La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°243/244
LE NUCLEAIRE NOUS CONCERNE TOUS:
PATIENTS, RIVERAINS, TRAVAILLEURS
ET PEKIN MOYEN

AG GSIEN
Local Greenpeace Paris
26 janvier 2008

     23 personnes étaient présentes à notre assemblée, 15 avaient envoyé un pouvoir: nous avons passé un moment fort agréable à discuter et échanger sur nos expériences.

     1-Comptes GSIEN:
     Le budget de la Gazette n'est pas équilibré: il a fallu injecter 3.000 € soit plus qu'un numéro. A priori cela signifie que nous n'avons pas assez d'abonnés. Il faudrait probablement arrêter si nous n'arrivons pas à redresser les comptes. 
     Comme il n'y a pas eu d'expertise nos fonds ont diminué. On peut espérer améliorer la situation avec les VD3.
     Notre «webmaistre» a numérisé presque toutes les Gazettes, mais je peux encore vous envoyer des exemplaires papiers si vous préférez ce support.

     2-Actions GSIEN
     *Travail avec les CLI et l'ANCLI
     - Aide pour les réacteurs
     - Aide pour les mesures environnementales
     - Aide en radioprotection
     - Aide pour les enquêtes publiques
     *Travail avec l'ASN et l'IRSN
     - ASN: participation 
     *au Réseau National de Mesures (comité de pilotage), 
     *au Plan National de Gestion, Matières et Déchets Radioactifs (PNGMDR), 
     *au Post-Accidentel, 
     - IRSN: dans le cadre de l'ANCLI, participation:
     *au comité accès à l'expertise: sûreté, analyse des incidents
     *au comité épidémiologie
     *au comité de pilotage
     - Tritium: il est apparu que les médecins (ceux de l'association contre la guerre nucléaire au moins) travaillent activement sur le tritium, l'ACRO, l'ANCLI et le GSIEN également.

     En effet:
- pour la fin 2008, le CEA doit remettre un dossier sur l'entreposage pour décroissance avant stockage des déchets tritiés. Ces déchets sont à 95% issus de la filière militaire. 
     Ces déchets ne sont pas entreposés dans de bonnes conditions. Il faut trouver un entreposage pérenne.
     - il existe une tendance très forte à considérer le tritium comme inoffensif (faible période =12,35 ans, émission d'un b mou de très faible énergie - 16 à 20keV). Or, des études récentes viennent confirmer des remarques émises, il y a plus de 30 ans: l'hydrogène (et le tritium est de l'hydrogène) est un composant des plantes, animaux et des humains. En conséquence, compte-tenu des échanges cellulaires continuels le tritium peut aller dans les cellules de n'importe quel organe (même s'il y a plus d'échanges chez l'adulte au niveau des tissus à renouvellement rapide comme la moelle osseuse hématopoïétique, de l'épithélium intestinal et cutané et le tissu spermatique-homme). Chez l'embryon, tous les tissus sont concernés, et chez les bébés et enfants beaucoup le sont aussi.

suite:
     Cependant c'est beaucoup moins ciblé que lors d'une contamination par iode (thyroïde), strontium (os) et césium (muscle). Les risques sont liés au faible parcours du b émis par le tritium qui dépose toute son énergie près du site où il se désintègre.
     Or, actuellement les sites nucléaires (centrales, sites de recherches) rejettent tous les effluents tritium et carbone 14 sous forme liquide et gazeuse. De fait, les rejets gazeux ont diminué pour l'excellente raison que l'inhalation de tritium gazeux conduit à un facteur de dose 10.000 fois plus élevé que celui dû à l'inhalation de vapeurs d'eau tritiée.
      Les CLI sont préoccupées par l'augmentation des rejets liquides de tritium. En effet, bien que les calculs de doses soient toujours optimistes, les nouvelles études laissent à penser qu'il est nécessaire de mieux analyser les effets du tritium et probablement revoir les divers facteurs.
     Des résultats récents (anglais) montrent que le tritium (en particulier celui qui est lié aux molécules organiques = Organic Bound Tritium en anglais) s'accumule et s'élimine beaucoup plus lentement que l'eau tritiée (HTO).
     Comme l'ont exposé le docteur A. Behar et le biologiste P. Barbey, pour les autorités nucléaires françaises et internationales, le dogme central de la radiobiologie est basé sur les effets des rayonnements ionisants sur l'ADN des chromosomes situés dans le noyau de la cellule. Les cassures de l'ADN sont à l'origine de la mort programmée de la cellule ou de sa survie si la dose n'est pas trop importante et si la réparation de l'ADN intervient. Si la réparation est "fautive", elle peut être au départ du processus de cancérogenèse. Les effets sur la cellule sont fonction de la dose de radioactivité reçue. Quand la dosimétrie égale zéro ou est très basse, les autorités en concluent qu'il ne peut y avoir d'effets sur la santé. (voir la Gazette 241/242 de novembre 2007):
     Extraits de la Gazette 241/242:
     Depuis plusieurs années, des publications scientifiques ont mis en évidence des phénomènes nouveaux, comme l'instabilité génomique et l'effet de proximité qui remettent en cause la théorie de la cellule ciblée. Mais, ces publications ne sont pas prises en compte par les partisans du nucléaire.
     (..) Rappelons les remarques de l'UNSCEAR (Comité scientifique des Nations Unies pour les effets des radiations atomiques):
     1- "Les effets non ciblés ne sont pas en rapport avec un dépôt d'énergie au niveau du noyau de la cellule, phénomène qui constituait jusqu'à récemment le dogme central de la radiobiologie classique". Donc, ce ne sont pas des phénomènes proportionnels à la dose reçue. Il est donc nécessaire de refaire le point sur les effets non ciblés.
     2- "Le comité souligne en outre que les conclusions du rapport peuvent avoir des incidences au plan socio-économique, car on assiste dans plusieurs pays et depuis quelque temps à de nombreuses requêtes de compensations pour des maladies de nature cancéreuse ou non que les plaignants attribuent à l'exposition aux rayonnements".
 
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     (..) Voici donc les derniers développements scientifiques dans le domaine des effets des rayonnements ionisants indépendant de la dose et indépendant de la lésion de l'ADN immédiatement constatée, c'est-à-dire les "effets non ciblés"

     L'instabilité génomique:
     C'est la première étape dans la genèse des lésions radio induites. Le mécanisme est à la fois une transmission de l'instabilité chromosomique au cours du temps, et l'amplification du signal avec une augmentation des altérations du génome.

L'effet de proximité (documents: Nuclear Research Centre/Belgique-anglais, .pdf, 3Mo; bystander effect/Wikipedia-français et surtout aussi la Gazette N°213/214):
     Rappelons qu'il s'agit: "de la capacité des cellules affectées par un agent extérieur (comme l'irradiation) de transmettre les manifestations du dommage à d'autres cellules qui ne constituaient pas la cible directe de l'agent causal et qui sont susceptibles de l'exprimer".
     Cet effet des faibles doses explique le caractère d'amplification de l'instabilité génomique puisque les lésions sont multipliées par un signal destiné à des cellules non irradiées.
     Pour l'UNSCEAR: "la seule conclusion actuellement possible est que la cible d'une exposition aux rayonnements dépasse le volume du noyau cellulaire".

     Les effets abscopaux:
     Ce nom barbare vient du préfixe "ab" (loin de) et du terme "skopos" (cible) et désigne: "la réaction suivant une irradiation en dehors de la zone effectivement ciblée par le rayonnement". En fait ce sont des observations faites sur la cohorte Hiroshima-Nagasaki. Un sujet de 76 ans originaire de Nagasaki atteint d'hépatome (cancer du foie) primitif, a développé des métastases osseuses. Le traitement palliatif de la métastase du membre inférieur par les rayons a entraîné une régression du cancer du foie! Tout se passe comme si l'apoptose (mort cellulaire) se déclenchait dans la tumeur primitive à partir de signaux venus d'ailleurs. (...) Il s'agit peut-être de l'effet de "proximité" projeté au loin?

     Les facteurs clastogéniques:
     Il s'agit de facteurs plasmatiques de sujets irradiés capables d'induire des effets délétères dans des cellules non irradiées des années après l'événement initial. Ces facteurs peuvent persister jusqu'à 30 ans après chez les survivants d'Hiroshima et Nagasaki.
     (..) L'UNSCEAR est obligé de reconnaître:
     "S'il était démontré que ces effets sont courants à tous les types de rayonnements, les hypothèses actuellement prise en compte par la radioprotection conduirait à une sous-estimation du risque radiologique, tout au moins pour les niveaux d'exposition habituellement rencontrés dans la vie courante".

suite:
     Tout cela est important: il arrive que des vétérans développent plusieurs cancers.  Ils ont aussi des problèmes de dérèglement glandulaire entraînant diverses pathologies.
     Le GSIEN continuera à vous faire partager les nouvelles dans ce domaine qui est en constante évolution.
     - Campagne radon
     Anne-Marie Pieux Gilède continue à œuvrer sur ce front dans la région d'Orléans. Pour se mettre en conformité avec la réglementation européenne, l'InVS et la DRASS sont en charge du dossier.
     Il faut tout de même continuer à pousser à la roue pour que les études soient menées et que des efforts soient faits pour diminuer les expositions.
     - WWF (Suisse): problématique énergétique
     Construire des «écoquartiers»: 0 carbone, 0 déchets comme principe de base.
     En Suisse, ce type d'action est mené sur des petits territoires, avec des propriétaires multiples. Ces projets sont en liaison avec les Ecoles d'ingénieurs Suisses (Lausanne, Zurich).
     On peut trouver des renseignements sur http://wwf-ge.webofsections.ch/
     Les constructeurs français (Bouygues), espagnol sont sur les rangs. Ils sont prêts à mettre en œuvre un prototype gratuit. En particulier sur un terrain français sis en Suisse.
     - Refonte des divers services 
     Le grand ministère écologie-industrie entraîne une refonte des divers services. On vous tiendra au courant.
     Arnaud Vergne nous a expliqué que actuellement il y avait  2 tendances:
     1- le principe d'égalité n'est plus appliqué
     Il y a des rapports de force qui entraînent des traitements différents et donc des compromis. Par exemple, en Bretagne, l'extension de porcheries et l'épandage de lisiers ou bien la possibilité de faire passer une ligne électrique dans une réserve.
     2- le tissu administratif est complexe
     Il y a le préfet, les DASS, les DDEN, Les Conseils généraux, régionaux: il n'y a pas vraiment de logique nationale.
     À suivre avec quelques éclaircissements qui aideront tout le monde.
     Et pour finir nous avons fait le point sur Brennilis et le démantèlement, la surgénération, les problèmes de gestions des combustibles (rejets, déchets, matériaux des gaines...), la recherche des sites pour le radium et les radifères, pour le graphite, le choix de la zone pour implanter un site de stockage (?). Enfin vous connaissez tout cela et on continuera à vous faire parvenir toutes les informations glanées de-ci delà.

     Fin de la réunion vers 17h et merci à nos amis de Greenpeace.

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