La G@zette Nucléaire sur le Net!
N°249/250,  novembre 2008

CULTURE DE SURETE: EDF DANS LE ROUGE !!!

EDITORIAL / SOMMAIRE


     Bientôt les fêtes et l'année nouvelle. Bonne fête à tous et battez vous bien.
     Si vous voulez que la Gazette continue, REABONNEZ-VOUS et faites de la pub autour de vous.
     SOCATRI, COMURHEX, CNPE soit le site du Tricastin ont occupé le devant de la scène pendant les vacances.
     Et maintenant arrive une mise en demeure à cause de «Risque d'explosion sur la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche)» (13-11-2008). 
     L'ASN précise: «La présence sur les installations nucléaires de canalisations véhiculant des fluides nécessite la prise en compte par les exploitants du risque d'explosion. En effet, l'explosion peut endommager des éléments essentiels au maintien de la sûreté ou conduire à une rupture du confinement et donc à la dispersion de matières radioactives dans l'installation voire dans l'environnement. Des dispositions doivent donc être mises en œuvre par les exploitants pour protéger les parties sensibles.
     La réglementation en vigueur impose que les canalisations de transport de fluides explosifs:
     * soient convenablement entretenues;
     * fassent l'objet d'examens périodiques appropriés permettant de s'assurer de leur bon état;
     * soient consignées sur un plan tenu à jour et mis à la disposition des services d'incendie et de secours;
     * soient signalées in situ conformément aux normes en vigueur
    Il est aussi signalé: «Par ailleurs, des inspections réalisées depuis mi-2008, notamment sur les centrales nucléaires du Blayais, de Civaux et de Golfech, et des études génériques réalisées par l'IRSN, ont montré qu'il était nécessaire qu'EDF mette en œuvre un plan d'actions plus général sur ce sujet
    L'ASN a ainsi édicté des prescriptions définissant les actions à mettre en œuvre sous trois mois par EDF vis-à-vis de la maîtrise du risque d'explosion pour l'ensemble des centrales nucléaires. Ces actions concernent:
    * l'organisation et le pilotage renforcés permettant de garantir le respect de la réglementation relative au risque d'explosion,
    * l'examen de conformité de l'ensemble des canalisations de fluides explosifs avec les exigences de la réglementation,
    * la revue approfondie de la prise en compte des risques d'explosion.
    Ce qui transparaît également c'est le fait que la maintenance des canalisations du secondaire n'avait pas été mise en place, et on peut supposer que c'est le retour d'expériences de ruptures de canalisations secondaires et surtout de difficultés à repérer les canalisations transportant des fluides explosifs qui a conduit au décret de décembre 1999.
     Cependant 9 ans, c'est franchement long, même si la loi avait donné 2006, comme date butoir de mise en conformité.
suite:
     Il faut noter de surcroît que «La présente décision est applicable aux centrales nucléaires de Belleville (INB n°127 et 128), de Blayais  (INB n°86 et 110), de Bugey (INB n°78 et 89), de Cattenom (INB n°124, 125, 126 et 137), de Chinon (INB n°107 et 132), de Chooz (INB n°139 et 144), de Civaux (INB n°158 et 159), de Cruas (INB n°111 et 112), de Dampierre (INB n°84 et 85), de Fessenheim (INB n°75), de Flamanville (INB n°108 et 109), de Golfech (INB n°135 et 142), de Gravelines (INB n°96, 97 et 122), de Nogent (INB n°129 et 130), de Paluel (INB n°103, 104, 114 et 115), de Penly (INB n°136 et 140), de Saint-Alban (INB n°119 et 120), de Saint-Laurent (INB n°100), de Tricastin (INB n°87 et 88)
     De surcroît l'ASN pointe que «EDF, par courriers d'EDF D4008.10.11/08-0518 du 15 septembre 2008 et EDF D4510 LT BPS CdP 060439 du 23 mars 2006, a présenté l'ensemble des actions de mise en conformité aux dispositions de l'arrêté du 31 décembre 1999 réalisées au 15 février 2006 sur l'ensemble des centrales nucléaires qu'EDF exploite sans mentionner aucune réserve quant à l'application de l'article 16 de cet arrêté»
     Le problème est que les réacteurs sont en constante évolution. Bien sûr il faut améliorer la sûreté, la radioprotection. Mais espérer que des canalisations tiennent plus de 20 ans était un pari. 
     Notons que l'ASN évoque, pour le moment une pénalisation financière, mais par la loi TSN elle peut également attaquer devant les tribunaux pour non-respect de réglementations.  A suivre...
     La Gazette se continue avec un article (publié dans Contrôle) sur le démantèlement. Suit une fiche tritium élaborée dans le cadre de l'ANCLI (qui sera intégrée à notre page spécifique). 
     L'avis du Haut Comité à la Transparece et l'Information sur la sécurité Nucléaire est reproduit: je pense qu'il faut se l'approprier et en utiliser les possibilités. On peut faire des mesures, des analyses, donc proposons, discutons.
     Grenoble a déjà utilisé le dossier IRSN, élaboré pour le HCTISN. Ils demandent des compléments d'information: parfait. Par contre je ne les suis pas sur le chemin de l'indépendance. Il faut des expertises pluralistes et il faut des associations (et des citoyens) qui posent des questions, exigent des réponses. L'un va avec l'autre et nul n'est meilleur: ce sont 2 actions aussi difficiles l'une que l'autre.
     Et pour finir un incident à Cadarache; exemplaire: quand des chercheurs ne suivent aucune règle...

Bonne lecture.

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AFP - Belgique: appels à la prudence après le plus grave incident nucléaire du pays

     BRUXELLES (AFP) Les autorités belges ont prévenu vendredi les riverains d'un laboratoire médical des risques de contamination après une fuite d'iode radioactif le week-end dernier, le plus grave incident nucléaire survenu en Belgique initialement présenté comme inoffensif pour la population.
     Des voitures de police munies de hauts parleurs ont diffusé des messages dans les rues de Fleurus (sud) vendredi matin, appelant les habitants à ne pas consommer les fruits et légumes de leur jardin, l'eau de pluie et le lait des fermes environnantes jusqu'à nouvel ordre, a indiqué à l'AFP le bourgmestre (maire) de cette localité d'environ 20.000 habitants, Jean-Luc Borremans.
     Ces mesures, annoncées près d'une semaine après l'incident, concernent également plusieurs villages situés dans un rayon de 5 kilomètres autour de Fleurus, une commune de la région de Charleroi jusqu'ici surtout connue pour avoir été le théâtre d'une victoire de la République française contre la Prusse en 1794.
     "La population est inquiète, c'est normal, le nucléaire est un thème qui effraie, mais je fais confiance aux professionnels qui me disent que la situation est sans danger et qu'il s'agit de simple mesure de prévention", a expliqué M. Borremans.
     "Il s'agit bien d'un incident et pas d'un accident, je ne voudrais pas que les gens pensent qu'il y a eu une catastrophe nucléaire", a-t-il ajouté.
     L'incident s'est déroulé le week-end dernier dans un laboratoire de l'Institut des radioéléments (IRE), une institution reconnue d'utilité publique qui produit des radioéléments utilisés notamment pour le dépistage par imagerie médicale et le traitement par radiothérapie du cancer. Elle se présente comme le deuxième producteur mondial de radioisotopes à usage médical.
     Le personnel avait constaté un rejet d'iode radioactif et informé lundi l'Agence fédérale belge de Contrôle nucléaire (AFCN).
     L'agence avait estimé l'incident sérieux et l'avait placé au niveau trois sur l'échelle internationale des accidents nucléaires, qui en compte sept. L'Autorité française de sécurité nucléaire (ASN) a été mise au courant de l'incident, le plus grave de ce type jamais survenu en Belgique.
      La production de l'IRE a été mise à l'arrêt mardi, mais l'AFCN avait ce jour-là estimé que la fuite ne faisait courir aucun risque aux riverains et à l'environnement et n'avait recommandé aucune mesure de précaution.
     Les autorités belges ont brusquement revu leur évaluation jeudi soir lorsqu'une analyse d'échantillons d'herbe, prélevés "dans l'environnement direct" du site, a débouché sur "des mesures plus élevées d'iode radioactif" que ne laissaient présager les premiers tests.
     Lors d'une réunion au Centre de crise du gouvernement qui s'est achevée jeudi à 23h00, il a été décidé de conseiller aux riverains de prendre des précautions et d'informer les autres pays de l'UE à travers le réseau européen Ecurie.
     Le bourgmestre de Charleroi, Jean-Jacques Viseur, s'est dit vendredi "surpris" et "mécontent" de ne pas avoir été averti de la situation, alors que l'opposition écologiste fustigeait le gouvernement et l'IRE pour la lenteur de leur réaction.
     Le bourgmestre de Fleurus rapporte lui que ses administrés semblent de plus en plus inquiets, se demandant notamment s'ils devaient ingérer les capsules d'iodes prévues en cas de pollution nucléaire.
     "En ce moment, il n'y a pas lieu de le faire", a assuré Jean-Luc Borremans. L'élu local note toutefois qu'un arrêt prolongé de la production de l'IRE risque de priver de leurs médicaments des milliers de patients souffrant du cancer.
     "Il s'agit d'une entreprise qui a un rôle humanitaire non négligeable. Il faut garder la tête froide", a souligné M. Borremans.

suite:
Communiqué du 6 octobre 2008
LES GRAVES NEGLIGENCES DE FRANCE  TELECOM: UN MILLION DE MICROSOURCES RADIOACTIVES DANS LA NATURE

     Pour éviter les surtensions sur les lignes et protéger les utilisateurs, France Télécom a installé des surtenseurs et parafoudres sur les répartiteurs de lignes et sur les boîtes en ligne.
     Depuis la fin des années 40 ces appareils contenaient des éléments radioactifs, radium 226, tritium, thorium 232, etc . Plus d'un million de ces appareils (1 à 5 cm de longueur, enveloppe en verre), ont été dispersés un peu partout jusqu'à ce qu'intervienne en 1978 une interdiction d'emploi de radioéléments pour cet usage. 
     Mais rien n'a alors été prévu pour récupérer et éliminer correctement ces radioéléments. Rien n'a été prévu pour alerter les agents sur les risques encourus lors de leur manipulation ou stockage. Aucune consigne n'a été donnée pour éviter que ces appareils finissent dans une poubelle. Vingt ans plus tard début du réveil. En 1997 un groupe de travail se réunit. En 1998 un médecin de prévention,  préoccupé par le nombre de cancers observés, alerte  CHSCT, Direction et OPRI sur le devenir de ces appareils.
     Premières mesures en 1999, France Télécom publie une note interne demandant de prévoir recensement, démontage et stockage, suivi d'une note de rappel en 2001. Notes d'une efficacité on ne peut plus limitée. Aussi en 2002 France Télécom demande à un organisme, Hémisphères, un inventaire et un plan de travail. Réponse de cet organisme : quelques secteurs ont effectué un inventaire, mais il reste entre 700.000 et un million d'appareils à déposer, collecter et éliminer, via l'organisme ad hoc c'est-à-dire l'Andra.
     Puis rien ne se passe jusqu'à 2008, suite aux premières interrogations syndicales, mais ce ne sont encore que de timides réactions de la direction de France Télécom.
     BILAN: Près d'un million de sources radioactives sont toujours dans la nature sans qu'aient été données des instructions précises à tous ceux qui ont pu être amenés à les manipuler. Beaucoup de ces appareils ont sans doute été mis à la poubelle.
     Et pourtant les risques ne sont pas négligeables pour ceux qui les ont transportés dans leurs poches, ou les ont tenus entre les dents, ou les ont stockés dans des lieux fréquentés.
     En plus de 50 ans, aucune information sur les risques n'a été diffusée aux agents et aujourd'hui devant  l'augmentation de cas de cancers dans leurs rangs, beaucoup se posent des questions
     Un nouveau bilan devrait être demandé à la CRIIRAD, organisme indépendant, à partir d'une enquête sur quelques départements, bilan qui devrait inclure une très large information des agents et déboucher sur des mesures impératives de dépose, collecte et élimination de ces matériaux toxiques. 

Les élus CGT du CHSCT de l'Unité Intervention Auvergne
périmètre Cantal, Haute Loire, Allier
     Avec la collaboration d'Henri Pezerat, toxicologue et de médecins de prévention
Contact: cgtpttt.cantal@wanadoo.fr
     p.2

Paris, le 09 octobre 2008
OTIS - NOTE D'INFORMATION
L'ASN dressera un procès-verbal

     L'ASN a été informée le 7 octobre 2008 en soirée par la préfecture de l'Isère de la présence de rayonnements émis par des boutons d'ascenseur livrés par la société Mafelec. Cette société compte environ 200 personnes.
     L'ASN a mené une inspection sur le site de Mafelec le 8 octobre dans l'après-midi avec son appui technique l'IRSN qui a réalisé des mesures afin de préciser les niveaux d'exposition.
     L'inspection a établi que:
     * le rayonnement est dû aux éléments métalliques en forme de pièce de monnaie qui servent de base aux boutons. Ce produit provient d'un fournisseur indien de la société Mafelec. La société Mafelec a indiqué que les produits fabriqués à partir de la référence concernée sont livrés à un client unique, la société OTIS.
     Mafelec a été avertie les 3 et 7 octobre par la société OTIS aux Etats-Unis de la présence de radioactivité dans ses produits. Elle a également été avertie le 17 septembre par la société de transport de la présence de radioactivité dans les colis lors de leur passage à l'aéroport de Roissy.
     * le radionucléide à l'origine du rayonnement est le Cobalt 60.
     Il s'agit d'un radionucléide artificiel obtenu par irradiation neutronique du Cobalt 59. En raison de l'absence de phase d'usinage lors de l'assemblage, il n'y a pas eu de dispersion de la contamination.

Les mesures de l'IRSN ont permis de relever un débit de dose allant jusqu'à 50 micro-sieverts par heure à l'un des postes de travail. Le seuil réglementaire d'exposition artificielle du public et des travailleurs du secteur non nucléaire, hormis les actes médicaux, est de 1.000 micro-sieverts par an.
     L'ASN:
     * a saisi l'IRSN afin d'obtenir vendredi 10 octobre une évaluation du débit de dose au poste de travail le plus pénalisant;
     * a demandé à la société Mafelec de se mettre en relation avec l'ANDRA afin d'organiser l'enlèvement des pièces contaminées;
     * a également demandé à la société Mafelec de préciser la destination des cargaisons déjà expédiées à ses clients, ainsi que l'origine des lots contaminés;
     * a appris que parmi la liste des clients du fournisseur indien figurerait une société belge.
     L'ASN s'est mise en relation avec ses homologues indien et belge afin de se concerter sur cette affaire.
     Dans l'attente d'informations complémentaires, l'incident reste classé au niveau 1 de l'échelle Ines.
     L'ASN:
     * au vu des résultats de reconstitution des doses préconisera les mesures éventuelles à prendre pour les travailleurs concernés;
     * transmettra au procureur de la République un procès-verbal pour plusieurs infractions notamment au code de la santé publique.
     Consulter la note d'information du 8 octobre 2008.
p.3a


SOMMAIRE
EDITO
AVEN; Greenpeace: EPR qui paiera?
Note d'information ASN: risque d'explosion; Demande de maitrise d'explosion à Cruas Meysse (13-11-08); Mise en demeure de Cruas-Meysse (17-11-08)
Inspection Blayais; Inspection Golfech; Inspection Civaux
T. Lamireau: mines d'uranium
Démantèlement: extrait de Contrôle (R & M Sené)
Fiche Tritium (ANCLI)
Avis HCTISN
Utilisation Grenobloise du dossier IRSN
2007-2008: production EDF
Incident Cadarache: rejet tritium

Année 2008
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