La G@zette Nucléaire sur le Net! 
G@zette N°249/250
CULTURE DE SURETE: EDF DANS LE ROUGE !!!


AVEN INFO: ENFIN UN ESPOIR SE LEVE POUR UNE LOI D'INDEMNISATION

dépêche AFP + contact à l'Assemblée Nationale

     Enfin un espoir se lève. Depuis hier à l'Assemblée nationale où j'étais avec Jean-Luc Sans (V-Président), Hélène Luc (Sénatrice honoraire) et Patrice Bouveret (Collégiale du comité de soutien) en audience par rapport à la niche parlementaire devant la commission compétente d'examen des propositions de lois ainsi que des contacts pris avec des députés de la majorité et de l'opposition nous avons obtenu des informations importantes.
     Notamment celle-ci par le porte-parole de l'UMP sur une loi de reconnaissance et d'indemnisation, Mr Georges Colombier (Isère): lors de l'examen de la proposition de loi de Mme Taubira le 27 novembre, en fin de discussion, le Ministre de la Défense, Mr Hervé Morin, annoncera le dépôt d'un projet de loi du gouvernement (avec un fonds d'indemnisation, on ne connaît pas le détail) et un projet de décret reconnaissant un certain nombre de maladies.
     Ces projets seront présentés à l'Assemblée nationale au cours du 1er trimestre 2009 et pourra faire l'objet d'amendements.
     Nous pensons que l'élaboration d'une proposition de loi commune (suite à la réunion du 3 juin au Sénat par le comité de soutien) à toutes les sensibilités politiques a été le facteur déclenchant.
     Mais ceci n'a été possible que grâce à l'action des adhérents de l'Aven et de Moruroa e tatou*, des actions juridiques  du cabinet de Jean-Paul Teissonnière, de signataires de la proposition de loi commune, des 19 propositions de lois déposées (de la majorité et de l'opposition), de la création du comité de soutien Vérité et justice avec les 12.000 signatures déposées à Matignon et du soutien des médias.
     Nous demandons à toutes et à tous de contacter les élus de leur département pour  discuter du contenu de la proposition de loi commune car le jour du vote (le 27 novembre ou début 2009)  il faudra compter les bulletins favorables.
     Depuis la création de l'Aven et de Moruroa e Taou en 2001, nous n'avons jamais été aussi proche d'un succès législatif.
     Avec tous mes voeux pour une bonne loi.
     Mes amitiés et remerciements pour leurs action à toutes et à tous.

Michel Verger, Président de l'Aven

* Sites internet: site 1, site 2 et archives sur le Centre d'Expérimentation Nucléaires du Pacifique: Point-Zero-Canopus

     PS: le procès, très médiatisé d'André Mézières de l'Indre et Loire (action engagée depuis 2002, pension à 70% accordée en 2005, appel en 2007).
     Le délibéré prononcé le 14 novembre 2008 déboute la famille et retire la pension pour sa première maladie (Polymyosite). Notre ami André étant décédé d'un lymphome, avant le délibéré, une nouvelle action juridique (en repartant à zéro!) a été suggérée par le juge d'appel.
Indemnisation des victimes d'essais nucléaires: la proposition PS rejetée en commission

     PARIS, 19 nov 2008 (AFP) - La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté mercredi une proposition de loi socialiste visant à créer un fonds d'indemnisation au profit des victimes d'essais ou d'accidents nucléaires, a-t-on appris de source parlementaire.
     "Le gouvernement travaille actuellement à un projet de loi qui devrait être déposé dans le courant du premier trimestre 2009", a justifié Jean-Pierre Door (UMP).
     Le texte, présenté à l'instigation de la députée apparentée PS de Guyane, Christiane Taubira, sera discuté, en séance publique, le 27 novembre dans le cadre d'une "niche" socialiste (séance dont un groupe politique a l'initiative).
     Son rejet par la commission, qui a refusé de passer à l'examen des articles après la discussion générale, laisse prévoir un rejet en séance publique.
     "Nous ne pouvons ignorer les conséquences sur la santé" des essais nucléaires, écrit Mme Taubira dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi.
     "Des dizaines de vétérans ont, depuis des années, engagé des procédures en justice pour obtenir droit à pension ou à indemnisation en réparations des préjudices qu'ils attribuent aux essais nucléaires", poursuit-elle.
     Mme Taubira estime qu'il y a "un surcroît d'injustice à contraindre les victimes de ces activités à entreprendre des actions judiciaires longues, coûteuses et aléatoires, alors qu'est avéré le lien de causalité entre ces activités et des pathologies cancéreuses, ophtalmologiques et cardiovasculaires".
     Depuis de longues années, des vétérans des essais nucléaires conduits par la France de 1960 à 1996, en Algérie et dans le Pacifique, demandent la création d'un tel fonds sur le modèle de celui créé pour les victimes de l'amiante.

p.3b

GREENPEACE
EPR finlandais: c'est le contribuable français qui va payer!

Paris, le 28 août 2008

     Greenpeace est consterné de voir l'entêtement de la France à construire un – voire deux – EPR quand la presse révèle coup sur coup que le chantier de construction de Flamanville, en France, a déjà pris 9 mois de retard * et qu'Areva enregistre une augmentation de 50% de la facture du chantier de l'autre EPR, en Finlande.
     «Depuis des mois que nous affirmons que le budget du projet finlandais explose, rappelle Yannick Rousselet, de Greenpeace France. Pour décrocher le maximum de marchés, Areva casse les prix et promet des délais intenables. Résultat : en Finlande, le chantier a pris deux ans de retard et le coût global du projet est passé de 3 à 4,5 milliards €. Celui de Flamanville prend le même chemin. On a voulu faire de ces deux chantiers une vitrine du nucléaire français? C'est réussi: on voit à quel point Areva est incapable de construire l'EPR!»
     Qui va payer pour l'EPR finlandais?
     Pour la vente de l'EPR en Finlande, Areva a obtenu de l'Etat français une garantie à l'exportation record de 610 millions €, via l'Agence française de crédit à l'exportation (Coface). Grâce à cette coquette somme, Areva a pu proposer à son client, la compagnie d'électricité TVO, un contrat à prix fixe, très intéressant puisqu'il élimine tout risque économique pour l'acheteur. En clair, cela signifie qu'Areva paiera tous les surcoûts de sa poche. Sachant qu'en plus des dérapages budgétaires, le géant du nucléaire va aussi devoir verser à TVO des pénalités de retard, estimées à 2,2 milliards € par le magazine Capital en mai dernier.
     «Donc au total, l'EPR finlandais pourrait coûter jusqu'à 6,7 milliards à Areva, dont il faut rappeler que 80% du capital sont détenus par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), une structure publique, résume Yannick Rousselet. Qui va éponger cette astronomique facture? L'État français, donc vous et moi! Sinon, à moins que Bouygues ne se "dévoue" et soit récompensé par un rapprochement Areva/Alstom, dont il est le principal actionnaire

Areva et Bouygues impliqués dans un nouveau scandale en Finlande

     Greenpeace s'est procuré des documents techniques confidentiels qui révèlent que sur le chantier d'Olkiluoto, Areva et Bouygues ont autorisé la réalisation de soudures sans procédures de spécification dûment approuvées. Par ailleurs, le géant français du BTP est accusé par certains salariés d'interdire à son personnel de parler des problèmes rencontrés sur le chantier, y compris avec les représentants d'Areva, de TVO ou de l'Autorité de sûreté nucléaire finlandaise, la Stuk. Suite à ces révélations, la Stuk a dépêché une enquête dont les conclusions doivent être rendues publiques le 29 août.
     «Olkiluoto, c'est la boule de cristal dans laquelle on peut lire les ennuis qui nous attendent à Flamanville, déclare Yannick Rousselet. Arrêtons les frais pendant qu'il en est encore temps!» Greenpeace estime qu'à l'heure du ralentissement de la croissance, la France a certainement mieux à faire que d'engloutir au moins trois milliards € – certainement beaucoup plus! – dans un projet inutile, mal maîtrisé et risqué. Greenpeace appelle le gouvernement à stopper le programme EPR pour investir l'argent des Français dans le développement des renouvelables et de l'efficacité énergétique, qui répondent à la fois aux enjeux de lutte contre les changements climatiques, d'indépendance énergétique et de pouvoir d'achat.



* Le Canard enchaîné, 27 août 2008. Cet été, à Flamanville, les opérations de bétonnage ont été suspendues un mois. En juin, le chantier du «liner» a lui aussi été stoppé. Depuis, d'autres problèmes sont apparus: ainsi la galerie de rejet en mer, qui devrait déjà être terminée, n'est percée qu'à moitié.

Contacts:
Adélaïde Colin, Communication: 06 84 25 08 25
Yannick Rousselet, campagne Énergie: 06 85 80 65 59

p.4a

Retour vers la G@zette N°249/250