Les débuts: années 50 «L'énergie nucléaire permettra de produire de l'énergie en quantité illimitée et quasiment gratuite». Lors de la conférence "Atom for peace" (1953) c'est l'annonce du bonheur pour l'humanité et ce... sans risques. Three Mile Island 1979: C'est la première fois qu'un réacteur de production(1) a un accident grave. D'où une grosse peur, une très grosse peur... mais les Américains sont des ânes et... c'est dû à l'embonpoint du chef de quart dont la bedaine empêchait la lecture des indications sur le panneau de conduite. Par contre, chez nous, le FrancAtome est d'une sûreté inébranlable,... néanmoins on va remplacer les soupapes Fischer, responsables de TMI – en cas de décharge, elles se coincent en position ouverte – par des Sebim … J'avais oublié de vous dire que notre pallier 900 MWé est purement du Westinghouse, construit sous licence, donc conçu par les ânes cités plus haut et que nos bijoux sont également équipés des mêmes soupapes Fischer.(2) Tout allait si bien...
Dormez, bonnes gens: tout va bien...
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Puis arrive l'EPR, le bijou dit de 3e génération.(4) La vague de libéralisme submerge la sûreté. Il faut que cette machine produise des KWh moins chers, pas pour le client, mais permettant plus de profits pour les futurs actionnaires de la future boite privée que va devenir EDF. Donc on étudie des astuces permettant de gagner sur la disponibilité de la machine. Que certaines de ces options mettent en péril la sûreté, c'est certain. Les cycles longs avec des hauts taux de combustion exigent des combustibles ayant une charge fissile au démarrage à la limite des zones dangereuses, les puissances résiduelles plus importantes rendent inopérants les dispositifs d'évacuation de la chaleur en cas de gros pépin... (5). Qu'à cela ne tienne, les dogmes des barrières (souvenez vous: 1e barrière: la gaine du combustible, 2e barrière: le circuit primaire avec la cuve, 3e barrière: l'enceinte de confinement) en prennent un sacré coup. - Les gaines... bof... avec des taux de combustions de 80 à 90 GWjour/tonne ne sont garanties que grâce à une aide divine. - Donc si le cœur fond, la cuve... fond aussi. D'où l'apparition, tel Zorro, du récupérateur de corium, dispositif destiné, d'après ses concepteurs à rassembler tout le corium fondu dans une zone où il serait possible de le refroidir. Il va falloir prévoir dans les procédures, une procession annuelle pour essayer de mettre les Dieux dans de bonnes dispositions...(6) L'accident est possible, mais...
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Que nous dit-on, depuis 40 ans, quant à la qualité de la construction des divers éléments de l'industrie nucléaire? Au début, pendant les balbutiements de cette industrie, le discours était, "ce sont des péchés de jeunesse, mais nous sommes conscients des imperfections et, faites-nous confiance, les prochains seront parfaits". Puis nous avons vu éclore les décrets sur la qualité de la fabrication, les calculs aux maillages de plus en plus fins, les filtres absolus, et enfin, l'aboutissement pour l'EPR, le dogme de l'exclusion de rupture (break exclusion).(1) Comment tout cela s'articule-t-il?
La construction
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Rien n'est nouveau Parmi les zones qui ont droit à ce statut privilégié nous trouvons ce qui était appelé auparavant "le tronçon protégé" (les "clarinettes"), c'est-à-dire une portion des canalisations conduisant la vapeur à la sortie des générateurs de vapeur (GV) vers le groupe turbo alternateur. C'est la zone où elles passent au travers de l'enceinte de confinement et qui se situe, à l'extérieur, entre la paroi et la première vanne d'isolement. Cette zone faisait partie des cauchemars des ingénieurs: si cela casse, il y a mise à l'air libre du secondaire, donc dépressurisation du GV, choc froid sur les tubes du circuit primaire dudit GV, plus passage de ces tubes de la différence de pression entre primaire et secondaire à la pression nominale du primaire, toutes choses qui risque de produire une rupture du faisceau et par ce cheminement, mise à l'air libre du circuit primaire. La totale, somme toutes! (Ah j'oubliais, le choc froid sur le primaire va aussi provoquer une montée de réactivité du cœur... Ô joie!). Donc, grâce à la qualité de... etc, comme c'est devenu interdit de casser, il n'est plus nécessaire de mettre un dispositif anti-fouettement sur ces canalisations, dispositif destiné à empêcher qu'en cas de rupture la canalisation se mette à gigoter comme un vulgaire tuyau d'arrosage, massacrant tout dans sa proximité. Sans rigoler, les concepteurs d'EDF nous ont expliqué, que la suppression de ces dispositifs anti-fouettement permettrait de faire une inspection plus complète de ces canalisations. Nous, qui sommes très "terre à terre", leur avons demandé ce qu'ils pensaient des fissurations (très) précoces des canalisations de refroidissement du réacteur à l'arrêt (RRA). Petit rappel: à Civaux, lors des essais de démarrage, une belle fissure apparut sur cette canalisation. Elle était prévue pour tenir au moins 30 ans et EDF venait de faire 6 mois de manoeuvres préalables à la mise en route (ce qui totalisait, en gros, 100 heures de fonctionnement). Un contrôle sur l'équipement identique de la centrale de Chooz déjà démarrée, permit de trouver une belle fissure au même endroit. Lors de la conception, pour des raisons d'encombrement, la zone de raccordement de cette canalisation au circuit primaire avait été déplacée... et, à son nouvel emplacement il se produisait un léchage oscillant de flux d'eaux à des températures différentes, d'où de fréquentes et importantes contraintes thermiques se traduisant en une fissuration par fatigue. Ce genre de phénomène est parfaitement connu depuis des lustres et doit faire l'objet des cours du premier trimestre de la première année en école d'ingénieur. Le concepteur devait être un élève tellement brillant qu'il avait dû sauter la classe... La réponse à notre question fut convaincante: le RRA ne fait pas partie des canalisations dites "haute énergie" devant satisfaire le principe d'exclusion de rupture, donc sa conception ne fut pas "de première qualité". Nous avons bondi: comment, il y a des endroits où la conception est de second ordre?! Bien oui, il semblerait que certaines zones soient "bâclées". Autre hypothèse, comme c'était considéré comme une zone de conception de second ordre, cela avait été confié à un stagiaire et tout le monde s'en lavait les mains!!! Et la sûreté?
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· Les filtres absolus: quelles merveilles technologiques et... littéraires! À chaque fois que dans un dossier d'enquête publique, dans un dossier technique, il est question d'un contrôle de rejets, nous voyons apparaître l'outil magique: le "filtre absolu". Mais il n'est... absolument... absolu... qu'à condition qu'il soit: - correctement entretenu, - changé en fin de validité, - surveillé, car une dégradation ou une perte de performance est toujours possible. Mais tout cela coûte cher, et il vaut mieux déclarer à l'Autorité de Sûreté que ce méchant filtre a fait des siennes. Et tant pis si les travailleurs du site, si les riverains ont récupéré avec leurs poumons des choses qui étaient littérairement "absolument" confinées dans l'installation. L'exemple récent est l'incident déclaré le 18 avril par le CEA-Saclay, suite à «Traces de césium détectées dans un circuit de traitement des effluents liquides»: "L'analyse de cette anomalie a mis en évidence une dégradation des filtres haute efficacité placés sur le circuit de ventilation de la cuve, ainsi que l'arrêt inopiné de cette ventilation par action sur le bouton d'arrêt d'urgence du procédé." La loi de Murphy a encore été vérifiée. Qui est responsable de cette «dérive»?
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(2) Un exemple récent, non situé dans le domaine nucléaire, est instructif sur la faillite de toute cette chaîne: L'effondrement du terminal de Roissy. Ah les calculs par éléments finis étaient bien faits, avec un maillage permettant de bien définir les efforts des structures. A un détail près: les endroits où venaient se poser les pièces assurant l'écartement des voûtes. Un calcul avec un maillage beaucoup plus fin aurait fait apparaître qu'un effet de poinçonnement allait se produire sur les points d'appui??? et que badaboum... Pour les béotiens, un exemple simple va donner quelque lumière: prenez une poutre. Je peux la calculer pour qu'elle résiste si je lui donne un coup de marteau. Mais si j'interpose un clou entre la poutre et le marteau, le même coup va faire pénétrer le clou (ce qui, en général, est le but recherché!). Les contraintes du choc sont localisées sur une zone beaucoup plus petite et pour faire une poutre où le clou n'entrerait pas, on aurait dû calculer la résistance avec un maillage tenant compte de la dimension de la pointe du clou. Le concepteur n'y avait pas pensé, le bureau d'étude s'est planté, le bureau de contrôle n'a rien vu et les passagers qui se situaient en dessous en ont fait les frais. Et comme on disait dans le temps à l'école: CQFD. (3) Bien que sérieuse, parfois la géologie donne le sentiment d'être une "bonne fille" conciliante. - Pour exemple regardez la structure des failles sous l'usine de La Hague qui n'aurait pas dû permettre la sélection de ce site, si ce n'est que ce sont d'autres critères plus géopolitiques, démographiques, etc... qui ont prévalu. - Il en est de même pour le laboratoire de Bure destiné à l'enfouissement des déchets... dont le choix est plus lié à la très faible démographie de la région (6 habitants au km2) qu'à la qualité de son argile et à sa (non) absence de failles. (Vous remarquerez cette formulation ambiguë, mais malheureusement très proche de la réalité: le laboratoire de Bure destiné à l'enfouissement des déchets) - Par ailleurs, il est bien connu que la vallée du Rhône est une vallée d'effondrement (voir les écrits Tazieff) qui bougera inéluctablement un jour ou l'autre. Le tremblement de terre ressenti à Lambesc (au début du 20ème siècle) a laissé de très mauvais souvenirs dont on s'efforce d'atténuer les conséquences potentielles par de subtils calculs pour justifier les implantations de Cadarache. On a donc construit à Cadarache de nombreux réacteurs expérimentaux,... , Tore Supra et aujourd'hui, ITER. La "vallée des piles" est était un site magnifique et il y a un si joli petit château qui sert de maison d'hôtes! (4) Pour exemple, vous pouvez trouver sur le site Internet de l'ASN (et dans cette Gazette), à la rubrique Flamanville: Objet: Inspection INS-2008-EDFFA3-0003 du 08 février 2008 "Cette inspection a fait l'objet de deux constats d'écarts notables portant sur l'état «non qualifié» de l'atelier de pré-assemblage du liner et la non détection de l'état incomplet du cahier de soudage de l'atelier." "A la suite de cette inspection, il ressort qu'EDF doit améliorer son organisation et sa réactivité en matière de surveillance..." Objet: Inspection INS-2008-EDFFA3-0012 du 5 mars 2008 (préparation du bétonnage du plot n°2 du radier de l'îlot nucléaire) "Au vu de l'examen par quadrillage, l'organisation définie et mise en œuvre sur le site de préparation de cette opération de bétonnage est insuffisante. En particulier, la qualité du ferraillage n'était pas suffisante dans la mesure où des non-conformités ont été détectées lors de l'inspection alors que l'autorisation de bétonnage avait été donnée. Ceci révèle également des insuffisances dans la contrôle technique exercé par le groupement d'entreprises «Bouygues – Quille – Baudin Chateauneuf» et dans la surveillance des activités exercées par EDF." Objet: Inspection INS-2008-EDFFA3-0002 du 02 avril 2008 "Au vu de cet examen par quadrillage, l'organisation définie et mise en œuvre sur le site pour le contrôle technique et la surveillance semble en progrès et en voie de normalisation vis-à-vis des exigences de l'arrêté qualité. En particulier, l'exploitant a mis en œuvre un programme de surveillance renforcée afin de s'assurer sur les plots de bétonnage à venir de la conformité du ferraillage et a su imposer à son prestataire la mise en œuvre d'un contrôle technique formalisé. L'exploitant devra néanmoins veiller à une fiabilisation des procédés avant d'éventuellement envisager le retour à un contrôle et une surveillance normales." OUF! mais qu'en est-il de ce qui est déjà coulé comme béton et dont la non-conformité est quasi certaine? La réponse standard consiste à expliquer que les valeurs réglementaires sont données avec une importante marge de sécurité, sauf que dans le rapport de mars, il est relevé une mesure largement en dehors de ces marges. Quant aux récupérations des défauts, genre fissures de la dalle support du bâtiment réacteur, elles laissent aussi parfois une odeur d'incertitude. Une injection de résine faite dans un support à une température nettement inférieure à la température minimale imposée par le procédé, a toute chance (ou malchance) de ne pas pénétrer jusqu'au fond de la fissure, bien que présentant un état de surface satisfaisant. Mais pourquoi les ingénieurs qui ont développé ces résines se sont-ils obstinés à donner une température minimale du support? Certainement pour embêter EDF!!! p.6
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A la suite des travaux de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), de l'UNSCEAR (United Nations Scientific Commitee on the effects of Atomic Radiation) et des divers instituts européens dont l'IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), un constat s'impose: il est primordial de faire le lien entre les recherches sur les effets biologiques et les effets sur la santé des rayonnements ionisants et une politique de radioprotection. Au cours de cette réunion 3 sujets revenus enfin sur le devant de la scène, ont été abordés: les effets non ciblés, la radiosensibilité individuelle et les maladies cardiovasculaires. Bases de la radioprotection
Spécificités de l'exposition
interne
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En effet, les données de Hiroshima et Nagasaki ne peuvent pas servir dans les situations de contamination interne chronique et la toxicité d'un élément n'a rien de simple: le postulat selon lequel l'incorporation de 100 Bq sur 1 jour reviendrait à incorporer 1 Bq pendant 100 jours est vrai en mathématique mais faux en biologie. La chronicité semble modifier la vitesse d'élimination des corps radioactifs et leur toxicité. Un tout nouveau résultat (avril 2008), à propos de l'ingestion d'uranium, montre que, en faibles doses chroniques, cet uranium va jusqu'au cerveau et ne se concentre pas seulement dans les reins. Actuellement certaines observations suggèrent que l'effet des faibles doses est moins important que celui prédit à partir des fortes doses. Par contre, d'autres suggèrent que cet effet serait très supérieur à celui prédit par la modélisation. Le manque d'études ne permet aucune conclusion étayée, cependant l'effet d'une absorption chronique de faibles doses semble plus important que prévu par la modélisation. A minima, un faisceau de données, toujours autour de sites nucléaires, permet d'affirmer que mener des études est une nécessité. L'IRSN avait d'ailleurs conclu à la nécessité d'études pour: - appréhender les phénomènes de contamination internes et leurs conséquences sanitaires. - apporter des données de bases n'existant pas dans ce domaine. - améliorer l'ensemble du système de radioprotection. Ces études longues et difficiles doivent être menées dans un cadre international sous la forme d'actions concertées au niveau européen ou mondial. L'IRSN a dans ce but lancé le programme ENVIRHOM. Conclusions de la réunion d'Helsinski
(janvier 2008 – extrait de Camininfo-CEA)
Et pour conclure
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Le Premier ministre, Sur le rapport du ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, Vu le code de l'environnement; Vu l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire en date du 1er février 2007; Le Conseil d'Etat (section des travaux publics) entendu, Décrète: Art. 1er. Toute personne qui prévoit d'introduire sur le territoire national des combustibles usés ou des déchets radioactifs en vue de leur traitement sans que cette opération soit couverte par un accord intergouvernemental conforme aux dispositions du I de l'article L. 542-2-1 du code de l'environnement adresse au ministre chargé de l'énergie une demande pour que soit conclu un accord intergouvernemental permettant cette opération. La demande est accompagnée d'un dossier indiquant la nature et les quantités des combustibles usés ou déchets radioactifs en cause, l'identité de leur propriétaire et, si le contrat ou l'accord doit être passé avec une personne autre que le propriétaire, l'identité de cette personne, l'Etat où se trouvent ces substances radioactives, ainsi que les périodes prévisionnelles de réception et de traitement de ces substances et, s'il y a lieu, les perspectives d'utilisation ultérieure des matières qui seraient séparées lors du traitement. Le dossier précise les conséquences attendues de l'opération sur la sûreté des installations et la radioprotection. Le ministre chargé de l'énergie transmet pour avis la demande assortie du dossier au ministre des affaires étrangères et à l'Autorité de sûreté nucléaire. A défaut de réponse dans un délai de deux mois, leur avis est réputé favorable. Le ministre chargé de l'énergie fait connaître au demandeur, dans un délai de six mois au plus suivant sa saisine, la décision d'engager ou non des négociations en vue de la conclusion d'un accord intergouvernemental. Si les opérations envisagées nécessitent une modification des dispositions applicables en matière de radioprotection, le ministre chargé de l'énergie consulte les ministres chargés de la sûreté nucléaire et de la radioprotection avant la conclusion de l'accord intergouvernemental. Art. 2. Afin de garantir le respect des articles L. 542-2 et L. 542-2-1 du code de l'environnement, un exploitant qui assure ou envisage d'assurer le traitement de combustibles usés ou de déchets radioactifs provenant du territoire national et de l'étranger met en place des dispositifs permettant, eu égard aux technologies de traitement mises en oeuvre, de répartir, parmi les déchets issus du traitement, ceux qui doivent être expédiés hors du territoire national et ceux qui relèvent d'une gestion à long terme sur le territoire national et d'attribuer à chaque destinataire la part qui lui revient. Cette répartition obéit aux principes suivants : a) L'activité radioactive expédiée vers l'étranger correspond à celle introduite sur le territoire national en tenant compte des durées de vie des substances radioactives et de la décroissance de leur radioactivité ainsi que de la nature physique des substances traitées et des transformations apportées par le procédé de traitement ; b) La masse des substances radioactives expédiée vers l'étranger correspond à celle introduite sur le territoire national, en tenant compte de la nature physique des substances traitées et des transformations apportées par le procédé de traitement. Sont exclues du bilan des activités et des masses introduites sur le territoire national et expédiées vers l'étranger, celles qui se retrouvent sous forme de matières valorisables, de rejets autorisés ou de déchets occasionnés par le seul usage des installations de l'exploitant. Les conditions d'attribution à chaque destinataire sont déterminées en fonction de: a) L'activité radiologique et des principales caractéristiques physiques des combustibles usés et des déchets radioactifs à traiter; b) L'activité radiologique et des principales caractéristiques physiques des déchets à répartir. (suite)
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Art. 3. Un exploitant qui assure ou envisage d'assurer le traitement de combustibles usés ou de déchets radioactifs provenant de l'étranger doit disposer d'un système de suivi des entrées de combustibles usés et de déchets radioactifs et des sorties de déchets radioactifs à expédier vers l'étranger. Ce système précise les quantités et la nature physique des substances par provenance, tient le décompte des déchets traités et organise leur attribution à chaque destinataire. Il enregistre les dates de réception de ces substances sur le territoire national, les périodes de leur traitement et les dates de sortie des déchets du territoire national. Il est adapté aux conditions d'application de chaque accord intergouvernemental. Art. 4. Un arrêté du ministre chargé de l'énergie, pris après avis de l'Autorité de sûreté nucléaire, approuve, pour chaque exploitant, les principales caractéristiques des dispositifs et du système de suivi mentionnés respectivement aux articles 2 et 3. Art. 5. La mise en oeuvre par les exploitants du système de suivi prévu par l'article 3 peut, à tout moment, faire l'objet d'un contrôle sur demande du ministre chargé de l'énergie. Art. 6. L'exploitant transmet, sur demande, au ministre chargé de l'énergie les contrats et accords signés dans le cadre des accords intergouvernementaux. Art. 7. L'exploitant de l'installation de traitement est responsable, en application de l'article L. 542-1 du code de l'environnement, des déchets occasionnés par le seul usage de ses installations. Art. 8. Le rapport annuel mentionné au II de l'article L. 542-2-1 du code de l'environnement comprend: a) Un inventaire des quantités de combustibles usés, de déchets radioactifs et de matières radioactives, notamment le plutonium et l'uranium, entreposées dans les installations de traitement de l'exploitant, en précisant, pour chacune d'entre elles, la part revenant à chaque Etat, y compris la France; b) Pour chaque Etat étranger, un échéancier prévisionnel indiquant les dates de traitement des combustibles usés et déchets livrés et non encore traités, une estimation des quantités de déchets radioactifs qui seront expédiés et une description de leur nature, un calendrier prévisionnel des opérations d'expédition et une présentation des principales étapes nécessaires pour les mettre en oeuvre, notamment sur le plan technique et réglementaire; c) Une analyse des faits et changements marquants intervenus depuis la précédente édition du rapport et une analyse des réalisations par rapport aux prévisions de l'année précédente; d) Les résultats chiffrés, arrêtés au 31 décembre, du système de suivi prévu par l'article 3. Le rapport établi au titre de l'année civile précédente est remis le 30 juin au plus tard au ministre chargé de l'énergie, aux ministres chargés de la sûreté nucléaire et de la radioprotection, à l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs et à l'Autorité de sûreté nucléaire. Il est mis à la disposition du public par l'exploitant qui publie à cet effet dans deux journaux à diffusion nationale un avis indiquant les modalités pour y accéder. Art. 9. Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, le ministre des affaires étrangères et européennes, la ministre de l'économie, des finances et de l'emploi et la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'application du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 3 mars 2008. Par le Premier ministre, FRANÇOIS FILLON Le ministre d'Etat, ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, JEAN-LOUIS BORLOO Le ministre des affaires étrangères et européennes, BERNARD KOUCHNER La ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, CHRISTINE LAGARDE La ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, ROSELYNE BACHELOT-NARQUIN p.8
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