologie est partie, par respect pour elle et en son nom, nous nous devons de continuer.
suite:
Pour mieux comprendre ce combat et son importance cruciale:
http://acdn.france.free.fr/

     Solange Fernex, pacifiste et femme politique française née en 1934 et vivant à Biederthal dans le Sundgau (Haut-Rhin), est décédée ce 11 septembre 2006 vers 15 heures, des suites d'un cancer. Après avoir connu des moments difficiles et une récente et courte période de rémission, elle s'est éteinte doucement.
     Suppléante du premier Français ayant proposé à des électeurs de voter écologiste au premier tour dans des législatives, pour Henri JENN, (32 ans à l'époque) dans une circonscription de Mulhouse en 1973.
     C'est elle qui mène la liste Europe-Ecologie aux première élections européennes en 1979, totalisant près de 900.000 voix.
     En 1983, elle a participé au Jeûne pour la Vie, en jeûnant 40 jours à Paris pour le désarmement nucléaire.
     En 1984 elle participe à la fondation des Verts.
     Elle a reçu en 2001 un prix pour son engagement contre l'armement nucléaire, le Nuclear-Free Future Award (Lifetime Achievement).
     Présidente de la section française de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté jusqu'à sa maladie, elle était membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.
     Avec son mari Michel Fernex, elle apportait de l'aide aux enfants de Tchernobyl et dénonçait depuis des années les effets de la radioactivité répandue par la catastrophe nucléaire d'avril 1986. Cinq jours avant sa mort, elle disait au téléphone à un ami engagé dans le même combat "qu'elle allait veiller sur notre travail, de là où elle allait se trouver..."


CLAUDE BOYER et 
Françoise Lecuir-Lecoutre 
     Je veux joindre dans cet hommage à Solange Fernex, l'au-revoir à 2 amis du GSIEN: Claude BOYER et Françoise Lecuir-Lecoutre.
     Claude militait à Stop-Nogent dont il était le porte parole de puis de nombreuses années.
     Françoise militait à STOP-Civaux où pendant des années elle a été un représentant infatigable au niveau de la CLI.
     L'un comme l'autre nous houspillaient avec une rude sincérité dont tous les associatifs ont besoin. Ils avaient un franc parler et une honnêteté jamais démentie. Le GSIEN leur ait redevable de nombreux articles que vous pourrez retrouver sur le site de la Gazette.
     Leurs dossiers précis et minutieux nous manqueront et leurs remarques encore plus.
     Que les proches de Solange, de Claude et de Françoise reçoivent toutes nos amitiés. Le combat continue mais sans eux ce sera encore moins facile.
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